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Jean-Claude Zylberstein (Autre)
EAN : 9782251902166
402 pages
Les Belles Lettres (21/10/2016)
3.5/5   1 notes
Résumé :
Maurice Garçon (1889-1967) fut béni par les Muses. On connaît l'illustre avocat, mais il fut aussi diariste (son Journal dont la publication a été entamée par les Belles lettres promet d'être l’un des plus importants de sa génération), parolier, aquarelliste, historien spécialiste du Diable, et sans doute bien d’autres choses encore. Ce sont ses plaidoyers que l’on va célébrer dans la collection « Le goût des idées » et, pour commencer, ceux qu’il consacra aux arts ... >Voir plus
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Nous tressons des couronnes aux poètes et nous élevons des autels aux artistes. Par là ils prennent d’eux-mêmes une opinion si grande que rien ne leur paraît plus à leur taille et qu’ils s’estiment dictateurs de nos penchants. Ils imposent leur goût avec fureur et parfois donnent dans l’outrance avec tant de fièvre qu’ils dérangent l’harmonie de notre vie et la douceur de nos mœurs. À les exalter sans mesure, on a tant exaspéré leur vanité qu’ils veulent tout régenter et qu’ils tendent à usurper des droits qu’on ne saurait leur accorder. Leur ambition ne connaît point de limite, et la bourgeoisie, ce rempart de la société, est par eux traitée avec un injuste mépris parce qu’elle se réclame seulement du bon sens. Ils veulent ignorer les lois ordinaires qui régissent nos cités parce qu’elles sont une entrave à leur turbulente fantaisie, et s’ils font parfois appel à la Justice c’est pour solliciter de la Jurisprudence l’établissement d’un véritable droit prétorien destiné à consacrer leurs plus injustes usurpations. Ainsi M. Camoin, artiste peintre, sollicite aujourd’hui dans une cause bizarre une décision judiciaire qui ne tend à rien moins qu’à faire juger que le droit de propriété d’une œuvre artistique est peu de chose et que le propriétaire légitime d’un tableau n’est qu’un détenteur précaire livré aux fantaisies de l’auteur inconstant. S’il était besoin d’une illustration au portrait que j’ai tracé de l’artiste, M. Camoin serait le meilleur des modèles. Il est changeant dans ses humeurs autant que l’est, au gré des heures, la lumière du jour qu’il s’efforce, souvent en vain, de reproduire sur ses toiles. Il varie dans ses affections au point de détester le lendemain ce qu’il a adoré la veille, et s’il fait appel à un prétendu droit moral des artistes, c’est surtout pour défendre ses droits pécuniaires sans aucun souci du préjudice qu’il peut causer à sa propre réputation.
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Les metteurs en scène deviennent ainsi des auxiliaires inattendus dont les originalités ont abouti à d’imprévisibles trahisons. Le texte de l’auteur ne devient plus qu’un prétexte. Même sans rien changer à sa matérialité le metteur en scène rend éclatant ce qui devrait être discret et dramatise ce qui devrait être comique. Le metteur en scène est moins préoccupé de servir l’œuvre que d’en tirer une gloire personnelle. C’est ainsi qu’il est de mode aujourd’hui de faire pouffer aux drames romantiques qui faisaient pleurer nos grand-mères. L’esprit des œuvres est trahi. Alors que le style du metteur en scène — s’il en a un — devrait s’accorder avec l’œuvre, on voit le metteur en scène plier l’œuvre à son style. Ce qui a fait dire à Salacrou : « Le metteur en scène est un encadreur qui se croit peintre ».
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Vidéo de Maurice Garçon
En librairie le 16 septembre 2022 et sur https://www.lesbelleslettres.com/livre/9782251453385/journal-1912-1939.
Maurice Garçon (1889-1967) fut l'un des plus grands avocats de son temps. de 1912 à sa mort, il a consigné les événements, petits et grands, dont il était le témoin ou l'acteur.
Il vient de prêter serment quand il commence ce journal, loin d'imaginer qu'il va devenir monumental. Il s'agit, dit-il, de « simples notes » au fil de la plume, jamais retouchées. Petites scènes, portraits, encore un peu scolaires. Et bien vite, il trouve son style, celui d'un exceptionnel observateur.
Les premiers temps sont rudes, bouleversés par la Grande Guerre. Réformé, il souffre d'être considéré comme un planqué mais, devant les conseils de guerre, il apprend le métier.
Et quand il ne travaille pas, il décrit l'atmosphère qui s'alourdit. Jusqu'à l'armistice qu'il « couvre » comme un reporter. Il en a l'oeil et se débrouille pour être partout où il se passe quelque chose, comme plus tard, au Bourget, à l'arrivée de Charles Lindbergh.
Familier des estaminets du Quartier latin, il rencontre des artistes, des auteurs qu'il se fera une spécialité de défendre. Et les clients affluent, l'obligeant parfois à négliger son journal.
Entre plaidoiries de routine et intérêts de Coco Chanel, il parvient à courir les premières et, plus inattendu, à satisfaire sa curiosité pour le paranormal.
Les scandales des années 1930 lui donnent matière à réflexion, penché sur un dossier proche de l'affaire Stavisky. Son mépris de la corruption des confrères députés, présidents du Conseil passés et futurs, s'épanche, sans parler de ses colères à l'encontre des magistrats.
Maurice Garçon mord mais n'est pas lui-même à l'abri des préjugés racistes et antisémites. Il ouvre les yeux à Berlin, peu après la Nuit de Cristal, alors qu'il va représenter la famille du diplomate assassiné par Herschel Grynszpan. La guerre, à nouveau, sera bientôt là.
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