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EAN : 9782760948075
344 pages
Editions Leméac (03/06/2020)
4.19/5   8 notes
Résumé :
Le 16 août 1938 à Greenwood dans le Mississippi, Robert Johnson meurt à l'âge de 27 ans. De sa brève carrière de musi­cien ne subsistent que vingt-neuf chansons, pourtant passées à la postérité comme des monuments du blues, qui ont inspiré trente ans plus tard nombre d'artistes majeurs. Vingt-neuf chansons et autant de chapitres qui composent ce récit, retraçant le parcours de cet enfant sans père, fils d'une cueilleuse de coton qui, déterminé à devenir célèbre pour... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Avant même de commencer cet étonnant roman biographique, j'avais en tête les mots que chantent Francis Cabrel dans Cent ans de plus :
« Toujours plaire aux marchands de fantôme
Elle qu'on achète et lui que l'on donne
Naître avec la peine maximum
Toujours vivant dans ce que nous sommes
Peuple interdit du reste des hommes
Cherchant le bleu de l'ancien royaume
C'est eux qui ont fait faut pas qu'ça t'étonnes
Son House et Charlie Patton
Blind Blake et Willie Dixon
Ma Rainey et Robert Johnson
Howlin' Wolf et Blind Lemon »
« J'ai toujours aimé le blues. Pas seulement la musique, mais aussi la mythologie. Les vieux vêtements, les musiciens vagabonds, les paroles codifiées, les trains de marchandises, les guitares surtout. »
Jonathan Gaudet évoque la brève existence de Robert Johnson né dans une plantation de coton en 1911 à Robinsonville dans l'État du Mississippi et mort sans le sou des suites d'un drame passionnel en 1938. Conçu en 29 chapitres portant les titres de 29 chansons enregistrées par Johnson, l'auteur donne la parole aux gens qu'ils l'ont connu, côtoyé et aimé. Musicien itinérant et troubadour des villes et villages, Johnson préférait exercer son art à la façon nomade, au jour le jour, sans entrave ni lien. La légende disait de lui qu'il avait « vendu son âme au diable à la croisée des chemins » pour jouer de la guitare et chanter de la sorte. À la source de l'émergence du talent de Johnson, c'est d'abord son écoute attentive des vieux musiciens et chanteurs qui s'exécutaient aux abords des champs de coton dans son enfance et la puissante certitude que c'est la musique qui l'emporterait sur tout le reste.
Ce qui distingue cet ouvrage d'une simple biographie, c'est son côté fictionnel permettant ainsi à l'auteur d'imaginer des dialogues, des impressions et le déroulement d'événements sinon impossibles de recréer dans la réalité. Et même si la ségrégation raciale sévissait encore à cette époque dans le Sud des Etats-Unis, Gaudet ne s'appesantit pas trop sur le sujet, préférant faire briller Robert Johnson dans sa simplicité et sa joie de vivre de sa musique.

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« Son image nous renseigne autant sur la mythologie américaine qu'elle nous parle de blues. Si Johnson n'avait pas existé, il faudrait l'inventer ».
Chronique terminée, fin du game, tout est dit dans cette phrase.

Bon ok je vous en dit un peu plus sur cette « presque » biographie qui se lit comme un roman page-turner tant la vie de Robert Johnson et son mythe sont romanesques. Parce qu'en terme de légende, Robert Johnson est un exemple. Musicien mystérieux, mari volage, vagabond aventurier, mort dans des circonstances restées longtemps non élucidées… Né le 8 mai 1911 dans le Mississippi, il décède le 16 août 1938 toujours dans le Mississippi, à l'âge de 27 ans, faisant de lui le premier d'une liste tristement célèbre: le fameux club des 27 .
Dès la fin des années 20, musicien itinérant, vagabond avec sa seule guitare acoustique, le jeune Robert court les plantations et les bleds à travers le Delta du Mississippi et le proche Arkansas. Il saute d'un train de marchandises à un pont arrière de camion, joue au chapeau, dans des fêtes improvisées, dans la rue, dans des tripots de campagne. On y danse, joue aux cartes, boit du whisky de contrebande. On y trouve des amours d'une nuit. Johnson y mourra empoisonné par un mari jaloux et nombre de zones d'ombre planent sur la vie du bluesman qui a tant influencé après lui.
Entre temps il n'aura enregistré que 29 morceaux. 29 morceaux pour la postérité auxquels s'ajoutent la légende la plus célèbre le concernant : celle du "Crossroads". Ce carrefour des routes 49 et 61 situé à Clarksdale dans le Mississippi aurait été le théâtre d'un pacte faustien. Johnson y aurait rencontré le diable qui en échange de son âme lui aurait donné ses talents. Il en a même fait une chanson, devenue un standard du genre.

