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sur 831 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
En Provence, dans le hameau des Bastides Blanches, Janet, le doyen de l'endroit, a une attaque. Après cela, les malheurs se succèdent, la fontaine ne donne plus d'eau, la petite Marie tombe malade…
Premier Giono que je lis et j'ai apprécié son style dépouillé, qui fait vivre autant les hommes que la nature. L'ambiance est très sombre, personne ne sait comment arrêter ces calamités. Les hommes cherchent une explication, pas forcément rationnelle, un homme en colère, qui aime la nature... Un combat assez particulier.
Un auteur que je continuerai à découvrir, j'aime sa façon de raconter les hommes de façon poétique. le prochain sera sans doute Un de Baumugnes, le second tome de la trilogie de Pan.
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Première lecture de Giono, qui m'avait toujours regardé depuis la bibliothèque en chatouillant ma curiosité sans jamais que je ne prenne le temps de le lire. Et mon ressenti est simple: j'ai adoré. Il y a tout ou presque dans ce roman: une histoire sensible et haletante, un rapport à la vie, à la mort et au mysthique qui se décline au fur et à mesure d'une manière exceptionnelle, quelques rebondissements pour les amateurs d'aventures; un mélange parfait qui j'ai pris grand plaisir à lire et à dévorer. Pour sur que d'autres Giono suivront, et sans doute Regain en tête de liste.
Excellente découverte!
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J’ai entendu parler de Jean Giono chez Nicole Lombard, chez Jean Carrière. Il était difficile de ne pas y venir.

L’écriture est saisissante. Tirée au cordeau. Les mots sont précis, on devine la concentration et la méticulosité de l’auteur. Esquirol, sangliot, sauvagine, tout un vocabulaire qu’on peut choisir d’aller définir ou de garder dans l’imagination. Un écureuil peut-il bondir une noix dans la main ? Je n’en suis pas si sûre… Je m’attendais aux cailloux, aux arbres, à une connaissance du pays, mais pas du tout à cette imbrication du fantastique dans le récit. Le ciel et la terre se répondent en jeu de miroir. Les corps se dessinent sous les draps comme des sillons. Les mains ont des mouvement de végétaux. Jean Giono est en fait un chamane !

« Mais le malheur est-il obligé de passer par les routes ? » (70)

S’il suffisait de faire le guet… le malaise est fort dans ce pesant huis-clos. L’histoire se passe dans une campagne ouverte, en plein air, mais c’est dans cet air justement que plane la menace qui enclot les esprits. Et dans les collines. « Le cœur tout chaviré, d’inquiétude, de mystère, de peur. » J’y trouve – et ce n’est pas là que je l’aurai cherché – un écho troublant avec les temps actuels. Paranoïa, délire collectif ou danger réel ? Seul le chat noir sera finalement dédouané avec certitude de tout trafic avec le surnaturel.
Lien : http://versautrechose.fr/blo..
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La Provence est chantée avec même son accent en lisant ce roman. Plus proche d'un descriptif poétique d'un hameau de l'arrière pays provençal que d'une histoire quelconque. Les descriptions des personnages, paysages, ambiances, animaux, et tout ce qui vit nous baignent dans cette belle partie de la Provence. Habitant dans le sud, en lisant certains passages j'entend l'accent du pays et c'est tout simplement merveilleux.
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Raconte la vie quotidienne de la Bastide, en
Provence. Se lit très bien.
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Bien sûr je connaissais Jean Giono, comme beaucoup de gens, j'avais même vu des films adaptés de son oeuvre : Regain, il y a très longtemps, en noir et blanc, (une grande émotion) ; le Hussard sur le toit, plus récemment en couleurs (plutôt bien réussi) …
Mais l'avais-je lu ? J'en étais de moins en moins sûr !
Forcément en lisant Pierre Magnan (que je vénère - littérairement) je me devais de vérifier à quel point Giono l'avait influencé comme il le disait lui-même. Sur les conseils d'un lecteur avisé (luc_mul@live) j'ai commencé la Trilogie de Pan, par Colline.

