AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,34

sur 167 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Dans les années 80 ans, Sarah, 22 ans, part pour le Groenland et ne revient jamais, laissant ses parents et sa soeur dans l'incertitude et l'incompréhension.
C'est cette famille qui tente de se reconstruire (ou pas) autour de l'absente que l'on va suivre. Juste après la disparition mais aussi longtemps après, quand Lisa devenue adulte part au Groenland sur les traces de sa soeur.
Ces parties dans le grand nord sont bouleversantes d'une autre manière, parce qu'elles racontent la vie de ses pêcheurs, dépendants de leurs chiens, du froid et de la banquise. Ce roman a plus de dix ans et décrit déjà le réchauffement climatique et les conditions de vie difficiles qui en découlent, apportant la pauvreté. Je n'ose imaginer la situation actuelle.
J'ai lu ce roman la gorge serrée, par les deux histoires parallèles qu'il raconte. J'ai aussi aimé l'écriture de Valentine Goby que je n'avais jamais lu, à la fois précise, technique et poétique.
M
Commenter  J’apprécie          20
Si on pouvait résumer le roman en deux mots, ce serait la TRISTESSE et le désespoir de ne pas retrouver un être cher porté disparu dans les "banquises".
Ils étaient une famille 4 et ne seront plus que 3. Sarah, la soeur de Lisa, personnage principal du roman, décide de partir au Groenland dans les années 80. Elle ne reviendra jamais. Sarah sera portée disparue. La famille sombre, surtout les parents, dans la tristesse et la dépression. Les parents mettent en oeuvre tous les moyens possibles dans l'hypothèse où Sarah les recontacterait, mais ce moment n'est jamais arrivé. La tristesse des parents se répercute sur leur dernière fille, qui se laissera aller. Ils l'aideront à remonter la pente, et s'intéresseront
Afin, d'apporter un peu d'espoir à ses parents, Lisa décidera, 30 ans plus tard, de faire le même voyage que sa soeur. Elle rentrera bredouille avec un sac de sa soeur contenant plusieurs objets dont quelques photos et le constat de la dégradation de l'environnement en l'espace de 30 ans : le passage de la glace à l'eau.

