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Une histoire d'amitié entre deux hommes que toit oppose, un vieillard de 84 ans (M. Rubinstein) et un chauffeur de taxi (Jean). Après avoir lu tous les Romain Gary, je découvre sur le tard ce double littéraire, et quel choc, quel plaisir, de découvrir cette plume plus débridée, plus ironique et tendre aussi. Gros coup de coeur pour cette histoire singulière, à l'écriture singulière. On sent que Romain Gary prend du plaisir derrière ce pseudo, et on le prend avec lui. Gros coup de coeur
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Un magnifique roman avec lequel on passe un bon moment! Dès les premières pages, le plume de Romain Gary nous attrape directement à la gorge qu'on ne sait pas s'il faut l'avaler ou la recracher, en tout cas, tout ce qu'on peut faire c'est la déguster lentement et surement!
Oh le personnage de Jean, un chasseur de mot qui court les dictionnaires pour avoir la signification précise des mots et interpréter le monde qui l'entoure , celui-là qui n'a rien demandé mais que le destin va se servir de lui pour enterrer un conflit sentimental entre le roi Salomon et Mademoiselle Cora depuis la deuxième guerre mondiale...
Un roman autant captivant et d'une beauté assez particulière! du Gary pur jus!
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L'angoisse du roi Salomon
Bon je vous avoue d'emblée, moi qui croyais me glisser dans une valeur sûre, c'est Romain Gary quand même, je me suis ennuyée avec Le Roi Salomon, Cora et Jeannot … Un jeune chauffeur de taxi naïf qui déborde tellement de bonté qu'il sort (ouais, et couche aussi) avec une vieille dame par charité, bof, ça ne m'a pas emballée… j'ai aussi été agacée par la narration de Jean, le bénévole en question, qui parle avec le vocabulaire et le ton d'un Momo qui aurait grandi trop vite, avec ses réflexions naïves mais (trop) pleines de bon sens et de lucidité, ça m'a semblé artificiel. J'aurais préféré que le Roi du pantalon soit le narrateur (comme le laisse croire le quatrième de couverture), il aurait été beaucoup plus intéressant de lire l'histoire à travers l'angle de sa bonté sarcastique et rancunière de vieux Juif revenu de tout, plutôt que de celui de la bonté dégoulinante du jeune scout. Gary a ici un peu trop flirté avec le feel-good pour mes goûts.
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Encore un excellent roman de Romain Gary qui livre une réflexion à la fois juste et sensible sur la vieillesse. le récit ne manque également pas d'humour et les personnages sont très attachants. C'est également un roman qui éclaire sur l'angoisse personnelle de Gary face à la vieillesse.
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Qui est réellement angoissé dans ce livre: le roi Salomon?
Jean? ses Amis? Melle Cora? l'auteur? ou le lecteur qui attend la page d'après?
La gouaille de Jean nous fait sourire en parlant de choses difficiles avec beaucoup de tendresse.
Ce livre a quarante ans et peut parfaitement se superposer aux angoisses d'aujourd'hui
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C'est toujours un bonheur de lire Romain Gary particulièrement quand il écrit quelque chose d'aussi jouissif que L'angoisse du roi Salomon. Son humour, son humanisme, ses calembours et son continuel second degré rendent la lecture plaisante et inspirante.
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L'angoisse du Roi Salomon, c'est un peu l'angoisse de tous.
Le roi Salomon, c'est Mr Salomon Rubinstein, un vieux monsieur de 84 ans, ancien « roi » du prêt-à-porter dans le Marais. D'origine juive, il a dû se cacher dans une cave pendant la seconde guerre mondiale pour échapper aux nazis. Tout comme Romain Gary, Mr Rubinstein a eu le temps, a eu la vie, pour penser à l'être humain. Penser à nos peurs, nos joies, nos amours, nos espoirs. Tout ce que l'on revêt dès la naissance. Notre prêt-à-porter à tous.
A 84 ans, il ne supporte pas de se dire qu'il n'est plus que vieux aux yeux des autres. Qu'il n'y a plus que cela pour le définir. Alors, il continue de porter de beaux costumes. Il veut rester élégant et digne. Il veut encore être, avoir le droit d'aimer, de ressentir. Pour cela, il a notamment créé un standard SOS. Il aide ceux qui sont dans le besoin, les oubliés, ceux qui ont perdu un peu d'eux-mêmes sur le chemin de la vie. Cette association vaut aussi bien pour les bénévoles : en parlant à quelqu'un, quel que soit le côté où on se trouve, on a l'impression de se sentir moins seul.
