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L'angoisse du Roi Salomon, écrit un an avant sa mort, est un de mes romans préférés de Romain Gary. Il contient tout : cet humour qui lui est si propre et qui lui permet de traiter de questions existentielles (le temps qui passe, la solitude, l'oubli, l'amour, etc), une critique sociéale si en avance sur son temps, des personnages d'hommes qui nous font repenser le concept de virilité et de femmes que l'angoisse semble un peu épargner. C'est pour moi un chef d'oeuvre, un de ces romans que l'on n'oublie pas.
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En fin de livre, l'éditeur a inclus cinq commentaires de journalistes et d'écrivains qui font l'éloge de ce roman, et surtout magnifient la puissance du 4ème opus de l'auteur Ajar ! Anne Pons : le Point ; Jacqueline Piatier : le Monde ; Françoise de Comberousse : France Soir ; Françoise Xenakis : le Matin ; Michel Tournier : Académie Goncourt et Paris Match.
C'est vrai qu'on y retrouve le ton tantôt comique et loufoque du premier Ajar «Gros câlin », mais aussi la tendresse et l'angoisse, le besoin d'amour et la peur de la solitude. le tout combiné est irrésistible d'humour, souvent drôle, parfois grave, tout en paradoxe et en douceur.
Dans ce roman, il y a trois personnages principaux que sont Jean, Salomon et Cora. Autour de cette trinité gravite le petit peuple de S.O.S. Bénévoles (copie de SOS amitié), un standard d'aide aux désespérés que le vieux Salomon Rubinstein juif et ancien roi du pantalon a installé dans son appartement du boulevard Haussmann. Mr Salomon prend en amitié Jean, chauffeur de taxi et bricoleur, qui est le narrateur du récit. Son langage est familier et sous couvert de naïveté et d'allégories, pétille d'une justesse sans équivoque ; il se proclame autodidacte, la consultation régulière du dictionnaire est son école. Il y cherche le mot juste et l'expression appropriée pour exprimer sa pensée, car il est consciencieux. Entouré de trois loustics en colocation et à son image, Chuck (américain, étudiant à la Sorbonne), Tong (cambodgien survivant des Khmers), Yoko (ivoirien étudiant en chiro-massage), ils ont des conversations très imagées sur la vie, l'amour, la vieillesse, la mort, la générosité, la connerie, l'humour… Enfin, Aline (vendeuse en librairie) et spécialiste en dictionnaires, aura un rôle capital ! Au-delà de la métaphore, jean ne néglige pas l'actualité politique et événementielle. Les goélands mazoutés et la marée noire de l'Amoco Cadiz en Bretagne seront les victimes de l'ultra mondialisation, tout comme le massacre des bébés phoques ; les exécutions des Khmers rouges au Cambodge seront celles de l'idéologie totalitariste ultranationaliste et communiste radicale, et Aldo Moro sera martyr des brigades rouges, autre déviance dogmatique et terroriste d'extrême gauche. Même les « cons » ont droit à une description fleurie (p92), un peu ressemblante à celle des baufs de Cabu.
L'aventure des trois principaux personnages est burlesque. Pour résumer, Mr salomon (85ans), ex-roi du pantalon est aussi philatéliste, collectionneur de cartes postales des années 1920-1930 et souhaite vivre encore longtemps. Cora est une ex-chanteuse « réaliste » des années 1940, anciennement amoureuse de Salomon, mais aussi d'un gestapiste fusillé après la guerre. Elle affirme avoir sauvé le juif Salomon des exécutions nazies car ne l'ayant pas dénoncé, il a ainsi pu passer quatre années caché dans une cave aux Champs Elysées ! Salomon également amoureux n'a jamais pardonné. Jean devient le coursier du vieux Salomon ; il s'envoie en l'air avec Cora (65 ans), mais rabiboche les deux retraités qui s'en iront finir leurs jours à Nice, et lui se mariera avec Aline pour fonder une famille. Ouf ! La morale est sauve et le schéma traditionnel respecté. Tout ça dans une langue fleurie, où aphorismes, adages et allégories nous ravissent à chaque page. C'est du grand, très grand Gary-Ajar.

