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Promis à un brillant avenir universitaire, Maurice Genevoix n'a que 24 ans quand la guerre fait de lui un lieutenant promu à la tête d'une compagnie d'infanterie. Jour après jour, voici le récit de 9 mois d'enfer : la vie dans les tranchées, dans le froid et dans la boue, dans la peur et le désespoir ; les assauts sous la mitraille et les obus ; les blessés, les mutilés, les morts…

Ceux de 14 porte témoignage de ce que les Poilus ont vécu durant la Première Guerre mondiale. Rien n'y est romancé, ni mis en scène. Ce sont des faits, rien que des faits, rapportés tels qu'ils se sont produits et qu'ils ont été ressentis. Par les yeux, à travers les pensées et le corps du narrateur, nous sommes au côtés de ces soldats : nous grelottons dans les tranchées, nous nous courbons sous les obus, nous savourons de petits bonheurs, nous montons à l'assaut, la peur et le courage au ventre, nous maudissons la guerre.

Ce récit appartient autant à la littérature qu'à l'Histoire. C'est un récit et un document.

N.B : les autorités militaires le censureront en partie.

Une lecture bouleversante. Un devoir de mémoire.

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Ceux de 14 ne couvre que la période de 1914 à Avril 1915, et c'est un livre imposant que pour ma part j'ai mis quelque temps à lire.
La forme d'abord: il ne s'agit pas d'un roman, mais bien d'un journal, le quotidien des tranchées et des combats. Des faits linéaires, chronologiques. le rythme est donc par définition lent et assez monotone.
Mais cette lenteur qu'il faut d'abord apprivoiser permet en fait de mieux s'imprégner d'une atmosphère de terreur, de visualiser les scènes de guerre et de désolation.
Les descriptions dès lors prennent toute leur force et signification.
La pudeur des poilus, leur digne résignation dans l'enfer des tranchées et la boucherie des champs de bataille sont remarquablement dépeintes.

C'est sans aucun doute le récit sur la Grande Guerre qui m'a le plus marqué avec La Peur de Gabriel Chevallier. Il est profondément humain.
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« Et des larmes me viennent aux yeux, simplement parce qu'un de mes hommes, à mi-voix et comme à lui-même, redit les mots qu'il a dit tout à l'heure :" faut pas qu'on s'plaigne. Y a des bons moments." »

Ce pavé littéraire compile quatre récits de la grande guerre emprunts de souffrance et de mélancolie, admirablement écrit par le lieutenant Genevoix qui nous raconte l'itinéraire d'une section de la 106ème d'infanterie qu'il commande, de son départ de Châlons-sur-Marne jusqu'au piton des Eparges d'où il sera évacué après y avoir été blessé dans les terribles combats.

Ce sublime journal de guerre (février/avril 1915) est un témoignage fort et émouvant qui évoque l'abnégation dont ont fait preuve les jeunes soldats, leur souffrance, les blessures, la mort, la boue, les rats, le froid, l'humidité, la typhoïde, l'angoisse de tous les instants où ils risquaient d'être tué brutalement au détour d'une conversation d'une balle ou d'un shrapnel.

Maurice Genevoix nous embarque avec cette section de soldats dont la jeunesse se brise sous la mitraille, la gadouille et la flotte. L'auteur peint avec précision les situations qu'ils vivent et prend soin de respecter le dialecte, le patois des tous ses hommes et des villageois rencontrés et qui les accueillent le temps d'un repas chaud et d'une nuitée au sec. Malgré tout ce qu'ils endurent, malgré la résignation dont ils font preuve dans une guerre qui dure, les poilus réussissent à connaitre des épisodes humains qui illuminent cette tragédie extraordinaire.
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Maurice Genevoix réunit ici cinq ouvrages qu'il avait publiés à des dates proches.

Ce sont : "Sous Verdun" sorti ,en avril 1916, "Nuits de Guerre" de décembre 1916, "Au seuil des guitounes" paru en septembre 1918, "La Boue" pour février 1921, et "Les Éparges" ouvrage livré en septembre 1921.