Avant la guerre, Mr Rubinstein a été amoureux d'une jeune femme de 20 ans sa cadette, Cora Lamenaire, qui commençait dans la chanson et qui a eu un petit succès. Mais celle-ci était folle amoureuse d'un voyou, qui sera collabo pendant la guerre. L'amour peut être parfois fou, aveugle, incompréhensible. Mademoiselle Cora n'en avait que pour lui. Durant 4 ans, elle n'est jamais allée voir Mr Rubinstein dans sa cave, même si, pour elle, cela signifiait déjà quelque chose qu'elle ne l'ait pas dénoncé à son amour de vaurien. Elle ne pensait pas à Salomon. Elle avait le coeur pris ailleurs. Et Mr Rubinstein, une fois sorti, n'a pu accepter de la revoir.
Mr Rubinstein croise un jour un jeune homme, Jean. C'est un homme de la rue qui vit de son boulot de taxi avec deux autres amis et de bricolage et réparations en tout genre. Jean n'a pas eu trop d'éducation, n'est pas forcément très intelligent, mais il essaye, comme il dit, d'apprendre en « autodidacte » en consultant beaucoup de dictionnaires. Jean par son allure, sa carrure de boxeur fait penser à ces hommes qui ont une gueule (comme les Gabin, Ventura…). Et il fait penser à cette canaille, tué après la libération. le vieux monsieur l'engage pour être son chauffeur particulier et aider à l'association.
Bien entendu, il est difficile pour moi avec ce prénom Jean, celui du narrateur, de ne pas songer à Jean Seberg, l'ancienne femme de Gary, son si grand amour, décédée la même année que la publication de ce roman.
Mais Jean, c'est aussi ou surtout l'autre face. La joyeuse et positive. Jean a le surnom de Jeannot Lapin, parce qu'il met du sourire dans nos vies. Sûrement qu'il est d'utilité publique, tellement il fait du bien à l'âme. On se sent peu plus léger en sa présence. Même s'il tombe souvent à côté du sens des mots ou des idées philosophiques, à bien y réfléchir sa compréhension des choses n'est pas forcément si insensée que cela. de prime abord, un peu surpris, ça nous fait sourire. Et puis, on se dit qu'il n'a pas tellement tort. Probable qu'il nous ouvre les yeux sur les autres façons moins convenues d'appréhender, d'interpréter les choses de la vie. Sûr qu'il met un peu de joie et de poésie dans les réflexions sérieuses.
Il nous fait sourire, nous sentir plus légers, et pourtant les sujets dont il parle sont lourds, graves. Il parle de la guerre, du nazisme, de la solitude des hommes, de notre besoin d'amour, du besoin que nous avons tous à trouver un sens à notre vie.
Il y a comme une inversion des poids. Il doit être un peu shaman pour avoir cette capacité de nous enlever le mal à l'âme. Jean, c'est un peu de Gary, capable de mettre autant d'humour, de clairvoyance sur les hommes et de gravité dans une seule phrase. A parler des choses de manière légèrement grave et gravement légère. Et moi, ce n'est pas vraiment un tour de passe-passe que je fais si je parle de Jean pour parler à Romain Gary.
Gary, je l'ai dans la peau. Peau de lapin, pourrait dire Jean pour désamorcer. Il parait qu'il faut toujours un peu d'humour pour supporter la réalité.
Cela fait tellement d'années que je lis les romans de Monsieur Gary que je me sens un peu proche de lui. Même s'il est loin à présent, il est toujours là avec moi. Et j'ai cette impression de le connaître un peu mieux au fil des ans, au fur et à mesure des lectures, de ces romans dévorés.
Vers l'âge de 20 ans, je l'ai découvert avec « La vie devant soi ». Drôle d'énergumène qui, pour la première rencontre, me mettait une claque. Une énorme claque. Je m'en souviens encore. Ça marque ce genre de choses, ce genre de livres. Ça laisse des traces. Si Jean avait dû décrire cette claque, il aurait sûrement précisé qu'elle était encore plus douce qu'une caresse, une claque qui ressemblait à s'y méprendre à un « gros-câlin ».
