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sur 485 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
C'est totalement désargentée mais pleine de bonne volonté que Lizzie Martin arrive à Londres en cette année 1864. A 29 ans, célibataire et pauvre, elle n'a eu d'autre choix que d'accepter une place de dame de compagnie chez Mrs Parry, la veuve de son parrain; son père, médecin dans une ville minière du Derbyshire, ne lui ayant rien laissé à sa mort.
La capitale anglaise est en pleine effervescence. Des taudis ont été rasés pour laisser place à l'immense chantier de la nouvelle gare de Saint-Pancrace. Et pour Lizzie, le choc est rude. Alors qu'elle se rend chez sa bienfaitrice, son fiacre croise la route du cadavre d'une femme qui vient d'âtre retrouvée dans les décombres. Quand il s'avère que la morte n'est autre que la fille qu'elle est venue remplacée auprès de sa tante Parry, Lizzie ne peut s'empêcher de s'intéresser à l'affaire. Comment est-il possible que Maddie Hexham, qui d'après tout le monde s'était enfuie avec un homme pour l'épouser, soit retrouvée assassinée dans un quartier mal famé ? Encouragée par l'inspecteur Ben Ross de Scotland Yard, Lizzie mène son enquête au sein de la maisonnée.

Un polar historique délicieux qui met en scène pour la première fois la jeune Lizzie Martin, fraîchement débarquée de son Derbyshire natal et Ben Ross de la police de Londres. Ces deux-là ne sont pas des inconnus puisqu'ils sont originaires de la même ville et que le père de Lizzie a financé les études de Ben pour le sortir de l'enfer de la mine. Forts de ce lien ancien, ils vont unir leurs forces pour démasquer l'assassin de Maddie.
Si cette première enquête est une réussite c'est d'abord grâce à la personnalité de Lizzie Martin. Elle n'a peut-être pas toutes les qualités que l'on pourrait espérer trouver chez une dame de compagnie mais elle est spontanée, futée, vive d'esprit et féministe avant l'heure. N'a-t-elle pas lu le si décrié Darwin et sa théorie des espèces quand une dame digne de ce nom ce tiendrait éloignée d'une telle hérésie ?
L'époque victorienne est l'autre atout du roman. Ann Granger retranscrit à merveille cette période de l'histoire anglaise dans les descriptions de la ville et des moeurs de la bonne société. On s'y croirait !
Une belle découverte qu'on prolongerait volontiers avec la suite des aventures de cette paire d'enquêteurs très sympathiques.
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Envie d'un roman dans le genre policier, je me suis penchée sur les aventures de Lizzie Martin que j'avais repéré il y a un petit moment de cela. le fait que le roman se déroule à Londres m'a encore plus incité à me lancer. J'ai d'ailleurs attaqué le second tome dans la foulée, ce qui est de bons augures, malgré quelques petits défauts.

Nous découvrons Elizabeth Martin, alias Lizzie pour les intimes, alors qu'elle a perdu son père et qu'elle se trouve dans une situation peu enviable pour une jeune femme de cette époque : sans toit, sans revenu, sans mari. Fort heureusement, elle trouve une place de dame de compagnie auprès de la veuve de son parrain à Londres. Et à peine la jeune femme est-elle arrivée qu'elle découvre qu'un meurtre est lié à la maison où elle va séjourner. Cela commence fort pour Lizzie.

Dans l'ensemble, j'ai beaucoup aimé cette première enquête. Vu que j'ai enchaîné avec La curiosité est un péché mortel, cela va s'en dire. Mais j'avoue que certains petits points ont fait que ma lecture n'a pas été aussi agréable que je l'aurais souhaité. Déjà les longueurs. L'auteur décrit beaucoup trop de lieux, de personnages, ou de souvenirs en tirant sur la corde. Je ne suis absolument pas fan de ce procédé, et j'avoue que j'ai vite fini par passer des paragraphes entiers. Pour moi, cela alourdit la lecture, surtout dans ce genre de roman ou le suspens et la tension doivent avoir une place dominante. Ensuite Lizzie. C'est une jeune femme assez hors du commun pour son époque, mais le personnage est resté très froid pour moi. Je l'apprécie, certes, mais il y a un manque flagrant d'émotions autour de notre héroïne. Elle a ce côté guindé qui de plus ne va pas du tout avec sa psychologie. Et c'est dommage car elle perd en sympathie, alors qu'encore une fois elle a toutes les qualités pour être une héroïne du tonnerre.

