AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,25

sur 471 notes
Hiver 1956. François Sandre, 22 ans, est amoureux, beau et athlétique. le jeune homme quitte Paris temporairement pour les Ardennes afin de prêter main forte à son cousin dans une scierie. Mais, un accident survient sur une ancienne voie ferrée. Une électrocution à l'origine de graves brûlures. le chirurgien n'a pas le choix. Si François veut survivre, il doit l'amputer de ses deux bras.

Le réveil à l'hôpital sera effroyable pour le jeune homme. Tout n'est plus que souffrances et désespoir, morphine et bandages jusqu'à ce que la peau se reconstruise, lentement. Mais comment vivre désormais avec un corps qui est totalement étranger? Pourquoi lutter alors que l'on est dépossédé de toute autonomie?

Néanmoins, François parvient à ne pas sombrer et s'installe dans sa famille qui est présente pour le soutenir. Cependant, ce n'est que le point de départ d'un long chemin à parcourir avant d'accepter ce nouveau corps, accepter de ne plus pouvoir faire seul tous les gestes familiers du quotidien, accepter également le regard des autres.

La créativité de François va lui permettre d'atténuer quelque peu sa dépendance. Mais c'est surtout la natation qui sera sa porte de sortie. Nager pour exister de nouveau.

D'une main de maître, Valentine Goby nous narre cette douloureuse histoire de reconstruction. La plume est belle, précise, d'une grande justesse. L'auteure sonde le corps, l'ausculte.

François est un personnage fort, qui ne peut que marquer les esprits par la ténacité dont il fait preuve, par sa capacité à se dépasser et à se réinventer.

Un récit qui nous invite également à découvrir les débuts du handisport et les premières associations sportives regroupant des mutilés. Quant aux prothèses, on est encore bien loin des appareillages modernes de la médecine d'aujourd'hui.

Un magnifique roman à la fois captivant, tragique et lumineux. L'histoire bouleversante d'une métamorphose, d'une bataille acharnée pour redonner un sens à l'existence. Une très belle leçon de vie.
Lien : https://mesechappeeslivresqu..
Commenter  J’apprécie          160
Ce livre m'a été offert.
À la lecture de la quatrième de couverture, je n'étais pas du tout emballé. Si je l'avais découvert en fouinant dans une librairie, je ne l'aurais pas pris, c'est sûr.
Comme il m'a été offert, je l'ai donc lu...

Je vais vous aiguiller un peu. Sur cette voie ferrée, ce wagon sur lequel monte François : caténaire, 25000 Volts, électrocution. Suite à cela, François ne sera "pas mort" comme disent les médecins, mais miraculé. Il sera amputé des deux bras, au niveau de l'articulation de l'épaule (aucun moignon).

Ce livre est l'histoire de sa vie, et de celle de son entourage au sens large, après ça...

Bien sûr, on ne rigole pas avec cette histoire, mais on n'y pleure pas du tout cependant ; cela grâce à une narration toute en finesse et cependant très claire.

Un livre qui interpelle, un livre optimiste, une lecture agréable, un tour de force vu le sujet de départ.

Finalement, je remercie le Père Noël de me l'avoir apporté.
Commenter  J’apprécie          150
Murène décrit de manière juste et précise la seconde étape de vie de François Sandre, jeune homme qui lors d'un accident au coeur de l'hiver va être amputé de ses deux membres supérieurs.
Comment adopter ce nouveau corps, comment reconstruire un projet de vie, alors même que l'on est un jeune adulte déjà en construction? Comment aimer et être aimé, alors que les regards de la famille, de
l'entourage sont surtout pitié, maladresse ou dégoût. Comment se trouver de nouveaux rôles, une place dans la société, des loisirs dans les années 50-60, alors que la place des personnes en situation en handicap, surtout pour les civils, n'est pas pensée ou reconnues?
Ce sont des rencontres, des évènements qui peuvent paraitre anodins, qui vont le faire cheminer et transformer résignation en motivation pour lui permettre de trouver son nouveau chemin de vie.
Cela passera par la natation, mais aussi par les compétences que Francois portent en lui et qui vont lui permettre de retrouver une place dans la société, un salaire et surtout un but pour redevenir un citoyen, certes porteur de "différences" certes mais aussi avec les envies et problèmes de chacun. Ce changement de vie va aussi lui permettre de saisir des opportunités rares.
J'ai beaucoup apprécié toute la description de ce cheminement, les hauts et les bas, par lesquels passe François Sandre, mais aussi son entourage.
J'ai parfois moins aimé certaines constructions de phrases qui ne nécessitent pas toujours tant de complexité. 'Cela m'a empeché de transmettre des citations sur Babelio, tant elles auraient été longues, alors que le fond était fort).
Valentine Goby a eu le mérite de s'être beaucoup renseignée, de transmettre ses connaissances en permettant au lecteur de découvrir un point de vue moins connu du grand public.
C'est ce que je recherche dans toute lecture et ce pour quoi je recommande vivement cette lecture.



