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3,7

sur 212 notes
Quel roman ! 

Je ne m'attendais absolument pas à une telle histoire quand je me suis plongée dans ce roman qui commence par du rafting au Montenegro organisé par une famille française et leur ami local, Goran.

Cette excursion tourne au drame quand après de monstrueux orages et des bivouacs à flanc de falaise, des rapides trop forts retournent leur embarcation et le père disparaît.

La mère, les ados jumeaux, Tom et Luna, et Goran rentrent en France, vont se réfugier dans la maison délabrée, isolée dans les Grands Causses que la mère a hérité de ses parents, et où ils vivent dans leur camion-roulotte. 

Goran commence à consolider les murs tandis que la mère s'emmure dans son chagrin, Luna et Tom explorent les environs.

C'est Tom qui raconte, Tom qui va souffrir de la séparation avec Luna quand elle part pour le lycée alors qu'il redouble sa troisième. Tom qui reste souvent seul quand sa mère et Goran partent à Lyon chercher les loyers impayés des locataires de l'appartement des grands-parents.

Luna qui se révolte, qui part, qui explore les sports extrêmes, funambulisme, escalade, ... 

Tom qui regarde, qui écoute, qui s'inquiète ; Tom qui s'apaise en plaine nature, qui contemple, qui se trouve dans l'apprentissage du métier de charpentier  ; Tom qui découvre le passé trouble et violent de Goran et qui l'expose ...

Un roman oppressant dont la tension et la violence sous-jacente, montent peu à peu à la surface du récit.

Latente en première partie quand rien sauf les pressentiments de la mère, ne laissent imaginer que la descente de la rivière Tara sera plus proche de Délivrance que d'un long fleuve tranquille.

An première ligne dans les derniers chapitres quand éclatent au grand jour, les exactions de Goran pendant la guerre civile bosniaque.

Un roman qui mêle actualité récente, nature et crises familiale ! 

Ma première lecture de cet auteur mais certainement pas la dernière ! 




Lien : http://les-lectures-de-bill-..
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Premier d'une série de six, j'ai lu "Le sourire du scorpion" de Patrice Gain dans le cadre du Prix des Lecteurs Quais du Polar/20 minutes 2021. Il s'agit là du quatrième roman de l'auteur. Pour ma part, je le découvre et il est évident que je ne vais pas m'arrêter là. Roman noir certes mais plus que cela. J'ai été emballée.

Il n'est pas simple de présenter cet ouvrage sans en divulguer l'essentiel, sans spoiler l'intrigue, sans éclipser un minimum de surprise… Tom, le narrateur a 15 ans lorsque ses parents – babas cool – les emmènent, sa soeur jumelle Luna et lui, faire du rafting dans le canyon de la Tara au Monténégro en compagnie d'un guide Serbe, Goran. L'écriture de l'auteur fait tout de suite merveille qui décrit les paysages à l'aide d'une plume particulièrement travaillée, précise, délicate. le soleil est présent, la nature luxuriante et ce projet semble magnifique à tous sauf… à Emilie, la maman, qui "…était un peu tendue. Je crois bien (c'est Tom qui parle) qu'avec la nuit tombée, elle visualisait mieux ce dans quoi Goran et notre père nous avaient embarqués." Et, en effet, tout ne va pas se passer comme espéré et le soleil du début va vite laisser place à des éléments déchaînés.

Là réside tout le talent de Patrice Gain de rendre la tension palpable grâce à quelques mots, quelques phrases. Avant même que le malheur n'arrive, le ressenti est fort d'un drame annoncé. La construction est parfaite qui nous fait voyager du Monténégro au Causse proche des Gorges du Tarn, en même temps que les personnages évoluent au gré des circonstances et des événements. le dénouement est là, dès le départ, qui ne demande qu'à se réaliser. Les personnages sont décrits dans les moindres détails, tous empreints de forces mais aussi de faiblesses. J'ai particulièrement aimé le côté délicat de Tom qui avance malgré tout. La rivière tantôt calme, tantôt tumultueuse, le Causse grillé de soleil ou grelottant sous la neige, les éléments représentent à merveille la vie dans tous ses états. Je n'oublie pas, même si je vous laisse le soin d'en redécouvrir les détails, les grands conflits entre Serbes et Croates, qui ensanglantèrent une partie de l'Europe dans les années quatre-vingt-dix, et qui tiennent une grande place dans le récit.