Au-delà de la disparition de Sarah, l'auteur a voulu mettre en avant, un problème majeur et international : le réchauffement climatique et la fonte des banquises. En effet, dans le roman La banquise, Valentine Goby, via les propos des pécheurs et des habitants de Uummannaq, la banquise n'est plus ce qu'elle était 30 ans auparavant. Elle est nettement moins solide et fond de jour en jour.
Par ailleurs, l'auteur a aussi voulu mettre en avant ce que peut engendrer la disparition d'une personne quel que soit la façon dont elle n'a plus laissé aucune trace de vie : un appel à l'aide, une détresse psychologique, l'attente "éternelle" et la nécessité de se sentir soutenu que ce soit dans les recherches ou sur le plan moral.
Commenter  J’apprécie          00
Quelle plume, je me répète, toutes mes excuses, mais quand même, quelle plume !
Destination le grand Nord à la recherche d'un endroit qui pourrait, peut-être avoir retenu quelque chose d'une disparue. Il n'y est pas question de villégiature, mais d'une étape nécessaire dans le long chemin de la résilience, de la renaissance.
Valentine Goby met des mots sur les tourments, la peine, la douleur que la disparition d'un être cher fait naître. Un être dont on reste sans nouvelles. Une disparition. Pas une mort...pas tout à fait une mort.
Un temps éventré.
Un 11 juillet, et tous les 11 juillet suivants qui deviennent un décompte qui retient en arrière un père et une mère, qui les maintient aux abords d'un grand vide, d'une absence, qui encastrent l'une dans l'autre leurs peurs. Il y a l'autre pourtant. Leur seconde fille, bien présente, bien vivante, mais effacée « reléguée aux marges de ton vide dévorant : on n'avait vu que toi, on n'a plus vu que lui. Regarde, ton père, ta mère, les yeux braqués sur la béance. Et Lisa sur le bord, toutes ces années, vacillante dans l'espace accordé, le bord exigu de l'abîme. Morte elle t'a décrétée un jour. Pour qu'ils cessent de t'attendre. » C'est cette autre fille qui entreprendra, trente ans après, le même voyage que sa soeur disparue. Pour tenter peut-être de combler le vide, remplir le trou béant de l'absence, faire face à une écrasante réalité et trouver la force d'écrire une autre page.
Valentine Goby nous parle également dans ce livre d' une crise environnementale. La banquise se disloque sous nos pieds, et c'est, entre autre, tout une économie et un mode de vie qui vacillent. « Des pêcheurs, tout le monde se fout. Cinquante mille : 0,0007% de l'humanité. Mais il n'y a pas de petite histoire. D'événement périphérique. L'engloutissement de la banquise par des eaux tièdes est, déjà, un engloutissement du monde. »
À lire.
Lien : https://seriallectrice.blogs..
Commenter  J’apprécie          180
j'ai adoré ce livre et quelque part je l'ai détesté. Parce que plutôt que de lire cette disparition, nous devons passer à l'action. Rien ne sert de se lamenter, c'est trop tard. Les Banquises, au propre et au figuré, disparaissent. Alors qu'est-ce qu'il reste ?
Valentine Goby pose la question. N'y répond pas.
Commenter  J’apprécie          60
J'ai aimé l'écriture de Valentine Goby dans Kinderzimmer ou Un paquebot dans les arbres ... Et ce talent particulier, résilient, qu'elle a de trouver du beau dans le pire!
C'est la même écriture ici, mais, cette fois, la douleur submerge ... On n'y échappe pas! L'insupportable absence, disparition volontaire ou mort ... ??? Comment survivre à cela? C'est ce que cette famille tente de faire, chacun à sa manière ...
Définitivement pas un livre de plage!
Commenter  J’apprécie          51
Sarah est parti au Groënland en 1982. Seulement, elle n'est jamais revenu. Après de longues recherche de la part de ses parents, ils retrouvent le sac que Sarah avait lors de son voyage mais aucune trace de son corp. C'est alors que vont commencer de long mois d'attente et d'espoir. Vingt huit ans après, Lisa, souhaitant savoir si sa soeur est morte ou non décide d'aller au Groënland et de suivre ses pas. Elle va alors aller dans les lieux où Sarah s'est prise en photo dans l'espoir de savior ce qui lui ets arrivé.

Ce roman est un livre triste, dur et touchant. On assiste à la vie de la famille de Sarah après sa disparition. La difficulté pour la mère de se reconstruire, d'accepter cette disparition. On voit cette famille s'effondrer. Dans ce roman on n'a d'un côté une famille détruite par une disparition inexpliquée et d'autre part la fonte de la banquise au Groënland, la destruction de nombreux habitant, par exemple des pêcheurs qui gagne leur vie grâce à cette banquise. le seul bémol pour moi, c'est qu'on repart avec Lisa sans n'avoir rien su sur cette disparition. J'aurais bien aimé savoir ce qui s'est passé.

J'ai beaucoup aimé la plume de l'auteur que j'avais découverte avec Kinderzimmer
Lien : http://leslecturesdupetitpou..
Commenter  J’apprécie          00
"Banquises" fait ressentir, au plus profond, la mort qui vient, la décomposition d'une famille, d'un couple et d'un territoire. Des scènes fulgurantes, la mort des chiens, par exemple, m'ont laissée complètement sonnée. La disparition de Sarah fait écho à la disparition d'un mode de vie. La fonte des glaces, le tumulte des éléments, la vision apocalyptique qui transparaît, sont parallèles à la douleur d'une famille dans l'incapacité de faire face au deuil, à la mort acceptée. Les odeurs, les sensations sont puissamment rendues par une écriture précise et violente. Epoustouflant !
Commenter  J’apprécie          80
Année 1982, aéroport de Roissy. Sarah, vingt-deux ans s'apprête à partir seule pour le Groenland. Sa soeur de quatorze ans, Lisa, et leur mère l'accompagnent avant son départ.