Commenter  J’apprécie          140
François a vingt-deux ans, du dynamisme à revendre, une fiancée, et la vie devant lui. Nous sommes en 1956, terrible hiver ; François, qui est en congés intempéries, part dans les Ardennes pour aider un cousin…
Le destin en décidera autrement. Brûlé au troisième degré, à défaut de sa peau, ce sont ses deux bras qu'il laissera ; pour sauver le reste, diront les médecins, pas du tout certains de le sauver tout court.

Que reste- t-il à un homme dans l'éclat de sa jeunesse quand on devient dépendant de tout le monde, pour tout, et tout le temps ?

D'un service de réanimation de province dans les années 50 aux handisports qui font la fierté de ces hommes et femmes blessés par la vie, Valentine Goby trace avec brio, la reconstruction d'un homme au départ donné pour mort, et qui finira par se frayer son chemin pavé de larmes, de déconvenues, et de sueur ; le sport rédempteur, re-socialisant, et porteur de tous les espoirs, même pour Joao, son copain de chantier. Pour lui, ce sera nager. La murène, dépourvue de nageoires y arrive bien, alors pourquoi pas lui ?

Parce dans ces années -là, rien n'était évident : les prothèses étaient rudimentaires, intégrer le monde des blessés de guerre pour faire du sport quand on était civil était mission impossible, ou quasi impossible. Il fallait d'abord être bien entouré, mais surtout avoir l'envie de s'en sortir chevillée au corps, et le caractère tenace pour enfoncer les portes.

C'est de tout cela dont nous parle Valentine Goby. Comme souvent dans ses livres, le corps est extrêmement présent ; elle l'écrit chirurgicalement, non pas de la pointe de son stylo mais d'un scalpel redoutable de précision.

François Sandre n'est pas de ceux que j'oublierai de sitôt. Il est, le temps d'un livre le porte- parole de tous ces anonymes qui un jour ont dû recommencer, pour ne pas sombrer, et se prouver que tout était encore possible, pour peu qu'on s'en donne les moyens.

Murène est un livre lumineux non seulement de par son personnage central, mais également de par l'amour et la fantaisie des autres membres de la famille.

A chaque fois Valentine Goby parvient à me surprendre, m'émouvoir par tant de profondeur et d'humanité.
Lien : https://leblogdemimipinson.b..
Commenter  J’apprécie          140
J'apprécie beaucoup les livres de Valentine Goby, pas tous mais une grande majorité. Autant ses histoires, la documentation qui sous-tend ses ouvrages et son écriture.
Pourquoi ai-je lu L'Anguille avant murènes ? Alors que murènes a été écrit avant (en tout cas publié) l'autre ?
Le hasard.
J'ai été très déçue.
D'abord parce que justement L'Anguille et murènes parle de la même chose dans une grande, longue partie. Pas de bras, rognés jusqu'aux épaules. Donc pas d'épaules non plus. Donc pas de prothèse possible. Deux personnages handicapés, lourdement, et qui s'en sortent grâce à leur volonté, grâce à des rencontres formidables.
Je me suis sentie volée par le sujet.
Les personnages de murènes m'ont laissé froide. Que l'auteure veuille ne pas tomber dans un sentimentalisme mièvre, je peux le concevoir. Mais débiter des termes techniques à longueur de lignes devient sans intérêt, autant aller consulter une fiche technique.
Et puis malheureusement, l'écriture.
Un chapelet de phrases non verbales, de répétitions de synonymes, d'images, plus ou moins heureuses, qui vident littéralement le lecteur du sens même de sa lecture. Quand tout est énoncé, quand tout est répété, sans verbe, voire sans ponctuation, lecteur, j'ai tout épuisé, je ne peux plus rien entrevoir, rien imaginer, rien pour rêver. Ce style incite de plus à une accélération de la lecture, ce qui fait que j'ai expédié tout cela en à peine deux jours.
Une déception, la forme a vidé le fond.

