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Découverte d'une vie incroyable d'un homme remarquable mais aussi l'occasion de se plonger dans notre Histoire de France récente. Ce qui me touche dans le récit de la vie de Jacques Lusseyran, c'est l'admiration de Jérôme Garcin pour cet homme. Il dépeint un homme extraordinaire sans pour autant faire l'impasse sur ses failles. Ce qui m'émeut, c'est la force de caractère de cet enfant qui perd la vue à l'âge de 7 ans mais qui ne se laissera jamais enfermer dans sa cécité. Qui en fera une force et un atout tout au long de sa vie. Un livre très instructif sur la résistance, la France de Vichy, le handicap perçu par l'administration de l'époque, la difficulté à reprendre une vie normale après avoir pourtant réussi à survivre à la déportation.
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Dans ce livre fort émouvant, Jérôme Garcin sort de l'oubli un écrivain méconnu (surtout en France), Jacques Lusseyran.
Cet homme courageux, devenu aveugle par accident à l'âge de huit ans, a su se servir de son handicap pour, paradoxalement, mieux "voir" le monde en recréant son propre univers intérieur, plein des couleurs de la campagne de son enfance.
Entré dans la Résistance quand il était encore lycéen, il fut plus qu'un chef, un guide pour ses compagnons d'armes puis d'infortune car il connut la déportation et vit mourir bon nombre d'entre eux. Les passages évoquant les dernières paroles des fusillés m'ont émue aux larmes, ainsi qu'un certain passage (celui d'un renard lors de la visite au camp de sa fille).
Interdit de grande école à cause de son handicap dans la France de Pétain (mais le décret fut abrogé trop tardivement), Jacques Lusseyran, brillantissime, réussit tout de même à devenir un universitaire distingué aux Etats-Unis (aidé dans son éducation par des parents tout aussi remarquables).
Il eut quatre enfants de ses deux premiers mariages et mourut lors d'un terrible accident de la circulation en compagnie de sa troisième épouse.
L'auteur trace dans ce livre un portrait élogieux mais cependant sans concession, ne cachant rien des failles de cet homme extraordinaire mais qui aimait un peu trop les femmes (jusqu'à leur être infidèle) et qui tomba aussi sous l'emprise d'un gourou.
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La vie a parfois son lot de démission, cependant il arrive qu'elle abrite également une force de la nature à l'esprit aussi ardent qu'éveillé. de cette essence spirituelle et intellectuelle surgit la beauté, l'excellence, la finesse et la grandeur.
Jacques Lusseyran est un de ces grands hommes, oublié par son pays, salué encore en dehors de nos frontières ...
Un regard incisif d' aveugle qui voit bien mieux le monde en intériorité, qui le chérit et le dévore tout en le remerciant de lui avoir fait cadeau de cette infirmité qu'il n'a jamais considérée comme telle.
Chronologie d'un homme d'exception, "Le voyant" est plus qu'un roman ou une biographie romancée, c'est une leçon d'humanisme.
Être ou ne pas être résistant, Lusseyran ne se posera jamais la question et sera le chef
Du réseau d'étudiants "Volontaires de la liberté" et se battra avec l'arme la plus dangeureuse, son esprit, contre l'idéologie hitlérienne et face aux allemands de la Gestapo avec un courage inébranlable.
Parler de Buchenwald, abonder pourtant dans le sens de l'amour de la vie, survivre aux maladies et à la famine qui ont frappé, repenser sans cesse à son enfance et s' enfermer dans ses souvenirs pour survivre, Lusseyran en a été capable, mieux que ça, il a su trouver foi en l'humain au beau milieu de l'atrocité.
Redevenir le jeune homme que l'on était dans l'après-guerre laissant de côté ses héros , non, maître de soi-même, non plus, c'est bien une profonde dépression qui le dirige vers un maître spirituel quelque peu bonimenteur, distribuant des clichés pourtant si visibles pour un homme de la trempe de Lusseyran , mais qui aura, quoiqu'il en soit, un effet salvateur.
Quitter la France, s'ouvrir aux États-Unis qui offrent ce que son pays lui refuse, écrire et enseigner, puis revenir...

Je ne vais pas y aller par quatre chemins, j'ai été totalement absorbée par cette révérence de Jérôme Garcin à Lusseyran. D'une écriture intimiste et consciencieuse, il fouille dans le regard aveugle d'un homme qui a mieux vu le monde dans un noir lumineux et a su lui rendre un hommage à sa hauteur.

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Le voyant dont Jérôme Garcin nous propose la biographie est un aveugle.
Jacques Lusseyran perd accidentellement la vue à 8 ans. L'enfant infirme devient un lycéen brillant et un résistant charismatique. Il est déporté, revient de Buchenwald vivant mais brisé. La France le néglige, il devient professeur et écrivain aux États-Unis.
L'attitude de cet homme face au handicap force le respect. Il a toujours considéré sa cécité comme une chance, son accident comme une deuxième naissance : ses yeux ne voyant plus l'extérieur lui ont permis de découvrir la lumière qui est à l'intérieur de chacun. Et comme tout homme, il a aussi ses failles et ses faiblesses.
En France, Jacques Lusseyran est méconnu, tant comme résistant que comme écrivain. Ce roman a l'immense mérite de nous le faire découvrir.
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France Culture a consacré en avril une semaine de « A voix nue » à Jérome Garcin et ces cinq émissions passionnantes m'ont incité à relire « Le voyant » et à retrouver Jacques Lusseyran qui fut un brillant étudiant, malgré la perte de sa vue à 8 ans, un résistant, un déporté, un professeur de lettres et de philosophie contraint à un exil américain, mais qui fut également influencé par « maitre » Georges Saint-Bonnet.