En un mot, cet ouvrage aux confins du roman noir, du précis botanique et du récit historique, mâtiné de réflexions psychologiques de grande qualité m'a enthousiasmée.

Un grand roman !

Lien : https://memo-emoi.fr
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Chapeau bas ! Digne d'une posture de maître, « le sourire du scorpion » est un choc de lecture. Rares sont les livres qui ont un tel souffle. Une histoire qui emporte tout sur son passage. Patrice Gain est un chorégraphe. Un auteur qui modèle le mot, l'idée et cette trame qui monte crescendo, sauvage, précise, pragmatique. Ici, nous sommes dans un canyon aux affluents tourbillonnants, superbement habiles où rien n'est laissé à la déroute des vides. le liant est ferveur, captivant. La subtilité de Patrice Gain est cette modestie déployée. Et comme on l'aime l'effacement de l'auteur qui laisse toute la place à ce scorpion emblématique dont on ignore (et c'est une merveille) où se cache sa grotte symbolique ou funeste (au choix). Ne pas dévoiler les pistes plausibles. L'incipit : « On était au début de l'été et la chaleur était assommante. » enclenche une atmosphère à la « Alfred Hitchcock ». L'écriture est aérienne, promise au délicat et à l'attention des oeuvres cultes. « La nature n'a pas d'état d'âme et c'était déconcertant de devoir confronter la douleur du moment à des lumières enivrantes, à de musculeux arbres centenaires et aux trilles des passereaux qui peuplaient leur branchage. » le narrateur Tom de 15 ans est jumeau avec Luna. Ils vivent en quasi autarcie avec leurs parents, marginaux, dont l'art de vivre est à l'instar des Cyniques tel Diogène. Un camion rouge bariolé en guise de maison, un terrain, les chemins qui mènent nulle part et partout. Pour eux, pas de contraintes, seule la liberté conçoit et dirige. Au cercle de cette famille, Goran, l'ami du père. Bohème, au sourire flamboyant, mais énigmatique et étrange (er). Ils vont faire un périple de trois jours sur un raft sur le canyon de Tara dans le Monténégro. Que va-t-il se passer ? Tout. (Ne pas dévoiler l'évènementiel et ses bourrasques) « Une brume opaque flottait sur la rivière. En aval, là où les gorges s'ouvrent sur le monde, elle était opalescente, presque lumineuse. » Apprivoiser la brume ou pas ? Octroyer la solidarité sur le raft ou le chaos ? Faire confiance à Goran ou pas ? Lisez, lisez vite ce récit qui est certes un drame mais au-delà de cette accroche, il se passe ce quelque chose qui est à hauteur d'humanité. « le sourire du scorpion » est ici. Dans ce point de toutes les interrogations. L'intériorité d'un thriller qui foudroie les apparences. Patrice Gain casse les codes et oeuvre au juste. L'adage de Prosper Mérimée : « Apprendre à toujours se méfier » gonfle les eaux d'un canyon littéraire hors norme. Je ne peux spolier cette histoire, ce serait dommage. Dire seulement qu'elle ne laisse pas indemne et qu'elle est extraordinaire. Par-delà cette haute construction littéraire il y a la rive à observer dont le lecteur comprendra les nuances et pourquoi ce livre fait partie des géants de la littérature. Publié par les majeures Editions le Mot et le Reste.
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Tombée amoureuse d'une plume, la suivre, roman après roman et s'émerveiller à chaque fois, c'est un pur bonheur.

Patrice Gain fait partie de ces auteurs incontournables pour l'amoureuse de roman noir que je suis. Une fois de plus il nous offre un récit où ses personnages malmenés par leur destin s'acharnent malgré tout à s'en sortir quoi qu'il leur en coûte.

À travers cette histoire il explore la solitude d'un adolescent liée à la violence du deuil, au coeur d'une nature sauvage, si belle, confronté de plein fouet à la brutalité du monde adulte.