Commenter  J’apprécie          130
Ce roman m'a fendu le coeur.
Sous la plume pleine d'humanité de Valentine Goby, la voix de François s'élève. Colosse d'1m90, ce jeune homme est fauché par un accident électrique en plein hiver dans les Ardennes. Il perd ses deux bras. Comment se relever, se reconstruire, reprendre des repères quand on ne peut plus serrer, attraper ou tenir simplement un objet ou un être. Roman de résilience qui apprend le temps, l'observation des silences, les désillusions et la consolation. Mère, père, soeur, ami, infirmière, médecin, amoureuses, anonymes... Autant de voix et de regards autour de François qui devra à son tour accepter ce destin non choisi, cette part devenue fantôme et accéder à la métamorphose.
Ce roman documenté évoque également les avancées de la médecine, de la sécurité sociale et des mentalités.
Bref un régal une fois de plus avec cette auteur.
Commenter  J’apprécie          130
Février 56, il fait un froid de canard, les canalisations gèlent...Les plus anciens s'en souviennent...
François part en camion depuis Paris vers Reims..Panne, François part chercher du secours...Toto le chauffeur ne le reverra pas revenir. François a été retrouvé par une gamine au bas d'un wagon sur lequel il était monté pour trouver une maison où chercher de l'aide...
Trouvé dans le coma, gravement brûlé. Électrocuté...
"Où va le blanc quand la neige fond ? songe Shakespeare, ce blanc indubitable des flocons, de la neige tassée. Si sûr et soudain aboli. Où vont les souvenirs quand l'oubli les dévore, en vide le cerveau sans y laisser la moindre empreinte, pas même l'infime trace calcaire dont la neige signe son passage, elle, après s'être évanouie."...pudeur et poésie de Valentine Goby pour décrire ainsi cet accident et ses conséquences gravissimes.
Que sera la vie de François après cet accident, après cette lente et difficile reconstruction physique et morale...?
Les médecins doivent l'amputer des deux bras, à hauteur des épaules...François qui n'a que 22 ans ne pourra plus jamais avoir une vie normale,et devra forcément compter sur les autres, sur les infirmières, sur sa mère...pour tous les gestes simples de la vie...d'une vie qu'on pense anéantie à jamais.
Début d'un roman qui aurait pu sombrer dans le pathos, sombrer dans les larmes...sans Valentine Goby, sans la volonté et les compétences des médecins et infirmières et sans, surtout, la force de caractère de François.
Lui qui allait de chantier en chantier, lui qui gagnait sa vie grâce à la dextérité de ses mains et la force de ses bras est aujourd'hui incapable d'ouvrir une fenêtre et de se jeter dans le vide...une tentation qui vous effleure forcément, incapable à jamais de caresser une fille, d'allumer seul une cigarette, de manger seul, incapable de...incapable de ..
Une vie toute tracée à oublier...une autre vie à envisager."Ce qui manque, c'est l'avenir."
Passons sur les compétences de la médecine et les espoirs offerts par les prothèses des années 50....Autant dire qu'ils sont inexistants ou presque, les prothèses mécaniques sont lourdes à porter et difficiles à faire fonctionner...Seuls les médecins militaires osaient tenter des reconstructions, osaient imaginer des appareillages, relativement peu fonctionnels. Malheureusement!
François visite un aquarium...sa vie va changer...il vient de comprendre, de trouver une image de vie : une murène qui se déplace vite. Sans nageoire.
Alors François se battra et découvrira, non sans mal, la piscine et d'autres amis pour lesquels "L'eau comble les interstices, fait des palmes entre ses orteils, tend des voiles invisibles entre ses cuisses, ses genoux, ses chevilles, le prolonge et l'augmente"
Il n'est plus handicapé...il est un nageur aux cotés d'autres nageurs, tous farouchement décidés à prouver qu'ils ne sont pas handicapés, mais seulement réparés. Réparés et plus précieux, plus forts malgré leur différence..
Un peu comme ces vases japonais cassés puis réparés, décrits dans les toutes dernières lignes du roman...des lignes et une philosophie de vie que chacun de nous devrait garder présent à l'esprit...des vases cassés et réparés plus précieux et plus chers après leur accident, qu'avant.
Réparés grâce à l'or !
Un livre forcément dérangeant, qui bouscule chacun de nous, nous émeut sans nous faire pleurer...un livre qui nous renvoie à nos petits bobos, ceux dont on se plaint.
Une belle claque!
COMMENTAIRES
Lien : https://mesbelleslectures.co..
Commenter  J’apprécie          130
J'avais beaucoup aimé "L'île haute" de Valentine Goby,. C'est pourquoi j'ai voulu lire "Murène" publié en 2019 par la même auteure. Mais j'avoue avoir été d'abord rebuté par son sujet a priori très sombre et par son écriture bien particulière. C'est ainsi que j'ai déclaré forfait vers le premier tiers du livre. Cependant, après réflexion, j'ai décidé de reprendre ma lecture et je suis arrivé au bout.

