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EAN : 9782702168271
350 pages
KERO (11/03/2020)
3.05/5   10 notes
Résumé :
Lorsqu’on rencontre quelqu’un pour la première fois, on s’en fait souvent une fausse idée. En projetant nos goûts, nos codes, nos espoirs sur l’Autre, nous le déformons quasiment systématiquement. De Hitler qui fait une excellente première
impression à Chamberlain, à tout un groupe d’agents de la CIA devenus agents doubles pour Cuba sans éveiller le moindre soupçon, en passant par Amanda Knox que le monde entier juge coupable de meurtre, Malcolm Gladwell déco... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Les quiproquos sont multiples, on en rencontre malheureusement si souvent, et quand ils s'installent, il peut parfois être impossible de les corriger, tant leur force nous dépasse.

Ce livre approfondit cette question presque banale qui est de dire qu'il ne faut pas se fier aux apparences, ne pas faire de raccourcis, en aucune circonstance. On s'épuise à le dire, mais nous sommes d'incorrigibles personnes, car nous n'écoutons que nous-même.

Il est démontré dans ce livre que trop souvent, on a tendance à compter sur la transparence des sentiments, alors que la transparence, ça n'existe pas, sauf à la télévision, au cinéma ou dans des séries comme Friends. Or, nous ne sommes que des personnes ordinaires de la vraie vie, donc très opaques.

L'auteur qui est journaliste a choisi d'aborder ce thème du quiproquo, en évoquant plusieurs anecdotes puisées dans l'actualité américaine, puisqu'il est aussi américain.

Son fil rouge est l'histoire de Sarah Bland, activiste au sein des Black Live Matters. En 2005, elle est à un feu, et oublie de mettre son clignotant. Un policier l'arrête et il lui en fait la remarque. Elle montre ses papiers, mais réagit par la suite avec un peu d'insolence en lui faisant des remarques sur l'exagération de son contrôle, après quoi le policier lui demande de sortir de son véhicule, ce qu'elle refuse de faire car il n'y a aucune raison pour elle, de sortir de son véhicule, pour un simple clignotant. Elle est arrêtée, emprisonnée, et elle se suicidera quelques jours plus tard. La retranscription de leur échange filmé depuis la voiture du policier, montre que celui-ci avait déjà eu ce qu'il voulait, et que, c'est simplement heurté dans son égo par le comportement de Sarah Bland, qu'il voulait faire démonstration de sa force en lui demandant de sortir.

L'auteur évoque les violences policières racistes, et leurs contrôles sans raison valable, et l'actualité de l'époque en 2004, au moment de la naissance des Black Live Matters et des émeutes. Ce sont des faits. Ils sont révoltants. Ensuite, il parle des agents doubles au travers des relations entre Cuba et les USA. D'où l'existence de taupes et de leur profil. Il évoque aussi les tentatives de rencontre entre Chamberlain et Hitler, afin pour le britannique d'essayer d'arrêter les hostilités, au début de la guerre, et de se faire un avis sur cette figure qu'aucun chefs d'état n'avait encore rencontré en tête à tête. Il parle aussi des juges, et de la façon dont ils appliquent leur décision. Sur quoi se fondent-ils ? Et il se pose la question de notre incapacité à détecter le mensonge. le fait de rencontrer un individu peut nous tromper sur sa vraie personnalité.

Et bien d'autres choses encore, comme un cas de viol sous l'effet d'alcool. Dans ce livre on cite beaucoup d'expériences psychologiques pour étayer le raisonnement. Il demande un peu d'investissement, mais personnellement, j'y ai beaucoup appris, surtout en ce qui concerne l'espionnage ou l'histoire politique, des sujets qui ne me tiennent pas particulièrement à coeur en temps habituel. Et tout est relié.

La seule chose que je dirai tout de même, c'est que je n'ai pas pu apprécier correctement le passage qui nous parle du système de code facial. Il est très détaillé, et se réfère à des codes faciaux précis, mais qu'on ne voit nulle part dans le livre, d'où une certaine frustration.