Mis à part ces deux détails, j'ai passé un très bon moment. On découvre une société londonienne riche et haute en couleurs, où l'aristocratie comme le petit peuple sont décrits avec réalisme et sans chichi. Tout le monde en prend pour son grade mais avec bienveillance également. Il y a une pointe d'humour et l'enquête est très bien ficelée nous menant sur des fausses pistes permettant ainsi au suspens de perdurer. Et j'avoue que de ne pas avoir deviner qui était le coupable est pour moi gage de qualité. le fait que Ben et Lizzie se partage la narration est aussi un point que j'ai beaucoup aimé. Cela nous permet d'avoir une vue d'ensemble plus globale, autant au niveau de l'enquête que de la relation entre les deux jeunes gens.

Question personnages, Lizzie et Ben sont prédominants et surtout les plus marquants. Mais même les secondaires sont travaillés avec soin, ce qui est un gros plus. Lizzie, bien que je l'ai trouvé froide, est une jeune femme débrouillarde, intelligente, observatrice et surtout très franche. Elle a aussi une vision de la vie beaucoup plus alerte que ses pairs. Elle sait combien la vie est difficile et elle connaît surtout la valeur de l'argent. Elle sait se contenter du minimum et a un regard bienveillant sur les gens qu'elle croise. C'est très rafraichissant. Ayant été élevée seule par son père médecin, on y voit une jeune femme libre et très ouvert d'esprit. Ben, lui, a dû travailler durement pour avoir la situation qu'il a aujourd'hui. C'est un jeune inspecteur talentueux, un peu impétueux, mais vif d'esprit et sûr de lui. Il a beaucoup de points communs avec Lizzie d'ailleurs sur sa façon de voir la vie. Un duo qui fonctionne très bien et très rapidement. J'aimerai d'ailleurs beaucoup les voir travailler ensemble comme équipe (même si cela ne sera probablement pas possible vu l'époque mais au moins de concert). Je pense que cela donnerait quelque chose de très intéressant.

Un intérêt particulier pour les morts a donc été une découverte très sympathique et aussi très prometteuse. J'espère autant accrocher aux tomes suivants et surtout de voir évoluer nos deux héros au fil de leurs enquêtes.
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Voici donc un auteur (et même une série) que je ne connaissais absolument pas et que j'ai découverts grâce au challenge de SallyRose : la lecture polar du mois .
En effet, malgré mes nombreuses pérégrinations sur Babelio, je n'avais jamais retenu le nom d'Ann Granger…Ce qui est chose faite à présent.
J'aime beaucoup les policiers historiques et de plus cela faisait un moment que je ne m'étais pas plongée dans l'Angleterre de la période victorienne…donc grâce à cette lecture, j'ai pu voyager dans le Londres de l'époque avec son fog tenace et ses spécificités de l'époque ou la richesse côtoie sans aucun problème la misère la plus atroce.
Difficile lors de cette lecture de ne pas faire la lien avec les deux séries de Anne Perry , que ce soit celle mettant en scène Charlotte et Tomas Pitt ainsi que celle avec Esther et William Monk….Car il faut reconnaitre que les personnages principaux ont énormément de points en commun
Honneur aux dames : Elizabeth Martin est jeune femme n'ayant pas froid aux yeux et qui n'a pas l'habitude de mâcher ses mots. Cependant, lorsqu' on se retrouve orpheline et dépendante de la bonté d'autrui pour survivre, il va falloir mettre de l'eau dans son vin….Ce qui ne va pas empêcher la jeune femme de fourrer son nez là où il ne faudrait pour résoudre le meurtre de la précédente dame de compagnie de son employeuse….
Pour le héros masculin : Ben Ross est un policier. Issu d'un milieu défavorisé, il a cependant réussi à faire carrière dans la police et il va être amené à enquêter sur le meurtre d'une jeune femme ….

