Des gens comme les autres

Ce livre n'est rien d'autre que le scenario un peu romancé du film de Robert Redford sorti en 1980, film qui m'avait beaucoup émue. A l'époque, je n'avais pas de magnétoscope et la seule opportunité de le revoir tenait dans une hypothétique diffusion télé... mais je n'avais pas la télé !!
J'ai donc acheté le livre de Judith Guest, que j'ai lu en appliquant à ma lecture les souvenirs des images du film. A part le prolongement de ce souvenir cinématographe, le livre n'a pratiquement aucun intérêt. Son style est plat. le récit enchaîne les actions et descriptions visuelles sans s'attarder sur les états d'âme des protagonistes.
Pourtant l'histoire est forte et aurait pu susciter un roman digne de ce nom. le personnage central est un adolescent élevé dans une famillle typiquement américaine plutôt aisée. Il est en proie à de terribles tourments depuis la mort de son frère aîné. Peu à peu, l'équilibre apparent du foyer aseptisé avec obsession par la mère de famille va se lézarder et la crise éclater. Rien de bien original, mais dans le film le portrait de l'adolescent est assez réussi, incarné avec sensibilité par l'acteur Timothy Hutton qui n'a pas fait grand chose par la suite, cinématographiquement parlant.
Vous l'avez deviné, pour une fois, sur Babelio, je vous encourage à louer le DVD du film de Redford et de vous abstenir de la lecture du roman.

Ce roman de Judith Guest, adapté brillamment au cinéma par Robert Redford en 1980, place en coeur du sujet la crise post adolescente que subissent beaucoup de jeunes gens. Et ici le mot "coeur" prend toute sa valeur... C'est l'amour et le désamour dont il est question... L'enfant grandissant perd de son pouvoir d'attraction, il n'est plus au coeur des préoccupations des adultes notamment, se sent rejeté, se culpabilise et règle donc ses comptes. C'est en substance ce que nous décrit avec une infinie précision et justesse l'auteure. le parcours du combattant que mène le jeune Conrad est exemplaire et poignant. On sort de ce douloureux récit, pourtant très sombre, léger et presque soulagé. Une écriture d'une rare finesse, comme en état d'urgence !