Seule Venise

Et bien, contrairement à beaucoup d'autres lecteurs, je n'ai pas réussi à m'imprégner de l'atmosphère de Venise..
J'ai trouvé ce roman triste même si j'aime beaucoup le style de Claudie Gallay.
Je connais bien Venise, mes parents y sont allés en voyage de noces et y sont retournés ensuite tous les cinq ans, nous emmenant parfois avec eux.
Je ne suis pourtant pas parvenue à me promener en compagnie de l'héroïne à travers les ruelles ou sur les ponts. Peut-être parce que Venise est triste en hiver, comme le chante Charles Aznavour ;-)
Je n'ai pas retrouvé la fureur de vivre des personnages des "déferlantes".
Trois étoiles quand même pour la plume si légère et pudique de l'auteure.

Une femme de quarante ans , quittée par Trevor, malade d'amour décide de réagir, de partir pour Venise, avant de sombrer dans une complète dépression. Elle s'installe dans une pension entre un couple de danseurs, Carla et Valentino, un prince Russe et Luigi le propriétaire de cette pension. Economie de mots, économie dans les rencontres, chacun est emmuré dans sa solitude tout en communiquant pourtant vers l'autre l'essentiel. Venise humide, brumeuse, l'héroine , dont on ne nous donne quasi aucun détail, avance dans ce lieu comme un automate pour retrouver une part d'elle-même.
C'est une atmosphère triste, simplement réaliste. L'écriture est juste, elle chemine vers la renaissance de l'être intérieur lorsque celui ci est brisé par le mal amoureux.

Histoires d'amour entrecroisées sur fond de ville mystérieuse et magique. La fin surtout est belle.

Ce livre se lit très vite et il est reposant. Comme un tableau, il brosse l'atmosphère de Venise l'hiver. Beaucoup de froid, de brume, d'humidité. On vit au rythme de l'aqua alta, on traverse toutes les venelles de cette ville en suivant les pas de la narratrice.
On navique dans la pension de famille où l'on découvre des personnages hors du commun et où chacun fait comme s'il avait une intimité alors qu'en fait tout se partage.

Claudie Gallay réussit magnifiquement à créer un univers. Je ne suis jamais allée à Venise mais j'ai revu le Venise de Donna Leon. Cette incroyable pension tenue par Luigi qui pourrait m'en donner l'adresse, je suis certaine qu'elle existe, je l'ai entrevue chez Pennac ou Gavalda. le libraire, c'est le mien, ben oui, la même voix.
Mais bon sang, l'héroïne,quelle nombriliste, elle manque de jus, de flamme, pas étonnant que Trévor se soit tiré! Les personnages secondaires sont infiniment plus vivants.

Bon… Je ne suis pas convaincue. Certes, ça se lit facilement - les phrases sont courtes et impactantes, les chapitres se déroulent vite. Mais le personnage principal est un peu insipide, cette femme perdue qui se complaît dans sa douleur et court noyer sa peine dans une Venise brumeuse, humide et froide. Un peu trop déprimant pour un livre de plage !

Les rencontres que l'héroïne fait à Venise dans la pension de Luigi sont surprenantes et enrichissantes pour elle qui avait sombré dans la dépression après sa rupture. C'est une renaissance à travers ces rencontres qui lui donneront des forces pour repartir dans un nouveau chemin. J'adore Venise et cette ville a une magie particulière que décrit bien l'auteure.

Claudie Gallay a écrit de très beaux livres comme « les déferlantes » ou « une part de ciel ».

Mais ici, je n'ai pas accroché. Je peux même dire que je me suis ennuyée. On reste détaché de l'histoire. L'émotion ne passe pas. C'est lent. L'atmosphère brumeuse.

Ce livre ne donne pas envie d'aller à Venise ! Que c'est triste Venise !

Gallay Claudie - "Seule Venise" - Actes Sud, 2006 (ISBN 978-2742755738) – première édition aux éditions du Rouergue en 2004.

Publié quatre ans avant "Les déferlantes", ce roman en fut en quelque sorte le prototype, mobilisant le même type d'écriture et à peu près la même histoire, sauf que l'intrigue se joue cette fois à Venise, en hiver.

Pour une fois, le nécessaire étant bien résumé sur la quatrième de couverture, je me dispense de tout commentaire. Ce roman se distingue par sa grande qualité d'écriture tout autant que par ses tendres histoires de coeur (ce qui n'a rien de déshonorant).

Ceci étant, je pense que Claudie Gallay franchit une étape lorsqu'elle abandonne ces thématiques pour nous donner "Une part de ciel", l'un de ces romans qu'il faut (selon moi) avoir lu…

Une femme à la dérive. La quarantaine mal assumée, elle perd pied lorsque son compagnon la quitte..... Elle vide son compte en banque, se fâche avec tous, et part vers ... Venise. Rencontre avec un prince russe, une danse et son compagnon et cet Homme ... Les émotions dans la solitude, l'attente et l'attachement . Un voyage à faire et à refaire encore.