Donc, oui, les similitudes entre les trois séries sont bien là, mais j'avoue que j'ai bien aimé ce nouveau duo d'enquêteurs….J'ai aussi beaucoup aimé la description de ce Londres noyé sous les brouillard et déjà bien pollué par le charbon….

Bon, ben, je pense que je vais me lancer dans la lecture de cette série….


Challenge A travers l'Histoire 2020
Challenge mauvais genres 2020
Lecture commune polar du mois juin 2020
Challenge séries 2020
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Londres. Darwin vient de publier de l'origine des espèces. On creuse les fondations de la première ligne de métro. Victoria règne en maître sur son royaume. Les femmes n'ont d'autre issue que de trouver un bon parti pour se faire une place dans la société.

Elisabeth Martin débarque alors dans la capitale. C'est une découverte pour elle, qui vient de quitter sa campagne, ou elle vivait avec son père, un médecin généraliste, si dévoué envers ses patients dont la majorité travaillaient à la mine et si désintéressé qu'il n'a pas envisagé que sa mort mettrait sa fille sur la paille et la contraindrait à accepter une place de demoiselle de compagnie chez Mrs Parry, l'épouse parvenue de son parrain.

A Londres les travaux de la future gare en sont au stade de démolition des taudis qui occupaient le site du chantier. Et l'une des premières images qui frappent la jeune fille illustre c'est un convoi mortuaire puisque l'on a découvert un cadavre dans les ruines d'une des maisons en démolition.

Arrivée dans le foyer qui l'hébergera, Elisabeth apprend que la jeune femme qui l'a précédée est parti brutalement, adressant après quelques jours un billet laconique...

La jeune femme a un caractère bien trempé et de la suite dans les idées. Elle enquête sur les circonstances de la disparition de la jeune Madeleine. Ajoutons à cela un bel inspecteur intelligent, on a là une galerie de personnages bien campés pour créer un bon scénario.

Pas de points négatifs : l'époque, l'intrigue, l'écriture, tout est au rendez vous pour pour bon moment de lecture, particulièrement pour tous les aficionados du Londres au 19ème siècle.

Et la bonne nouvelle, c'est que ce roman est le premier d'une série de 4, qui nous permettront de retrouver la tonique Elisabeth


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Lizzie Martin, après la mort de son père médecin qui ne lui a laissé que peu de fortune, n'a d'autre choix que de devenir la dame de compagnie de Mrs Parry, une veuve vivant dans les quartiers chics de Londres et lointaine parente. A peine arrivée, Lizzie apprend que la précédente dame de compagnie, Maddie Hexham, a été assassinée, son corps ayant été retrouvé dans un des immeubles en cours de destruction dans le chantier de la gare de St Pancras en cette année 1864. LIzzie apporte très rapidement des témoignages capitaux à Ben Ross, le jeune inspecteur de Scotland Yard, responsable de l'enquête pour qui la jeune femme n'est pas une inconnue. Avec son caractère indépendant, futée et dégourdie, c'est aidée de Bessie, la petite bonne de Tante Parry, que les deux femmes vont se lancer dans cette enquête et apporter beaucoup d'eau au moulin de l'inspecteur Ross.

