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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Un pavé, voilà très longtemps que je n'avais pas lu un livre aussi long. Un chapitre par ci, un autre par là, j'en suis venu à bout... La qualité du livre n'est pas en cause, bien au contraire...

Dans le Sud des Etats-Unis où l'esclavage suivit de la ségrégation raciale est encore bien ancré dans les esprits, comment un procès pour meurtre impliquant un homme noir qui tue les violeurs de sa petite fille peut-il se tenir «normalement», tel est l'un des thèmes de cet excellent roman de Grisham.

C'est un portrait au vitriol de l'Amérique profonde celle des rednecks, de l'alcoolisme de la misère et du Ku Klux Klan toujours présent.L'atmosphère du sud des Etats-Unis avec la chaleur, la torpeur de l'été et ce goût de poussières dans la bouche y est magistralement retranscrite.

Nombreux sont les romans de John Grisham adaptés au cinéma, celui-là je ne l'avais pas vu et donc pas lu et je dois dire que j'ai adoré.

On est loin du «rêve américain» que l'on nous vend à travers le cinéma, la littérature, la musique et les médias en général.

C'est sans aucun doute la dure réalité pour des millions d'Américains, à méditer...
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Un livre de Grisham intéressant à plus d'un titre.
Comment, dans une de ces contrées du sud des États Unis, marquées par l' esclavage puis par la ségrégation, rendre une justice à la fois équitable et dépassionnée?
Le crime commis à l'encontre d'une petite fille noire est atroce, mais la vengeance du père de la victime est aussi expéditive que symptomatique . Significative, en tout cas, de peurs et de rancoeurs enracinées chez des noirs trop longtemps victimes de l' impunité des lyncheurs du ku klux Klan.
Révélatrice, pour sûr, des démons non éradiqués d'un pays né dans le meurtre et la violence.
... Et pour sauver le meurtrier-père de la victime, quel moyen va utiliser le jeune avocat brillant et passionné? A-t-il le choix, d'abord, de ne pas utiliser l'argument aussi fallacieux que désespérant que celui qu' il emploiera en dernier ressort?
J' avoue que le livre, d'abord, et le film ensuite m'ont fort mis mal à l'aise... Toujours ce moyen, utilisé par l'avocat, qui me reste en travers de la mémoire et retire la cinquième étoile à mon appréciation.
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Faut-il rendre justice soi-même ou avoir foi en son systéme judiciaire ?
L'une des deux réponses peut s'avérer d'une moralité douteuse, mais si l'on reprend les circonstances et les évenements liés à ce livre, on peut être à même de se poser la question.
John Grisham, dans ce premier roman, met en scéne le jugement d'un pére de famille noir qui éxécute deux blancs qui, au préalable, avaient violé et torturé sa fillette de 10 ans.
En découle tout au long de ce roman, un sentiment de malaise permanent tant par rapport au climat ( l'action se passe dans l'état du mississippi ), tant par rapport à l'implication raciale.
de plus, l'auteur apporte une dimension vraiment réaliste au systéme judiciaire américain de par son expérience personnelle ( avocat dans le mississippi pendant de nombreuses années ).
Trés bon roman juridico-social.
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Mississipi, Sud des Etats-Unis dans les années 1980. Une ségrégation raciale pas tout à fait abolie dans les mentalités, de la bière pas chère qui coule à flot. Deux fermiers blancs rejetés par une femme, qui pour compenser violent une fillette de dix ans. Une « négresse ». Par chance, ces coupables sont rapidement arrêtés. Mais à l'audience préliminaire, le père de la fillette craint qu'une population majoritairement blanche ne condamne pas assez sévèrement un crime sur une noire ; alors il venge lui-même sa fille en tuant les deux coupables, puis se laisse arrêter.


Dans l'Etat du Mississippi à cette époque, la prison punit le viol, mais c'est la peine de mort qui punit les assassinats. Tout l'enjeu de ce thriller juridique sera donc le procès du père vengeur, avec ce qu'il soulève de grandes questions de société pour le lecteur : D'une part, le débat sur la peine de mort mérite toujours d'être relancé. D'autre part, et surtout, peut-on impunément se faire justice à soi-même, puis demander la clémence du système judiciaire chargé de juger notre propre crime?


Mais Grisham ne s'arrête pas là. En choisissant d'insérer son histoire dans le contexte post-ségrégationniste, il ajoute la question de l'influence de la couleur sur le verdict. Un noir sera-t-il plus sévèrement condamné qu'un blanc pour le même crime ? La réponse dépendra du jury populaire… Or, on juge désormais un noir ayant tué deux blancs, dans un comté majoritairement blanc.
Cerise sur le gâteau, pour être tout à fait exhaustif, Grisham n'omet pas d'ajouter à l'équation déjà complexe une donnée qui fait partie intégrante de cette époque : L'activité flamboyante du Ku Klux Klan, qui fait pression sur l'opinion publique, les jurés, l'avocat de la défense…


Avec tout ça, l'avocat parviendra-t-il à le faire échapper à la chambre à gaz ? Comment, dans un tel contexte, rendre une justice à la fois équitable et dépassionnée ? Vous n'aurez la réponse que dans les toutes dernières pages, après avoir subi toute les péripéties d'un bon thriller juridique.


