Les plaidoiries choisies sont des tours de force oraux célèbres et du coup perdent beaucoup d'intérêt à l'écrit ; sorti de l'émotion de la salle du prétoire et de leur contexte c'est plutôt ennuyeux surtout quand l'insistance et la répétition font le style de l'avocat.
Sauf pour les plaidoiries historiques (Petain, Jouhaud...) qui apportent un éclairage sur l'approche politique de l'époque, l'intérêt est assez relatif, sauf si on ne connaît pas le contenu des affaires citées.
On aurait aimé plus de profondeur d'analyse sur le procès lui même , pour vraiment apprécier les plaidoiries les plus anciennes.
Une mention spéciale pour le discours de Badinter pour l'abolition de la peine de mort.
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il est des livres qu'on prend plaisir à laisser durer, des livres qu'on aime lire à haute voix pour la puissance des mots.
Forcément, ces plaidoiries (enfin ces extraits) s'y prêtent volontiers et quel que soit le sujet abordé ou la partie représentée.
Pour peu qu'on ait une appétence à la matière juridique, pour peu qu'on se dise que la justice ou le droit d'un pays reflète son régime, alors ce livre ne peut que vous séduire.
Je comprends ces concours de plaidoiries pendant mes années d études car le mot doit être incarné.
Alors oui, on retrouve des grands noms du barreau mais ils ne gagnent pas toujours malgré leur qualité, on retrouve des procès affreux et même convaincus de la culpabilité de l inculpé, la plaidoirie nous touche... et ça peut déranger !
J'ai aimé plus Leclerc, Halimi et même de plus modérés. j'ai moins aimé le style Collard ou Verges.
Mais on ne peut nier 2 choses :
- la force des mots et des avocats à les incarner
- la grande difficulté d'être juré face à ses maîtres du prétoire.
bonne lecture à tous, pour ma part je suis déjà nostalgique .
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Dans un monde qui parait de plus en plus hors de contrôle, le procès semble le dernier lieu où l'humanité peut devenir lisible. Les avocats s'en font chaque jour les interprètes et leurs plaidoiries sont autant de modes d'emploi pour qui veut comprendre les multiples facettes de l'âme. Même les criminels ont à nous apprendre sur nous-mêmes. Les avocats le savent depuis longtemps. Quand je leur demandais quel était en définitive, pour eux, le sens profond de la plaidoirie, ils m'ont souvent fait des réponses presque identiques : " Ramener l'accusé dans la communauté des hommes, même si c'est un"monstre", même si c'est le pire des "salauds. "
Les plaidoiries sont toujours un pari sur l'humanité et donc l'une des formes les plus achevées d'humanisme.
Mais, si Dante, avec son Enfer, a montré le destin de l homme, qui est de mourir, un un autre génie, Shakespeare, avec son Hamlet, a montré la nature de l'homme, qui est d'être libre. Doute de tout dit Hamlet à Ophelie, Doute de la lumière, doute du soleil et du jour, doute des Cieux et de la Terre... Voulez-vous être des pourvoyeurs de l'enfer ou des porteurs de liberté ? Cet éternel rappel au doute de T'homme qui pense doit aussi guider l'homme qui agit. Et l'homme qui juge est un homme qui pense et qui agit. Le doute n'est pas une chose passive. C'est une activité. Il faut qu'on s'en occupe. Cest la certitude qui est paresseuse. Le doute est insomniaque et fiévreux. Et ce doute qui doit guider l'honnête homme, T'homme qui pense, l'homme qui agit, l'homme qui Juge finit par en avoir peur. Frustré dans son envie de vérité, il peut être gagné par l'envie de condamner; et c'est la pire des choses. Si on ne sait pas, il ne faut pas en faire le reproche à l'accusé, mais à l'enquête. Vous n'êtes pas là pour sauver l'enquête, pour aider les enquêteurs, pour les remplacer, pour combler leurs vides. Mais, précisément, la justice a horreur du vide, Elle ne supporte pas les questions sans reponse, et les crimes sans condamnation; elle ne le supporte pas jusqu'à la névrose, jusqu'à en perdre son controle et sa raison.
Le procès de Bobigny, qui se tint en octobre et novembre 1972, est un procès politique par excellence. Au sens noble du terme puisqu'il a largement contribué à la depénalisation de l'interruption de grossesse, la loi Veil, votée trois ans plus tard. L'accusée n'était pourtant ni une féministe ni une militante. Juste une jeune fille de 16 ans, victime de viol.
Il n'est pas le seul à avoir avoué un crime qu'il n'a pas commis. Sachez, Mesdames et Messieurs les jurés que les précédents sont nombreux, hélas...il s'agit de jeunes gens, comme Ranucci, abandonnés, seuls, incapables de résister à la pression psychologique exercée par des policiers expérimentés et convaincus de leur culpabilité. Mais l'aveu n'est pas une preuve en droit français. L'aveu, c'est au contraire le fil d'Ariane de l'erreur judiciaire, c'est sa fusée porteuse !
Ceux qui ont fait le voyage jusqu'à Auschwitz savent qu'en dépit du temps en dépit de ces cinquante-sept ans passés, le ciel polonais, où s'échappaient naguère les fumées des crematoires, conserve en mémoire le cri d'un peuple qu'on assassiné.
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Invité : Matthieu Aron - Grand reporter & conseiller éditorial au magazine “l'Obs”
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