AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,42

sur 57 notes
5
0 avis
4
4 avis
3
2 avis
2
0 avis
1
0 avis
Au début des années trente, l'Orient Express se prépare à partir de la gare d'Ostende pour un voyage à travers l'Europe jusqu'à Constantinople en passant par Cologne, Vienne et Belgrade. A bord des wagons, divers personnages vont se croiser, se rencontrer, se séparer au grès des étapes parmi lesquels Coral Musker, danseuse de music-hall, Carleton Myatt, jeune négociant fortuné juif, Richard John, vieil instituteur, Mabel Warren, journaliste lesbienne et alcoolique ou encore Joseph Grünlich, voleur et meurtrier. A ces protagonistes s'ajoutent d'autres personnages secondaires comme Quin Savory, un écrivain populaire, le pasteur Opie, Janet Pardoe, la "dame de compagnie" de miss Warren et le couple Peters, représentant la classe moyenne anglaise.
Coral Musker, importunée par Peters et malade dans son wagon de 3ème classe est prise en pitié par le jeune Myatt, fier de sa réussite matérielle qu'il affiche avec ostentation et maladresse, qui lui offre son sleeping et le restaurant. La jeune danseuse qui se sent redevable finit par céder aux avances du négociant. A cette romance à l'eau de rose biaisée, s'ajoute bientôt une intrigue plus politique lorsqu'à Cologne, monte à bord du train, presque sur un coup de tête, la journaliste Mabel Warren venue accompagnée sa dame de compagnie en partance, quand elle est persuadée d'avoir reconnu sous les traits de l'instituteur britannique le docteur Richard Czinner, un activiste révolutionnaire yougoslave recherché par les autorités balkaniques, qu'elle harcèle pour obtenir un scoop susceptible de relancer à la fois sa carrière journalistique et le couple qu'elle forme avec Janet Pardoe sur le point d'éclater. Progressivement l'aspect sentimental de l'histoire et le ton ironique de l'auteur vis à vis des comportements ridicules de miss Warren laisse la place au drame qui couve. D'abord à Vienne, lorsque Joseph Grünlich, coupable d'un meurtre lors d'un cambriolage qui a mal tourné grimpe dans le train pensant ainsi échapper aux poursuites policières ; ensuite à la frontière yougoslave de Subotica quand le docteur Czinner, dénoncé par la journaliste, tombe dans le piège tendu par la police et l'armée yougoslave et entraîne avec lui dans un simulacre de procès face à une cour martiale d'opérette Coral Musket et Grünlich. Si le lecteur n'a aucun doute sur ce qui attend le révolutionnaire communiste, il peut encore espérer une fin heureuse pour Coral Musker, pendant que les autres passagers arrivent à Constantinople et retrouvent leur univers familier et le cours normal de leur vie.

Roman de jeunesse publié en 1932, Orient Express, intitulé à l'origine Stamboul Train, fait partie des romans que l'auteur britannique qualifie lui-même de "divertissement". Si elle comporte une intrigue somme toute assez conventionnelle, au delà du roman "ferroviaire" classique, empruntant à la fois au roman sentimental et au roman policier, cette oeuvre exprime aussi les angoisses des personnages face à la crise que traverse le monde et à leur propre destin et maintient la tension en développant les malaises ressentis par les protagonistes, l'obsession de sa judéité pour Myatt, la crainte de la pauvreté pour Coral Musker, le besoin de reconnaissance professionnelle et amoureuse pour Mabel Warren ou la peur et le besoin de rédemption du docteur Czinner, et en créant des relations qui unissent les personnages presque malgré dans ce train présenté comme le microcosme d'une société traversé par les clivages de mentalités et de situations sociales.
C'est aussi un roman courageux qui aborde deux sujets osés pour l'époque, à savoir l'antisémitisme et l'homosexualité. Les préjugés antijuifs sont exprimés par plusieurs personnages et sont le reflet parfait des mentalités de l'époque; Ces préjugés sont renforcés par les comportements maladroits de Myatt, ce qui a valu d'ailleurs à l'auteur quelques critiques. L'appartenance communautaire y est décrite à la fois comme une fatalité mais aussi un lieu permettant de se ressourcer dans un univers plus familier.
Le deuxième thème, celui de l'homosexualité, n'est abordé qu'en demi-teinte et si le personnage qui l'incarne est présenté comme ridicule et même parfois odieux dans sa jalousie maladive et son éthique professionnelle plus que contestable, il n'en demeure pas moins présent à de nombreux moments dans les limites de ce qui était permis à l'époque.
Ce roman est donc intéressant à plus d'un titre bien qu'il ne possède pas la force littéraire des oeuvres ultérieures de l'écrivain catholique converti mais il recèle le ferment du talent de l'auteur de "la Puissance et la Gloire" et de "Un américain bien tranquille".
Commenter  J’apprécie          100
Greene je l'ai beaucoup lu.On l'a beaucoup lu,ceux de ma génération plus vraiment quinquagénaire.Cet homme a beaucoup compté ne serait-ce que par le cinéma,Vienne,Le troisième homme,Welles,Cotten,Carol Reed,la cithare d'Anton et la grande roue du Prater.Pour ce film Greene n'a d'ailleurs écrit qu'une nouvelle.Mais Graham Greene comme Somerset Maugham son contemporain fait partie de ces auteurs en plein purgatoire.J'ai voulu lire Orient-Express que je ne connaissais pas et qui,s'il a été adapté au cinéma, le fut pour un obscur film anglais inconnu en 1934,peu après sa publication.J'ai voulu le lire pour le site Lecture/Ecriture et parce que ce livre appartenait à mon père,en Livre de Poche,cette si belle idée qui m'a jeté sur les routes de la littérature.

