Ce tome 3 commence par une longue introduction en deux parties alternées. Tout comme dans le tome précédent, l'une de ces parties se consacre à l'un des personnages principaux, ici la guerrière Wallate Maara'b'ree lu Wallos, princesse de son état. le projecteur est donc dirigé dans sa direction afin d'en approfondir la personnalité le temps de quelques pages, histoire également de nous indiquer qu'elle va jouer un rôle marquant dans ce tome. Par la suite, il s'avère que ce n'est pas le cas, mais
Pierre Grimbert lui consacre plus de temps lorsqu'elle entre en jeu, et sa personnalité via ses réactions et ses interactions avec les autres personnages, s'en trouve compléxifiée.
D'ailleurs d'une manière générale, l'auteur consacre plus de temps aux relations entre ses personnages. Il s'attarde plus longtemps sur leurs réflexions, leurs interrogations, leurs peurs, leurs émois et leurs réactions face à l'inconnu et aux dangers qui les menacent sans cesse. Il approfondit ainsi la question de l'héritage. Ces jeunes adultes à peine sortis de l'enfance, pour certains encore adolescents, héritent d'une situation et d'un environnement fort peu rassurants, dont ils ne connaissent rien. Livrés à eux mêmes, ils résolvent comme ils peuvent et avec les moyens du bord, le mystère de leur héritage. Tout cela est sans compter les découvertes bouleversantes qu'ils font au rythme de leur périple et qui réorganisent de manière radicale leur vision même du monde de Ji, voire même qui chaboulent profondément jusqu'à leurs croyances. J'ai particulièrement apprécié l'importance que donne Grimbert aux liens qui se tissent entre ses personnages, en faisant le centre de son histoire, oubliant pratiquement le moteur. Les héritiers sont tout de même à la recherche de leurs parents, dont ils n'ont jusque là aucune preuve de leur survie.
Ce tome 3 se résume quand même à un long voyage parsemé d'événements sinon négligeables, en tous cas bien dispensables, qui n'existent que pour renforcer l'unité et la cohésion de la petite troupe. Compétences lesquelles, on s'en doute, deviendront incontournables face au boss final, dont on connaît également l'identité. En réalité, rien n'est surprenant dans cette histoire. L'intérêt réside surtout dans la manière dont l'auteur va ramener sur le devant de la scène l'ennemi public numéro 1, ce qui au passage permet d'approfondir la mythologie autour du monde de Ji de bien belle manière.
Pierre Grimbert, en effet, s'en donne à coeur joie pour nous décrire un univers complexe et une théologie originale, où les dieux et les démons ne se résument pas à des entités bien ou mal-faisantes.
Tout cela aura mérité de ma part une appréciation plus élevée si
Pierre Grimbert avait glissé dans son scénario quelques rebondissements dignes d'intérêt, quelques événements aptes à bouleverser complètement le petit train train de son récit, quelques retournements de situation carrément barrés. Car oui, au final, c'est un petit peu trop gentillet et si son écriture n'était pas plaisante, je comprends le manque d'intérêt de certains pour ce troisième cycle dans une production du genre très prolifique à l'heure actuelle dans laquelle des auteurs tirent leur épingle du jeu en proposant des choses hors du commun.
Allez !!! j'espère néanmoins que la révélation finale de ce tome tiendra toutes ses promesses dans le suivant....