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3,7

sur 212 notes
Une proposition de récit intéressante puisque nous allons suivre une famille qui tente de se remettre d'un accident lors d'une descente en raft. Nous assistons à l'évolution des personnages suite à ce drame.

Nous allons surtout être dans la peau de Tom, le frère de Luna.
Ce personnage m'a donné l'impression de porter le poids du monde. Il fait preuve de malchance et manque d'amour. Il est très attachant.

Pour ne pas divulgacher, je ne parlerai pas des autres protagonistes cependant je peux vous affirmer qu'après quelques chapitres, vous aurez envie de secouer l'un, virer l'autre et crier à l'injustice !

L'écriture est très agréable à lire, projection dans les rapides garantie. Quelques longueurs (oui même dans ce court roman). Ce n'est pas un coup de coeur car je ne suis pas fan de ce genre de fin...proposer un sujet de départ et dévier à 90°.

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J'aime l'écriture de Patrice Gain mais ce que j'aime encore plus, c'est l'art qu'il a de décrire les paysages, son écriture est tellement immersive, que j'imaginais parfaitement les falaises surplombant la Tara. Je voyais parfaitement le Causse dans le Tarn où la famille de Tom possède une vieille ferme ( il faut dire que j'ai parcouru ces grands Causses à pied pendant de nombreux kilomètres). Tout comme j'ai reconnu la petite calanque marseillaise où les jumeaux passent des vacances. En fait, quand j'ouvre un livre de Patrice Gain, j'ai l'impression d'arriver à la maison (les méchants Serbes ou ours voraces en moins).

Et puis, bien évidemment on ne peut pas parler de descente infernale en rafting sans penser au livre ‘Délivrance‘ de James Dickey, livre que le jeune Tom a lu et relu (il possède d'ailleurs la même vieille édition que moi 🙂 )

Comme beaucoup de lecteurs, je pense, je ne m'attendais pas à une telle fin, et elle m'a tout simplement arraché le coeur. L'auteur est fort pour cela, car j'ai aussi ce genre de montagne russe avec la fin de Denali.

Le sourire du scorpion est un livre à l'écriture brillante. Dans un décor sublime, l'auteur nous propose suspense et émotion, ce qui est sans conteste le combo parfait pour moi.

Un auteur, et un livre à découvrir d'urgence !
Lien : https://www.lespassionsdechi..
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En 2006, Tom et Luna, jumeaux de 15 ans, leurs parents et un ami de la famille, Goran, descendent en raft le canyon de la Tara, au Monténégro. Très vite, Mily, la mère, se montre inquiète, accablée par le pressentiment d'un drame à venir. Pour cette famille insouciante, habituée à une vie nomade et par bien des aspects aventureuse, c'est là quelque chose de très inhabituel. Mais de fait, très vite, l'excursion se transforme en calvaire et la mort finit par frapper. Dès lors, la vie de Tom, narrateur de cette histoire, va se déliter en même temps que monte le soupçon.
Difficile d'en dire plus sans trop en révéler sur l'intrigue de ce roman noir de Patrice Gain. Roman noir, roman intime sur le deuil aussi et qui s'inscrit certainement dans ce mouvement actuel qui cherche à déployer ces intrigues dans les grands espaces, du Monténégro, donc, au Causse du Larzac.
La première partie du Sourire du Scorpion, cette descente de la Tara qui, commencée sous les meilleurs auspices vire au drame est particulièrement prenante. Non seulement Patrice Gain sait peindre avec talent un paysage à la fois sublime et menaçant, mais il crée très habilement la tension jusqu'au drame qui vient clore l'excursion.
C'est après cela que, en ce qui me concerne, les choses se gâtent.
Sur la forme d'abord. L'écriture de Patrice Gain, au début de son roman s'avère plutôt séduisante, riche et évocatrice (même si l'on peut regretter l'emploi répété du terme « ruiniforme ») mais, peu à peu, elle tend à mon sens à s'enrichir jusqu'à rendre l'ensemble presque surécrit. Ce qui semblait couler naturellement au départ devient plus forcé et il faut bien dire que l'on peine à imaginer un adolescent de quinze ans (et même n'importe quel adulte, en fait) se lancer dans des répliques comme « Tu sais à quoi je pense, Luna ? Je crois que nous attirons les mauvaises ondes aussi sûrement qu'un paratonnerre la foudre. Depuis que nous sommes descendus dans ce maudit canyon, les malheurs s'enchaînent. Papa était notre électrode positive et notre camion rouge grapillait en chemin la joie et la douceur de vivre. » Si l'on arrive à passer dessus pendant un temps, l'accumulation des phrases de ce genre rend les dialogues pour le moins emphatiques.
Cela va de pair avec le fond. On l'a vite compris, la famille de Tom et Luna est une famille bohème, quelque peu hors du monde, et c'est d'ailleurs un élément essentiel à l'intrigue puisque cet isolement rend possible la machination à l'oeuvre. Néanmoins, on peut aussi être gêné par la manière dont le prisme du regard de Tom rejette totalement le monde extérieur. Certes, le narrateur n'exprime pas forcément la pensée de l'auteur, mais la manière devenue assez habituelle, dont est systématiquement opposé un mode de vie nomade qui serait plus ouvert au monde à un mode de vie sédentaire et plus généralement à un « système » nécessairement confit dans ses certitudes et son rejet de ce qui est différent peut devenir lassant.
Si l'histoire est indéniablement prenante et que Patrice Gain, par ailleurs, se refuse en fin de compte à livrer le happy end attendu, on reste toutefois partagé en fin de compte entre tout ce qui a pu nous plaire dans ce roman et ce qui, au-delà de l'écriture en elle-même dont on a déjà parlé, peut apparaître comme un certain manque de nuance.