*****

Non Coupable, c'est comme ça que l'avocat voit son client d'un point de vue moral, et c'est comme ça qu'il doit le faire percevoir au jury populaire… blanc. Mais dans la mesure où il ne fait aucun doute matériel que l'accusé a commis les faits reprochés, il doit trouver une échappatoire légale pour sa demande d'acquittement.


Comme à son habitude, John Grisham prend le temps de poser les faits et le contexte historique, puis de les confronter aux règles juridiques et procédurales. Il enrobe le tout de personnages bien brossés, aux convictions très diverses, qui vont donner au roman tout son relief. Leurs différentes opinions s'affronteront qui donneront au lecteur la possibilité de forger sa propre conviction (coupable ou pas, pour ou contre la peine de mort, verdict)…


Pour ma part, j'ai vivement (et virtuellement) débattu avec l'avocat ; car si je comprends que les circonstances puissent faire naître l'empathie et amènent à demander une sanction adaptée (c'est le rôle de l'avocat), je trouve son idéologie personnelle contradictoire et insensée.
Par exemple, peu importe la couleur de peau de la victime et de l'accusé, je ne cautionne pas, contrairement à lui, le principe d'encourager un père à venger sa fille (encore en vie) en tuant deux hommes en passe d'être jugés pour ça, puis en demandant qu'on épargne sa propre vie à lui dans un procès en bonne et due forme.
De même, j'ai trouvé pour le moins étonnant l'avis personnel de l'avocat sur la peine de mort : il prône son application, mais pas aux cas comme celui de son client, dont l'assassinat reproché serait « justifié » par le crime premier. Ce raisonnement n'a aucun sens pour moi : Concernant les faits, est-ce à dire qu'on légalise le crime et que tuer pour venger, en faisant fi de la justice, est une réponse acceptable ? Concernant la loi, comment peut-on accepter d'un Etat qu'il tue au nom du peuple alors qu'il lui interdit de tuer ? Soit tuer est bien, soit c'est interdit. Et dans ce dernier cas l'Etat doit, selon moi, montrer l'exemple.


Et voilà comment Grisham parvient naturellement à nous impliquer dans le roman et à nous faire participer aux débats !
En exposant les arguments de ses personnages, l'auteur les met en balance - celle de la justice - durant toute la préparation du procès, afin que ce dernier puisse aboutir à une sanction proportionnée à la faute. Dans le même temps, la tension monte hors du palais, la population s'enflamme pour ses idéaux.
Et même si la juriste en moi attend avec impatience le déroulement du procès proprement-dit, j'aime les romans de Grisham pour ce foisonnement préalable d'atmosphères pesantes et d'informations, qui nous immerge dans le décor, crée le débat et maintient le suspense jusqu'au bout.


Alors qu'en pensera le jury ? Jusqu'à la dernière page, nous nous perdrons en conjecture du fait de tous les paramètres à prendre en compte. La composition du jury, exercice auquel nous nous prêterons avec les protagonistes, ne sera pas pour rassurer la défense…
Lorsque le procès arrive pour de bon en fin de roman, la pression qui n'en finissait pas de monter a atteint son apogée : la ville se trouve littéralement à feu et à sang. En tant que juré, comment peut-on rendre un verdict en son âme et conscience dans ces conditions ? Vous devrez attendre les toutes dernières pages pour le savoir.
Et si j'ai craint que le verdict, quel qu'il puisse être, ne paraisse fade comparé à son attente et aux péripéties, j'ai en réalité beaucoup aimé le symbolisme de cette fin, dont la réponse est une magnifique parabole d'un élément phare de la représentation féminine de la justice. Vous y repenserez peut-être à la fin de votre lecture…


