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3,97

sur 843 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Mais quel beau livre ! Et qu'il porte bien son titre ! Laurent Gaudé nous emmène avec ce livre au coeur de la première guerre mondiale, aux côtés de ces hommes risquant leur vie à chaque instant. J'ai trouvé que ce livre était à cheval entre le roman, la poésie car l'écriture de Laurent Gaudé y est sublime, la piece de théâtre, c'est comme si le roman était coupé en plusieurs actes et le nom du personnage que l'on va suivre est écrit en majuscule à chaque fois, mais aussi la chanson car il y a certaines phrase ou certains morceaux de phrases plusieurs fois répétée au cours du livre, un peu comme un refrain. Et ce mélange et tour simplement magistral, on est totalement emporté par cette écriture et on ne peut qu'être touché par ces hommes meurtris par la guerre et le sang. On a l'impression d'entendre les cris des soldats agonisant et des obus s'écrasant avec eux, d'avoir peur avec eux, de saigner avec eux... Ce fut un beau coup de coeur que je garderai très précieusement dans ma bibliothèque.
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Laurent Gaudé est un auteur que j'apprécie énormément. « Cris » est son tout premier roman écrit en 2001. Un récit à plusieurs voix qui se déroule durant la Première guerre mondiale et où l'on suit les différents protagonistes : lors d'un assaut sur les lignes ennemis où bien au contraire sous les bombardements de ces derniers alors qu'ils doivent résister à une contre-attaque ennemi, ou bien encore les pensées d'un permissionnaire qui n'a qu'une crainte, retourner au front. Au milieu de ce désastre.. les cris, celui d'un homme-cochon qui erre dans le no man's land entre les deux lignes. Allégorie de la défaite, du caractère insensé et anthropophage de la guerre, du destin qui sans aucun sens apparent condamne les uns et sauve les autres. Prend et reprend. On suit le monologue intérieur de chaque personnage. C'est, comme à chaque fois pour un ouvrage de Laurent Gaudé, magnifiquement écrit. « Cris » est très court, 180 pages. Il se lit vite mais l'empreinte qu'il laisse en nous demeure longtemps après l'avoir refermé.
Lien : https://thedude524.com/2018/..
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Lisez ce livre et vous serez plonger au coeur de l'horreur,au coeur de l'ineptie de cette terrible guerre,vous vous retrouverez au cote de ces braves hommes et en enfer.
Recit fictif mais ô combien poignant.
Je crois malgré tout que cette lecture, est encore tres loin de ce qu'ont vecu et ressenti,ces hommes courageux!
Et tout ca pour quoi?
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Après nombres d'essais infructueux, je dois avouer que Laurent Gaudé n'est pas mon écrivain préféré. Mais il s'agit ici d'un texte court, qui sait.

Avec ce roman, je fus heureusement surprise. Pour une fois, ses phrases avec trop de mots (c'est ce que je lui reproche) sont au service de ce texte fort qui nous emmène dans les tranchées de 14-18, vous savez, la Boucherie.

L'auteur propulse littéralement son lecteur au coeur de la Grande Guerre, mais aussi à l'Arrière où personne ne veut rien entendre.

Une immersion dans le bruit, la fureur et la folie des hommes.

L'image que je retiendrai :

