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3,13

sur 335 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Incompris, le narrateur-écrivain a écrit un scénario sur Herman Melville intitulé The Great Melville. Malheureusement aucun producteur ne l'accepte. Sur les conseils d'un ami, il décide alors de s'adresser à Michael Cimino. Cimino accepte de le rencontrer à New-York et notre homme fait donc l'aller-retour pour passer une journée aux côtés du célèbre réalisateur de Voyage au bout de l'enfer et de la Porte du paradis. Il lui laisse son manuscrit, confiant, et revient à Paris pour se terrer dans son appartement à visionner encore et encore des films mythiques comme Apocalyspe now. A côtoyer des oeuvres marquantes du cinéma, il espère qu'une étincelle s'allumera et donnera tout à coup un sens profond à sa vie.

"Les ténèbres attendent que nous perdions la lumière ; mais il suffit d'une lueur, même la plus infime, la pauvre étincelle d'une tête d'allumette pour que le chemin s'ouvre : alors, le courant s'inverse, vous remontez la mort."

Il recherche une forme de vérité, obsédé par cette phrase de Melville : « En ce monde de mensonges, la vérité est forcée de fuir dans les bois comme un daim blanc effarouché. » En tant qu'artiste et en tant qu'homme, il tente de trouver sa place dans un monde souvent effrayant et trop grand pour l'humain.

"Au fond, il était possible de vivre : avec les récits, avec toutes les histoires contenues à l'intérieur des récits, on avançait mine de rien d'une île à une autre, on faisait se rejoindre le commencement et la fin, on allait mieux."

Le monde s'offre à lui dans une suite d'aventures rocambolesques, il rencontrera Isabelle Huppert, sera suivi par deux moustachus à l'allure louche, s'inquiètera de la disparition de son ami Tot, perdra son dalmatien dans la ville, rencontrera la conservatrice du musée de la Chasse, pour peut-être, enfin, trouver une forme de lumière.

"A la fin, me dit-il, véritable politique consiste à garder son âme ; et plus simplement encore : à avoir une âme."

A travers cet être indécis Yannick Haenel allume une lumière dans l'obscurité de nos vie, il nous invite à découvrir le sacré sous la patine des jours, à vibrer, pour simplement, survivre digne dans un monde qui chavire.
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Enfin un roman original et pertinent dans cette rentrée littéraire qui se contente - pour beaucoup - de coller à L Histoire et de raconter ce qui a déjà été dit, redit, peint, dépeint, pour le meilleur et pour le pire.
Ici, nous sommes dans un monde fou qui ne craint pas d'ébouriffer nos consciences et qui se permet des audaces aussi bien dans le style que dans le récit. Déjanté et souvent drôle, le texte aborde différents thèmes, cinéma, littérature, mais également passion et volonté de poursuivre son rêve, quoi qu'il arrive. Mais dans toute passion, il y a le risque de l'échec et c'est bien ce qui met un peu de relief dans nos vies ternes ! Un roman hors normes qui mérite le détour.
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Je garde un souvenir éblouissant de ce livre. Depuis longtemps, trop longtemps, je n'avais pas lu d'ouvrage traitant du feu. Le feu, cette passion à dimension sacrée, mélange d'instinct et de volonté. Source de bonheur... Un truc magique, sur lequel j'adore lire des lignes justes (et ce n'est pas une mince affaire parmi la littérature actuelle...). Je ne sais comment vous exprimer clairement ce que cela signifie; il me semble que ça ne s'explique pas. Ça se ressent.

C'est la première fois que j'ouvre un livre de Yannick Haenel, je ne connaissais strictement rien à son univers, ou même à lui-même, et je dois dire que, sans avoir été influencée par qui que ce soit, j'ai découvert un immense écrivain (à mon sens du moins). Que dire ? Ce livre est une ode à la vie. Ode à la littérature. Ode à ce qu'André Gide appelle "la ferveur" et à ce que Yannick Haenel appelle "le feu". L'ambiance me paraît très "américaine", le type d'atmosphère que l'on retrouve chez Auster, ou bien chez Kerouac, et je suppose chez bien d'autres... Des écrivains très différents quoique très talentueux, mais avec cette même folie un peu décalée, grisante.

