Un très bon livre qui narre des évènements dans un pays africain qui ressemble dit-on au Sénégal au lendemain de son indépendance.
L'écriture de Kane qui est un haut fonctionnaire et a été ministre au Sénégal, est celle d'un « toubab noir » : une maîtrise excellent de l'élite africaine. Maîtrise aussi de la langue, des sciences politiques et une grande connaissance des institutions étatiques, des groupes de pression et des idéologies du moment car ce livre ressemble étrangement à son parcours.
le problème d'un état africain qui devient indépendant c'est de garder son intégrité de peuple noir. La culture noire est différente de celle des occidentaux pour des raisons de latitude. Un pays ensoleillé qui possède des richesses naturelles abondantes surtout en cultures vivrières ne génère pas des individus aussi anxieux et donc agressifs que les occidentaux qui doivent se battent continuellement pour assurer leurs lendemains.
Mais si l'africain reconnaît qu'il faut maîtriser les sciences techniques des blancs et ses formes politiques et institutionnelles c'est à dire la démocratie, la pratique, elle, entraîne des dysfonctionnements qui deviennent vite très dangereux.
Les « humanités » des blancs ne sont pas celles des noirs et donc les décideurs sont pris entre le désir de faire du pays africain un pays sorti de la soumission aux anciens colons et reconnu pour lui-même et la continuation de la vie culturelle traditionnelle avec en plus l'ambition de fédérer l'ensemble des africains d'Afrique.
Un beau projet mais c'est sans compter sur la voracité des hommes qu'ils soient noirs ou blancs.
Un récit qui nous promène réellement dans l'histoire car ce qui est narré a certainement été vécu au Sénégal ou ailleurs dans d'autres pays africains.
Récit très réaliste qui pose la problématique du continent africain , les responsabilités de chacun, d'hier et d'aujourd'hui, presque une auto fiction au ton politique mâtiné de social de bon ton.
Kane prône une Afrique autonome tributaire des acquis des occidentaux mais avec une âme africaine mais c'est pas gagné comme le montre d'aujourd'hui l'actualité de l'Afrique.
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