Nouvelle présentation du site internet consacré à "Ceux de 14" de Maurice Genevoix et des fictions ou ouvrages historiques sur la Grande Guerre :

http://ceuxde14.wordpress.com/
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Sous Verdun

Première année de guerre, du 25 août au 9 octobre, le lieutenant pérégrine avec sa section dans la région de Verdun, de tranchée en tranchée, de village en village, de sous-bois en sous-bois… avec pour compagne la Mort inexorable. Elle a un tribut à prélever et, pour cela, on lui offre à profusion, divers moyens, obus, marmites, Lebel, mauser, baïonnettes peut-être… Quelle folie s'est emparée des peuples ! La Mort n'en demandait pas tant. Elle est imprévisible ; quand les poilus s'essayent au repos, au moment où ils s'y attendent le moins, elle les surprend. Dieu sait pourtant combien ils sont vigilants.

Les poilus pérégrinent donc, autour de Verdun, au rythme des ordres, attendant la relève, faisant semblant d'oublier la guerre en se créant comme un espace de vie domestique dans les lieux occupés temporairement, riant, fumant, baragouinant leur argot de poilus avec cette familiarité et cette proximité joyeuse, qu'imposent les circonstances entre gradés et soldats, vite effacées, toutefois, quand les ordres tombent.

Les soldats tombent aussi ; cependant, la tristesse ne dure qu'un instant lorsque la Mort passe. L'écrivain soldat vit et observe tout cela, s'en souvient et note dans ses moments de répit, dessine même.

Plus tard, avec sa plume talentueuse, il fait revivre les tensions, les émotions, l'atmosphère de crainte et les conversations joyeuses ou bravaches au sein de la section. Il fait du lecteur un autre témoin, il lui montre tous ces lieux par où lui et ses soldats sont passés, lieux toujours occupés par la Mort, quelques fois habités par les hommes, quelques fois désertés, et qu'il décrit avec la précision d'une « ekphrasis » au beau style, tout à la fois grave, mélancolique, léger, toujours bouleversant…

Pat.

le second livre est intitulé Nuits de guerre. Je l'ai achevé ce jour, c'est-à-dire ce samedi 13 octobre 2018. Je prends mon temps, ma lecture est lente et souvent interrompue par d'autres lectures. C'est ma méthode.

Que dire par conséquent de Nuits de guerre ? C'est la continuation du même sujet : pérégrinations d'un village à l'autre, d'une colline à une plaine, d'une tranchée à l'autre, d'un bois à une crête, etc. Un étrange sentiment que la section tourne en rond, alourdie de boue, de fatigue, rendues supportables, cependant, par la sodalité, compte tenu des circonstances.

Dans les moments de repos, entre des escarmouches plus ou moins meurtrières, il faut trouver un abri où dormir ; les civils ne se montrent pas toujours généreux avec ces soldats. Il y en a même qui font exagérément monter les prix du peu qu'ils ont à offrir.

Mais il y a les Aubry ! une famille généreuse et solidaire. On oublierait, presque, la guerre. Voilà qu'une cohue formidable vient interrompre brutalement un calme que l'on sait pourtant toujours provisoire ; une voiture pleine de blessés vient de s'arrêter non loin ; l'écrivain-témoin décrit cela avec une certaine distance froide qui cache mal l'émotion qui les submerge, lui et ses compagnons.

Il y a dans ce tas humain sanguinolent des chanceux, une balle au pied, par exemple, et c'est tout ; doublement chanceux d'ailleurs, car c'est le retour à l'arrière pour assez longtemps. Et puis il y a ce soldat à la face engluée de sang jusqu'au fond de la gorge, la langue sectionnée...

La guerre, pouvait sembler abstraite, par ses bombardements lointains. Elle se rappelle dans toute sa violence au mauvais souvenir de tous et laisse planer une mortelle incertitude sur le sort des villages qui subissent, désormais, systématiquement, le feu germanique.

L'écriture du témoin-écrivain est doublement belle. D'une part, elle est parée d'un riche vocabulaire et d'un style classique et photographique qui projete dans l'esprit du lecteur les images et l'atmosphère de la vie quotidienne de la section dans ses moindre détails.

