Anna Gavalda montre en littérature jeunesse des qualités que je n'avais pas vues dans
La Consolante, que j'avais relativement peu apprécié. Mon aîné, qiu devait lire le roman pour l'école, a bien accroché. Cela lui parlait, bien davantage que
La Consolante me parlait, visiblement.
L'histoire de Grégoire qui n'aime pas l'école et décroche, cela parle (fatalement) aux gosses de 12 ans. Même s'ils ne sont pas mauvais élèves. En plus, on sent poindre une réflexion plus large sur ce que devrait être l'école, ce qui percute chez le jeune lecteur qui peut aussi se livrer à cet exercice. Surtout quand on aborde l'idée que l'école n'arrive pas à déceler les qualités de l'enfant en les forçant tous à rentrer dans le même moule. A cet âge-là, chaque enfant entend bien être respecté et pris pour ce qu'il est, et pas formaté à la chaîne. L'écriture du récit à la première personne ajoute une dimension personnelle, pas désagréable.
L'autrice a réussi à intégrer l'univers des pré-ados, de manière telle que le récit fait son petit chemin en "nous". Il y a des moments plutôt bien vus. La longueur du texte y est peut-être (c'est une explication comme une autre) pour quelque chose. Dans ce roman jeunesse,
Anna Gavalda resserre son propos, ne se laissant pas aller à de longs développements plus ou moins insipides ou de remplissage, comme dans ses ouvrages de littérature "adulte". Ici, elle va droit à l'essentiel, pas de déchet ou de digressions intempestives.
Au final, de l'émotion bien maîtrisée, sans (trop de) débordement, un propos carré serré qui fait mouche. Les lectures scolaires ont bien changé depuis que je ne fréquente plus les bancs de l'école.