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EAN : 9782764620892
216 pages
Boréal (19/04/2011)
3.98/5   23 notes
Résumé :
La journaliste Marie Dumais apprend dans les actualités le suicide d’une élève du secondaire, Sarah Michaud. Il semble que l’enfant était victime d’intimidation. On lui confie une série de papiers sur l’affaire.

Elle interroge les professeurs et les autres élèves. Elle rend visite aux parents. Ce sont de pauvres gens qui n’ont pas su défendre leur fille perdue parmi les petits bourgeois fréquentant le collège privé où Sarah n’a été acceptée que grâce... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Contrairement à ce qui est écrit sur la quatrième couverture, ce roman ne raconte pas une histoire mais deux. La première, comme le dit la quatrième couverture, raconte l'enquête menée par Marie Dumais sur le suicide de Sarah Michaud. Cette enquête est menée à l'intérieur de l'école que fréquentait la victime.


La deuxième histoire, plus heureuse, est celle de la rééducation d'une petite fille de cinq ans. Sa mère ne lui avait pratiquement jamais parlé et l'avait obligée à se cacher dans un réduit construit derrière un mur des toilettes. Les enquêteurs avaient trouvé une petite fille qui ne savait ni parler, ni marcher. Et qui faisait régulièrement des crises d'angoisse.


Ne cherchez pas un lien entre les deux histoires et profitez plutôt d'avoir deux romans pour le prix d'un. Vous verrez bien le lien entre ces deux histoires à la fin.


Ces deux histoires sont faciles à lire. Les bons journalistes savent être suffisamment clairs pour être accessible à n'importe quel lecteur.


Au début, je trouvais qu'il y avait plus de chaleur dans la narration de la rééducation de Marie-Lune que dans celle de l'enquête sur la victime de harcèlement. Mais. À un moment donné, la journaliste en a eu assez de tous les verbiages ayant plus pour objectif de protéger les fautifs que de dévoiler la vérité. À partir de ce moment, le ton a radicalement changé


Ce roman nous montre des facettes de l'intimidation qui étaient moins présentes dans les deux autres romans que j'ai déjà critiqués. Avec l'histoire de Sarah Michaud, on constate que derrière l'intimidation se trouve un sentiment de supériorité de la part des intimidateurs. À leurs yeux, l'intimidée a moins de valeur qu'eux, peu importe les raisons. Dans la réalité, on retrouve très souvent ce modèle.


D'autre part, le harcèlement peut très souvent être subtil et difficile à cerner par les autorités. Il y a plusieurs façons de dévaloriser une personne. La multiplication de petits coups de griffe fait autant de mal, sinon plus, qu'une attaque frontale.


Si l'intimidation fait autant de ravages, c'est qu'elle est trop souvent banalisée mais surtout ignorée. Ce livre en est la preuve, écrit en 2011, il n'a eu qu'une seule critique en 2012, critique qui n'a eu aucune appréciation à part la mienne. Pourtant, il traitait d'une réalité qui touche à beaucoup plus de personnes que vous ne le croyez.


Récemment, Marie-Claude Malboeuf de la Presse nous informait que « L'intimidation sur les réseaux sociaux commence très jeune. D'après une étude inédite menée auprès de 838 élèves d'écoles primaires de Montréal, près du quart des enfants de 11 ou 12 ans ont déjà été menacés, insultés ou ont déjà vu leur réputation salie sur MSN ou Facebook. »


Cette étude avait été faite dans deux quartiers dans le cadre d'une thèse de doctorat. Je ne vous dirai pas le nom de ces quartiers puisque cela pourrait être le votre.
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Il y a trois histoires dans ce récit : celle d'une enfant de la DPJ, celle d'un reportage en milieu scolaire où a eu lieu un suicide, et une troisième qu'on découvre en chemin. L'itinéraire de la petite fille de cinq ans, fortement carencée physiquement et socialement, sachant à peine parler, attribuable au délire religieux de sa mère complètement folle, m'a intéressé et touché à la fois. Les réussites dans le domaine de la protection de l'enfance sont trop rares. Ça fait du bien d'en suivre les étapes; c'est alors qu'on réalise l'ampleur de la tâche, le temps requis, le nombre élevé d'intervenants impliqués et les embûches légales qui en sont partie intégrante.