D'autre part, elle est belle des dialogues patoisants, spontanés, de ses soldats qu'il saisit sur le vif (ou invente).

Pat
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Que la vie d'aujourd'hui semble belle quand on lit ces lignes ! (belle?)
On en a presque honte.
Maurice Genevoix nous raconte la guerre (sa guerre) "comme si nous y étions".
Ce livre pourrait bien remplir un rôle pédagogique en étant suivi d'un déplacement sur les lieux mêmes.
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Le livre scolaire qui m'as fait découvrir et adorer les récits, et romans de guerre.

Je devais avoir peut être 13 ou 14 ans, à l'époque ou, en cours de français on nous a imposé cette lecture, je n'étais pas enchantée plus que ça, cependant je me souviens que je l'ai lu d'une traite, sans pause, et même si c'est un petit livre, pour l'époque, c'était pas rien quand même.. Suite à cela, j'ai découvert nombre des ouvrages de guerre, que ce soit témoignages, récits, lettres.. romancé, ou non, et je suis reconnaissante envers ma prof de français de l'époque, sans qui, jamais de moi-même je me serai tournée vers ce genre littéraire
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Un livre incontournable, témoignage au plus pres de la première guerre mondiale que l'auteur a effectué en tant que militaire.Tout est vrai ici et c'est un documentaire au plus pres de l'action qui nous est offert ici.Le style est superbe et jamais l'on ne s'ennuie,j'ai ete happe jusqu'à la dernière ligne.Cette histoire,integree a la grande histoire est un livre témoignage, mi roman mi documentaire toujours vivant, jamais larmoyant ni haineux,bref un ecrit bouleversant.Un des plus beaux romans que j'ai pu feuilleter,inoubliable.
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« Ceux de 14 » est un extraordinaire reportage de guerre fait non par un journaliste en visite sur le front mais par un combattant présent aux premières lignes lors des 9 premiers mois du conflit.
Maurice Genevoix ne cache rien de la vie et de la mort de ces hommes pris dans une sempiternelle rotation de 3 fois 3 jours, sur les mêmes lieux, sans la moindre permission pendant des mois : - Les bons et mauvais moments entre camarades au repos ; - les journées sans fin en seconde ligne sous la pluie, la neige, le froid, les obus, dans la boue qui s'infiltre partout ; - les passages en première ligne sans casque, en pantalon garance qui en fait des cibles de tir aux pigeons pour les tireurs d'élite allemands, et les combats, véritables boucheries pour les rares qui ont survécus aux tempêtes d'obus. Les scènes décrites sont souvent insoutenables, inhumaines.
Les portraits de ces hommes dressés par Maurice Genevoix sont à la fois très pudiques et très forts. Heureusement ces hommes de 14 ont pour eux l'habitude d'une vie rude et solidaire, une camaraderie et une confraternité forgées aux épreuves et horreurs vécues ensemble et fortifiées par le souvenir partagé de ceux qui ne sont déjà plus là. Qui à l'heure actuelle supporterait 9 mois de cette vie ? Et elle a perduré 51 mois… 1552 jours !
J'ai beaucoup lu sur cette guerre de Roland Dorgelès à Erich Maria Remarque en passant par les historiens de toutes nationalités, jamais je n'ai ressenti entre les mots et avec une telle force l'inhumanité, l'absurdité de cette guerre.
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Un récit poignant, bouleversant sur une page, rouge de sang de notre histoire. L'impensable côtoie l'incroyable. Une guerre effroyable où tous ces jeunes conscrits partaient mourir la fleur au fusil.
Un témoignage véridique, des scènes d'une véracité démente.
La triste réalité de ces moments tragiques, de tous ces hommes qui ont payé de leur vie ne doit jamais sombrer dans l'oubli.
Je ne penserai plus jamais de la même aux commémorations du 11 novembre depuis cette lecture.
J'espère que dans les écoles de France et ailleurs, nos chères têtes blondes liront ce que leurs arrières grands-parents ont vécu.
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