Six semaines plus tard la famille est réunie pour venir chercher Sarah. Ils attendent le vol en provenance de Copenhague. Tout le monde a débarqué mais Sarah n'est pas là.
Sarah ne reviendra plus jamais.

Nous voilà ainsi emportés dans le tourbillon de la vie d'une famille dévastée, ravagée par la souffrance de l'absence.

C'est un récit sans répit, noir et glacial, où l'auteure écrit de longues tirades déstabilisantes qui au début, m'ont gênée. Tout s'enchaîne, tout va vite, trop vite. Chaque mot et chaque phrase sont percutants.

Je me suis demandé au bout d'un moment... et l'émotion dans tout ça? Jusqu'au moment où les larmes ont brusquement coulé le long de mes joues tellement certaines scènes sont brutalement émouvantes à en faire mal.

Je me suis sentie triste pour Lisa qui est en vie mais devient transparente aux yeux de ses parents. Elle survit dans l'ombre de sa soeur disparue, très certainement morte, mais omniprésente dans leur vie de tous les jours et de chaque jour des mois et des années qui vont suivre.

Les parents ne s'en soucient plus au point que la jeune fille se voit obligée d'attirer leur attention délibérément d'une façon bien douloureuse.

Ses parents n'abandonneront jamais leur quête. Sarah va revenir, elle doit être quelque part mais elle n'est pas morte. Sa mère ne veut pas accepter cette éventualité et se réfugie dans le déni et dans ses certitudes.

La mère va passer des jours dans l'aéroport à guetter les passagers en provenance de Copenhague.
A partir du moment où Sarah a disparu elle abandonne son statut de femme, fait l'impasse sur sa vie intime pour ne plus devenir qu'une mère gravement atteinte par la perte. Appuyée par un mari qui souffre autant et aura tendance à culpabiliser de se sentir à nouveau heureux en de rares occasions.

Le récit est axé sur la vie de la famille et surtout sur Sarah qui monopolise toutes les pensées de sa mère de manière exagérément obsessionnelle. Nous suivrons aussi les recherches qui n'aboutissent pas, les illusions perdues.

Quand vingt-sept années plus tard Lisa va au Groenland pour suivre les traces de sa soeur c'est pour y découvrir un monde dévasté, triste, glauque et sans espoir. La banquise se fragilise et disparaît suite au réchauffement des eaux, les pêcheurs crèvent de faim et beaucoup d'entre eux se suicident. le poisson n'est plus présent. Certaines scènes finales du livre sont vraiment cruelles, inhumaines et tristes à en pleurer.

"Banquises" de Valentine Goby n'est pas un livre coup de coeur à cause du style et de l'écriture de l'auteure donc je peux aisément comprendre que certains ne l'aient pas aimé.

C'est un roman noir, pessimiste et déprimant qui montre une structure familiale aussi soudée que disloquée.
La mère n'arrivera jamais à faire son deuil, trop obnubilée par Sarah.

"Banquises" est bien loin du paradis blanc ancré dans les esprits. Celui d'une époque révolue.
Le rêve est brisé en même temps que la glace qui fond et se transforme en une bouillie souillée et noire.
Ce nouveau monde est en équilibre précaire.

On fait malheureusement face à la triste réalité de la fragilité de la vie et de la finitude.

Des vies brisées et un paradis perdu aussi pour une famille.
Roman de la perte, de l'attente sans espoir et de la douleur qui ne peut en tout cas laisser une personne sensible indifférente.