Un intérêt particulier pour les morts est une agréable découverte, une première enquête à l'époque victorienne, dans laquelle Ann Granger fait revivre les bouleversements que connaît Londres à l'époque de l'industrialisation, au travers des yeux d'une jeune provinciale, Lizzie Martin qui fait face aux revers de fortune et se trouve plongée dans une enquête dès son arrivée dans la capitale. Une lecture plaisante et instructive qui plonge à la fois dans les quartiers chics mais également dans les quartiers plus déshérités, mêlant adroitement les personnages de tous milieux sociaux, un brassage qui permet également de confronter les mentalités conservatrices et bourgeoises ou plus avant-gardistes et féministes, sans oublier l'exploration d'un Londres en pleine mutation dans le fog légendaire.
Une lecture distrayante où l'intrigue est moins importante que l'époque décrite mais qui permet d'en apprendre beaucoup sur cette période, avec des personnages attachants et très vivants qui donnent envie d'en connaître un peu plus.
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Première lecture d'un policier victorien d'Ann Granger et premier bon contact. L'histoire se déroule à Londres en 1864, période de grands bouleversements : les travaux du métro souterrain continuent, les taudis de l'emplacement de la future gare de Saint-Pancras sont en démolition, la Théorie des Espèces de Darwin fait de plus en plus parler d'elle et Lizzie Martin arrive à Londres !

Elle arrive du Derbyshire, pays du charbon, où après la mort de son père, elle s'est retrouvée démunie et vient prendre une place de dame de compagnie chez la veuve de son parrain. Sur le trajet de la maison de Mme Parry, en traversant le chantier de démolition, son fiacre est arrêté pour laisser passer un cercueil.

Arrivée à destination, elle apprend qu'elle remplace une jeune femme qui est partie sans prévenir et se serait enfuit avec un homme. Il semble que le corps retrouvé sur le chantier de la gare soit celui de cette jeune femme.

Intriguée, Lizzie va faire une enquête et à cette occasion retrouver une connaissance dans la personne de l'inspecteur Ben Ross de Scotland Yard. Ils sont originaires de le même ville et le père de Lizzie avait pris le jeune Ben sous son aile pour lui faire quitter la mine.

Le personnage de Lizzie Martin est intelligent, intéressant et attachant. Elevée par son père veuf, médecin et humaniste, elle est une femme émancipée pour son époque où le rôle de la femme est encore celui d'une potiche. Sa culture est éclectique, sa langue bien pendue, ses réparties cinglantes ! Célibataire, trentenaire et pas dans les canons de beauté de l'époque, elle est donc une vieille fille pour la société et comme telle devrait encore plus se taire, trouver un mari qui ne cherche pas une jeunette et surtout ne pas prendre d'initiative. A côté d'elle, Ben Ross semble un peu plus pâlot, un peu en retrait même s'il est brillant et néanmoins sympathique !

Comme tous deux s'expriment à la première personne, Ann Granger a eu la très très bonne idée de signaler en début de chapitre qui parle, parfois dans le chapitre mais cela facilite agréablement la lecture qui peut rester axée sur l'histoire.

Les moeurs londoniennes de cette période sont très bien décrites, tous les personnages, qu'ils soient de la haute société ou la dernière souillon d'une maisonnée, prennent vie et ne sont pas négligés.

Une lecture facile et agréable mais un peu courte à mon goût, quand j'aime une ambiance j'ai envie qu'elle se prolonge.

CHALLENGE MAUVAIS GENRE 2020
CHALLENGE L.C. POLAR JUIN 2020
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Une héroïne plutôt intelligente pour l'époque, voilà qui nous change de ces romans de style victorien où la plupart des jeunes femmes s'évanouissent dès qu'on hausse le ton. Elizabeth Martin est contrainte de devenir dame de compagnie à la mort de son père, médecin. Elle a 29 ans et n'est pas mariée.
La dame de compagnie précédente se serait enfuie avec un homme, ce qui a fait scandale, mais on retrouve bientôt son cadavre et il y aurait eu assassinat.
A cette époque, la police découvre de nouvelles méthodes d'investigation et Londres connaît pas mal de bouleversements ( construction d'une gare, démolition de taudis, réalisation d'égouts). Mais c'est aussi une époque où les riches et les puissants ont tout pouvoir...
Difficile donc d'enquêter sur cette affaire et plus difficile encore d'être une femme avec un fort caractère et de l'esprit, mais bien sûr nos héros, Elizabeth et le jeune policier tenteront de faire éclater la vérité.
Un polar agréable qui nous emmène dans un Londres sale, glauque et puant, mais l'histoire elle-même est assez peu originale et s'oublie vite.
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En l'an de grâce 1864, Elizabeth Martin (Lizzie), 29 ans quitte son Derbyshire pour monter à la capitale afin de jouer à la dame de compagnie auprès d'une riche veuve.