Alors oui, c'est un peu déroutant au début ; oui, c'est complètement barré, avouons-le, et donc effectivement, ça ne peut plaire à tout le monde. Soit vous entrez dans cet univers si spécial, décalé, auquel cas c'est incroyable, soit ça ne prend pas et vous vous ennuyez durant l'intégralité du livre. Heureusement, je fais partie de la première catégorie de personnes.

Si l'on parle uniquement de la forme, ce n'est pas difficile à lire; c'est même très agréable. Le rythme des phrases est plaisant, le vocabulaire n'est pas complexe, et il y a cette sorte de poésie dans les mots, si chère à mon coeur. Le livre dispense quelques vérités sur l'écrivain, la littérature et la vie d'une très belle façon. Je me suis retrouvée à réfléchir à tout ça, et ça m'a fait du bien. C'est le mot; ce livre fait du bien. Il vous fait sourire et vous rappelle avec sa particularité et sa singularité ce qu'est la vie. Il vous met du baume au coeur et vous ouvre l'esprit. Mais n'ayez pas l'impression d'un ouvrage lourd; il sait rester suffisamment léger et se montre même drôle par quelques traits d'humour fort bien exécutés.

Le livre peut sembler ne pas avoir réellement d'histoire, de trame élaborée; en effet je pense que le plus important, ce sont les réflexions de notre narrateur. Les éléments extérieurs sont, à mon sens, un genre de "prétexte" à de nouvelles pensées; et ça aurait pu m'endormir, cette distance avec l'action. Mais il n'en fut rien; et à vrai dire je n'ai pas trouvé la moindre once d'artificel dans ce livre. Tout m'a l'air de déborder de sincérité. Et c'est séduisant, quand on sent que l'auteur ne triche pas.

Enfin, j'ai véritablement eu l'impression d'originalité. Le narrateur et protagoniste principal est tout simplement un ovni , Yannick Haenel a un véritable style qui lui est propre, sa façon de raconter l'histoire, comme si les événements étaient détachés les uns des autres, mais reliés par les pensées du narrateur... Et les thèmes abordés, s'ils sont la base d'énormement de très bons livres (et donc ont été explorés de nombreuses fois), sont éclairés sous un angle différent; je n'ai pas l'impression de redite mais plutôt d'une nouvelle vision des choses.

Je vous le conseille vivement.
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Je viens de lire les critiques de ce livre, moyennement enthousiastes mais de mon côté j'ai été emballée et embarquée par ce texte vivant, à la fois réaliste et poétique
Dans toutes ces pages somptueusement écrites je n'ai pas connu une seule minute d'ennui
Pour moi c'est aussi un roman initiatique sur des passages obligés de la vie ou il arrive que l'on stagne ,que l'on soit passif et obsessionnel, tout cela pour déboucher à la fin du roman sur une autre vie comme si l'on sortait d'un tunnel et que le paysage s'éclairait
Après j'ai aimé l'humour et les aventures innombrables et cocasses du personnage
J'ai complétement adhéré à ce livre et bien sûr j'ai revu Voyage au bout de l'enfer et La porte du paradis tant les critiques de ces deux films donnaient grande envie de les revoir
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Dans le vingtième arrondissement de Paris, un écrivain traîne sa dépression dans son appartement de deux pièces en descendant des bouteilles de vodka et en regardant en boucle « Voyage au bout de l'enfer » et « Apocalypse now ». Il a écrit un scénario de 700 pages sur la vie d'Herman Melville et rêverait qu'il soit mis en scène par Michael Cimino.
Entre rêve et réalité, le récit alterne des évènements extraordinaires : rencontre et discussions avec Cimino à New-York, dîner chez Bofinger avec Isabelle Huppert, nuits torrides avec la séduisante directrice du musée de la chasse, cérémonie funéraire à Colmar dans la salle du retable d'Issenheim, et les marasmes de la dépression. Ceux-ci sont agrémentés de situations triviales et comiques liées aux évènements de son voisinage et à la garde affectueuse du chien de son voisin retors.
L'on est séduit par le « style ondoyant » de Yannick Haenel, son érudition qu'il sait fort bien partager, l'extravagance des situations que vit son personnage, auxquelles on croit cependant.
Ses réflexions sur l'existence et en particulier sur l'attitude à adopter face à la solitude et à la « socialisation » m'ont intéressé.
Un excellent livre, dans la veine du « Trésorier-payeur ».
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Yannick Haenel, essayiste et romancier, à qui l'on doit notamment Jan Karski - prix du roman Fnac et prix Interallié - était en finale du Goncourt avec ce livre datant de 2017. Il reçut finalement le Prix Médicis.