Sinon, j'ai aimé cette lecture, elle était plaisante, et m'a apporté quelque chose. J'ai aimé le propos et la démonstration de l'auteur. Je remercie les éditions Kero et babelio pour ce masse critique.
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Je remercie les Éditions KERO et Babelio pour m'avoir permise de lire "Quiproquos" de Malcom Gladwell. Un livre dense et agréable à lire. Il nous apprend les différents mécanismes du Quiproquos,par des exemples très connus pris dans l'actualité mais qui est valable pour toutes autres périodes
Les différents Quiproquos répertoriés :
_ le premier quiproquo est LA VÉRITÉ PAR DÉFAUT, nous fait penser que nous avons le pouvoir de juger les inconnus que nous trouvons être facile à cerner. Mais nous nous appliquons pas le même traitement. Nous avons l'impression d'être d'une personnalité de nuances et de complexités.
"J'ai toujours cru en toi, jusqu'au moment où cela m'est devenu impossible".
_ le deuxième : LATRANSPARENCE est un mythe qui vient du fait de regarder trop la TV , de lire trop de romans (la description des expressions des visages ) . Dans tous les cas nous avons tendances à surestimer l'expressivité. La transparence aboutit au même résultat que la vérité par défaut.
_ le troisième : L'ENSEIGNEMENT. La version extrême de la communication est un entraînement pour résister à un interrogatoire, suivi par les terroristes et les combattants en première ligne.ils sont décidés à ne rien lâcher. Pour les faire céder ils emploient des méthodes extrême allant jusqu'à la privation de Sommeil. Plus ils sont obligés à se dévoiler,plus ils deviennent difficile à cerner. Nous devons accepter que les efforts pour comprendre Un inconnu a des limites réelles nous ne connaîtrons jamais l'extrême vérité.
_ le quatrième : LE COUPLAGE. le suicide obéit à la théorie du couplage. Nous ne comprenons pas l'importance du contexte dans lequel il opère. Il faut Les deux éléments : un être déprimé et un moyen de trouvant à proximité iimmédiate pour agir.
C'est un livre que je conseille.il nous donne à réfléchir sur notre perception à l'autre, à l'inconnu. Nous prenons conscience que nous faisons assez facilement confiance aux inconnus. Mais il ne faut pas négliger Les signaux d'alertes lorsqu'ils se présentent.
Le livre est bien détaillé en parties puis en chapitre.le rendant facile à lire et à bien décrypter les relations entre les personnes que nous cotoyons et surtout les inconnus que nous regardons d'une façon différente à la suite de la lecture de cet essai.
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Un petit livre très intéressant sur notre interprétation des inconnus - mais pas que finalement puisque plusieurs exemples évoquent des situations qui ont longuement duré. Si comme l'indique la couverture, vous espérez sortir de votre lecture en sachant "décrypter rapidement un inconnu", passez votre chemin car le livre ne vous enseignera aucune méthode miracle et démontre au contraire de la première page à la dernière que c'est une tâche quasi impossible et particulièrement trompeuse.

J'ai toujours été très sceptique face aux personnes qui prétendent pouvoir déterminer tout un tas de chose sur un individu par la simple observation (posture, ton employé, gestes, etc.). J'ai toujours pensé que cela se basait souvent sur pas mal de clichés (ex : la nervosité qui serait une preuve de mensonge alors qu'on peut simplement être de nature nerveuse ou la posture qui indiquerait notre confiance en nous alors qu'on peut simplement avoir un problème de dos) et que ça ne prenait pas en compte les subtilités de l'être humain et les spécificités de chaque individu. Ce livre parle de ces erreurs d'interprétation, d'ailleurs souvent commises par des personnes considérées comme spécialistes de ce type d'analyses et parfois même lorsque les faits semblaient assez évidents.

L'auteur aborde plusieurs théories et thèmes intéressants, notamment celui de la vérité par défaut (qui me semble tout à fait crédible), ou l'interprétation des expressions faciales qui nous paraissent être universelles mais qui sont en réalité tout à fait culturelles. Pour développer ses idées, il s'appuie sur une série d'anecdotes assez passionnantes, qu'il évoque l'espionnage ou une arrestation. Je n'ai toutefois pas été très convaincue par la théorie du couplage, notamment dans le cadre du suicide.