Pourquoi ? Parce que son père, médecin fort apprécié dans la région, est décédé il y a peu de temps, la laissant sans un rond… À force d'aider son prochain, il en a oublié de laisser à sa fille de quoi subvenir à ses besoins. C'était un homme bien qui se dit "Charité bien ordonnée devait commencer par les autres".

Dans cette Angleterre rigide des années 1860, la femme n'a pas la place qu'elle mérite. Elle doit juste fermer sa bouche et tenir sa maisonnée, tout en pondant quelques marmots (les riches en faisant moins que les très pauvres).

Lizzie a 29 ans, pas mariée, c'est donc une vieille fille, pour l'époque. de plus, elle a du mal à tenir sa langue et n'est pas ce que l'on peut dire "jolie". Bref, elle risque de voir pousser les toiles d'araignée entre ses jambes, la pauvre. de plus, à cette époque, s'envoyer en l'air en dehors des liens du mariage est trèèèès mal vu !

1864… C'est aussi à cette époque que l'on rasa des taudis afin de bâtir la future gare de Saint-Pancras. Et les gens qui y survivaient ? Mais enfin, tout le monde s'en moque ! Vous pensez bien, des pauvres… le capitalisme n'est pas une invention de notre siècle et on nous le démontrera dans le roman.

L'arrivée de Lizzie dans la ville de Sherlock Holmes (en 1864, il était tout gamin et vivait à la campagne) n'est pas de tout repos ! Voilà que le fiacre qui l'emmène chez la vieille peau croise la route d'un tombereau avec le cadavre d'une jeune femme dessus !

Coïncidence malheureuse, le cadavre est celui de la précédente dame de compagnie qui avait disparu, apparemment en s'enfuyant avec un inconnu. Rhôôô, très mal vu à l'époque ! Petite dévergondée, va ! Elle brûlera dans les flammes de l'Enfer, selon le Dr Tibbet, gardien de la moralité devant l'Éternel (passez-moi mon AK47, s'il vous plaît, merci).

Lizzie, en digne émule de Sherlock Holmes et du couple Charlotte et Thomas Pitt auquel elle ressemble un peu, va enquêter sur cette affaire où se mêlent d'étranges coïncidences…

Coup de bol, l'inspecteur principal est une lointaine connaissance du Derbyshire et il voue à Lizzie une admiration sans borne. Non, pas de scènes de sexe torride dans le roman, désolée.

Certes, l'intrigue n'est pas recherchée comme celles d'Agatha Christie, certes, l'inspecteur Ben Ross n'est pas Holmes, mais ce fut un véritable plaisir de découvrir cette nouvelle venue dans le polar historique victorien !

Personnages agréables – certains étant détestables, mais c'est ce qui fait le sel de l'histoire – un majordome un peu louche avec sa manie de surgir partout, sa femme qui a tout du dragon, des personnages suspects, des rigides, des collets montés ou bon à jeter dans la Tamise, la panel est varié et bien représenté.

L'époque est bien restituée, il ne manquait plus que le bruit des roues des fiacres, la sensation du brouillard et l'odeur putride des taudis !

Bon point, je n'avais pas vu venir le (la) coupable à la fin !