Alors j'ai continué à chercher Romain Gary, à multiplier les rencontres, les soirées avec lui. Je me disais qu'avec lui, la nuit sera calme et enfiévrée. Et c'était vrai à chaque fois. Toutes ces heures, toutes ces nuits incroyables, belles, et je me rappelle aussi sourire à l'idée de la promesse de l'aube merveilleuse. Durant ces heures passées ensemble, je passais du rire aux larmes. de sourire bête accroché aux lèvres des minutes entières au coeur serré prêt à éclater en mille morceaux.
Avec lui, je nous sentais seuls au monde, loin de la folie des hommes, et en même temps si près d'eux, si soudés à eux. Presqu'en communion. Ou en communauté, si j'avais regardé la définition dans un des dictionnaires de Jean. Etrange phénomène qu'il accomplissait comme un magicien, comme un des mangeurs d'étoiles. Et moi, je les buvais ses mots, je les avalais aussi ses étoiles, hypnotisée, amoureuse, en transe, en apesanteur. Je les savourais lentement, religieusement presque, moi qui ne crois plus en grand-chose. Je continuais à croire en lui et à ses rêves, ses espoirs, ses combats, ses coups de colère parfois. Ils me faisaient penser à ces cerfs-volants qui allaient s'accrocher aux étoiles. Et je me disais que Gary était un de ceux qui, soir après soir, s'agrippait à ces cerfs-volants et allait allumer les étoiles, les faisait scintiller si intensément.
Il me faisait rire, Romain. J'avais le sourire rien qu'en l'écoutant parler à mon coeur, à ma naïveté d'enfant qui colle parfois si mal à la réalité d'adulte. J'aime ses jeux de mots, ses aphorismes, son décalage, son imagination. J'aime sa culture, son intelligence, son coeur énorme qui prend tellement de place qu'on se sent tout petit à côté de lui. Il faisait mon éducation européenne, terrienne, interstellaire. J'aime sa sensibilité, sa poésie, sa tendresse et son courage. J'aime ses yeux clairs dans lesquels je me plonge, sa grandeur d'âme, son côté parfois macho, son amour des femmes, son humanité, son respect des autres, son idéologie et ses valeurs écolo. Il me surprend, il m'impressionne, j'adore cela. J'ai conscience de mélanger les temps, le passé, mes souvenirs avec lui, le présent par ce que je ressens encore et toujours. Et parce qu'il est toujours là avec moi, il y a un futur fait d'autres découvertes avec lui (j'ajoute une autre angoisse, celle du nombre de lectures qui s'amenuisent … alors je ralentis, je prends mon temps).
Bien sûr, je savais lire entre les lignes. Je lisais aussi plusieurs sens à ses lignes. Je voyais dans son regard ses peines, ses pertes et ses blessures. Je savais que parfois les années qui passent étaient plus lourdes à supporter, que la lutte était éprouvante, que c'était parfois trop pour lui et qu'il pensait à partir. Qu'il pensait de plus en plus à aller retrouver les éléphants qu'il aimait tant.
Gary portait parfois un masque rieur, avait un pseudo trompeur pour pouvoir être un peu plus lui-même, et pas l'image qu'on attendait de lui. Il faisait souvent le clown lyrique pour pouvoir supporter sa charge d'âme. Et je le serrais contre mon coeur comme il faisait battre le mien. Comme j'aurais voulu lui montrer tout ce qu'il était capable d'offrir à tous ses lecteurs. Je sais être redevable de tout ce qu'il m'a donné, apporté. Il n'a jamais su à quel point il était généreux avec moi. A quel point il me réconciliait avec la nature humaine. Je n'avais pas les mots aussi forts, aussi poétiques que les siens. Et ne pas pouvoir le lui dire, le remercier comme il le mérite, ça me serre parfois le coeur. Ça me fait le coeur gros prêt à exploser. Avec ce trop plein d'émotions, forcément ça craque, ça déborde à un moment ou à un autre, ça coule, ça ruisselle…
J'ai souvent l'impression que Gary est dans mon coeur. Qu'il est là dans mon coeur à le triturer, le malaxer, le faire battre, l'irradier et le serrer sans vergogne. Et je me sens toute bizarre... Romain Gary, c'est mon centre d'appel SOS à moi. Je suis souvent en insuffisance cardiaque et Gary est mon indéfectible défibrillateur personnel. Il est celui qui me donne un rythme cardiaque qu'il est bon d'avoir de temps en temps dans la vie. Il est celui qui me fait un coeur tout frais, tout jeune, celui qui me ramène un sourire aux lèvres, un peu de teint aux joues, les yeux qui pétillent. Gary est de ceux qui me ramènent souvent à la vie.
