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EAN : 9781095086469
Inculte éditions (20/09/2017)
2.2/5   5 notes
Résumé :
Que nous reste-t-il de ce qui s'est passé le 13 novembre 2015 dans une salle de spectacle parisienne nommée Bataclan ? Et quelles résonances cet événement a-t-il suscitées dans notre mémoire ? En parcourant une série d'images qui éclatent comme des flashs, comme les crépitements d'une arme à feu, et qui hantent les esprits de toute une génération, ce roman d'une grande sensibilité raconte les pensées qui jaillissent en nous quand le drame survient. Face à de telles ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Il était une fois une histoire commune. Celle du 13 novembre 2015.

Adrien Genoudet aurait pu écrire un essai sur le rôle de l'image dans « la fabrique du sentiment », comme un pendant à « la fabrique du terroriste », obéissant à des règles similaires, aux même rouages du spectaculaire. Spécialiste de l'image, chercheur en histoire visuelle, il aurait pu.

Mais il a choisi la littérature.

Il était une fois un livre qui tournait autour du bataclan, et des images qui y sont désormais associées. La frontière parfois tenue entre l'hommage et le voyeurisme, le souvenir et le sensationnalisme.

Adrien Genoudet a choisi la littérature pour alterner les points de vue, pour faire se percuter l'Histoire et les histoires. le temps plié quand il nous offre une courte biographie de Albert-Kahn, philanthrope français, ayant rassemblé un important fond iconographique intitulé « Archives de la Planète », pacifiste convaincu militant pour la paix entre les peuple, et ayant donné son nom à la place du 18ème arrondissement de Paris où, le soir du 13 novembre 2015, Salah Abdeslam, organisateur des attentats, abandonne sa voiture avant de s'enfuir vers la banlieue sud.

Ou quand il emprunte au conte, aux poètes. Car le texte, presque étrangement, est très poétique, plein de trouvaille, de détours. de fraternité aussi.

Il était une fois, un livre qui nous replongeait dans l'effroi et l'incompréhension d'un soir de novembre, des jours qui ont suivis. Notre bienveillant guide cherche à démêler le noeud de notre propre mystère. Des hommes tuent, et d'autres s'en empêche.

Et cet oiseau, dans le ciel de paris, au dessus de la place Albert-Kahn. Une photo dont on s'approche tant qu'il ne reste à la fin qu'un pixel.

Noir.

Il était une fois un livre indispensable.
Lien : https://bonnesfeuillesetmauv..
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Sous le double signe de la matière et de la mémoire, un songe bergsonien acéré pour interroger la place de l'image et du voyeurisme dans l'appréhension de l'extrême violence contemporaine.