Commenter  J’apprécie          50
En 1982, Sarah, 22 ans quitte la France pour Uummannaq au Groenland. Ses parents et sa petite soeur Lisa, 14 ans, l'accompagnent à l'aéroport. Elle ne se retourne pas pour dire au revoir. de retour à l'aéroport six semaines plus tard, Sarah ne sera pas là. Elle ne rentrera jamais. Vingt-sept ans plus tard, Lisa, la petite quarantaine, décide de partir sur les traces de sa soeur. A travers le récit de ce voyage, Lisa remonte le temps et raconte avec ses propres mots, la souffrance liée à la disparition de sa soeur ainée. La lente désintégration de sa famille, son père dépressif, sa mère totalement détruite et Lisa, l'enfant oublié. Car l'absente absorbe toute l'attention. On ne parle que d'elle. On l'attend. Les parents refusent de quitter l'appartement, l'apparition du répondeur sera une solution de courte durée. Car Sarah va rentrer, c'est certain. Et lorsqu'on s'absente, on laisse un mot sur la porte. On lui envoie une carte postale. On fête son anniversaire. Mais Sarah n'est plus là et Lisa est effacée de la carte.

Valentine Goby m'avait envouté avec Kinderzimmer et la magie a de nouveau opéré avec ce roman. Toujours ce style très particulier et un immense talent pour évoquer avec pudeur les sentiments les plus forts, comme lorsque Lisa décide enfin de prendre sa vie en main. Elle a d'abord fui à l'étranger ce huit-clos effrayant, donnant des nouvelles à ses parents dont chaque appel finit par un silence pesant. Lorsqu'elle publie son premier livre et devient peu à peu connu, sa mère espère qu'elle évoquera sa soeur – elle ne comprend pas que sa fille cadette ait besoin d'exister par elle-même.
J'avais déjà évoqué le cas des disparitions inexpliquées pour un autre roman, tout aussi passionnant, Un après-midi d'automne, et j'ai retrouvé ici toute la souffrance, la douleur, ressentie par les familles. Ceux qui attendent, continuent de croire à un retour possible et puis les autres qui ont besoin d'avancer, de poser un voile sur ce drame. Je ne pense pas que l'un ou l'autre soit plus égoïste. Ainsi, si le père se réjouit à nouveau de l'arrivée du printemps, de la célébrité de sa fille cadette, il cache toute sa détresse à son épouse, qui elle, vit sa douleur comme un fardeau, une couronne d'épines. Très vite, les rôles s'inversent, leur fille devient adulte et prend soin d'eux. Lisa grandit, un jour elle a le même âge que sa soeur. Et puis, les années passent, et c'est à présent le temps d'aller, là-bas, dans ce pays du froid. Elle découvre un territoire dévasté et une population qui voit son avenir peu à peu disparaitre. le réchauffement climatique fait son travail. L'hiver dure moins longtemps, la chasse et la pêche sont pratiquement interdites. Les hommes dépriment, les suicides enflent et les chiens de traineaux deviennent leur souffre-douleur. Lisa retrouve les lieux correspondant aux photos prises par Sarah et dont les pellicules ont été retrouvées dans le sac à dos de la jeune femme, seule trace de son arrivée au Groenland.

Valentine Goby met les mots sur les maux, toujours avec grand talent et pudeur. Elle nous offre de surcroit un voyage dans ce pays mythique; tout au nord, loin de la civilisation. le soleil, la glace, le froid et la solitude. Un roman puissant et profondément humain. Peu à peu Lisa retrouve un visage, celui de Sarah s'efface dans cette immensité blanche. Magnifique.
Lien : http://www.tombeeduciel.com/..
Commenter  J’apprécie          50
Beaucoup de justesse (enfin, je crois), de la sensibilité, pas vraiment de la tristesse, plutôt de la rebellion. Je m'étonne que le côté onirique du Nord soit aussi occulté, je l'ai tellement ressenti là-bas. La vraie chose qui m'empêche de lui donner une étoile de plus, c'est le manque de style : de la littérature banalisée d'aujourd'hui, pourtant bien construite.
Lu en une fois.
Commenter  J’apprécie          10




Lecteurs (303) Voir plus



Quiz Voir plus

Une preuve d'amour

Pourquoi les éleves croient-ils que Fantine est une mère horrible ?

Parce que elle se vend au homme
Parce que elle pas sa fille

8 questions
14 lecteurs ont répondu
Thème : Une preuve d'amour de Valentine GobyCréer un quiz sur ce livre

{* *}