Gary est à la fois un peu de Jean, le jeune fou et rêveur et à la fois Mr Rubinstein, le vieux sage, stoïque mais aussi altruiste et encore désireux de vivre et d'éprouver des émotions. Et si entre Jean et Salomon, un lien fort se tisse, sûrement qu'il y a aussi entre eux un passage de relais.
Il faut lire Romain Gary, ou à défaut Emile Ajar, c'est un peu du pareil au même. Il faut le lire, le relire pour ne pas l'oublier. Pour ne pas s'oublier. Et ne pas oublier les autres.
J'aurais pu parler des romans de cet écrivain qui m'ont le plus touchée, ceux que j'emporterai(s) sur mon île déserte (« Les cerfs-volants », « La vie devant soi », « La promesse de l'aube », etc.). Mais peut-être que je ne me sentais pas de taille. J'étais encore jeune à l'époque de ces lectures, peut-être de l'âge de Jean. Alors, après avoir découvert bien d'autres romans et entretiens de cet ensorceleur conteur, de cet incroyable diplomate, après avoir lu « L'angoisse du roi Salomon », à l'âge intermédiaire entre Jean et Mr Rubinstein, c'est pour moi le prétexte pour rembourser un peu ma dette. C'est le moment de parler de lui, enfin, et enfin de lui parler, moi qui n'ai jamais osé auparavant, de (lui) dire à quel point il compte parmi mes auteurs les plus marquants, les plus importants de ma vie. Et qu'il a sans conteste changé ma vie, bien plus que ma vie de lectrice.
Cette année, cela fait 40 ans qu'il m'a quittée (ou nous a quittés, mais c'est pareil. Gary m'a appris que tous les autres sont un peu de nous, même un peu comme le chien blanc des Amériques, même Momo à quelques années près, Momo qui a un rien de Jean, même si là je ne parle pas de boxe, parce que Jean, c'est à Marcel à qui il voulait ressembler).
Il me manque. Je m'approche de la bibliothèque. J'ouvre un roman. C'est presqu'une lettre qu'il m'écrit, qu'il nous écrit, une si belle lettre, avec une ribambelle d'émotions qui explosent semblables à un feu d'artifice, à un immense arc-en-ciel qui vous saute à la gorge. Tiens, c'est étrange, c'est lui qui me manque et c'est lui qui m'écrit (permettez-moi de rêver que c'est à moi que Romain écrit).
Je lis ses mots. J'en ai plein les yeux, j'en ai plein la tête, j'en ai plein le coeur, j'ai l'impression qu'il déborde mon coeur… encore. Je lis quelques lignes, je serre ses mots entre mes doigts, je m'accroche. Crois-moi, je ne vais pas te lâcher comme ça. Entre nous c'est une belle histoire et tous les superlatifs ne suffiraient pas. C'est une belle histoire dont je ne veux pas qu'il y ait le mot ‘'fin''. J'entends tes mots. Ta présence me fait du bien. Je souris. Je sais que tu es tout près.
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Un pur style Émile Ajar, avec son humour piquant, son style candide, ses personnages hors norme. Un vrai bonheur de suivre la recherche inconditionnelle du prêt-à-porter, empêcher les démunis sociaux de passer dans l'oubli, le don de soi à toutes les causes perdues. le personnage singulier de Jean nous montre à quel point il est important de se dévouer à nos principes.
Décidément, c'est un sans faute pour Romain Gary, jamais déçue !
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On retrouve ici toute la tendresse et le tragi-comique de la Vie devant soi, l'écriture a priori simple mais juste parfaite, à la virgule près.
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j'aimerais me développer l'esprit
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