Le reportage sur le harcèlement en milieu scolaire, malheureusement encore d'une actualité criante, n'est pas moins captivant, les mécanismes pervers contribuant à une longue descente aux enfers de la victime étant dévoilés peu à peu. Journaliste de métier, l'autrice connaît bien ses sujets, les présente de façon simple malgré leurs complexités intrinsèques et y insère juste assez d'éléments romanesques pour se démarquer d'un reportage classique. J'ai lu avec plaisir ce court bouquin qui, malgré les thèmes sombres qu'il aborde, me semble quand même porteur d'une lueur d'espoir.
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Envolons-nous cette fois pour le Canada, avec le premier roman d'une journaliste québécoise, Katia Gagnon. Dans ce livre, elle met en scène Marie Dumais, une journaliste spécialiste des questions sociales, des dossiers sensibles. Son patron lui demande d'enquêter sur le suicide de Sarah, une jeune fille de 16 ans, qui était victime d'intimidation dans son lycée. Elle cherche à connaître la vérité, à découvrir les raisons qui ont poussé Sarah à effectuer ce geste, en espérant ainsi venir en aide à d'autres adolescents en difficulté.

En parallèle, nous avons une autre histoire, qui se déroule dans les années 1980, au moment de la mise en place des services sociaux à Montréal. La toute jeune Direction de la Protection de la Jeunesse est confrontée au cas difficile d'une petite fille de cinq ans à qui sa mère n'a jamais adressé la parole, et qui n'est jamais sortie de son appartement. Les deux histoires sont liées, d'une manière que vous découvrirez si vous lisez ce livre…

Si l'on s'en tient aux apparences, la couverture m'a plu, j'ai bien aimé son illustration. Et à l'intérieur, j'ai beaucoup apprécié ce roman, qui n'est pas du tout lourd, comme son thème pourrait le laisser supposer. le lecteur se laisse rapidement prendre par l'enquête menée par la journaliste, il veut savoir le fin mot de l'histoire, et les pages se tournent toutes seules.

Découvrir les coulisses du travail d'une journaliste m'a bien plu, on voit l'analyse que Marie tire de ce que lui disent les gens. La mise en place des services sociaux au Québec était également intéressant. le thème de l'intimidation dans les établissements scolaires est bien exploité, on retrouve le collège que l'on a connu avec sa hiérarchie, ses modes vestimentaires, ses moutons noirs.

Le personnage de Marie est plutôt attachant, elle fait son métier de journaliste, réalise ses investigations avec une certaine humanité, en respectant les gens, mais en adoptant parfois une distance humoristique assez agréable. On comprend également peu à peu qu'elle a des failles, elle est touchante.

Du point de vue formel, le roman est bien construit, divisée en trois grandes étapes, qui sont cohérentes pour les deux histoires développées. Les deux parties de l'intrigue se répondent très bien. L'auteur varie également les formes, avec des rapports de psychologue, d'éducatrices, etc.

Quant au style, il est assez simple. Il n'y a pas de grandes phrases, pas de tournure tarabiscotée, mais l'écriture est agréable et efficace, elle va droit au but. C'est une caractéristique que j'ai remarquée dans plusieurs romans québécois. Et bien sûr, il y a le côté pittoresque des expressions québécoises, certains mots ont du charme, tels que « clavarder », pour dire « chatter sur Internet ».

Si j'ai quelques bémols à apporter, je dirais que certains points de l'intrigue sont assez prévisibles, on les pressent dès le départ. L'enquête menée par Marie est peut-être également un peu « facile », il n'y a pas suffisamment d'obstacles sur sa route. Enfin, ce roman n'est pas tout à fait un coup de coeur, il m'a manqué pour cela une petite étincelle, un petit truc qui aurait fait la différence.

