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EAN : 9782253238331
480 pages
Le Livre de Poche (14/04/2021)
2.94/5   9 notes
Résumé :
Lorsqu’on rencontre quelqu’un pour la première fois, on s’en fait souvent une fausse idée. En projetant nos goûts, nos codes, nos espoirs sur l’Autre, nous le déformons quasiment systématiquement.
De Hitler, qui fait une excellente première impression à Chamberlain, à tout un groupe d’agents de la CIA devenus agents doubles pour Cuba sans éveiller le moindre soupçon, en passant par Amanda Knox que le monde entier juge coupable de meurtre, Malcolm Gladwell dé... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Qui d'entre nous n'a jamais été bluffé par une personne à l'apparence chaleureuse et honnête ?
Qui d'entre nous n'a jamais jugé une personne inconnue sur son comportement ?
Qui d'entre nous n'a jamais proclamé, à la révélation d'un méfait commis par un voisin, un professeur, un commerçant, un médecin…. : « Je ne l'aurais jamais cru, il était si gentil » ?

Personne ne peut appréhender véritablement personne. A notre niveau lambda, c'est encore passable (quoique…)
Mais au niveau de la police, de la justice, de l'espionnage, et même des entretiens d'embauche, c'est beaucoup plus grave !

Malcolm Gladwell analyse ici avec précision, clarté et documentation les causes de notre manque flagrant de clairvoyance.
Avec force détails et exemples en tous genres, il décrit le milieu de l'espionnage (ce qui m'a barbée, mais la suite est mieux), de la politique au niveau des conflits mondiaux et du terrorisme, de la justice, avec plusieurs condamnations et témoignages scandaleux. Il décortique aussi les comportements associés à l'alcoolisme mais pas encore très compris par la majorité, comme le « black-out » et le viol consentant ( !) ; il examine les causes du suicide et sa mise à l'oeuvre sous une optique tout à fait nouvelle.
Pour cela, il a épluché une documentation énorme et diversifiée, de « Friends » aux neurosciences.

Et qu'en déduit-il ?
Que nous fonctionnons avec le principe de la « vérité par défaut » et de la « transparence ». Et que nous nions le « couplage ».
Loin de moi l'idée de tout vous dévoiler, je ne tiens pas à paraphraser ni à expliquer cet essai fort intéressant de Malcolm Gladwell.
Mais pour vous mettre l'eau à la bouche, voici quelques citations en guise de fin, et j'en profite pour remercier le Livre de Poche pour cet envoi dans le cadre de l'opération Masse Critique non-fiction.

« Les êtres humains n'ont jamais acquis la compétence élaborée et rigoureuse leur permettant de déceler la tromperie lorsqu'elle survient parce qu'on ne trouve aucun avantage à scruter en permanence les paroles et les comportements de ceux qui nous entourent. Pour les êtres humains, le bénéfice réside dans le fait de postuler que les inconnus disent la vérité. Il n'y a que les « fous sacrés » qui ne raisonnent pas ainsi. Pour eux, les menteurs et les escrocs sont omniprésents ».

« Nous ne passerions pas notre temps à dévisager les gens si nous ne pensions pas obtenir des informations précieuses. Nous sommes convaincus que la conduite d'un individu ouvre une fenêtre sur son âme. La psychologie populaire est la psychologie simpliste que nous puisons à des sources culturelles comme les sitcoms. Mais il n'en va pas ainsi dans la vie réelle. La transparence est un mythe ».

« Les êtres humains ne sont pas par eux-mêmes de mauvais détecteurs de mensonges. Nous le sommes dans les situations où la personne que nous jaugeons ne concorde pas. »

« Quand vous êtes confronté à une personne inconnue, réfléchissez au lieu et au moment où se produit la rencontre : ces deux données influencent profondément votre interprétation de sa personnalité ».

Et enfin, cette dernière citation fort judicieuse et à appliquer dans toutes circonstances :
« Plus nous nous efforçons d'obliger les inconnus à se dévoiler, plus ils deviennent difficiles à cerner. La bonne façon de parler à des inconnus consiste à le faire avec prudence et humilité ».
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Je remercie Babelio et le Livre de Poche de m'avoir adressé cet ouvrage dans le cadre d'une Masse Critique non fiction.