Qu'importent les prix, ce livre au titre génial et merveilleux, est entré tout droit dans ma bibliothèque personnelle au rayon livre culte. Il est de ceux avec lesquels une affection particulière est née, une proximité. Tiens ferme ta couronne (quel titre admirable ! ) fait partie de cette espèce rare de livres qui semble avoir été écrite pour moi. Il me parle d'un monde que je connais, transcrit un regard proche du mien et, cerise sur le gâteau, le fait avec une incomparable maestria et un véritable sens de la drôlerie.

L'histoire est celle d'un écrivain alcoolique habité par une folie douce et poétique. Il est à deux doigts de la clochardisation, mais s'en moque. La réalité n'a plus de prise sur lui. Il vit dans un ailleurs qui confère au quotidien le statut de simple contingence sans intérêt. C'est que l'homme est en quête. Il ne s'agit pas de n'importe quelle quête puisqu'il ne cherche rien de moins que LA Vérité, le sens ultime de toute chose.

Il a écrit un scénario énorme dont personne ne veut qui justement parle de cela. Son sujet précisément : « l'intérieur mystiquement alvéolé de la tête d'Hermann Melville », l'auteur de Moby Dick, autre grand looser incompris, lui aussi à la recherche de l'absolu.

Pour se simplifier encore la tâche, notre énergumène, fasciné par plusieurs scènes de films (Voyage au Bout de l'Enfer, La Porte du Paradis) où il a trouvé cachée cette dite Vérité, se met en tête de faire réaliser son scénario par le plus culte de tous les parias, les plus iconiques de tous les grands ratés, le plus « mystiquement alvéolé » de tous les cinéastes : Michael Cimino. S'ensuivent des aventures rocambolesques, des divagations merveilleuses où l'on rencontrera ledit cinéaste maudit culte, un serveur sosie d'Emmanuel Macron, un voisin inquiétant, Isabelle Huppert, une déesse réincarnée, une concierge acariâtre et même un dalmatien !

Yannick Haenel nous propose une délicieuse loufoquerie tragicomique pleine de poésie et qui se révèle d'une très grande profondeur.

Tiens ferme ta couronne est ainsi une ode aux loosers monomaniaques, aux figures de l'échec flamboyant. On pense à John Fante ou à Hunter S. Thompson et on rit énormément (l'ouvrage a déclenché chez moi plusieurs fous rires dans le métro, ce qui ne m'était pas arrivé depuis des années).

Mais à côté de la pochade, il y a l'autre versant du texte, qui en fait un objet unique et précieux et lui permet d'aller bien au-delà de la franche rigolade. C'est cette quête folle, poétique et sublime de l'absolu, de la vérité… Appelez cela comme vous le voulez. Au fond, ce livre est avant tout un manifeste. Il prône la supériorité de la fiction sur la réalité, de la folie sur la rationalité.

Pour appréhender l'essence du monde, il faut se plonger dans les signes, dans les livres, dans les films et être mystique, devin, voyant, fou et obsessionnel. Bref, il faut avoir « la tête mystiquement alvéolée ». À lire toute affaire cessante !


Tom La Patate

Lien : http://coincescheznous.unblo..
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Un beau livre ce Tiens ferme ta couronne de Yannick Haenel.
Il s'agit de l'histoire d'un homme, marginal et obsessionnel qui va vivre des aventures autour d'un scénario qu'il a écrit sur Melville l'auteur de Moby Dick.
Il va ainsi aller à New York rencontrer Michael Cimino pour lui proposer de réaliser le film, et va vivre différents épisodes à Paris, dont un avec un producteur au restaurant, où il va rencontrer Isabelle Huppert. On le suit aussi dans son quotidien avec ses rencontres au café ou ses relations avec son voisin atypique.
Entre temps il va se passionner pour le film Apocalypse Now et finira par rencontrer l'amour.