Mais ces réserves s'effacent devant le beau message sur la survie que fait passer ce roman, sur la manière dont les gens peuvent se relever de situations désespérées, grâce à leur propre force et à l'humanité de quelques personnes. C'est un excellent premier essai pour l'auteur, un livre qui donne de l'espoir, et cela fait du bien.
Lien : http://romans-entre-deux-mon..
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J'ai beaucoup aimé ce roman qui traite du harcèlement scolaire d'une manière originale, car il s'agit de l'enquête d'une journaliste après le suicide d'une élève dans un établissement privé. La vérité apparaît donc peu à peu, au fil des témoignages et des recherches de la journaliste. Mais il n'y a pas que ça dans ce roman, une histoire parallèle rejoint peu à peu l'histoire principale, tout aussi passionnante et poignante. C'est l'enfance qui est au coeur de ce roman, abordée d'un point de vue psychologique, dans ses traumatismes et ses manques affectifs. Un livre très touchant et très bien fait.
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Il y a un manque de profondeur dans ce roman, peut-être dû au style d'écriture journalistique employé pour traiter ce sujet sensible, l'intimidation dans les écoles. L'émotion n'affleurait pas à l'évocation des tourments vécus par cette adolescente harcelée par ses pairs. En parallèle, une histoire d'enfant maltraitée par sa mère schizophrène, racontée également de façon clinique. Une lecture tiède malgré des thèmes prenants.
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Citations et extraits (17) Voir plus Ajouter une citation
- Comment êtes vous arrivée à ce résultat ?

- En multipliant la fraction inversée. Ce n'est pas ce qu'il faut faire ?
...
Vous avez procédé comme l'immense majorité des gens, y compris les élèves du secondaire. Même ceux qui ont de bons résultats en mathématiques se bornent généralement à appliquer des formules.

Appliquer des formules en maths, c'est l'équivalent d'apprendre une langue en lisant le dictionnaire, sans trop savoir pourquoi on apprend tous ces mots.
Page 99-100
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- Et personne n'en parlait aux profs ? (Du harcèlement)

- Non, dit Catherine. Nous, on ne riait pas de Sarah, on ne faisait rien. On se tenait loin de tout ça. Mais on savait que si une fille parlait, c'était elle la prochaine.
Page 120
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Leurs actes d'intimidation n'étaient jamais directs. Elle n'a jamais été frappée ou quelque chose du genre. Non, c'était plutôt de l'exclusion, des mauvaises blagues…

- Oui, répondit la directrice. Ils ont minimisé les actes. Ils ont prétendu que c'était fait simplement pour rire, qu'ils n'avaient rien contre la petite Michaud.
Page 86
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Le Collège Notre-Dame-des-Sept-Douleurs était divisées en castes précises et quasi insurmontables, lui expliqua le prof en phrases hachées et concises. Chez les hindous, ce sont les brahmanes qui trônent au sommet de la hiérarchie des castes. Au collège, les brahmanes, c’était la bande à Florence Dugré. Tous des fils et des filles de notables aisés, qui habitaient le centre historique de la petite ville et se connaissaient depuis qu’ils étaient petits. Et à la base de cette hiérarchie, les Intouchables de Notre-Dames-des-Sept-Douleurs, c’étaient les élèves qui venaient des villages éloignés. Pour la plupart des fils et des filles de cultivateurs. Dès son entrée au collège, le rang de Sarah Michaud avait été clair. Tout en bas.
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- Harceleurs, vous y allez un peu fort. Il ne s'agissait que de blagues, d'un goût douteux, je le reconnais, mais rien de violent. Cette histoire a été largement exagérée. En partie par votre faute, les journalistes.

Rien de violent. Marie, incrédule, souligna deux fois l'expression. Elle sortit de la classe, soufflée. La directrice l'attendait dehors.
Page 97
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