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EAN : 9782701403236
192 pages
Hors collection (09/12/2021)
3/5   1 notes
Résumé :
L'incroyable histoire de Jean-Baptiste Guégan, alias la voix de Johnny Hallyday !
18 décembre 2018. 

Ce soir-là, devant leur télévision, plus de trois millions de Français assistent à la finale de l'émission " La France a un incroyable talent ". Ils découvrent un chanteur dont ils n'ont jamais entendu parler. Son nom ? Jean-Baptiste Guégan. 

Jean-Baptiste n'est pas un chanteur comme les autres. Il possède la même voix que Johnny Hall... >Voir plus
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
C'est plus tard, au collège, que la situation s'est gâtée. Je faisais preuve d'une qualité considérée comme un défaut par tous les enseignants de la terre : J'étais rêveur. Le reproche revenait régulièrement dans mes bulletins. Je trouvais ça curieux, parce que j'y voyais plutôt un atout dans la vie, mais les profs ne partageaient pas mon point de vue. À l'heure de porter leur appréciation, en fin de trimestre, ils ne manquaient pas de me rappeler à la réalité. Enfin, à leur réalité, qui n'était pas la mienne.

Les chansons de Johnny Hallyday m'ont beaucoup aidé dans cette période difficile de ma vie. Je le considérais comme un ami et je trouvais l'apaisement dans sa musique. Sans le savoir, il a été présent à mes côtés quand j'avais le plus besoin de lui.

Ce dont je me souviens, c'est que j'avais changé. Je n'étais plus le gentil garçon que les autres s'amusent à prendre en grippe. Cette fois, j'étais déterminé à ne plus me laisser faire. Tout ce que j'avais vécu m'avait forgé le caractère. J'avais choisi de passer dans le camp d'en face, le camp de ceux qui s'imposent et qui refusent de subir la loi du plus fort.

Si je n'avais pas pu me procurer tous ses disques, je n'aurais pas si bien connu l'œuvre de Johnny, et je ne serais pas en train de chanter ses chansons sur scène.

Les profs m'avaient convoqué en raison de mes retards et de mon manque de motivation. Ils m'avaient demandé pour quelle raison j'avais lâché prise. Je leur avais répondu que je voulais devenir chanteur. Chanteur ? Quelle drôle d'idée ! Ils ne s'attendaient pas à cette réponse, et je ne suis pas sûre qu'ils m'aient pris au sérieux. Ils avaient tort. Pour eux, chanteur, ce n'était pas un vrai métier. Pour moi, c'était une évidence.

Ma voix, c'est comme un don du ciel. J'ai mué peu après mes 14 ans. À 17 ans, elle était déjà en place. J'avais les mêmes intonations que Johnny Hallyday. Je n'ai jamais cherché à imiter sa voix, ni à pousser la mienne afin qu'elle ressemble à la sienne.

L'alcool est un ami redoutable. Il vous assomme et vous caresse en même temps. Il vous plonge dans une torpeur mêlée de douce euphorie qui vous enveloppe avec une bienveillance sournoise. Vous croyez que tout va bien alors que tout va mal, et même de plus en plus mal.

Plus j'étais mal, plus je picolais. Et plus je picolais, plus j'étais mal. Je m'enfonçais dans une spirale infernale et sans fin. Je buvais en allant foot. Une petite gorgée dans le vestiaire, avant d'entrer sur le terrain. Assez pour me sentir requinqué, pas assez pour perdre mes moyens.

Le couple alcoolisme–dépression est redoutable. L'un se nourrit de l'autre, dans un engrenage sans fin qui précipite sa victime au fond du gouffre.

C'est un copain, Teddy, qui m'a appris la nouvelle, tard dans la nuit. J'étais chez moi, en Bretagne. Il m'a envoyé un texto. « Ma poule, il faut que tu regardes BFM, Johnny est mort. » Je ne l'ai pas cru. J'ai vu une fake news de plus, encore une. Depuis quelques mois, les médias n'arrêtaient pas de nous bassiner avec des informations bidons concernant ses problèmes de santé. J'avais fini par ne plus y croire. Par acquit de conscience, et puisque j'étais réveillé, j'ai tout de même allumé la télé. Lorsque j'ai vu le bandeau qui s'affichait sur l'écran, j'ai compris que Teddy ne racontait pas n'importe quoi, Johnny était mort. Aujourd'hui encore, c'est trois mots sonnent bizarrement. J'ai presque du mal à les prendre au sérieux. Pour moi, il était immortel. Cet homme ne pouvait pas s'en aller, il était parmi nous depuis si longtemps que j'avais fini par le croire indestructible. Il m'accompagnait depuis l'enfance, je me nourrissais chaque jour de ses chansons et de son exemple, je ne pouvais pas admettre qu'il ne serait plus là pour me guider dans la vie. Pour moi, il était comme un deuxième père.

J'ai commencé à limiter, sans pour autant essayer de lui ressembler. Je voulais trouver ma voie, et je cherchais ma propre façon d'être à travers lui.

Mais je n'oublierai jamais ce concert à Nantes, au stade de la Beaujoire, en juillet 2003. C'était l'été de la grande canicule. La chaleur était insupportable, les pompiers nous arrosaient avec leur lance à incendie, les spectateurs sur le point de s'évanouir étaient évacué à bout de bras. Nous avions attendu pendant huit heures avant de le voir apparaître, le temps que la nuit tombe afin de pouvoir profiter des lumières. J'étais venu avec mon père, comme à Bercy. J'ai cru que j'allais mourir à cause de la chaleur. Yannick Noah avait assuré la première partie. Je le revois encore en train de faire le tour de la pelouse sur « Saga Africa », pieds nus, en tapant dans les mains de tout ceux qu'il croisait. Et après son passage, il avait encore fallu patienter deux heures. Quand Jean-Claude Camus, le producteur de Johnny, s'est adressé à nous depuis les coulisses, un frisson d'angoisse a parcouru la foule. Tout le monde a eu peur de l'entendre annoncer le report du spectacle, comme au Stade de France, en septembre 1998, quand le show avait été annulé à cause de la pluie. Fausse alerte. Le concert a été splendide, Johnny avait une pêche d'enfer, et j'en ai encore des frissons quand j'y repense.

Je suis plutôt pudique, je suis réservé et je n'aime pas étaler ma vie privée. Je suis chanteur, pas acteur. Je sortais de mon rôle pour jouer celui d'un autre. Je me sentais moins à l'aise que sur scène, mon univers familier. La scène, c'est un cocon.

Je n'aime pas aller chez le médecin et j'ai horreur des médicaments. J'attends que les petits pépins de la vie se passent, c'est mon côté je–m'en–foutiste.

Le Pari n'était pas gagné d'avance. Michel me l'a toujours dit : il est plus facile de reprendre une chanson connue que de chanter un morceau original. Se glisser dans le costume d'un autre est moins délicat que de créer son propre univers et de l'imposer. Et certaines chansons sont encore plus difficiles à maîtriser.

Je ne cesserai jamais d'en revenir aux sources, à mon cher Jean-Philippe Smet, auquel je dois tout. Ses chansons m'ont accompagné tout au long de ma vie. Elles sont comme une partie de moi-même. Johnny, je le chante autant que je l'aime et je le chanterai toujours.
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