Avec un tome juste jusqu'au bout,
Keito Gaku nous aura proposé cette histoire de jeunes en quête d'acceptation et d'émancipation qui s'ouvrent et déploient leurs ailes grâce à leur passion commune pour la street et les vêtements. Une jolie aventure !
Avec un format aussi court, l'histoire est bien gérée par l'auteur. J'avais peur qu'elle soit un peu trop condensée, elle l'est dans un sens, mais tous les éléments conclusifs sont là également. C'est donc une jolie fin bien menée et qui n'étire pas trop son sujet. Mais surtout, c'est une fin juste, pas un happy end, une fin prometteuse qui ouvre des portes sans les enfoncer, tout en justesse.
Keito Gaku ne tombe pas dans la facilité de transformer l'entreprise de ses héros en grande réussite qui dépasserait le cercle de leur lycée et de leur famille et amis. Il montre au contraire que celle-ci n'est qu'un vecteur pour qu'ils puissent ensuite prendre leur envol en se faisant des amis, en ayant plus confiance en eux, en osant assumer qui ils sont devant des parents par trop jugeant qui font peur pour cela. C'est ici le vrai message et non la création en soi de cette marque, ce que j'ai apprécié.
Cependant, c'était aussi intéressant de suivre les différents processus créatifs et marketins auxquels on assiste ici. Martelés peut-être un peu trop rapidement, ils furent juste. Oui, il faut une identité à une marque parce qu'elle trouve son public. Oui, c'est dur de vivre d'une telle activité et rares sont les élus. Oui, un coup de pouce du destin (un piston) est souvent nécessaire pour mettre le pied à l'étrier. Et encore plus oui, c'est quelque chose de très volatile. J'ai aimé ce sens du réalisme pour asseoir encore plus le cadre de l'histoire.
Mais clairement, ce sont dans les passages où nos héros se confrontent à leurs parents que j'ai trouvé le plus de richesse. Bien que ce fut bref et que j'aurais probablement aimé plus de détails et voir un après, notamment, chez Ryo, c'était les moments qu'on attendait. Ainsi le voir faire son coming-out et expliquer qui il est à ses parents pour qu'eux aussi l'acceptent, fut important. de la même façon que pour Jin, il était bon de le voir se confronter à cette figure paternelle qui avait une image très conventionnelle de la réussite sociale à laquelle il dérogeait. Les deux donnaient l'impression de remuer une ancienne génération trop ancrée dans sa vision archaïsante et limitée de la société telle qu'elle "devrait être" et j'ai aimé voir nos héros oser aller à la confrontation.
Cependant pour être tout à fait honnête, derrière ce message militant fort judicieux et cette analyse intéressante de la société japonaise sous cet angle, je dois avouer que je ne sais pas si la série me marquera vraiment sur le long terme. Il fait justement partie de ces séries où le fond l'a emporté sur la forme et où je retiens plus le message que les personnages ou leur aventure et je crains que ça ne la desserve à mes yeux, car moi, c'est l'émotion qui me porte. J'ai donc aimé ma lecture sur le moment mais je n'ai pas forcément l'envie de relire le titre...
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