Au vu du contenu qui est exposé dans ce livre, je pense que l'ensemble des chapitres font office d'éveil de conscience algérienne, et ce, dans la mesure où l'on a quelques passages qui véhiculent un engouement pour le militantisme, tout en usant de poésie et de belles rimes.
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"Enfant, il m'est arrivé d'entendre ma mère dire que les flocons de la neige ne tombent que durant la nuit parce que celle-ci, m'explique-t-elle naïvement, est timide et seule la nuit sait lui sourire pour l’inviter à habiller la terre de son plus beau manteau blanc. Il en est, probablement, de même pour toutes les centaines de milliers d'étoiles dispersées dans la galaxie qui tissent un indéfectible lien de connivence avec le noir, ne brillant qu'au moment où la lumière du soleil disparaît dans un déclin vertigineux. Une étoile est toujours synonyme de révolte et de résistance. D’une vie en gésine, toute frémissante, à l’approche, toujours en mouvement. «Chaque fois qu’il prend la plume, Stendhal cesse de vivre», relève l’essayiste Dominique Fernandez. Car le temps s’arrête et se fait absorber dans la chimie des mots et le silence des étoiles."
En revanche, en ce temps maussade où je te parle, je reste cloîtré chez moi car je déteste les rages du ciel, je déteste le froid. Je fume mes cigarettes, je fume tes chagrins…, je fume la beauté de cette proche-lointaine Algérie, fanée dans les larmes de cette pluie en colère. Quel piètre destin que le mien ! Je suis devenu l'épicentre de deux folies : la mienne et la tienne. Cette «ville rose» que je regarde depuis la fenêtre de mon exil et dont s’est éperdument éprise Claude Nougaro n'est-elle pas une drogue comme toi ? Une drogue qui me rejette, au travers de son miroir, Alger à la figure, Alger la Blanche, Alger l'immaculée, Alger d'Octobre, Alger la vaillante.