Au total, je loue une nouvelle fois la plume imagée de John Grisham, qui laisse entrevoir chaque personnage à la fois de l'intérieur mais aussi du point de vue (parfois ironique) du narrateur omniscient ; ses descriptions de l'impressionnante machine judiciaire, lui qui a pratiqué le droit avant d'écrire et en connaît par coeur les rouages, les forces et les faiblesses ; et son pouvoir d'évocation de l'Amérique profonde, celle qui fait tout le charme des romans américains que j'affectionne tant : on sent le soleil, la poussière, l'alcool et le tabac, on voit les séquelles de la ségrégation, la survivance du KKK, on ressent les tensions, les grands espaces et la recherche des limites. Il s'agit de son premier roman, pas celui dont le procès en lui-même m'a le plus marqué, et il souffre de quelques minuscules répétitions ; mais c'est un excellent cru pour sa performance d'ensemble : l'histoire, les débats divers, l'ambiance, les personnages… L'auteur de la firme, l'affaire pélican, le maître du jeu (très beau procès) et bien d'autres, a encore de bien belles heures de lecture à m'offrir. Il est - et demeure - ma valeur sûre !
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Une étude de la société américaine dans une petite ville du sud avec les thèmes classiques y afférant: principalement le racisme, qui fait ressurgir le Ku Klux Klan, la mentalité d'une partie de la population, celle des rednecks, extremistes sans morale. Grisham décortique de A à Z toutes les étapes lors d'une mise en accusation jusqu'au procès.
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Les dessous très documentés d'un procès à l'américaine, avec tous ses défauts : pouvoir de l'argent, jeux d'influence et d'intimidation, racisme, coups bas… tout est bon pour gagner le procès. Intéressant et surtout prenant par ses nombreux rebondissements. Je regrette juste que le livre laisse trop de questions en suspens, sur le Ku Klux Klan notamment, qui commet des attentats sans jamais que la police s'y intéresse. A signaler également, des problèmes de mise en page de l'éditeur avec des paragraphes parfois liés les uns aux autres (à moins que cela soit un choix de l'auteur mais je n'en vois pas l'intérêt, ça perturbe la lecture).
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Pour Non coupable, John Grisham s'est inspiré d'un procès auquel il a assisté en 1984, où il a entendu le témoignage bouleversant d'une enfant de douze ans qui a subi un viol.
Il reprend ici des thèmes récurrents dans ses romans comme le racisme dans l'Amérique profonde et la peine de mort. Un homme noir est jugé car il a tué les deux violeurs de sa fille de 10 ans.
5 ans plus tard, dans le couloir de la mort, il reparlera de ces thèmes pour cette fois-ci un homme blanc jugé pour ses crimes racistes.
Très bien écrit comme tous les romans de ce célèbre auteur américain, on regrette toutefois une seule petite chose : le manque de personnage féminin, qui ne sont jamais très présents chez cet auteur et un certain machisme assez lourd (dû bien évidemment à l'époque décrite).
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Un des premiers et des plus réussis Grisham. L'auteur a puisé dans son passé d'avocat pour inventer une intrigue qui dénonce tour à tour un racisme ambiant dans ces états du Sud des USA, racisme persistant des décennies après la fin de la ségrégation, les traumatismes de pédophilie, et la chape de plomb qui l'accompagne, et la difficulté d'avoir une justice neutre quand l'opinion publique a déjà pris parti.
Tout homme doit être défendu devant ses juges. Oui, mais à quel prix ?
Grisham croise beaucoup de thèmes forts, les met extrêmement bien en avant, et réalise un thriller judiciaire intelligent.
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La première partie nous plonge dans l'horreur du crime tel qu'il a été perpétré avec toute sa barbarie, ce qui ne peut en aucun cas laisser indifférent.
Tout le roman est basé sur le point de vue de l'avocat de Carl-Lee qui va essayer de démontrer que ce geste fou du père de la fillette est un geste d'amour extrême et de souffrance. C'est sur cette démonstration que va s'appuyer toute sa procédure de défense qui va trouver une opposition féroce dans le racime anti-noirs avec, notamment, la présence du Ku-Klux-Klan.
Le livre dépeint très bien toutes les arcanes d'une procédure juridique aux Etats-Unis, que ce soit dans le déroulement du procès, les relations entre le procureur, l'avocat et le Juge, les différents coups bas portés pour mettre à mal l'adversaire etc....
J'ai retrouvé dans ce roman le thème traité par Harper Lee dans "Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur" bien que John Grisham soit davantage centré sur le côté judiciaire de l'affaire.
J'y ai déploré une sorte de surjeu dans le traitement des émotions et une trop grande part laissée à la vie privée et aux relations personnelles qu'entretient l'avocat avec son entourage.
En résumé, je suis relativement contente de ma lecture, le thème est bien traité et j'y ai appris beaucoup de choses de manière plutôt agréable. Je prolongerai ma découverte de cet auteur avec d'autres titres bien que ce livre ne m'ait pas fait vibrer comme Harper Lee était parvenue à le faire...
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Dans tous les états de droit, on est présumé innocent jusqu'à ce que l'on soit trouvé coupable. Sauf que certains sont présumés moins innocents que les autres.

Si vous cherchez un roman, ne lisez pas « L'accusé ». Ce livre nous raconte dans le détail comment un innocent a pu être condamné à la peine capitale à cause d'une série de présomptions et d'erreurs judiciaires. C'est un véritable réquisitoire contre la peine capitale.

Au-delà de ce réquisitoire, on peut se demander jusqu'à quel point chacun d'entre nous accorde-t-il cette présomption d'innocence?
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