La longue marche

" La longuemarche " d' Ayhan Geçgin (212P)
Ed. Actes Sud
Bonjour les fous de lectures....
L'histoire démarre à Istanbul.
Un eune homme, mal dans sa tête, entreprend un beau jour de tout quitter pour marcher tout droit en direction des montagnes.
Il part avec rien, sans ses papiers et aucune organisation prédéfinie.
Tout ce qu'il sait c'est qu'il veut marcher, fuir les hommes, se retrouver seul face à la nature.
Il mettra plusieurs jours à quitter la ville. Il tourne en rond, fait d'étranges rencontres, se pose des questions.
Il parvient à traverser le Bosphore et se dirige enfin vers la montagne tant convoitée.
Ses pas le mèneront enfin à son but. Epuisé, malade.
Il rencontrera une jeune enfant qu'il sauvera de la mort et des Kurdes révolutionnaires.
Il côtoiera des paysages à couper le souffle, goûtera à la solitude, ne renoncera jamais à son but.
Premier livre de cet auteur traduit en français.
Voici un roman sur la recherche d'identité, sur l'exil volontaire.
Fuir le monde et l'humanité sans jamais regrder en arrière, est-ce possible ?
Résultat mitigé pour cette lecture qui m'a paru longue comme la marche entreprise par ce Robinso Crusoé des temps modernes.
J'en suis sortie aussi épuisée que lui après sa longue marche mais contrairement à lui, je n'y ai pas trouvé la sérénité.

Bouleversant, l'effacement de soi qui dans sa logique jusqu'au-boutiste efface aussi sa propre volonté d'effacement. Il y a en effet du mystique là-dedans, du Milarepa. Et du politique probablement aussi: à la frange de cette vie radicalement épurée narrée ici, seuls les kurdes (et leur condition d'existence de sans-terre) semblent en position d'égaler le dénuement d'Erkan. Mais l'annihilation des autres par les autres, turques ou stambouliotes, médecins ou pliciers, reflète elle aussi - en bien pire cependant - celle que le personnage principal exerce à son propre égard : presque personne dans ce roman ne semble être en mesure de développer des raisons d'espérer et d'élaborer une motivation sensée. C'est la gorge serrée qu'on referme ce livre en songeant (par exemple) au destin de nombreux intellectuels turques.

Un homme de 30 ans quitte tout dans le but de se "retrouver" loin de la civilisation, du bruit et de ses semblables. L'idée de départ me semblait séduisante : aller jusqu'à la montagne, la gravir pour se purifier mais il me semble manquer beaucoup de cohérence dans sa démarche. En réalité j'ai l'impression qu'il fuit sans plan bien précis, il erre dans la ville puis dans la campagne. Quelques belles réflexions sur la purification intérieure, la survie dans un dénuement total. L'histoire se termine par la rencontre avec une enfant blessée... Est-il guéri ? Il vaut quand même la peine de lire ce récit dans lequel l'auteur a réussi à nous faire partager le désarroi de cet homme. GB

Le personnage principal qui me parait autiste à certains égards quitte le domicile familial pour vivre ou plutôt subir une suite d' événements qui le conduirons sur une montagne isolée.
J' ai eu du mal à me passionner pour ces pérégrinations lunaires.