Lien : http://www.encoredunoir.com/..
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Tom, Luna et leurs parents se sont offert la descente des canyons de la Tara en raft. Les paysages du Monténégro sont sublimes : partout la nature déploie ses atours depuis la minéralité des falaises dont l'ocre est rehaussé par le pastel de quelques fleurs, jusqu'au bleu éblouissant des eaux. Pourtant la mère des jumeaux ne se sent pas tranquille ; les gorges l'oppressent. Rien n'y fait, pas même la sérénité de sa famille en écho à l'assurance de leur guide serbe. Et puis la nature se déchaîne, prélude à d'autres violences, plus sournoises. L'ombre de la grande Histoire n'est pas très loin, voilà ce que Tom va découvrir peu à peu.

« Le sourire du scorpion » est un roman noir écrit par Patrice Gain. Il présente quelques similarités avec « Délivrance », roman par ailleurs mentionné au cours de l'intrigue, à ceci près que l'épisode du rafting dans la rivière n'occupe ici qu'une petite partie. le drame initial étant noué, la suite va prendre plus de temps.

Le point de vue narratif adopté est celui de Tom, adolescent mal dans sa peau, encombré d'un corps avec lequel il a du mal à composer. Sa jumelle Luna est tout autre : plus vive, plus mature apparemment et d'un moral à toute épreuve, même aux pires moments. Peu à peu, nous assistons à la métamorphose de Tom, le chemin chaotique qu'il doit emprunter pour grandir, composer avec une réalité brutale ; nous le voyons aux prises avec la solitude, celle dans laquelle tout silence rend le vide encore plus dense, avec sa mère absente et Luna qui s'éloigne de plus en plus.

L'écriture de Patrice Gain est d'une remarquable qualité littéraire, l'auteur se plaisant à décrire les éléments de la nature environnante - faune et flore - les paysages que la luminosité, l'heure de la journée et les saisons transforment. Il use de mots choisis et qui parfois m'étaient inconnus, mais porteurs pour autant, dans l'opacité de leur sens, d'une suave poésie.

Après l'épisode de la rivière, l'intrigue devient moins dense, comme filandreuse, et le lecteur se demande ce qu'il va bien pouvoir se produire. Habilement toutefois, l'auteur distille çà et là quelques indices, petits cailloux au long des errances des divers protagonistes comme pour marquer un chemin. Et progressivement, une mécanique se met en place et l'on commence à comprendre que derrière cette descente en rafting se tenait tapie, sournoisement, des éléments d'une autre histoire, bien plus sombres et remontant à des guerres contemporaines. Les prises de conscience que Tom va faire vont être dévastatrices et la tension dramatique croît jusqu'au final, sidérant.