Celle de ces hommes devenus fous à force de bruits, de cris, de mort, de saleté et de crasse, d'absurdité, aussi.
Lien : https://alexmotamots.wordpre..
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Je continue l'exploration de cet auteur, qui m'attire de plus en plus.
Cris ou l'horreur de la guerre
Cris ou la musique dramatique et le rythme effréné des obus
Cris ou l'angoisse de l'attente
Cris ou la douleur physique, la douleur de l'isolement, la douleur de la désertion, la douleur dans tous ses termes
Cris ou l'amitié, la fraternité
Cris, à lire absolument!
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Cris, de Laurent Gaudé. Poème polyphonique en prose et boue des tranchées sur la Grande, la Première, la plus meurtrière des guerres mondiales.
Un régiment, une tranchée, des soldats et leur lieutenant, un médecin dans son infirmerie, des relèves périodiques, des tirs de part et d'autre. Il fait froid, on patauge dans la boue, on attaque, on se replie, on tombe sous les balles, on se meurt, gazé, oublié dans un trou d'obus, on reçoit un éclat de projectile, on perd ses amis, on attend son tour. Parfois, on a la chance de partir en permission, et on rêve de Paris, de soûleries et de filles, Jules dans le train n'oublie pas la guerre pour autant. Et puis, il y a cet homme qui pousse des cris, qui n'appartient à aucun camp, un entre-deux, on l'appelle l'homme-cochon, insaisissable, hirsute, il sort tout droit de la préhistoire ; deux soldats se lancent à la poursuite, sans savoir ce qui les attend… L'homme-cochon symbolise-t-il la barbarie de la guerre?
Laurent Gaudé met les mains dans la boue des trachées avec ce récit poignant, haletant, baignant dans une mare d'angoisses et de mort, où personne n'a envie d'être un héros, juste envie de ne pas mourir à vingt ans.
Polyphonique, disait-on : les voix de ce choeur sont celles de Jules, Marius, Boris, Barboni, M'Bossolo et d'autres, des voix justes, simples, d'hommes qui ont peur de ce que les attend, peur d'avoir mal et d'être amenés à crier, seuls, blessés, abandonnés, des voix qui résonnent comme autant d'échos à des voix profondes, oui, c'est ça, des voix qui naissent dans le cerveau archaïque, reptilien, qui n'ont pas le temps de s'alambiquer, de juger, de penser, qui disent ce qui «passe par la tête» et ce qu'on va faire maintenant. Ces voix qui ne sont pas littéraires, prennent tout de même un tour mélodieux, rythmé, elles se conjuguent au présent et jouent de la répétition, manière Gaudé, qui nous fait pénétrer dans le corps et l'âme de ces poilus.
Un livre court, fort, qui, devant ces hordes de jeunes gens décimés ou rendus fous, ne parvient pas à apprivoiser la peur de la mort, la hantise de la souffrance et, dans un registre second, la barbarie de la guerre.
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Ici, les Cris, ce sont ceux des hommes de la première guerre mondiale. Laurent Gaudé, à travers de nombreux personnages (soldats, capitaine, médecin..) dépeint tous les sentiments qu'ils ressentent face aux affrontements dans les tranchées. La haine, la lassitude, le dégoût, la folie, l'horreur, la peur, l'incompréhension, la révolte… Et ce, dans un livre court, mais qui semble suffisant pour décrire tout cela. Encore une fois, Laurent Gaudé ne me déçoit pas, les souffrances de ces soldats sont parfaitement représentés et ne laissent pas indifférents.
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« Cris » le titre de l'ouvrage de Laurent Gaudé peut de prime abord faire penser au tableau presque éponyme du peintre norvégien Edvard Munch, « le Cri » .Car ce sont bien des cris d'hommes pris dans la tourmente et l'horreur du conflit de la première guerre mondiale à l'écoute desquels nous convie Laurent Gaudé.

Il y a le Gazé, dont l'agonie, les retours vers l'état de conscience oscillent vers le désespoir absolu .Le lieutenant Rénier, jeune officier frais émoulu de l'école de guerre, qui trouvera la mort au premier assaut décisif.
Il y a aussi Jules , qui part en permission au début du récit .Ses compagnons de tranchée , Marius ,Ripoll ,Barboni , M'Bossolo l'Africain , tous affrontent ce déchaînement , ce déluge de feu , ce prélude à l'effondrement d'une certaine conception du monde .On pense à Henri Barbusse, à Roland Dorgelès Erich-Maria Remarque, auteurs majeurs dans la restitution du traumatisme de la première guerre mondiale .
Laurent Gaudé est né en 1972, et n'a donc pas connu cette période .Il l'évoque pourtant avec une force de vérité impressionnante, avec une capacité de restituer toutes les caractéristiques de cette guerre : sa barbarie, la saignée qu'elle fut pour la nation, le bouleversement du sort de millions d'individus, tant au front qu'a l'arrière.