Tout le livre est écrit pour expliciter comment un fait divers mettant en jeu une jeune femme Noire, Sandra Bland et un policier, Encinia, a pu se terminer tragiquement, du fait de croyances erronées.

Très documenté, il comporte cinq parties découpées elles-mêmes en chapitres rapportant des événements historiques dont le principal protagoniste ne correspondait pas à l'image qu'on se faisait de lui. Quarante pages de notes découpées en référence aux chapitres, un index des noms cités et une table des matières complètent le propos.

L'auteur part d'un postulat initial grâce à la narration du fait divers : chacun « reconnaît » l'autre en fonction de ce qu'il est lui-même, ou de qu'on lui demande de faire.
Il va ainsi s'évertuer au long du livre à montrer comment, dans différentes phases de l'histoire mondiale, des hommes et des femmes ont été abusés ou se sont laisser abuser par une apparence ou peut-être simplement parce qu'ils projetaient leur propre désir : cela a provoqué des guerres, des erreurs judiciaires, des suicides.

Chaque partie du livre se concentre sur plusieurs histoires servant le postulat initial.
Ainsi, l'affaire des espions de Cuba et celle d'Hitler, dupant des diplomates, reposent sur un aveuglement différent.

Les histoires de la Reine de Cuba, du fou sacré et du garçon dans les douches relèvent de ce que Tim Levine démontra de l'expérience de Milgram sur le degré de soumission, sous le nom de « Théorie de la vérité par défaut ». Mais cette injonction innée de croire par défaut sauvegarde également les liens sociaux et les entreprises, car l'inverse pourrait donner lieu à une paranoïa rampante, et appliqué dans certains cas, conduit à des erreurs judiciaires !

S'agissant de la « transparence », l'auteur tente de démontrer que les habitudes d'une société spécifique conditionnent ses individus à identifier autrui comme menteur ou sincère au regard du comportement qu'il adopte. Toute personne qui dévierait de cette apparence attendue serait forcément disqualifiée. Les habitudes divergent cependant en fonction des cultures, et les représentations émotionnelles également.

Dans cette partie, Malcolm Gladwell met ainsi en exergue la difficulté physiologique de reconnaître les réactions de l'autre lorsqu'on est sous l'emprise de substances qui altèrent le discernement - l'alcool par exemple -. Il évoque même les conséquences du stress induit par des situations d'interrogatoires poussés à l'extrême qui affecteraient le cortex pré-frontal et donc les capacités mémorielles, ce qui pourrait amener un sujet à inventer de toutes pièces une réalité en laquelle il croirait de façon absolue... et en toute bonne foi !

Enfin, la dernière partie évoque l'importance du « lieu » où se situe l'action, et l'interdépendance entre les deux : une action ne peut être effectuée que parce que le lieu le permet. S'il n'y a plus le lieu, donc le moyen, les statistiques s'effondrent... Cette méthode appliquée aux consignes données aux services de police explicite grandement les erreurs commises dans l'appréciation des infractions.

L'auteur conclut sur le cas de Sandra Bland en montrant comment le conditionnement sur ces trois points (vérité par défaut inversée, transparence, et lieu) du policier Encinia l'a amené à prendre de mauvaises décisions.

Je pensais que ce livre m'amènerait à identifier des attitudes permettant de connaître rapidement les intentions d'un-e inconnu-e. Il n'en est rien, bien au contraire ! Il a plutôt remis en question des certitudes ou au moins des préjugés. Je regrette juste un manque de clarté à certains moments, avec des allers/retours sur des cas évoqués qui ont rendu la lecture un peu laborieuse. Mais la documentation, les recherches, les statistiques en font un livre hautement passionnant, qui incite à l'humilité et à la modestie dans l'approche d'autrui... en évitant notamment de l'envisager via son propre prisme !
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Terrible déception que ce livre de Malcom Gladwell, qui se révèle extrêmement faible dans contenu, hautement déceptif par rapport à son titre et sa 4e de couverture et absolument pas à la hauteur de ses précédents ouvrages (notamment "Tous des winners").