C'est une lecture très agréable que ce livre. le style de Yannick Haenel est très fluide avec de très belles images, des descriptions virtuoses, tout en restant très accessible.
De plus le livre soutien un propos très profond avec de nombreuses réflexions flirtant avec la métaphysique voir le mysticisme. La frontière avec l'hallucination est parfois ténue.
Les références abondent et à la fin du livre on a surtout envie de voir les films cités et de lire les livres évoqués. Principalement ceux de Cimino et de Melville.
Il est à noter que lorsque cela est nécessaire l'auteur explicite ces références et décrit des passages de films ou de livres rendant la lecture toujours accessible et enrichissante.
Une bonne surprise que ce livre : je m'attendais à quelque chose d'un peu alambiqué, mais en fait c'est une lecture divertissante et surtout à de nombreuses reprise très drôle.
Le personnage, aux moeurs atypiques se retrouve souvent des situations très comiques.

Un livre que je recommande sans hésitations.
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C'est un livre qui m'a beaucoup touché, j'ai vécu pendant un peu moins d'un mois avec le héros, sans presser le pas (j'adore faire durer le plaisir) ... J'en ai même profité pour débuter l'écriture du contenu de mon cerveau mystiquement alvéolé,... comme dirait ce même héros.
J'ai souvent eu l'impression d'être en phase avec la pensée de l'auteur... Un roman atypique, pour moi une fresque, une épopée, une leçon de vie...
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Ce roman a déjà plusieurs années. J'avais oublié que je voulais le lire. Un tel titre, ça m'avait vraiment interpellée. Et puis d'autres bouquins plus récents étaient venus s'empiler. "Tiens ferme ta couronne" avait disparu dans ma pile. Et dans ma mémoire aussi.
Si vous êtes comme moi, que vous êtes passé à côté toutes ces années, il est encore temps de rattraper cette erreur.

De quoi ça parle ?
Et bien, d'abord, ça ne parle pas : ça écrit. Et putain (oui oui) qu'est ce que ça écrit bien !
Vous me direz : "Ok! mais ça ne répond pas à la question : le résumé, le pitch, la 4eme de couv' ...?"
Et puisqu'il faut en passer par là (dire : "Faites comme moi, choisissez ce livre uniquement pour son titre.." ne suffira pas pour la plupart), je vais tenter de ne pas écraser l'intérêt de ce livre hors du commun.

Jean, presque 50 ans, est un écrivain parisien sans le sou qui a une obsession : Melville, l'auteur de "Moby Dick". Il a écrit et transpiré l'écriture d'un scénario que tout le monde lui refuse et s'est mis en tête de le proposer au réalisateur américain du film "Voyage au bout de l'enfer", Mickaël Cimino. Il place cet artiste et ce film au sommet de l'art du cinéma. Il faut dire que l'autre passion de Jean, c'est justement le cinéma. Et à côté de "Voyage au bout de l'enfer", il place "Apocalypse Now" qu'il regarde littéralement en boucle. Ce roman et ces deux films ne sont pas pour lui un livre et des films mais des expériences spirituelles, philosophiques. le chemin vers la vérité. Si! Si!
Et nous voilà, de cuite au whisky en cuite à la vodka, d'errances en fulgurances, de digression en divagation dans les pensées de cet homme brillant ou fou, c'est selon.
N'empêche, aussi incroyable que ça puisse paraître, Jean met la main sur le numéro de téléphone son réalisateur fétiche...

Je trouve qu'il y a du John Fante dans cette écriture : le Verbe ( la majuscule n'est pas de trop) et la pensée côtoient l'humour, le sexe et l'alcool. L'auteur, en évoquant Melville, parle page après page de "l'intérieur mystiquement alvéolé de sa tête." On pourrait dire la même chose de Yannick Haenel.

"Tiens ferme ta couronne" est un livre de haute volée, rocambolesque et déjanté qui ne plaira pas à tous. Mais si vous êtes de ceux qui aiment, alors ... il éclipsera bien d'autres moments de lecture que vous aviez cru marquants.

( Et après avoir refermé le roman, on se dit : " Et maintenant, par quoi je commence ? Revoir "Voyage au bout de l'enfer" ou revoir "Apocalypse Now"? Et si je lisais "Moby Dick" plutôt ?")
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Ceci n'est pas un livre, c'est un embrasement. Yannick Haenel transgresse, sacrifie et ressuscite. C'est barré et jubilatoire, si c'est ce que vous aimez, tenez ferme cette couronne !
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