Bien des romans de Graham Greene sont plus intéressants.Citons le ministère de la peur, La puissance et la gloire, Notre agent à La Havane, le fond du problème.Mais cet ouvrage n'est pas à dédaigner.Ecrit vers 1930 Orient-Express s'appela d'abord en Angleterre Stamboul train.Greene lui-même classait ce roman dans les distractions par opposition à ses "grands" romans davantage tournés vers la foi ou la philosophie, déjà cités.Néanmoins apparaissent dans ce livre les thèmes très "lourds" de l'engagement politique,de l'antisémitisme,de la culpabilité,particulièrement greenienne.

Ostende, Cologne, Vienne, Subotica et Istambul,cinq étapes sur la route de l'Orient-Express.Pas à proprement parler un huis-clos mais le cadre majeur qui réunit quelques personnages à la vie un peu compliquée qui vont se croiser,se découvrir,s'aimer,se haïr en un condensé de cette Europe entre deux guerres, véritable soufrière qui en à peine vingt ans allait replonger dans l'horreur. Après des années d'exil Richard Czinner,médecin,leader socialiste en exil à Londres retourne à Belgrade.Joseph Grünlich,voleur et meurtrier,fuit Vienne.Carleton Myatt,négociant juif anglais se pose des questions sur son identité et son pouvoir de séduction. Coral Musker,danseuse de music-hall,et Mabel Warren,journaliste lesbienne,sont les éléments féminins de ce quintette qui va jouer une partition serrée,tendue,souvent d'une grande sécheresse.Pas d'envolées lyriques sur le socialisme bonheur.Pas de grandes phrases sur le féminisme.Et pourtant tout est là dans cette Europe en miniature et en pullmans mal chauffés.

Les sympathies de Graham Greene ne sont pas si évidentes car l'auteur est malin bien que jeune encore quand il publie Orient-Express.Peintre des ambiguités du coeur comme politiques c'est un écrivain de grande classe qu'il conviendrait de dépoussièrer un peu de ce qui s'appelle la rançon du succès.10/18 s'y emploie,par exemple avec notamment les oeuvres suivantes dont la dernière,Travels with my aunt,emprunte 40 ans après ce même Orient-Express.