4 principaux reproches :
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- Absolument aucun enseignement --> rien de neuf dans ce qui est raconté
On maquille du vieux avec du neuf, sous des noms accrocheurs (les 3 idées phares sont : vérité par défaut, transparence, contexte). Soit : 1) on fait plutôt confiance aux gens pour nous dire la vérité, par défaut (vs être paranoïaque). 2) Les émotions et sentiments des gens ne se reflètent pas forcément de manière authentique sur leurs visages et leurs comportements. 3) Les comportements des gens peuvent parfois être expliqués, tout ou en partie, par le contexte (lieu, vécu, environnement, moment de la journée, etc.).
N'importe qui sur cette Terre connait intuitivement ces 3 principes et n'a pas besoin de 400 pages pour les découvrir (surtout si c'est pour ne rien apprendre de plus).

- Aucun sens de la concision ou de la synthèse. 400 pages de vide.
Le livre est constitué de 95% d'anecdotes et de récits, avec quasiment jamais de conclusion ou d'analyse sur ce qui est dit. Il serait facile de faire une version de 40 pages, max.
Les exemples retenus s'étalent en longueur et sont de sources parfois franchement ridicules : analyse d'un épisode de Friends (en détail...), presse people (Amanda Knox), affaires plus sordides d'abus (plusieurs), etc.

- Aucune solidité de l'argumentation, une mauvaise foi qui finit par braquer le lecteur
Des exemples construits sur mesure, pour aller dans le sens du propos de l'auteur. Cela s'appelle un raisonnement motivé et est la pire forme d'argument scientifique possible. L'auteur ne cherche pas les "autres" explications possibles, même quand cela saute aux yeux. A ce propos, voir les commentaires de la version US du livre qui dénonce les nombreuses erreurs (volontaires) de raisonnement.
A ce titre, tout l'exemple sur l'affaire Sandra Bland (inconnue ici en France) est l'exemple typique du raisonnement motivé: l'auteur fait le procès du policier, sans jamais insister sur le comportement fautif de la conductrice, à aucun moment.

- Traduction déplorable
La traduction bute systématiquement sur les mots "transparents" en anglais, traduisant "mot à mot". Petit florilège : se fausser ("to go wrong", dans le sens de déraper), caméra en circuit fermé ("CCTV", pour caméra de surveillance), travail d'été ("summer job"). J'ai repéré au minimum une trentaine de mauvaises traductions et environ 5-6 phrases incompréhensibles avec des contresens
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Pour une étrange raison ce livre a été publié avec un autre titre. D'un coup j'ai commencé la lecture surprise d'apprendre qu'en réalité je l'avais lu. Il s'agit de Quiproquo.
C'est un livre que je conseille.il nous donne à réfléchir sur notre perception à l'autre, à l'inconnu. Nous prenons conscience que nous faisons assez facilement confiance aux inconnus. Mais il ne faut pas négliger Les signaux d'alertes lorsqu'ils se présentent.
Le livre est bien détaillé en parties puis en chapitre. le rendant facile à lire et à bien décrypter les relations entre les personnes que nous cotoyons et surtout les inconnus que nous regardons d'une façon différente à la suite de la lecture de cet essai.
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Je voulais un roman de détente leger facile à lire et qui mapprenne pleins de petits conseils sur les gens et les inconnus sur la société, comment les reconnaître, comment ne pas être dans le jugement etc.. j'ai été très déçue par ce livre, je ne l'ai pas fini car je m'attendais vraiment à autre chose au vu du titre. On part trop dans des détails historiques, je n'ai pas du tout accroché. J'aurais voulu un roman sur la psychologie plus léger à lire.
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
"Tu te rends compte qu'avoir un problème d'alcool, c'est différent de boire puis essayer avec acharnement d'avoir une relation sexuelle avec quelqu'un. Montre aux hommes comment respecter les femmes, pas comment se calmer sur la boisson." (p.286-287)
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