« Le sourire du scorpion » est un superbe roman noir, un éloge à la nature comme savent le faire les oeuvres de nature writing, une nature tout aussi belle et cruelle que peuvent l'être les humains. Bouleversant de bout en bout, le roman livre une palette, certes sombre, de l'humanité, mais dans laquelle brillent quelques paillettes, le vert tendre et jeune des nouvelles pousses sur une terre brûlée.
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Une masse critique « mauvais genres », un résumé qui nous rappelle l'intrigue de « délivrance » (1), pourquoi pas, un petit clic, un aller retour à la boite aux lettres, un après midi dans mon fauteuil, la découverte que ce livre n'est pas qu'un récit d'aventures mais un roman plongé dans notre histoire européenne récente avec les suites des guerres qui ont sévi dans ce qui s'appelait la Yougoslavie.
Nous suivons les aventures d'une famille pas comme les autres, des marginaux - papa, maman, fifille et fiston - touristes sportifs entraînés dans un raft trip au Monténégro sur les monts Tara (2).
Ces gens là sont prudents, ils se sont adjoint un guide Goran, un yougo, qui connaît bien le coin.
La lecture nous entraîne dans une introspection sur nos rapports, à la nature, à nos liens familiaux, à notre conception de notre vie et des leçons que nous en tirons pour notre vie quotidienne.
L'écriture est fluide, descriptive à la fois dans l'analyse des rapports humains et dans les paysages sublimés du Monténégro ou d'un Causse.
Les personnages semblent être ceux que l'on peut croiser au coin de notre rue même les pires (3).
Un livre à lire en écoutant Bashung chanter 🎶 « Marcher sur l'eau, éviter les péages, jamais souffrir, juste faire hennir les chevaux du plaisir » 🎶

🎶 Marcher sur l'eau
Éviter les péages
Jamais souffrir
Juste faire hennir
Les chevaux du plaisir🎶
🎶Osez, osez Joséphine
Osez, osez Joséphine
Plus rien n's'oppose à la nuit
Rien ne justifie🎶

(1)
Délivrance est un film américain réalisé par John Boorman, sorti en 1972. C'est l'adaptation du roman de même nom de James Dickey, publié en 1970, qui signe lui-même le scénario.
Ed Gentry, Lewis Medlock, Bobby Trippe et Drew Ballinger, quatre hommes d'affaires d'Atlanta, se réunissent lors d'un week-end afin de descendre en canoë une rivière très mouvementée, baptisée Cahulawasseea. Cette rivière prend sa source dans les Appalaches en Caroline du Nord et rejoint la Géorgie : comme elle doit être recouverte par l'inondation de la région à la suite de la construction d'un barrage, les quatre citadins montent cette expédition comme un dernier hommage à cette partie de la nature qui va être défigurée par l'homme. Néanmoins, les épreuves qu'ils vont affronter ne sont pas uniquement dues à la dangerosité du milieu naturel.

(2)
Les monts Tara sont un massif montagneux, situés à l'ouest de la Serbie, le long de la frontière avec la république serbe de Bosnie, Bosnie-Herzégovine.
En 1981, une grande partie de ce massif a été transformée en parc national.
La Drina est la rivière principale du massif de Tara, qui, à sa bordure, forme une série de gorges. Tara est étalement parcourue par des rivières comme la Brusnica ou la Derventa, qui, elles aussi, coulent dans des vallées encaissées. le Vrelo, qui coule à Tara, est le plus petit cours d'eau de Serbie ; il est surnommé « la rivière d'un an » parce qu'il mesure 365 m7. En raison du relief accidenté, les rivières forment de nombreuses chutes d'eau.


(3)
Recherché pour crimes de guerre commis pendant les guerres en ex-Yougoslavie – il apparaît notamment sur le film d'une exécution sommaire de jeunes Bosniaques après la chute de Srebrenica, en juillet 95 –, Milorad Momic s'est réfugié en France à la fin des années 90 et s'est dissimulé sous un faux nom, jusqu'à refaire sa vie, à La Verpillère, dans la région lyonnaise. Naturalisé français, marié, il a alors mené la vie d'un mari, d'un ami, d'un voisin exemplaires et sans histoire. Reconnu et dénoncé en 2011, il a été arrêté et extradé en Croatie où il purge actuellement une peine de quinze ans de réclusion pour crime de guerre.
À l'abomination des crimes pour lesquels il est accusé correspond ce troublant et inquiétant retour à la normale, qui pose la déprimante question de la normalité des criminels de guerre et de leur statut si complexe. Cette question en contient en creux une autre plus déprimante encore : sommes-nous tous des criminels de guerre en puissance, nous, citoyens ordinaires, dès lors qu'une situation donnée nous place dans un état de peur, de haine, de vengeance et de permissivité absolue, cette « chance de l'inhumanité impunie » dont parle Günther Anders ?
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Le sourire du scorpion de Patrice Gain est ma troisième et dernière lecture du mois de mars dans le cadre du Prix des Lecteurs 2022. Autant avouer que c'était celui qui m'attirait le moins parmi la sélection (en compétition avec Hors-Piste d'Allie Reynolds et L'Empereur blanc d'Armelle Carbonel). C'est donc rempli d'a priori que j'ai commencé ma lecture, rapidement terminée un jour plus tard, le roman ne totalisant que 235 pages. Je ne suis pas tellement habitué aux lectures courtes, mais celle-ci m'a conquis. le sourire du scorpion aura mon vote pour le Prix des Lecteurs, et je vais vous expliquer pourquoi.

