Je l'avoue : dès le premier regard, c'est la couverture de ce livre qui m'a attiré, cette photo sensuelle en noir et blanc, qui donne envie de se plonger dans l'intimité de ce couple, de voir ces corps prendre vie et la passion leur redonner des couleurs. Ensuite, j'ai craqué pour le titre, quel programme alléchant, qui invite à une aventure longue et exceptionnelle, qui invite à y passer toute la nuit, que dis-je ?, plusieurs nuits pour vérifier que l'adverbe toujours n'est pas usurpé. Alors, j'ai plongé entre ces pages et j'ai été surpris : la mort y est aussi présente que la vie et quand je m'attendais à être émoustillé, je suis resté parfois au seuil d'une certaine nostalgie devant des photos passées. Je restais un peu sur ma faim. Mais ma gourmandise a été récompensée : il y a parmi ces nouvelles une pépite, celle-là même qui donne son titre affriolant au recueil. Et là, la photo s'anime, prend des couleurs, du goût et des odeurs. L'amour y est un plat exotique qui se déguste en cuisine, qui transforme les corps en repas. L'explosion des sens brouille la raison, le réel. Et le neuvième orgasme vient alors comme le summum de la gastronomie, la succulence d'un plat épicé et mijoté, la cerise sur le palais, le plaisir par toutes les papilles de la peau. C'était bien le meilleur ! Et comme chacune et chacun le sait, les goûts et les couleurs ne se discutant pas, je ne doute pas qu'il y ait au menu de ce recueil érotique de quoi satisfaire tous les appétits ! Voilà donc, en chroniqueur littéraire rassasié, une table des matière que je vous recommande !
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Déçu. Je m'attendais à de la chair, à un éveil de sens, à être bousculé dans mes tripes.
Les nouvelles qui composent ce recueil sont étranges, certes. Elles bousculent mais pas pour les bonnes raisons. Trop de pronoms, quelques prénoms ensuite mais les personnages manquent de relief et de vie, ils sont secs, et il y a dans presque toutes les nouvelles un enchaînement exagéré de rebondissements, tous plus liés à la mort qu'à la sexualité et encore moins à l'érotisme. On parlera de thanatos dans la sexualité... Mouais...
J'ai même eu l'impression par moment de textes issus d'un atelier d'écriture (de ceux où on a un temps limité avec éventuellement une thématique, je connais bien, et j'ai l'impression parfois que j'aurais pu écrire de telles choses, de celles qui en principe restent impubliées), qui sont brouillons, avec quelques éléments un peu plus écrits, un peu plus réfléchis et travaillés, mais qui semblent trop bruts...
Le fait que bien souvent les intrigues se passent à Bruxelles ou en Belgique ou dans un lieu précis comme Rome semblent juste faciliter la vie à l'auteure. Planter les sujets dans ce qu'on connaît. Mais être en terrain connu ne m'a pas, moi, touché plus que ça, n'a pas joué sur d'éventuelles bouffées d'émotion (ou être bouffé d'émotion-s) ou de sensations-frissons. Je suis resté sec, en fait, comme les personnages.
D'autant plus déçu que j'apprécie la maison du Cactus Inébranlable.
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Vidéo de Anne-Michele Hamesse