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Premier livre de romain Gary/ Ajar que je lis et j'ai adoré. Il m'a fait rire et ému à la fois. Quel maîtrise de la langue, quel génie la façon d'écrire à la première personne à la façon dont le personnage principal s'exprime et pense. On a l'impression d'entrer dans sa tête et de suivre ses raisonnements confus tout en comprenant la source de cette confusion.
Et c'est un beau récit sur le sens de la vie, l'angoisse de la mort. Je ne regrette pas cette lecture.
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En ce qui me concerne, ouvrir un roman de Romain Gary, c'est toujours risquer de me prendre un coup de poing en plein coeur -et ça n'a pas loupé avec celui-ci.
Jean, chauffeur de taxi occasionnel, prend un jour pour client Salomon Rubinstein, ex-Roi du prêt-à-porter, qui lui propose de devenir coursier au sein de SOS Bénévoles, l'association qu'il a créée pour aider les personnes en difficulté, qu'elles soient confrontées à l'âge, la solitude, ou autres angoisses existentielles. Jean accepte et découvre alors, en la personne de Monsieur Salomon, un homme de 84 ans déterminé à porter sur ses épaules plus que sa part du poids du monde. Mais comment porter un tel poids sans s'insensibiliser ? "Le juste milieu. Quelque part entre s'en foutre et en crever. Entre s'enfermer à double tour et laisser entrer le monde entier. Ne pas se durcir mais ne pas se laisser détruire non plus. Très difficile.", comme l'apprendra Jean.

J'ai beaucoup aimé cette histoire un peu folle, parfois un peu poussive aussi, mais qui sonne juste. Comme toujours, Romain Gary joue de sa faculté à parler de choses graves avec une légèreté qui donne envie de rire puis de pleurer. Il s'amuse avec les mots, faisant de Jean un Momo (de "La vie devant soi") adulte, amateur de dictionnaires et d'encyclopédies.
Surtout, je me suis retrouvée dans le fatalisme de ce roman inscrit dans l'année 1978, tandis que s'impriment partout (et surtout dans la rétine) les images de goélands englués dans le pétrole, de bébés phoques massacrés, d'Argentins torturés et de Cambodgiens assassinés. "C'est une honte, le monde devient chaque jour plus lourd à porter." soupire Monsieur Salomon, qui a survécu au nazisme, et je me demande ce qu'il en penserait 45 ans plus tard. J'ai aimé cette façon d'aborder la difficulté de vivre dans une société aussi désespérante, et de considérer le salut humain à travers celui de tous les vivants. En ce sens, la générosité de Romain Gary m'a consolée et réconfortée.
Enfin, j'ai également été touchée par les réflexions sur l'angoisse du temps qui passe et de la possibilité du bonheur, et sur la recherche d'un stoïcisme protecteur quand vivre heureux devient un oxymore.

C'est donc une lecture dense et douloureuse, mais aussi drôle (oui, oui) et pertinente, et on en sort avec l'impression d'avoir bénéficié de quelques conseils d'un plus sage que soi, et d'être réconcilié avec l'existence. Prêt à regarder de nouveau la vie devant soi.
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Romain Gary, Stefan Zweig, tolstoï et Proust font indéniablement partie de mon "panthéon littéraire."
Quatre auteurs pour qui le mot "humanité" rime avec l'essence de chacun d'eux.
Romain Gary pour moi, c'est d'abord La promesse de l'aube, un roman qui me porte depuis l'adolescence, un livre dont l'amour d'une mère vous enveloppe à vie, vous protège.
Évidemment, il y a toujours des failles et des fêlures mais mieux vaut trop d'amour que pas assez.
Dans L'angoisse du roi Salomon, c'est l'humanité, le don de soi, d'aider les autres qui prime.
Le roi Salomon ne supporte pas l'oubli, les oubliés, chaque vie à un sens même la plus ordinaire.
C'est avec un humour décapant, un humour juif comme le dit Romain Gary que le roi Salomon affronte L'angoisse.
L'angoisse de la solitude, de la mort et de la finitude humaine.
Comment à 84 ans croire à demain ? D'ailleurs cette question se pose bien avant cet âge avancé.
Le roi Salomon fait du bien en donnant des rentes, des subsides à ceux qui n'ont plus rien, à ceux que la vie n'a pas gâté. Il se noue d'amitié avec Jean, un chauffeur de taxi à qui il offre son "héritage spirituel".
Oui, mais il y a tout de même des avatars qu'on ne peut résoudre. Salomon a été fou amoureux de Cora dans sa jeunesse, puis rejeté pour un autre. L'amour a survécu chez ces deux êtres mais l'orgueil amoureux, la rancune peut-elle se refermer pour vivre encore un peu ensemble ?
Le roi Salomon est assez proche du personnage de la vieille juive qui prend sous son aile Momo dans la vie devant soi. Peut-être ce qui fait le lien entre ces deux Ajar et Romain Gary.
J'ai vu en 2019 l'adaptation théâtrale de L'angoisse du roi Salomon au théâtre de la porte St Martin avec la performance extraordinaire de Bruno Abraham - Kremer que je vous conseille si vous avez la chance d'aller le voir.