Tom raconte l'histoire qui a bouleversé l'équilibre de sa famille. En 2006, il embarque dans un raft pour une descente de rivière au coeur d'un canyon pendant quatre jours. L'excursion se déroule avec ses parents, Mily et Alex, sa soeur jumelle Luna dont il est inséparable, et leur guide serbe, Goran. La petite famille est adepte de la vie nomade, ils vivent dans un ancien camion de cirque et se déplacent au gré de leurs envies et des petits boulots des parents. Pris au piège des grandes parois du canyon, les premiers signes d'angoisse frappent Mily, et le fameux drame ne tarde pas à arriver.

Au-delà des quelques jours passés dans les rapides du canyon, le plus dur dans l'histoire est d'assister à la façon dont la famille va se remettre de cet événement. L'histoire est dure, les personnages souffrent. J'ai été touché par les réactions de Tom et de Luna, deux ados de quinze ans qui se retrouvent livrés à eux-mêmes dans une vie chaotique. La mère, Mily, subit aussi lourdement les conséquences, mais je l'ai trouvée plus inaccessible et ses décisions incompréhensibles. Tom est le narrateur, c'est nécessairement de lui dont on est le plus proche, et il nous fait ressentir tout un tas d'émotions différentes. de la tristesse le plus souvent, du découragement, de la mélancolie, mais aussi de l'admiration pour sa capacité à survivre et de l'émerveillement pour la nature.

Même si elle est un peu prévisible, l'intrigue est efficace et bien ficelée. le thème de la guerre de Bosnie-Herzégovine (1992 – 1995) est en fond tout au long du roman même si on n'en comprend les implications que dans la deuxième moitié du livre. J'ai dû aller faire quelques recherches pour comprendre qui étaient les Scorpions et leur terrible massacre de Srebrenica, je ne connaissais pas ce pan de l'Histoire pourtant récent. Lire ce livre alors que la guerre frappe encore aux portes de l'Europe est très perturbant.

J'ai eu peur que le style d'écriture soit un peu trop descriptif pour moi, mais ce ne fut pas le cas, l'équilibre entre description et action est bien trouvé. Les pages défilent rapidement et les descriptions de la nature nous plongent dans les paysages parfois difficiles, parfois envoûtants. Les personnages semblent faire partie de cette nature et évoluer avec elle. Une petite remarque, comme j'ai déjà pu le lire, il ne s'agit pas pour moi d'un polar. Il n'y a pas d'enquête policière que des protagonistes tenteraient de résoudre. Même s'il y a effectivement un dénouement au drame qui frappe la famille de Tom, l'intérêt de l'histoire réside plus dans leur façon de réagir au drame.

En conclusion, j'ai dévoré le sourire du scorpion, qui mêle habilement des faits historiques marquants, des descriptions de la nature enivrantes et des personnages touchants.
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Tom et Luna vivent une adolescence nomade avec leurs parents. Une jeunesse heureuse, faite de découvertes, de liberté et bien loin du quotidien traditionnel des enfants de leur âge.
Nous les rencontrons au Monténégro alors qu'ils s'apprêtent à descendre le canyon de la Tara en raft, accompagnés de leur guide serbe Goran.
Ce qui n'était à la base qu'une balade va transformer pour toujours la vie de cette famille.
La tragédie se cache entre les gorges de cette rivière ; l'époque de l'insouciance est terminée ; la grande Histoire va percuter la petite histoire ; la décomposition de la cellule familiale commence ici.

Savant mélange de nature writing et de roman noir, Patrice Gain, que je découvre avec ce roman, fait très efficacement monter la tension en construisant son récit en deux parties et en deux lieux.
Si les premières pages sont trépidantes, sportives et vives comme les eaux de la Tara, la seconde moitié du livre est bien plus intime, plus introspective, à l'image du caractère des habitants des causses du Larzac.
Et pourtant il y a une vraie cohérence dans cette histoire qui tient tant aux descriptions remarquables de la nature qu'à l'exploration fine de l'ambiguïté de l'âme humaine.

