Une pièce qui reprend le célèbre conte de Charles Perrault tout en l'actualisant. L'auteur parvient à rendre l'égoïsme parental encore plus glaçant que dans l'original, abordant l'air de rien les thèmes de la maltraitance et de la pauvreté. Tout commence lorsque le père et la mère, tout en se goinfrant de pizzas, se plaignent auprès du public de l'appétit féroce de leur seul et unique enfant.
Considérant que trois bouches à nourrir, c'est une de trop, ils en viennent, après un cynique argumentaire, à décider d'abandonner leur progéniture. Arguant du gâchis de nourrir un être qui ne grandit point, depuis si longtemps qu'eux-même ne connaissent pas son âge, ils se confortent l'un l'autre dans cette voie sordide.
Prétextant un pique-nique et une séance de cache-cache pour le moins absurde, les odieux parents mettent leur plan à exécution. Comme dans le conte il sera question de cailloux, d'oiseaux et d'ogre, mais avec de savoureuses variantes et un humour noir décapant.
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Le père : Bonjour, Petit Poucet ! Tu as bien dormi ? Ah oui c'est vrai, je suis bête, tu ne parles pas. Aujourd'hui il fait beau et plutôt que de rester ici toute la journée à regarder les mouches voler, tu vas nous accompagner maman et moi dans la forêt et on va faire un pique-nique ; regarde, on a des pizzas, des mini-pizzas. Oui, garde ton veston, les nuits sont fraîches là-bas. Quoi ? Non, je n'ai pas dit "nuit", pourquoi aurais-je parlé de nuit ?
La mère : On exagère beaucoup les dangers de la forêt. Qui connait quelqu'un qui s'est déjà fait dévorer par les loups ? Je suis sûre qu'il y a plus de risques à rester chez soi assis à ne rien faire qu'à dormir seul la nuit au milieu des bêtes sauvages.