Sur le blog Charybde 27 : https://charybde2.wordpress.com/2017/09/27/note-de-lecture-letreinte-adrien-genoudet/
Lien : https://charybde2.wordpress...
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critiques presse (1)
LaCroix
29 septembre 2017
Convoquant images, regards et imaginaires, Adrien Genoudet tresse de son expérience au Bataclan le 13 novembre 2015 un conte salvateur.
Lire la critique sur le site : LaCroix
Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Tout à l’heure – mais suis-je encore capable de comptabiliser le temps qui passe ? – je lis, sur l’écran de l’ordinateur : « Une photographie prise à l’intérieur du Bataclan circule sur les réseaux sociaux. » La description est claire. « Un cliché publié dimanche sur Twitter a fait scandale sur les réseaux sociaux. L’image montre l’intérieur du Bataclan après la fusillade perpétrée vendredi soir. Elle semble avoir été prise depuis l’un des balcons de la salle de spectacle, explique Metronews. Le cliché montre une trentaine de personnes gisant à terre, dans des mares de sang. Rapidement reprise à droite et à gauche sur les réseaux sociaux, la photo, choquante, s’est répandue sur les fils d’actualité d’internautes qui n’avaient pas du tout envie de se retrouver face à ce genre d’horreur. » Protégé par un filtre flou, je lis ces mots : « Attention, ce diaporama contient des images pouvant choquer la sensibilité de certaines personnes. »
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Matière et mémoire, donc, pour y voir plus clair, pour tenter d’approcher la fabrique de cette image. Je ne suis pas d’accord, c’est ainsi ; non, une image n’est jamais seule, elle n’apparaît pas d’un trait, toute seule, de nulle part. Une image ne naît pas comme l’enfant hurle en inspirant. Cette image, quelque part, est inspirée. Vous m’excuserez, mais ce n’est pas possible autrement, je ne peux croire que le premier réflexe de l’esprit, dans un saut spontané, fut de déplacer mon visage, de le placer, juste là, au milieu des autres, au centre des gisants, de lui donner l’odeur et la couleur de la gouache. Je le promets, avec toute ma franchise battue par l’âge, que ce visage, mon visage, y était le jour même, au milieu de la fosse, avec vous, avant même d’y voir plus clair, avant même d’être assailli par les images des autres, des images interdites, des images volées – des images vendues sans scrupule. Je peux comprendre que l’esprit trouve ses propres fuites, produise ses recoins et ses pistes, je peux assimiler que des images adviennent sous les à-coups d’un pressoir, chaque jour, au gré des frôlements et des fusions, qu’elles émergent et parfois nous fassent jouir, seuls, les dents serrées, le sexe entre les mains. Mais ce visage, mon visage, dans une mare de gouache de maternelle, parmi vous, au Bataclan, je cherche à l’étreindre.
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Les événements sont liés aux balustrades. On se penche et on se plie de tout notre corps, on se casse les os, les mains fermées et adossées contre le fer forgé lisse pour contempler l’émoi qui brame plus bas, dans la fosse. Il n’y a pas de mécanique, c’est ainsi, le tout est un silence que l’on aperçoit d’une alcôve, d’un cocon dessiné par le coude d’une rambarde ; rien d’étonnant, en somme, que le siècle de l’Histoire et de l’événement en France soit celui du corps qui se cintre le long des balcons longilignes d’Haussmann. Ils disaient balcons-filants comme les étoiles ; ce qui passe vite, trop vite, en un éclair, ce qui reste coincé derrière les paupières lorsqu’elles ont barricadé l’irréversible. Du haut de la balustrade on voit passer les mythes car l’événement advient là où l’on sait y reconnaître des images, c’est une plongée, la tête la première, les yeux écarquillés et fragiles, c’est un clin d’œil borgne détraqué par le doute : est-ce cela, est-ce bien cela qui vient d’entrer dans le fond de ma rétine, est-ce cela qui soudain colle sur mon pont aveugle, le défilé en boucle d’images en cadence, cadenas, closes ici, qui reviennent et rabattent ce que nous pensions avoir laissé ailleurs, au coin, dans le fœtus de l’enfance ? Est-ce bien cela ?
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Videos de Adrien Genoudet (5) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Adrien Genoudet
[Rentrée littéraire 2022]
Au bout de l'impasse du Champ-des-Cris se trouve la maison d'Onésime, inhabitée depuis sa mort. Après une déconvenue personnelle, le narrateur, qui a passé là une partie de son enfance, décide de s'y installer. Il a pour seule compagnie Nicole, une vieille voisine qui fut jadis le premier amour d'Onésime. Ensemble, ils oeuvrent à élucider le passé. Nicole lui révèle des pans insoupçonnés de l'existence d'Onésime, ancien maquisard, personnalité taciturne et énigmatique intimement marquée par les violences de son temps.
Dans ce roman au style éblouissant, Adrien Genoudet explore la mémoire d'un lieu pour brosser le portrait sans concession d'une période qui, aujourd'hui plus que jamais, continue de trouver écho en nous. À travers le personnage inoubliable d'Onésime, "Le Champ des cris" arpente nos hantises – et rend sensibles les vies abîmées par les drames du siècle, les tumultes de la Résistance, les ambivalences de l'Histoire.
Adrien Genoudet est né en 1988. Cinéaste et historien des images, il est l'auteur d'un essai sur la figure d'Albert Kahn ('L'Effervescence des images', Les Impressions Nouvelles, 2020) et d'un récit, 'L'Étreinte' (Inculte, 2017).
Lire les premières pages : https://bit.ly/3PPUe2a
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