Avec son écriture évocatrice et inspirée, Patrice Gain semble inventer une littérature à la fois bien française et cependant teintée d'une touche américaine, celle qui sait conjuguer parfaitement la poésie des grands espaces et le scénario d'un polar.

Je pourrais peut-être reprocher une ou deux bricoles à ce récit mais le plaisir l'a largement emporté sur ces petits bémols. N'est-ce pas là le principal ?
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🦂 le sourire du scorpion - Patrice Gain 🦂

Tom, sa soeur jumelle Luna, leurs parents et Goran, un ami de leur père ont décidé de descendre la Tara en raft avant qu'un barrage n'y soit construit. La mère n'est pas très rassurée par cette descente dans le canyon mais le père se veut rassurant et Goran leur sert de guide ce qui leur donne un sentiment de sécurité. Malgré tout une certaine tension règne et le drame fini par frapper... Ce drame va changer leur vie, il va falloir affronter le deuil, continuer d'avancer. Tom va essayer de comprendre, de disséquer les événements et dans sa solitude voir des doutes se frayer un chemin...

J'ai vu passer ce livre plusieurs fois sur instagram avec de très bons retours alors j'ai sauté sur l'occasion de la masse critique babelio pour le découvrir. Merci à eux et aux éditions le mot et le reste.
C'est un roman très noir. Dès les premières pages on ne peut s'empêcher de faire un parallèle avec "Délivrance" de James Dickey et j'ai été heureuse que l'auteur y face référence assez rapidement et y revienne à plusieurs reprises dans le livre. Les chapitres sur la descente en raft sont haletants et la description des paysages somptueuse, si bien que les cinquante premières pages passent à toute vitesse. Après le drame le récit est plus intime, introspectif. On suit la famille qui doit gérer le manque, faire son deuil, chacun à sa façon. Tom décrit les réactions des membres de sa famille, les siennes, les changements dans leurs vies, leurs relations, leurs comportements et la solitude.
Le livre aborde aussi des faits historiques qui sont relativement peu connus de la plupart d'entre nous (pour ma part c'est dans le Manufacturier de Mattias Köping que j'en ai entendu parler pour la première fois).
Un roman noir, à l'écriture évocatrice qui se lit d'une traite.
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Milly et Alex ont choisi le mode de vie nomade et vivent dans un camion aménagé avec leurs jumeaux de 15 ans, Tom et Luna. Ils se déplacent au gré des saisons pour le travail ou tout simplement pour suivre leurs envies.

En ce début d'été, toute la famille est partie faire du rafting au Monténégro avec Goran leur guide serbe et ami, pour descendre la rivière Tara. Mais ce jour là, les rapides sont forts et certains passages délicats dans le canyon effraient Milly qui manifeste si ouvertement sa peur que la tension gagne le groupe. Et soudain, c'est le drame ! Leur vie ne sera plus jamais la même.

Tom est le narrateur. Il raconte sa difficulté à croire que ce drame soit irréversible et se permet d'espérer. Il raconte ensuite tout ce qui va changer dans son quotidien, et surtout la douleur et la solitude qui vont peser lourdement sur sa vie. Il va même se frotter à la cruauté.

Et en se repassant en boucle le film de cette journée tragique, les questions et les soupçons vont émerger…. Jusqu'à ce que le dénouement lève le voile sur des erreurs de parcours et l'horreur de faits puisés dans les conflits de l'Histoire.

C'est un roman très noir qui bouscule fort. Les émotions qu'il suscite m'ont valu des passages de lecture en apnée et d'autres dans l'empathie la plus totale. L'ambiance est oppressante et le décor naturel très visuel grâce a une écriture immersive. On pourrait presque se croire dans un nature-writing si l'histoire ne nous ramenait pas sur un autre versant. La plume est particulièrement soignée, riche de mots et de qualificatifs qui ont vraiment accru mon plaisir de lectrice.

Quant aux personnages, on ne comprend leurs attitudes et leurs tourments qu'en avançant dans le récit. Et c'est aussi dur que tragique.
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J'avais déjà fortement apprécié vos trois premiers opus et celui-ci est dans la même veine. Ambiance pesante mais agréable à lire. Sujet délicat mais abordé d'une façon, j'allais dire original, mais tellement vrai. de tout temps, des "monstres" ont fuit leur responsabilité en invoquant qu'ils ne faisaient que répondre aux ordres qu'on leur donnait. J'ai partagé pendant ces quelques heures, la vie d'une famille libre mais dont la violence de la société n'a pas laissé tranquille.
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