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Farel Dalrymple (Illustrateur)Giannis Milonogiannis (Illustrateur)
EAN : 9781632152541
168 pages
Image Comics (31/03/2015)
4/5   1 notes
Résumé :
The super-being Troll's plans to lure out Badrock come to a head!
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Ce tome fait suite à Empire (épisodes 32 et 34 à 38). Il faut absolument avoir commencé la série par le premier tome Remission pour comprendre quelque chose au récit, et pour comprendre les motivations des personnages. Il contient les épisodes 39 à 45, et les numéros 1 et 2 de "Prophet; Strikefile", initialement parus en 2014, écrits par Brandon Graham, avec l'aide de Simon Roy (sauf pour l'épisode 37) et de Ron Wimberly pour l'épisode 34.

Épisodes 39 à 45 – Diehard se souvient de son passé. Il a aujourd'hui 9023 ans ; il a fait partie de la première équipe des Youngblood (oui, celle créée par Rob Liefeld, voir Youngblood Volume 1, avec Joe Casey). Il évoque en même temps le devenir d'un autre membre de Youngblood : Badrock (Thomas John McCall). Puis il raconte à un des camarades une de ses missions plus récentes sur une autre planète.

Dans les épisodes suivants, les différents Prophets continuent de s'organiser pour trouver une nouvelle place dans l'ordre de l'univers qui les a oubliés. Ils doivent également faire face à d'étranges menaces, qu'il s'agisse d'anciens vaisseaux de l'Empire aujourd'hui disparu, ou du réveil des Badrock. Ces dangers sont nombreux et leur nature n'est pas toujours facilement compréhensible.

Strikefile 1 & 2 – Les auteurs reprennent l'idée initiée par Rob Liefeld : compléter la série mère, par des numéros spéciaux portant l'appellation de Strikefile. Ces 2 numéros comportent chacun une histoire (le premier sur l'évolution historique des Prophets, le second sur l'intrusion d'une entité extradimensionnelle), ainsi que des pages présentant des éléments de cet univers, sous forme d'un ou plusieurs dessins, et d'une cellule de texte synthétique.

Dans les premiers tomes, le lecteur assistait au réveil de Prophet (un des nombreux individus portant ce nom), et comprenait lentement mais sûrement la nature de cet individu, la raison de son réveil, ainsi que l'étrange situation dans laquelle il se trouvait. Prophet évolue dans un environnement de science-fiction, situé des milliers d'années dans le futur, alors que la Terre a disparu depuis longtemps, et que les extraterrestres divers et variés se souviennent vaguement de l'Empire institué par les humains, dont il ne reste que des vestiges et des survivances de coutumes et de lois.

Avec ce quatrième tome, le contexte est déjà connu et le lecteur s'interroge sur le devenir de la mission pas forcément encore d'actualité du Prophet barbu et de ses compagnons de voyage, ainsi que de ses alliés. En feuilletant rapidement ce tome, le lecteur constate que les dessins sont toujours aussi particuliers Il consulte la liste des dessinateurs qui comporte 24 noms. Cela s'explique par le fait que plusieurs artistes ont réalisé une ou deux pages pour les numéros Strikefile. Néanmoins, à la lecture, il est impossible de dire qui a dessiné quoi, car les noms ne sont pas mentionnés épisode par épisode. D'ailleurs il arrive qu'un épisode soit divisé en chapitre, et que chaque chapitre soit dessiné par un artiste différent.

Dans la liste de 24 artistes, le lecteur repère le nom de ceux qui ont déjà participé aux tomes précédents : Brandon Graham, Simon Roy, Farel Dalrymple, et Giannis Milonogiannis. Il peut aussi reconnaître le nom d'auteurs comme Dave Taylor, Ron Wimberly, James Stokoe, des auteurs réalisant leurs propres comics de manière artisanale et indépendante des grands éditeurs. Quant aux autres, il faut se lancer dans une recherche internet hasardeuse pour espérer savoir s'ils ont déjà publié autre chose. Seul le nom de Rob Liefeld est reconnaissable : il a dessiné une double page dans un Strikefile.

Incapable de savoir qui a dessiné quoi, le lecteur plonge sans bouée dans les pages. Pour un néophyte, le presque amateurisme côtoie le dessin avant-gardiste expérimental. Rapidement, c'est d'ailleurs cette caractéristique qui s'impose : l'expérimentation. Chaque dessinateur dispose d'une totale liberté, avec comme seule consigne de ne pas faire du comics de superhéros. Il faut donc que le lecteur soit capable d'ouverture d'esprit pour espérer apprécier ces dessins pas très jolis, parfois malhabiles, ou approximatifs. Malgré cette apparence souvent peu engageante, tous ces artistes savent structurer une planche pour assurer une narration visuelle.

Contre toute attente, la multiplicité des artistes ne nuit pas à la cohérence visuelle globale, en partie grâce au fait que Joseph Bergin III assure la mise en couleurs de 7 épisodes sur 9. En majeure partie, les dessinateurs ne réalisent pas des cases de nature réaliste ou avec une qualité de type photographique, c'est parfois plus proche de l'esquisse. En fonction des séquences, cette approche graphique peut s'avérer pataude (des superhéros attablés qui semblent avoir été dessinés par un enfant de 10 ans), ou peut dégager une grande poésie (les images générant des sensations ou des associations d'idée inattendues, détachées des exigences matérielles).

Dans le tome précédent, le lecteur avait repéré 2 fils narratifs concrets : une forme de résurgence de l'humanité, et une menace d'ampleur galactique un peu vague. Ici il est difficile de retrouver la trace de ce développement potentiel d'un nouvel empire humain. Par contre, un épisode est consacré à cette menace venue du dehors, et à la mobilisation qu'elle fait naître parmi les puissances existantes dans le cosmos.

Brandon Graham et Simon Roy adoptent également une narration épurée, toute en sous-entendus et en implications. Par moment, le lecteur revient une ou deux pages en arrière pour se remémorer le début de la séquence, ayant perdu le fil en cours de route, ou se trouvant incapable d'établir le lien avec un fil narratif principal. Effectivement, les scénaristes peuvent décider de prendre le point de vue d'un personnage secondaire et de développer son histoire personnelle, tout en y intégrant des éléments relatifs à l'histoire d'une des civilisations rencontrées.

Le récit reste donc dans le registre du space-opéra dont il utilise les conventions bien établies (voyages spatiaux, races extraterrestres, planètes étranges), en ne s'attachant à des détails technologiques que de temps en temps. Combinés aux dessins si personnels, le lecteur peut ressentir une impression de manque de substance dans les dessins, comme dans le scénario. Mais à l'opposé, il découvre parfois au détour d'une page une information qui constitue la preuve que les scénaristes ont conçus un tout cohérent qui n'est pas explicité, mais qui assure une structure implicite. À nouveau cette forme de narration peut s'avérer particulièrement irritante, comme puissamment évocatrice, mettant à nu un concept ou une émotion, redonnant du sens à des clichés éculés.

À l'évidence, cette forme de narration à base de sous-entendus et de dessins en apparence mal finis peut rebuter, et destine la lecture de cet ouvrage à des esprits curieux recherchant une expérience sortant de l'ordinaire, à base de science-fiction éthérée, avec un vague soupçon de superhéros. Tout aussi déconcertant et pas toujours accessible, Brandon Graham et son équipe continuent de jouer le jeu de faire des références aux superhéros créés par Rob Liefeld, au risque de perdre les lecteurs normaux n'ayant jamais connu les productions Extreme Studios.
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