Le seul bémol sera à attribuer à l'imprimeur qui, une fois arrivé à la page 216 passe à la 145 ! Abus d'alcool ou manque de café, tout rentre dans l'ordre à la 241 mais il me manque l'histoire qui s'est passée durant ces 25 pages manquantes !

Sans transcender le genre, ce polar ce lit avec grand plaisir et je me demande bien ce que les autres tomes nous réservent. En tout cas, ce sera avec moi !

Lien : http://thecanniballecteur.wo..
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Elizabeth "Lizzie" Martin débarque à Londres un beau jour d'avril 1864 pour devenir la dame de compagnie de Mrs Parry - Tante Parry -, l'épouse de feu son parrain. Elevée par un père médecin qui l'a laissée sans le sou à sa mort par abus de générosité, elle est recueillie par devoir par cette lointaine parente par alliance à qui la dame de compagnie vient justement de fausser gentiment compagnie. Lizzie tombe donc à point nommé, dans bien des sens du terme car à peine arrivée, elle croise sur le chemin le corps d'une femme, retrouvée dans un taudis du futur chantier de la gare Saint Pancras (ceux qui prennent l'Eurostar connaissent bien), femme qui s'avérera être celle qu'elle vient remplacer. Mais qui a donc bien pu assassiner cette jeune femme qui, sous bien des aspects, ressemblait à Lizzie?

Il s'agit ici des premières aventures de Lizzie Martin et de Ben Ross, inspecteur de police de son état, dans l'Angleterre victorienne. Et si l'enquête laisse selon moi à désirer, ne servant finalement que de prétexte au déroulé du roman, il n'en va pas de même pour les personnages que j'ai trouvé particulièrement bien campés. Lizzie est une héroïne qui ne manque pas de piquant ni d'intelligence; Ben est quant à lui un exemple parfait du gentleman qui n'est pas né avec une cuillère d'argent dans la bouche et qui s'extrait de sa condition par la force de son poignet. Et que dire des personnages plus secondaires, tous dépeints à la perfection. Ann Granger ne manque pas d'humour et décrit avec minutie cette société du XIXème siècle, tant dans sa modernité que dans sa crasse, dans ses luttes des classes sociales ou même par le biais de cet extraordinaire fog londonien.

Un roman à lire avant tout pour son étude des moeurs et de l'époque, davantage que pour son intrigue policière.


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Il y avait un certain temps que j'avais ce livre d'Ann Granger dans ma liste d'envie. Et j'ai bien fait de m'y mettre. Il ressemble assez à la série Monk, d'Anne Perry, avec une jeune femme qui n'a pas la langue ni les yeux dans sa poche à une époque où les femmes devaient demander ce qu'elles devaient penser, et être à l'abri de la connaissance de certains désagréments de la vie, du moins les dames de la bonne société. Cela se passe également à la même époque, deuxième moitié du dix-neuvième, à Londres.
Si je n'y ai pas trouvé tout à fait la même densité que dans Monk, je n'ai pas boudé mon plaisir.

Or donc, une jeune femme du Derbyshire, région minière où son père était un médecin très apprécié, ne réclamant pas souvent ses honoraires auprès des pauvres et leur donnant au contraire de l'argent. Autant dire qu'il ne laisse pas une fortune à sa fille en mourant. Aussi celle-ci doit se résoudre à devenir dame de compagnie auprès de la veuve de son parrain qu'elle n'a jamais vue. Dès son arrivée elle apprend que la précédente a disparu et passe pour une fille sans vertu. Mais cela ne suffit pas comme explication à Elizabeth. L'inspecteur chargé de l'enquête est de la même région où grâce à l'intervention du médecin il a échappé à un destin de mineur. Tous deux veulent découvrir ce qui est réellement arrivé à la disparue.
La destruction de taudis détenus par des gens de la bonne société pour la construction de la nouvelle gare de Saint Pancras, voilà la toile de fond de cet épisode.
Voici une série qui promet d'être agréable.
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