Mon impression finale est contrastée. D'un côté, j'ai conscience d'avoir lu un roman ambitieux, écrit dans le style original de Valentine Goby et composé avec une grande cohérence. D'un autre côté, il est assez aride - et il m'a fallu de la résilience pour lire soigneusement cette prose, que je trouve parfois trop prolixe et lyrique. D'autre part, l'auteure s'est documentée avec soin sur la situation des handicapés (y compris dans les années '50); a priori je ne suis pas vraiment passionné à ce sujet.

Toute l'histoire commence par une horreur. François, le jeune héros, est électrocuté (accidentellement) et, pour lui sauver la vie, le médecin doit l'amputer de ses deux bras sans lui laisser de moignon. Cette terrible situation rendra illusoire toute tentative d'usage de prothèses. Toute sa vie est bouleversée. On se rend compte de l'incroyable déficit que devra affronter François, dans sa vie quotidienne - non seulement sur le plan moteur mais aussi sur les plans psychologique et relationnel. Il pense d'abord à se suicider. Mais, après une période d'abattement, il se cherche une nouvelle voie. A force de volonté, il parvient à trouver de vraies satisfactions dans le sport, plus précisément dans la natation. Il exerce aussi une activité professionnelle. Et, après des déceptions, il trouve l'amour.

En définitive, ce roman - difficile à lire - se révèle optimiste. et le héros François est attachant. D'autres personnages secondaires jouent des rôles très significatifs. de plus, le sujet du handicap est intéressant. C'est un roman de grande valeur - un peu trop long à mon goût.
Commenter  J’apprécie          120
UN MODÈLE DE RÉSILIENCE.
Francois, jeune homme plein de vie et de talents a un accident électrique qui le prive de ses deux bras ; il est inappareillable car l'histoire se déroule en 1954 et que de toute façon l'amputation (désarticulation) ne laisse aucun moignon. François perd tout : son autonomie, son métier, sa fiancée : il sombre…
Un jour, en observant une murène, il est fasciné par ses mouvements reptatoires et pense qu'il peut inventer une nouvelle technique de nage et de respiration ; après une obstination entêtée, il va renaître à la vie par l'eau (foetale), et retrouver passion, camaraderie et amour.
Parallèlement, l'auteure nous décrit la naissance du handisport et des jeux paralympiques. Avec les problèmes posés par la compétition : le sport pour le sport ou pour le chrono ? Comment grouper les candidats en fonction du degré du handicap ? Avec ou sans moignon ? En faire un barème pour pondérer le score ?
La métaphore finale est hautement belle et symbolique : le Kintsugi est l'art de réparer un objet cassé avec des soudures en or qui lui donnent alors plus de valeur qu'originellement.
Une belle écriture, poétique et pudique qui montre un exemple de volonté et ténacité et nous donne la mesure du bonheur que l'on a d'avoir quatre membres.
Commenter  J’apprécie          120
J'ai suivi avec beaucoup d'intérêt la convalescence de François amputé des deux bras à la suite d'un terrible accident. Si le thème a pu me faire penser au livre le lambeau de Philippe Lançon, les progrès de la médecine entre les années 50 et maintenant auraient probablement offerts d'autres possibilités au jeune homme.
J'ai aimé la manière dont Valentine Goby décrit les différents sentiments de ce dernier, comment son entourage tente au mieux de vivre avec lui. J'ai trouvé le ton très juste, plein d'humanité et de sensibilité. ça m'a beaucoup touchée.
J'ai également découvert les relations entre le sport et le handicap.
Décidément, j'apprécie les livres de Valentine Goby.
Commenter  J’apprécie          120




Lecteurs (980) Voir plus



Quiz Voir plus

Une preuve d'amour

Pourquoi les éleves croient-ils que Fantine est une mère horrible ?

Parce que elle se vend au homme
Parce que elle pas sa fille

8 questions
14 lecteurs ont répondu
Thème : Une preuve d'amour de Valentine GobyCréer un quiz sur ce livre

{* *}