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EAN : 9782867140235
134 pages
Pardès (30/11/-1)
4/5   2 notes
Résumé :

Comment se fait-il que le thème de l'Hyperborée revienne avec une certaine fréquence chez les Roumains, où il est même transformé en motif littéraire, alors que, dans le cadre culturel du reste de l'Europe, le même thème demeure confiné dans les répertoires de la philologie classique ? La réponse est fournie par l'essai que nous publions ici, essai originellement paru dans plusieurs livraisons de... >Voir plus
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Bien que nous ayons exclu que Michel (Mihail) Vâlsan soit l'auteur de l’essai publié ici, nous devons dire que le thème de La Dacie hyperboréenne n’est pas sans rappeler une histoire énigmatique liée à la carrière spirituelle de Vâlsan, histoire qui nous intéresse par le sens qu’elle pourrait avoir eu en fonction d’hypothétiques survivances résiduelles de la tradition dace. Dans les années qui précédèrent immédiatement le transfert de Vâlsan en France, un berger roumain à moitié analphabète, un certain Petre Lupu, avait beaucoup fait parler de lui en raison des apparitions dont il prétendait bénéficier. Un mystérieux « Vieux » serait apparu plusieurs fois à Lupu, pour lui annoncer que la Dacie devait devenir, ou redevenir, le centre spirituel du monde. Or, Vâlsan reçut de Lupu une espèce de « bénédiction ». Puis il partit pour la France, prenant contact à Paris avec les collaborateurs de la revue Études Traditionnelles ; après quoi il entra en Islam et devint l'un des plus remarquables interprètes européens des doctrines traditionnelles.

Ce que nous avons rapporté peut être interprété de plusieurs façons. On pourrait en effet penser qu’à l’époque des faits mentionnés, l'esprit de la tradition dace était encore, d’une manière ou d'une autre, agissant, et que de cet esprit, représenté par le « Vieux » communiquant avec Petre Lupu et Vâlsan lui-même, provenaient précisément les messages concernant la fonction de la Dacie. Dans ce cas, la « bénédiction » reçue par Vâlsan aurait le sens d'un mandat et son entrée en Islam pourrait signifier l’absorption des restes de l’élite dace dans le cadre musulman(1).

(1) Il est possible, par ailleurs, qu’une intégration comme celle dont nous avançons l’hypothèse soit intervenue dans des circonstances différentes. Mais il s'agit d’une possibilité que nous envisageons sur la base d'un phénomène qui s’est vérifié plus d’une fois : la reprise par l'Islam d’un héritage traditionnel de type occidental qui, laissé à lui-même, aurait inévitablement subi une dégénérescence. (pp. 12-13)
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Un examen quelque peu attentif des écrivains antiques nous montre l’existence, au nord de la Grèce, sur les bords du Danube et de la Mer Noire, d’une grande race unifiée comme langue, mœurs et traditions, quoique politiquement divisée. C’est la race géto-thrace.

Hérodote (V, 3) affirme que les Thraces étaient le plus grand peuple du monde après les Indiens ; cela serait incompréhensible si nous entendions par les Thraces seulement les anciens habitants de la Bulgarie actuelle ; en réalité, Hérodote englobait sous ce nom tous les autres peuples de la même race, c’est-à-dire les Thraces proprement dits, les Dalmates, les Pannoniens, les Illyriens, les Gètes, les Daces, les Agathyrses, les Sarmates, les Scythes(1), les Arimaspes, etc., etc. (il y a bien une cinquantaine de noms). Tous appartenaient à la grande race géto- thrace. Strabon écrit que les Gètes (habitant au nord du Bas-Danube et dans l’Ukraine actuelle) avaient la même langue que les Thraces. Et Pline dit que les Daces et les Thraces sont un même peuple. D’ailleurs les écrivains antiques usent indifféremment des noms que nous avons cités quand ils parlent des peuples du nord de la Grèce. Tous ces peuples habitaient le territoire occupé aujourd’hui par la Bulgarie, la Yougoslavie, l’Albanie, la Hongrie, la Roumanie, l’Ukraine et la Russie méridionale jusqu’à la Volga. L’affirmation d’Hérodote devient ainsi compréhensible.

Il s’est passé ce fait très curieux : dans toutes ces contrées le vieil élément gétique a été anéanti par les invasions barbares ; les conquérants n’ont pas été absorbés comme les Germains en Gaule. Nous avons aujourd’hui des Bulgares, des Yougoslaves, des Hongrois, des Russes qui n’ont aucun rapport avec l’ancienne race autochtone et n’en ont rien hérité ; seule la Roumanie, la plus tardive conquête de Rome (Trajan, 106), a gardé une langue à 70 % latine, avec la prédominance raciale dacique, quoique puissamment imprégnée d’éléments slaves dans les plaines. La meilleure preuve, c’est qu’il reste encore en Epire, en Macédoine et en Dalmatie quelques épaves des tribus thraces, et qui parlent le roumain. Comme il n’a jamais existé de colonisation roumaine en ces lieux, le fait ne peut être expliqué que d’une unique façon : ces tribus et les Roumains sont les derniers représentants de la race autochtone des Géto- Thraces, l’identité de langue s’expliquant par la communauté raciale.

Or, tous les Anciens sont unanimes à affirmer que les Gètes étaient un peuple hyperboréen.

(1) Par un phénomène naturel, les Byzantins donnèrent le nom de Scythes aux envahisseurs slaves des contrées anciennement habitées par les Scythes ; mais ce sont en réalité deux peuples absolument distincts, de l’avis de tous les historiens. (pp. 23-25)
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On dit que le Dieu suprême des Daces était Zalmoxis. Il faut s’entendre. Le Dieu suprême dacique est sans nom, sans qualification (Strabon). C’est Brahma nirguna, comme d’ailleurs ce doit être dans une Tradition qui fut la primordiale. Il est le Ciel serein ; le trouble dans la nature vient des démons de la tempête, des nuages, de la grêle. Pour pouvoir Le contempler, le Dace tire des flèches dans les nuages. Simple coutume qui, bien transposée, en dit long sur les modes de réalisation dans la Tradition primordiale... Le Dieu est adoré dans les hautes Montagnes, dans les solitudes où seuls les aigles peuvent monter. Pure tradition ouranienne, rigoureusement « monothéiste » et qu’aucune orgie dionysienne ne trouble. Comme dit le poète :

« Et, plus vaste que tous les mondes,
Zalmoxis lui-même disparaît dans sa propre ombre. »
(...)
Une fois tous les quatre ans, la nation faisait au Dieu suprême le sacrifice le plus haut : un homme qui avait la grande mission de porter là-haut les vœux de la nation. Et ce sacrifice était si saint que, si celui qui était jeté à la pointe des piques ne mourait pas, cela signifiait, non que le Dieu l’épargnait, mais qu’il le considérait indigne de se présenter devant lui. L’ascèse la plus rigoureuse menait à Lui. Celui qui s’engageait sur la Voie devait renoncer aux femmes, au vin, à la viande, et concentrer sa pensée sur l’Éternel (Strabon). (pp. 49 & 51)
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