Loin sont les peupliers, tome 2

Avis : TENDRE

Bérénice Gastian, la petite Bény, a entrepris de raconter l'histoire de sa vie en y mêlant l'Histoire tout court. Elle a déjà fait paraître « À l'ombre des peupliers » et le Tome 1 de « Au loin sont les peupliers » que j'ai chroniqué sur cette page. Ce service presse pour lequel je la remercie concerne le Tome 2 – Dans la chaleur du béton.
J'ai retrouvé dans cette autobiographie le style ample et emphatique qui est au coeur de l'écriture de l'auteur, mais j'ai aussi trouvé une plus grande maîtrise dans les phrases. Tout est plus ordonné.
Bény est encore une enfant fragile car dévorée intérieurement par des tourments qui ont dû retourner se cacher, mais sa force peu commune tient à son désir infini de vivre bien, en se faisant confiance. Elle va nous ramener aux années 80, dans une vie qui sera grouillante de rencontres, de voyages au pays des cathares mais aussi en Martinique où vit une partie de sa famille. Louise Marie sera son phare car elle devra attendre que sa mère « grandisse » pour qu'elle accepte de lui laisser vivre une vie normale et moins corsetée. Entre son adolescence, sa jeunesse amoureuse, son nouveau statut d'adulte, nous serons au plus près de sa famille et de sa soeur qui ne suivra peut-être pas le même chemin de liberté.
Il y a mille détails émouvants et une trame sous-jacente quasi-hypnotique liée aux drames de l'enfance. C'est fouillé, lucide, et plein d'espoir. L'organisation des chapitres permet une lecture aisée même si on ne peut pas s'attacher à tous les personnages, tellement ils sont nombreux.
C'est un livre à la fois charmant et terrible. Je le conseille donc à qui aime découvrir l'autre dans sa complexité.

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