Aussi sombre soit elle, cette histoire s'illumine d'une plume singulière, où la nature est mise en valeur et honorée dans l'éclat sublime de certains passages.

On relit avec plaisir cette écriture poétique sans jamais se lasser bien au contraire.

Alors que vous soyez déjà des lecteurs fidèles de Franck Bouysse ou de Ron Rash, il ne tient qu'à vous de succomber à votre tour au dernier roman de Patrice Gain qui conjugue lui aussi de manière brillante le roman noir nature writing et la poésie.

Pour ma part, il m'a donné une folle envie de me plonger dans Délivrance de James Dickey, à dépoussiérer d'urgence.

Que l'on soit auteur ou lecteur, nous sommes tous des passeurs de livres.

Le sourire du scorpion est juste magnifique et c'est à découvrir absolument.

Mon premier coup de coeur de l'année 2020.

Lien : https://dealerdeligne.wordpr..
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Le sourire du scorpion", de Patrice Gain nous plonge dans de vastes paysages, au Montenegro, puis dans le sud de la France. On est entre polar et nature writing.  Il nous confronte au deuil, à l'horreur de la guerre, le tout servit par une écriture puissante. Il va vraiment falloir que je trouve le temps de vous en dire plus sur ce super polar qui est un de mes grands coups de coeur du début d'année
Lien : https://collectifpolar.com/
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Moi qui pensait que l'ensemble du livre allait se dérouler dans un canyon et autour d'un drame qui frappe la famille s'y aventurant, j'étais en réalité bien loin du compte. Je ne m'attendais pas à ça.

Surpris donc et plutôt en bien. C'est assez difficile de parler de ce roman sans gâcher la surprise de la découverte donc je ne vais pas trop m'étendre.

C'est un roman dur, triste qui interroge des thématiques douloureuses comme le deuil. On voit cette famille se déliter petit à petit dans la douleur. L'auteur arrive à embarquer totalement le lecteur dans cette histoire et à le mener par le bout du nez au fur et à mesure des évènements tragiques qui s'enchaînent.

J'ai cependant ressenti quelques longueurs quand même, des passages qui n'apportent pas grand chose entre deux révélations/ rebondissements et c'est dommage. L'idée est là, elle est bonne, l'écriture est de qualité, mais ça traine un peu en longueur surtout dans la deuxième partie du roman où j'ai eu pendant quelques pages l'impression de tourner en rond alors que le roman est court, un peu dommage.

Cela reste toutefois un roman très surprenant et intéressant. Une histoire inspirée d'un tout petit fond de vérité d'après la mention à la fin du roman. Original et bien écrit, ce court roman mérite que l'on prenne le temps de l'ouvrir.
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Il y a un peu de David Vann dans l'écriture de Patrice Gain, pas dans le style, car celui de Gain est foisonnant de détails, contrairement à Vann qui fait dans l'économie, mais plutôt dans ce rapport très fort à la nature, cette nature qui devient même un personnage à part entière, ou du moins, qui habite suffisamment intensément ces pages pour nous la faire presque ressentir.
Et puis il y a aussi ce sentiment de catastrophe imminente que savent instiller aussi bien Gain que Vann, cette impression que quelque chose va mal se terminer, et de fait, les choses tournent mal…
Tom, 15 ans, et sa jumelle Luna, vivent avec leurs parents comme ces tribus travellers, ces nomades contemporains, qui vivent en camion et se déplacent au gré de leurs envies et des travails saisonniers. Ils se lient d'amitié avec Goran qui leur propose une descente en raft dans les canyons sauvages du Monténégro.
Au départ, on rigole, on plaisante sur Délivrance, ce fameux film des années 70. Puis on rigole moins devant l'âpreté de la rivière qui semblait si débonnaire…
Je n'en dirais pas plus sur l'histoire, pour ne pas vous gâcher le plaisir.
Au final, j'ai bien aimé, même si je me doutais depuis le début des tenants et aboutissants de toute cette sordide histoire, illuminée et sublimée par les descriptions de nature, j'ai bien aimé cette atmosphère étrange, hors du temps, intense. Je pense que je vais lire d'autres livres de Patrice Gain
Je remercie pour cela les éditons le Mot et le Reste, ainsi que Babelio pour cet envoi dans le cadre du dernier Masse Critique de janvier.
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Première chronique de l'année et c'est pour vous présenter un très beau roman noir.
Patrice Gain publie son quatrième roman mais c'est le premier que je lis.
Ce qui marque tout d'abord c'est un style et une belle écriture.
L'auteur donne la parole à un adulte qui se rappelle des événements qui ont chamboulé son existence alors qu'il était ado. Ainsi, la construction et la forme n'est pas celle que l'on retrouve dans la plupart des romans avec un ado comme personnage principal. Ici, pas de niaiseries, mais une vraie réflexion sur les différentes manières de surmonter la perte d'un proche et d'autant plus quand on a une vie de nomade qui ne plait pas forcément à tout le monde. Un deuil qui peut entraîner une fragilité et une dépendance facile envers des personnes mal intentionnées.
Au début du roman, de nombreuses références à un roman bien connu surtout dans son adaptation cinématographique, Délivrance de James Dickey (Gallmeister), accrochent le lecteur dans une descente d'un rapide qui s'avèrera mortel.
Puis vient le temps de la reconstruction pour deux ados dont la mère a bien du mal à s'occuper.
On découvre enfin un contexte historique avec une guerre pas si lointaine en fin de roman qui donne un final qui rattrape la réalité puisqu'une partie est véridique.
C'est réellement une belle découverte que ce roman qui s'assombrit au fil des pages jusqu'à atteindre une noirceur totale.