En refermant ce roman, je me dis comme à chaque titre de Romain Gary que cette lecture m'a fait du bien.
Cher Gary, merci, je l'imagine recevoir ce merci avec un sourire mi-désabué, mais plein de bonté pour l'espèce humaine.
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Jean, chauffeur de taxi, fait la connaissance de Monsieur Salomon, un homme de 84 ans, adhérent de l'association S.O.S Bénévoles. Monsieur Salomon lui propose de travailler pour lui et de rendre visite à des personnes isolées. C'est ainsi que Jean est amené à faire connaissance de Cora Lamenaire, ancienne chanteuse réaliste, qui fut le grand amour de Monsieur Salomon.
Délaissant ses côtés sombres, Romain Gary retrouve avec bonheur le style d'Emile Ajar, entre humour et dérision. J'ai aimé ce livre et ses heureuses tournures de phrases, et ses personnages attachants.
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Jean le narrateur, est un coeur simple. Il rencontre M. Salomon, « roi du pantalon » à la retraite, jeune dans sa tête mais angoissé par l'âge et le temps qui passe. Celui-ci met Jean en contact avec Cora, une ancienne vedette quasi oubliée. Il y aura une relation tendre entre Cora et Jean et celui-ci finira par apprendre ce qui s'est passé dans le temps entre elle et monsieur Salomon.
Le sujet du livre est l'âge, la vieillesse, le temps qui passe et qui détruit les corps, la beauté, le goût de vivre et la solidarité, l'amour malgré tout persistant. C'est traité avec beaucoup de délicatesse et de sensibilité.
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Bouquin apparemment neuf, trouvé dans une boite à livres aux reliques douteuses, perle au milieu du tout et n'importe quoi, emporté inopinément, sans y penser.

Inconnu au bataillon ce titre de Romain Gary. En même temps, planqué derrière deux Goncourt et une promesse, il ne lui reste plus qu'à gueuler sur la tombe d'Ajar comme un chien abandonné, la vie est pavée d'occasions perdues...

Et pourtant, c'était... magnétique. Comme Jean, sa gueule d'amour et son magnétisme animal, ce livre ne se ressemble pas. Comme l'auguste Salomon, roi du pantalon, ce livre se montre grandiose. Comme Mademoiselle Cora, drama queen aux allures d'Arletty, ce livre est foncièrement singulier.

Y a pas à dire, les meilleurs moments de lecture sont ceux qui vous prennent par surprise.
Petite pépite !

Et là, vous vous demandez de quoi ça parle... Suivez ma logique, laissez-vous surprendre, ne gâchez rien en vous laissant divulgâcher la métaphysique angoisse du Roi Salomon.
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L' ANGOISSE DU ROI SALOMON de ROMAIN GARY
Dernier roman publié sous le pseudo d' Émile Ajar et dernier roman avant son décès en 1980. Dès les premières pages on trouve ce qui fait le charme de Gary, la tendresse, le côté tragi-comique de la vie. Salomon est un vieux monsieur qui a fait fortune dans les fripes, c'est le roi du pantalon. Philanthrope, il multiplie les bonnes oeuvres et, va prendre Jean sous son aile, un autodidacte, chauffeur de taxi. Tout devrait bien aller pour Salomon, mais il y a Cora, un caillou dans sa chaussure, son amour d'avant l'occupation. Qu'a t il bien pu se passer pour que Cora ne puisse pardonner à Salomon et Salomon à Cora.
Une bien belle histoire que je vous laisse découvrir avec, je l'espère, autant de plaisir que j'en ai eu.
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J'ai bien aimé ce livre plein de leçons envers les personnes âgées et la vie. Cependant, ce livre ne fait pas partie de mes préférés de l'auteur car j'ai trouvé qu'il y avait beaucoup de longueurs mais j'ai apprécié retrouver la plume crue et pleine d'humour de l'auteur.
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