Carte postale de Guadeloupe!..
Les chiens enragés mangent les cabrits.
C'est la première fois que je pars en voyage lointain sans un livre de
Léon Tolstoï qui accompagne ma vie de son ombre, de sa lumière comme on voudra, comme un ami bienfaiteur, incommensurable artiste, tellement paradoxal et soi-même, animé d' une soif de vérité qui ne le laissera jamais en paix jusqu'à son dernier souffle, à la fois sur la grandeur des hommes et leur faiblesse. Un des écrivains majeurs à parler le mieux de la femme, qu'elle soit princesse ou roturière, paysanne ou domestique et toujours le même constat : le désir qu'elle suscite, son inaccessibilité. Il a été élevé au milieu de femmes, rien de surprenant à ce qu'il en parle avec une telle acuité, allant même jusqu'à prendre la plume de sa protagoniste dans
le Bonheur conjugal. Toutes ses pages romanesques regorgent de sensualité, mais le sexe n'est jamais de sortie. Son tempérament parfois volcanique (pour rester dans le ton), animal, l'a fait parfois être rugueux avec Sophie la femme de sa vie qui lui a tout donné, jusqu'à être un peu injuste avec elle, passée la cinquantaine ; mais il lui écrivait aussi des lettres magnifiques, d'amour sur le tard, quand il était dans ses terres de l'Oblast de Samara par exemple, éloigné d'elle, ou chez lui à Iasnaïa Poliana et elle à Moscou quand elle restait seule avec les enfants. Je me garderais bien quant à moi de le traiter de misogyne ..
Première infidélité donc qui je m'empresse d'observer restera sans lendemain. Pas d'internet, rien, nada. Lu les journaux néanmoins , locaux évidemment, France-Antilles.. Où est-ce que les nouvelles sont réjouissantes ? Ca ne coûte pas cher, 1$30, mais il n'y a pas grand chose à se mettre sous la dent. Ca se lit en cinq minutes. Les inondations à Pointe à Pitre, qui s'est construit sur les marais en zone inondable, écoles comprises, je les laisse dans leur jus ..fatigué de toutes ces conneries ! J'étais en zone agricole, habitait sur un morne, à un endroit où on ne met pas de glaçon dans son punch, dégagé du monde surfait des touristes à la sauce dominicaine, très peu pour moi.. Ma foi, si ça leur chante de ne pas aller vers l'âme du pays ! Comme je connais, rien de nouveau sous le soleil. les choses s'aggravent inexorablement, les sargasses putrides, agression brésilienne, à chacun son lisier ! une jeunesse inactive, dérivante qui fait peur, les armes de gros calibre circulent maintenant, son ennemi est elle-même, pour l'instant !.. le politique reste le politique; descente "d'acteurs" régionaux, locaux pour contrôler le littoral sur la plage ou j'étais. En vue, les paillotes, leur extension, la préservation de la ponte des tortues, la mer qui grignote insidieusement du territoire insulaire, qui érode comme on dit de manière chronique et sans retour, un parking en retrait pour éviter les voitures qui s'invitent carrément sur la grève.. Mais de tout ça, ils ont déjà causé, ce sont des questions inlassablement rebattues, avec des axes pris mais ça finit toujours par entrer dans des budgets que le politique élude de tant d'incurie, et au moment de passer à l'action, eh ben il n'y a plus de pognon : elle est pas belle la vie ?..
N'allez pas visiter la Grivelière, elle est fermée jusqu'à nouvel ordre. Je soupçonne les politiques de gauche du nouveau statut de l'île de mauvaise volonté: pourquoi aller s'occuper du patrimoine des colons ? Ces vieux blancs à la con qui nous ont fait esclaves et qui veulent réhabiliter nos cases !
Retour à la casbah, le politique me dégoute de plus en plus, pas à la hauteur d'un des pays les plus beaux du monde. Grandeur française, où es-tu ? Tout est moche dans cette macronie, le mensonge, l'arrogance transpirent, le peuple souffre, humilié, les classes moyennes sont affreusement mutilées, d'une autre manière évidemment, la police de Macron ne leur casse pas la gueule ou ne les éborgne pas, mais leur niveau de vie déguste, leur pouvoir d'achat est amputé, et encore s'il n'y avait que ça, ce sont les laissés pour compte, les vaches à traire de ce gouvernement qui n'hésite pas à les laminer par l'impôt, par la fiscalité pour aller renflouer les caisses de l'Etat, panier percé, dette abyssale qui se conjugue avec clientélisme la veille des élections. Au moins aux Antilles, ils ressentent cette trahison plus que les autres et ne l'envoient pas dire ; en Guadeloupe on déteste l'hypocrisie, à fortiori quand elle est blanche. Ce ne sont pas les 70% de Marine le Pen qu'il faut voir mais les scores invraisemblables de
Mélenchon au premier tour ; si celui-ci avait passé la barre du premier tour, à coup sûr, il aurait fait un score de république bananière autour de 80% : genre de vote plébiscite, implicite aussi contre celui qu'on veut abattre ici, bien sûr qu'on ne veut pas de ces corniauds, la dérision existe. Ils le détestent en Guadeloupe, tout comme moi..
J'entends encore la voix de Lucette, la dame de fer de Guadeloupe, elle s'est éteinte il n'y a pas longtemps dans un quasi-silence .. j'étais indigné ! La covid avait bon dos !
La tension tropicale est vite retombée, elles est encore dans ma tête sonnée, me manquent les punchs.. la cuisine antillaise, une des meilleures du monde, la musique haïtienne dans la chaleur de la nuit, sous les cocotiers frémissants, un Tabou ou un DP Express un bon boléro de derrière les fagots ou salsa de Torres.. Quand on entre aux Antilles, on est happé dans un bain de chaleur ; quand on revient ici, on est happé par la sinistrose. On se surprend à y vivre !.. Avec un tuba peut-être ..
Aller je vais me remettre avec Il mio rifugio de Cocchiante qui chante pour sa belle quand il
revisite ses premiers instants amoureux main dans la main .. en italien s'il vous plaît ..
Quando la sera scivolo su di noi
All uscita della scuola in scittà
Si prendemmo per mano et ti dissi ..