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Alex et Mily et leurs enfants jumeaux, Luna et Tom forment une famille heureuse, nomade, assez anti conformiste.
Les enfants ont 15 ans quand ils décident de descendre en canoë une rivière au Monténégro, en compagnie de leur ami serbe Goran
Ce qui devait être une belle aventure tourne au cauchemar, détruisant la famille.
La première partie du roman est terriblement efficace, éprouvante aussi. le lecteur est plongé au fond de ce canyon avec l'envie d'en sortir vite et en vie.
Les descriptions de la nature sont magnifiques.

J'ai trouvé la suite du roman plus inégale. La tension est bien là, on tourne les pages avec l'envie de savoir, la boule au ventre, mais, parce qu'il y a un mais, j'y ai trouvé quelques longueurs, quelques incohérences.
Le sujet de la guerre en ex Yougoslavie, qui sous tend le roman est abordé rapidement, peut-être trop.
De tout petits bémols donc mais le plaisir de la lecture est bien là.
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Je ne sais pas si certains d'entre vous connaissent cet auteur. J'admire beaucoup sa plume, particulièrement travaillée, ses descriptions de la nature incroyables, qui vous permettent de vous immerger instantanément dans un ailleurs grandiose et sauvage.

On retrouve dans ce roman des thèmes chers à l'auteur : la noirceur de certains hommes, la solitude, le délaissement parental. Cette fiction est librement inspirée des horreurs commises par Milorad Momic, arrêté à Lyon en 2011.

Tom et sa jumelle Luna mènent une vie marginale, comparés aux adolescents de leur âge. Ils vivent telles des nomades dans un camion avec leurs parents. Avec l'aide d'un ami Goran, ils partent explorer en raft la Tara, une rivière du Monténégro. Malgré les paysages magnifiques et sauvages, une atmosphère pesante s'installe peu à peu. Leur mère se montre de plus en plus inquiète, habitée par une funeste prémonition...

Ce récit dur et violent, magnifiquement bien écrit, se concentre sur cette famille peu banale, ainsi que sur l'énigmatique Goran. Tom, adolescent discret, un brin naïf, va connaître un violent rituel de passage, qui le fera basculer de l'insouciance de l'adolescence à la nécessité de trouver la force en lui pour survivre à l'horreur. Je l'ai trouvé extrêmement attachant, ainsi que sa soeur, plus lucide et probablement Hpi.

J'ai appris beaucoup de choses sur les scorpions serbes, un pan de l'histoire serbo croate que je ne connaissais pas. Ce livre aborde des sujets forts, tels que la manipulation, le sentiment d'exclusion, le harcèlement, la relation d'emprise, mais aussi la fratrie, l'abandon, la résilience.

N'hésitez pas à le découvrir.


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