Jonathan Gaudet nous raconte tout ça et bien plus encore. Il revient sur ses désormais mythiques sessions d'enregistrement et sur les moments-clés de sa vie : son éducation, son mariage et la perte de sa femme et de son enfant, son séjour à Memphis, sa rencontre avec son professeur de guitare, etc… Il fait parler tous ceux qui ont croisé Robert - famille, maitresses, mentors, musiciens, amis. Avec ces narrateurs successifs, la perspective que l'on a du personnage est sans cesse mouvante. Un personnage difficile à cerner mais que l'auteur recrée par petites touches. Et puisque la symbolique a toute sa place dans la vie de Johnson, le livre se découpe en 29 chapitres, chacun ayant pour titre l'un des 29 morceaux connus du musicien.

Nul besoin d'être un féru de blues pour se plonger dans la vie du musicien car c'est aussi une immersion dans le sud des Etats-Unis avec tout un pan de l'histoire du pays qui nous est offert. La vie laborieuse des populations afro-américaines encore rongées par les traces de l'esclavagisme, la ségrégation persistante, l'émergence du blues, les débuts de l'industrie du disque. Que ce soit du point de vue biographique, du point de vue musical ou du point de vue historique, ce livre se dévore littéralement. On tourne la dernière page en étant sûr et certain que Robert Johnson, véritable météore dans l'univers de la musique américaine, n'a pas fini de faire couler de l'encre.
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Ce livre raconte l'histoire d'un jeune musicien vivant dans le sud profond des U.S.A. dans le Mississipi pour être précis au début du vingtième siècle, dans cette époque où les noirs sortent à peine de l'esclavage. Peu attiré par la cueillette du coton il rêve d'être musicien et d'être connu. Il réalise que le talent seul ne suffit pas. On dit que le succès c'est 10% de talent et 90% de travail et il va le comprendre et trouver quelqu'un qui va l'instruire musicalement. Malheureusement la mort le surprendra avant d'être réellement célèbre.

Jonathan Gaudet nous raconte de façon très prenante cette histoire dans une biographie qui se dévore en deux jours. Il nous raconte le sud américain, les jukejoints, les musiciens de blues itinérants, la misère ordinaire de leur vie, le talent des uns et des autres et il n' est pas nécessaire d'être mordu du blues pour aimer cette histoire. J' ai beaucoup aimé l'ambiance de ces années , la façon dont elle était rendue, le fait que l'auteur laisse parole à ce qui ont connu Johnson, le fait qu'il nous raconte les difficultés deS musiciens de cette époque sans misérabilisme, et qu'en plus il nous donne le goût d'en connaître davantage des autres musiciens de cette époque

Voilà un pépite que j'ai découvert grâce à mon amie Lynn qui m'à prêté ce livre. J'ai juste envie de lire autre chose du même auteur. À tous les amateurs de biographie ou de musique je vous recommande chaudement ce livre de Jonathan Gaudet.
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critiques presse (1)
LeJournaldeQuebec
16 septembre 2020
Bien que très courte, la carrière [de Robert Johnson] est marquée par la légende puisqu’on dit qu’il aurait vendu son âme au diable. L’écrivain Jonathan Gaudet le raconte dans un roman original et très musical, La ballade de Robert Johnson.
Lire la critique sur le site : LeJournaldeQuebec
Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Il y avait des gens partout, sur le trottoir, sur la chaussée et sous les porches des clubs et des cinémas. La musique surgissait des fenêtres ouvertes. Les néons des devantures jetaient leur éclairage coloré sur les filles qui se déhanchaient par groupes de quatre ou cinq. De temps en temps, une voiture décapotable passait en klaxonnant, se faisant joyeusement conspuer au passage, car Beale Street, le samedi soir, appartenait aux piétons. […] Au coin de la 4e Rue, un bluesman tout en os jouait de vieilles ballades pour quelques pièces. On refusait du monde dans les restaurants et les bordels. Le vaudeville de Daisy affichait complet. Beale Street palpitait au son des Big Bands et des cris de joie. On dansait sur le toit des voitures. C’était magnifique.
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