Le co-fondateur de Défense de la France, le déporté de Buchenwald force l'admiration et sa survie est un miracle rendu possible par la complicité, la protection d'autres détenus, pas toujours exemplaires, que Jacques Lusseyran remet debout et mobilise dans un combat quotidien qu'il immortalise en publiant « Et la lumière fut ».

Le survivant épouse Jacqueline Pardon, active elle aussi dans le réseau Défense de la France, mais, dépressif, tombe sous l'emprise d'un gourou Georges Saint-Bonnet … qui finit par épouser Jacqueline. Jérome Garcin analyse avec finesse et délicatesse la fascination du couple pour le « maitre » et montre comment des êtres cultivés et intelligents peuvent être embrigadés dans une secte si le « climat » de celle ci se traduit par un mieux être.

Jacques Lusseyran consacre un livre en 1964 à « Georges Saint-Bonnet, maître de joie » et ceci contribue à voiler la vie lumineuse du couple, tombé dans l'oubli d'où Jérome Garcin, les sort un demi siècle après.

Jérôme Garcin démontre qu'une bonne biographie n'est nullement une hagiographie et que chacun a ses zones d'ombre. Ce portrait ainsi nuancé est d'autant plus convaincant et riche d'enseignements pour le lecteur.

Agréablement écrit, cet essai fait écho aux drames que l'auteur a vécus et dominés depuis son enfance… ainsi, le visage de Jacques Lusseyran « s'éclaire, il parle, il sourit, il parait plus vivant que les vivants. »
Et le plus étrange est que cet aveugle nous regarde !
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Après avoir lu l'oeuvre de Jérôme Garcin, je n'ai qu'une envie : me plonger dans celle de Jacques Lusseyran. Sa vie témoigne d'une grande richesse d'esprit que Jérôme Garcin réussit parfaitement à restituer. Malgré certaines répétitions, on prend plaisir à découvrir cette figure méconnue au destin pourtant exceptionnel. Merci monsieur Garcin !
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Il est difficile d'imaginer, comme le souligne l'auteur, que Jacques Lusseyran ne fasse pas l'objet de plus de devoir de mémoire...
Quel portrait incroyable que celui de ce jeune homme charismatique qui a encouragé tout autour de lui la résistance et la défense des libertés mais aussi la culture et l'amour des belles lettres.
Jérôme Garcin ne présente pas son livre comme une biographie en bonne et due forme mais comme un hommage, un exercice d'admiration et il nous transmet tout cela dans une belle écriture en choisissant des chapitres de la vie de Jacques Lusseyran qui présentent l'humanité et la modestie sans éviter la complexité du personnage.
J'ai vraiment adoré chez ce "voyant" sa façon de traduire toute la perception imagée de la vie qu'il recèle en lui.
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Ouvrage dont la lecture m'avait été vivement conseillée par une adolescente qui rencontrait de graves problèmes de vue.

La rencontre avec Lusseyran est essentielle. J'aime cette photo où il est réuni avec Camus.

Lusseyran c'est un parcours vers la lumière au milieu des tourmentes (cécité à huit ans, guerre, résistance, déportation, interdiction d'enseigner pour raison de handicap, non publication de ses oeuvres par les éditeurs français puis mort à la "Camus" dans un accident de voiture à la quarantaine).

Une vie fulgurante, recouverte de lumière. Comme dit le dicton, "nul n'est prophète en son pays" , Lusseyran en est le triste exemple puisque les américains auront su, eux, reconnaître son parcours comme un exemple de courage et de vaillance (rien à voir avec "exemplaire").
Dans son enfance, deux femmes déterminantes : sa mère qui après avoir pleuré tout son soûl au moment de l'accident de son fils, décide de prendre le taureau par les cornes et faire de lui un intellectuel qui ira à l'école comme tout le monde. Elle participera activement à ses apprentissages. Sa grande tante: une femme opiniâtre, théâtrale et qui ne se laisse rien conter, elle lui enseignera L Histoire. A cela un décor essentiel: la maison des grands parents maternels en Anjou à laquelle il est attaché comme Du Bellay...

Un livre de Garcin qui fait énormément de bien.
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j'ai adoré ce livre. Historique, témoignage, tout ce que j'adore avec une touche de sensibilité que le lecteur reçois. C'est un magnifique témoignage qui agrémente les consciences. Ce livre a été un véritable coup de coeur. Il est très bien écrit, très simple à livre, agréable même dans la syntaxe.
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Il fallait toute la sensibilité de Jérôme Garcin et tout son talent d'écrivain pour que naisse ce livre.
Il raconte l'existence de Jacques Lusseyran.
A huit ans, un stupide accident lui fit perdre la vue.
Toute sa vie, il fit de sa cécité une force.
Résistant, il fut déporté à Buchenwald.
Rescapé, il écrira sans relâche bien que peu de ses manuscrits aient été édités.
Ses oeuvres sont très peu connues.
Et pourtant, son parcours courageux et atypique est exemplaire.
Grâce à Jérôme Garcin, les honneurs qui lui sont dus lui sont enfin rendus.
J'ai vraiment hâte de le lire en commençant par lire « Et la lumière fut »
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