Au coeur des Basses-Alpes, niché le long de la montagne de Lure, un hameau recensant quelques treize âmes va se trouver confronté aux caprices de la nature, peut-être dus à la malédiction d'un vieux qui commence à « déparler », arrivé qu'il est au bout du chemin de sa vie.
En quelques mots, il s'agit de la lutte entre l'homme et la nature, et de l'homme face à lui-même, car au long de ce récit, il va prendre conscience des conséquences des actes qu'il commet sur cette nature qui par essence est indomptable et ne donne que ce qu'elle veut bien lui céder.
Comme beaucoup d'autres lecteurs j'ai été littéralement happé par cette écriture drue, directe et ramassée, ne perdant pas de temps en circonlocutions inutiles mais préférant la description précise à l'extrême, grâce à un vocabulaire d'une variété inouïe, et qui donne à voir des images tellement claires, qu'il ne semble même pas nécessaire de le porter au cinéma ou la télévision. Il faut lire ces passages où l'incendie progresse tel un dragon, griffant et dévorant tout sur son passage, où les arbres s'embrasent d'un coup, se transformant en « candélabres d'or », une féerie formidable et destructrice que la colline semble vouloir faire payer aux hommes qui l'habitent.
Les hommes, parlons-en ; durs à la tâche, taillés du même bois que leur forêt, souvent taiseux et économes de leurs sentiments. Mais quand ils prennent conscience de ce qu'il font à leur mère-nature c'est comme des enfants qu'ils se sentent écorchés. Et pour partager leurs sentiments avec les autres, c'est quand ils sont à bout de ressources qu'ils osent enfin se parler, et envisager l'impensable, punir celui par qui tout semble arriver.

Les lecteurs férus de mythologie trouveront nombre de références et seront récompensés de leurs connaissances. Les autres se contenteront de goûter un immense plaisir à cette lecture si forte et sombre à la fois.

En préliminaire, une préface se veut une aide à la lecture, pourquoi pas ? Personnellement au-delà de deux pages j'évite ce genre de pré-digestion, J'ai toujours hâte de rentrer dans le récit que je veux découvrir moi-même. Je préfère à la limite un addenda qui me précise quand, comment et pourquoi l'auteur a écrit son livre, et surtout avec ses propres mots. Je me méfie toujours des interprétations que les autres veulent me faire admettre au risque de me faire passer pour un mal-comprenant. Hors, ici encore, on double la mise avec un « dossier » : comment « lire » cet ouvrage. C'est peu ou prou la même chose qu'au début, et hormis les références mythologiques, cela apporte peu à l'oeuvre elle-même, à moins de vouloir en faire une exégèse ce qui est loin d'être mon cas quand j'ouvre un livre. En bref c'est le seul bémol que je mettrai dans cette « critique » d'un roman aussi fort.
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Travaillant actuellement sur le deuxième tome du livre "La Provence de Giono en peinture" avec une association dont je suis adhérente, je ne pouvais pas ne pas me plonger enfin un peu dans des lectures gionesques. J'ai découvert Jean Giono à l'âge de six ans avec "L'homme qui plantait des arbres" et j'avoue que c'est précisément cet ouvrage qui m'a donné le goût à la lecture (et cela, je le dois bien sûr à la manière dont cela m'a été enseigné). Giono...j'y suis revenue plus tard, alors adolescente, mais, ayant lu des ouvrages qu''il avait écrit durant la fin de sa vie, j'ai été déçue et enfin, j'y reviens maintenant. Grâce aux conseils avisés d'un amoureux fou des oeuvres ainsi que de la vie de Jean Giono, je me laisse tout doucement reconquérir par cet écrivain, originaire de chez moi d'ailleurs, avec sa fabuleuse "Trilogie de Pan".