Globalement, j'ai trouvé ce livre intéressant et assez simple à aborder. Toutefois, j'ai parfois trouvé que ça manquait de fil conducteur et que les notes auraient dû être mieux organisées (les renvois en fin de livre se rapportent parfois simplement à des sources, parfois à des explications plus poussées. Trop conséquentes, j'ai abandonné l'idée de m'y référer à chaque fois alors que certaines explications auraient pu m'intéresser, dommage...). Il y avait également un certain nombre de coquilles, ce qui m'a un peu dérangée.

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J'ai beaucoup aimé ce livre qui explique le quiproquo et pourquoi notre cerveau se trompe dans certaines situations. J'ai aimé les vraies histoires venant appuyer les propos. Documentées, elles étaient passionnantes et permettaient d'illustrer concrètement les propos de l'auteur. Je retiendrai en tous cas que nous sommes câblés pour croire ce que les autres disent, d'autant plus si nous les connaissons, et que cette confiance en l'autre nous a permis de coopérer et de faire société.
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Après le diner Moctezuma se joignit á Cortes et à ses hommes et prononça un discours. Le malentendu se créa d’emblée. A la façon dont l’Espagnol interpréta ses remarques, Moctezuma en vint à une conclusion stupéfiante : Il crut que Cortés était un dieu, aux termes d’une ancienne prophétie selon laquelle une divinité en exil effectuerai un jour son retour en arrivant par l’est, Moyennant quoi il offrit sa reddition à Cortés. Vous imaginez sans peine la réaction de l’Espagnol : cette ville merveilleuse était désormais la sienne.
Mais Moctezuma l’entendait-il ainsi ? Le nahuatl, la langue des Aztèques, comportait un mode référentiel. Un personnage royal comme Moctezuma s’exprimait d’une manière plus au moins codée, en fonction d’une tradition culturelle selon laquelle les puissants mettaient en évidence leur statut en usant d’une fausse humilité très élaborée. Le mot nahuatl désignant un noble, souligne l’historien Mathew Restall, est presque identique au mot enfant. En d’autres termes, quand il se disait petit et faible, un souverain de l’envergure de Moctezuma attirait subtilement l’attention, en réalité, sur le fait qu’il était respecté et puissant.
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Notre conviction de connaître les autres mieux qu’ils ne nous connaissent – et de pouvoir discerner leurs manques (mais non réciproquement) – nous conduit à parler quand nous ferions mieux d’écouter, et à être moins patients que nous le devrions quand les autres expriment la conviction que ce sont eux sur qui l’on se méprend ou que l’on juge de façon injuste.
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Pour le juge, Walker était transparent. Mais que signifie « manifester du remord » ? Arborait-il un visage triste, les yeux au sol, la tête baissée, comme il avait vu les gens le faire dans un millier d’émissions de télévision ? Et pourquoi pensons-nous que si les gens ont le visage triste, fixent le sol et baissent la tête c’est qu’un énorme changement s’est produit dans leur cœur ? La vie n’est pas Friends. Le fait de voir Walker n’aida pas le juge, mais lui fut préjudiciable. Il en oublia que Walker n’avait collé une arme sur la tempe de son amie et ne l’avait pas tuée pour la simple raison que l’arme s’était enrayée. Quatre mois plus tard, libéré sous caution, Walker abattait son ex-petite amie.
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Nous croyons pouvoir lire facilement dans le cœur des autres à partir d’indices infimes. Nous ne perdons pas une occasion de juger des inconnus. Mais jamais nous n’appliquerions ce traitement à notre personne, naturellement.
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J'ai dit au début de ce livre que je refusais de refermer le dossier de la mort de Sandra Bland. je ne saurais dire combien de fois j'ai visionné la vidéo de son altercation avec Brian Encinia_ et, encore et toujours,que la façon dont l'affaire fut "résolue" éveille en moi une indignation croissante. On en réduisit considérablement la gravité_ Un mauvais policier et une jeune femme noire en colère. C'est rien comprendre. Ce qui tourna Mal ce jour-là sur la FM1098 représentait un échec collectif. Quelqu'un avait écrit Un manuel de formation qui encouragea stupidement Brian Encinia à soupçonner tout le monde,et il prit sa tâche à cœur.
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