Ainsi , une réflexion conduite par un médecin , l'un des personnages de ce roman résume la vision possible de cette épreuve par des soldats partis à la poursuite d'un des leurs devenu fou : « J'ai pensé à Marius et à Boris qui étaient partis à sa poursuite .Et je n'ai pu repartir que lorsque les cris ont cessé .Je crois que c'est la terre qui hurle par cet homme .Je crois qu'il est la bouche hurlante du front qui gémit de toutes les plaies profondes que l'homme lui fait.( …)Je crois que lorsque le fou cessera de gueuler, c'est que la terre sera morte .Et l'homme pourra s'en remettre à Dieu car commencera alors un enfer auquel rien ne nous a préparés . »

La forme du roman, suite de monologues intérieurs conduits par les différents protagonistes, fait penser, aussi, à la configuration d'une pièce de théâtre .Cet ouvrage pourrait être aisément adapté à la scène. C'est émouvant, évocateur .Cet ouvrage peut rejoindre cette catégorie d'oeuvres, dont la fréquentation nous rappelle que, toujours, les peuples sont perdants, s'ils prennent part à cette catastrophe : la guerre. C'est magistral .


Lien : http://www.bretstephan.com
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En superposant les courts récits de nombreux soldats, Laurent Gaudé dresse un immense tableau de tous ces hommes sacrifiés et magnifiques.

Il nous donne à entendre la voix d'une multitude de soldats et d'un médecin. Qu'ils quittent les tranchées, qu'ils prennent la relève, qu'ils traquent un soldat fou qui hurle à la mort, qu'ils tuent, qu'ils sauvent, qu'ils soignent ou aident à mourir; ces hommes nous racontent leurs petites histoires qui participent à la Grande histoire de la première guerre mondiale. Tout commence lorsque Jules, honteux, quitte les tranchées sans prévenir ses amis, Marius et Boris, qui ne peuvent quitter le front. En traversant les boyaux, il croise la relève et ces nouveaux soldats confient leurs peurs et leur inexpérience au lecteur.

Les voix de ces hommes touchent le lecteur au coeur. Tout comme Jules, il entendra encore longtemps, une fois le livre fermé, les voix des camarades des tranchés ou sera hanté comme Boris et Marius, par ces cris inhumains de cet homme-animal vivant dans le no man's land. Les phrases très courtes et hachées de Laurent Gaudé percutent le lecteur.

J'ai particulièrement aimé la construction du roman qui nous donne à lire le récit de soldats présents tout le long du roman mais aussi pour quelques pages seulement. L'auteur semble ainsi prêter sa voix à des anonymes, que les soldats eux-mêmes oublient dans le roman, à l'image du gazé qui agonise dans un trou d'obus et que les soldats ont oublié en se disant qu'il était certainement mort et qu'il ne servait à rien de risquer sa vie pour aller le chercher.

Cris est un long chant poignant et émouvant mais aussi une immense statue dressée à la mémoire de tous ces hommes. Ce roman est un coup de poing au coeur et au ventre qui laisse le lecteur sonné et ému.
Lien : http://lecottageauxlivres.ha..
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De la Première Guerre mondiale, on nous a appris les noms des grandes batailles, le bilan humain, les atrocités commises et vécues…
Dans une langue très poétique, Laurent Gaudé nous fait entendre les voix de Marius, Jules, Boris, Ripoll, du gazé et d'autres encore. Il nous plonge au coeur des tranchées, du froid, du bruit, des cris insoutenables. Il nous donne à voir la face crasse de cette guerre. Mais si Cris est un roman qui raconte la guerre, c'est aussi une histoire de fraternité. Ces soldats sont avant tout des humains qui n'ont pas basculé dans l'animalité. Au fond des boyaux de terre, on ressent la terreur mais aussi encore de l'amour envers ses frères, ses compagnons de malheur.
Les voix qui s'entremêlent dans ce livre offrent un magnifique mémorial à ces hommes qui, il y a plus d'un siècle, sont partis combattre et ont dû faire face à l'implacable destin que d'autres leur avaient réservé.

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