Dans ce premier tome, "Colline", le lecteur découvre la vie de fermiers de ceux que l'on appelle Jaume, Gondran, Arbaud ou encore Maurras aux Bastides sur la montagne de Lure, montagne située aux alentours de la ville de Manosque dont est originaire Jean Giono et qui se situe dans les Alpes-de-Haute-Provence (04). Mais en plus d'eux, il y a aussi les femmes, le vieux Janet et la jeune Marie. Tout ce petit monde se côtoie mais sans forcément s'entraider jusqu'au jour où la source qui alimente la fontaine du hameau se retrouve à sec. C'est dans ces moments de crise que l'on voit que ces paysans sont néanmoins soudés car d'autres malheurs suivront et tous y feront face comme un seul homme, eux tous contre celle qu'ils croyaient être leur amie, à savoir La Colline.
Mais là encore, peut-être se trompent-ils ? Peut-être que cette terre qu'ils labourent tous les jours et qu'ils ont appris à connaître, à parler sa langue...peut-être cette colline-là veut-elle simplement leur transmettre un message, tout comme à nous, lecteurs ?

Il m'a été impossible de relever des citations au cours de cette lecture tant les phrases qu'utilise Giono sont chantantes en elles-mêmes, elles nous vont droit au coeur, nous font sourire parfois et il aurait fallu citer des chapitres entiers pour vous montrer comment l'écriture de Giono est une mélodie en elle-même.
Une lecture que je ne peux donc que vous recommander car celle-ci vous donnera un petit goût de ma Provence...mais surtout celle de Jean Giono !
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J'ai beaucoup aimé ce livre, indigeste pour la plupart. Je l'ai lu en plusieurs petites partie, très poétique et agréable. Il ne se passe pas grand chose car ce n'est pas l'essentiel de l'ouvrage. La nature est là, présente, et elle prend la place qu'elle pense utile pour nous expliquer son importance. Giono l'a très bien retranscrit, pour ma part, c'est ce que j'ai ressenti !
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Les Bastides Blanches se sont quatre maisons entre les collines et 12 personnes enfin 13 avec Gagou, un simple d'esprit, « qui fait le mauvais compte ». Dès le début et malgré le soleil et l'eau de la source qui coule « si douce aux langues et aux poils » Giono évoque la mort. Au lavoir, on rince le linge dans un sarcophage et le creux du cadavre est rempli d'une eau verte... Les bords de ce lourd tombeau sont ornés de femmes qui se flagellent. Chez Giono la nature est un être à part entière qu'il appartient à chacun de comprendre.
Quand Janet, le plus vieux du village, (sans doute saisi par un AVC) se trouve cloué au lit et se met à délirer chacun croit entendre des prémonitions, faut dire que dans un même temps l'eau de la source se tarit, un feu vient dévorer les forêts alentours. La soif et la peur vont prendre en otage le petit groupe qui voit en Janet un homme possédé par la malveillance au crépuscule de sa vie. Les hallucinations collectives vont les mener à voir un chat noir marcher sur ses deux pattes arrières. A travers Colline, on redécouvre un monde paysan primitif traversé de superstitions et de craintes face à une nature puissante à laquelle ils sont intrinsèquement liés.
Jaume, un des villageois, va voir le vieux pour lui demander comment exorciser les malheurs qui touchent la petite communauté, Janet lui répond en le renvoyant à l'ignorance des hommes face au monde « tu veux savoir ce qu'il faut faire et ne connais pas seulement le monde où tu vis ». Janet encore vivant dans son lit est pourtant immobile comme la pierre, sec comme le bois. Il dit ce que les autres ne peuvent entendre, il parle avec la voix de la colline. La peur de la terre saisit les hommes. Ils voient la colline bouger. Pour retrouver la cohésion de la communauté, une mort sera nécessaire. Au début, on lave dans un sarcophage, à la fin c'est le sang qui vient laver cette communauté de la peur et de la haine. L'existence pourra reprendre son cours.
Giono nous donne à entendre une langue à la fois première et d'une intense poésie, il nous force à faire un retour dans un passé profond, un temps où il « y avait un bois, et pas encore le bruit de la hache (…) comme dans les premier jours du monde quand on n'avait pas coupé la première branche ».
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Un livre bien écrit, très agréable à lire. Il fleure bon la Provence. Pour les inconditionnels de Giono et les nostalgiques d'un temps révolu. Un beau roman, une valeur sûre.
Lien : http://araucaria20six.fr/
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