Commenter  J’apprécie          100
Le lecteur embarque dans l'Orient-Express pour un voyage intégral, d'Ostende à Istanbul. Nous sommes en 1932, la période glorieuse de ce train mythique qui traversait l'Europe. Au fil de ce long trajet, qui à l'époque, durait trois jours, rythmé par des arrêts dans les gares de grandes villes ou de villages-frontière, nous assistons à un huis-clos saisissant fait de rencontres éphémères, d'amours naissants ou finissants, d'évocations du contexte politique d'alors entre un panel de personnages les plus divers, un homme d'affaires, un journaliste, un écrivain, une danseuse, un assassin en cavale, un médecin communiste qui voyage sous une fausse identité et qui rentre chez lui, à Belgrade, pour reprendre la lutte des classes; il y a des gens riches qui peuvent s'offrir un sleeping, à l'opposé de ceux qui occupent la 3ème classe. Tout un monde foisonnant que l'auteur fait vivre pour nous, lecteurs, au fil de ce train avançant à petite allure dans l'Europe de l'entre-deux guerres.
Ce roman, écrit par Graham Greene, alors qu'il n'avait que 30 ans, est remarquable.
Commenter  J’apprécie          82
Livre publié en 1932 et lu dans l'édition du Livre de Poche numéro 425 du 1er trimestre 1963. A l'époque ce livre mesurait 16,5 cm, donc moins 1,5 cm par rapport à aujourd'hui et comportait 39 lignes en pleine page pour 31 désormais : c'est dire la différence de taille de caractère (économie ?) et la difficulté à lire, ou alors c'est l'âge. Ce roman n'est pas sans rappeler « Le crime de l'Orient-Express » de Agatha Christie, publié lui le premier (ou alors le 2) janvier 1934. Même train formé de voitures des 3 classes, de la troisième à la première avec des services différents bien entendu, couchettes-2 en première, 4 en deuxième, pas de couchette en troisième!un wagon-restaurant de réputation mondiale et personnel « ad hoc » .
Ce célèbre train est un lieu de rencontre, le temps d'un voyage entre Ostende et Stamboul  (Istanbul) de plusieurs personnages qui vont se croiser pendant le voyage. Beaucoup de ceux-ci descendent du vapeur arrivant d'Angleterre et montent directement dans le train qui se trouve juste sur le quai , à côté du bateau.
Les personnages : tout d'abord pour moi le personnage principal est Carleton Myatt, un jeune négociant en raisins secs, obsédé par ses origines juives, Coral Musker une danseuse de music-hall en route pour un engagement dans la capitale turque, Mabel Warren, journaliste, ivrogne et lesbienne, en mal de scoop, un mystérieux professeur d'anglais, qui se fait appeler « Mr John », et dont le vrai nom est Docteur Czinner. Un personnage secondaire, Josef Grünlich, voleur autrichien doublé d'un meurtrier, monté en catastrophe à Vienne, la compagne lesbienne de Mabel, Janet Pardoe, qui part pour une semaine de vacances .
Carleton Myatt qui voyageait seul prend pitié de Coral Musker, qui commence le voyage en troisième classe et lui offre son compartiment de première. La jeune femme, cède peu à peu à ses avances, tandis que Mabel Warren, qui est montée à la dernière minute dans le train, après avoir accompagné son amie Janet, harcèle le Docteur Czinner, qu'elle a démasqué,  pour obtenir de lui l'interview exclusive qui relancera sa carrière. L'intrigue sentimentale cède le pas au drame. le voleur viennois Joseph Grünlich se sort d'une situation embarrassante en tuant celui qu'il volait. le Docteur Czinner,  tombe dans un piège à la frontière Yougoslave après que Miss Warren l'ait-imprudemment?- dévoilé : il est condamné à mort après un procès sommaire de 3 heures. A quelques kilomètres de là le train tombe en panne à cause d'une formidable tempête de neige, rappelant là-aussi le livre de Agatha Christie. Coral Musker, qui était descendue du train pour discuter avec Czinner avant son arrestation, est entraînée malgré elle dans le drame, ainsi que Josef Grünlich. Au cours d'une tentative de fuite, Czinner meurt, et Grünlich parvient à s'échapper en abusant Myatt, revenu en automobile à la recherche de Carol Musker. le voyage continue mais la suite je ne vous la raconterai pas.
Commenter  J’apprécie          20
J'ai eu beaucoup de mal à lire ce livre, vieux bouquin trouvé dans une boite à livres... Ecrit en petit et l'encre trop éclairci. de là à dire que ça a influencé mon objectivité. Oui.
Tant pis.
Je n'ai pas bien compris l'intérêt de ce livre, qu'apporte-t-il... Je n'ai rien ressenti de fort pour les personnages. On passe de l'un à l'autre sans presque coup férir et la compréhension se complique un peu. Et on n'en a pas besoin. Tout ça est fort banal. Rien de mal fait, mais à mes yeux, rien de bim bam boum ou ooooh ou oh nooooooon.
Clap (comme disait l'Aautre.)
Commenter  J’apprécie          20
A Ostende, Myatt, un homme d'affaires juif embarque pour Istambul. Il rencontre Coral Musker, une danseuse et lui offre son compartiment. Mabel Warren, journaliste, quitte son amie Janet Pardoe à Cologne afin d'écrire un article sur le docteur Czinner. A Vienne Josef Grünlich tue un employé qui a surpris son cambriolage. Mabel Warren se fait voler son sac. Savory, un écrivain à succès est espionné à distance par Mabel Warren qui l'a repéré dans le train...
De prime abord c'est un roman austère qui se déroule presque entièrement de nuit, dans les voitures de l'Orient-Express, ou bien dans la neige. Il se conclut dans le doux climat d'Istambul et l'atmosphère cosmopolite d'une existence plus douce.
Commenter  J’apprécie          10


Lecteurs (204) Voir plus



Quiz Voir plus

Graham Greene, in english in the text !

Orient Express ?

Orient Express Train
Stamboul Train

5 questions
27 lecteurs ont répondu
Thème : Graham GreeneCréer un quiz sur ce livre

{* *}