AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,25

sur 144 notes
5
10 avis
4
13 avis
3
2 avis
2
0 avis
1
0 avis
Avant de lire ce livre, autant le dire avec franchise, Cicéron demeurait pour moi un personnage bien vague. Il représentait un de ces sénateurs romains à l'éloquence frénétique et pompeuse dont le nom a traversé les siècles. Un de ces sénateurs élégants et sobres dans leurs longues toges, plein de morgue et d'assurance, aussi retors que suprêmement intelligents… Quant à le placer précisément dans l'histoire de la Rome antique et à savoir ce qu'il a fait exactement, c'était une autre histoire…
Tout en me divertissant, j'ai donc appris bien des choses dans cet excellent roman historique.
Cicéron fut le dernier grand et ardent défenseur de la République, avant l'avènement de l'Empire. Contre le coût de force et l'arbitraire, il s'appliquait à défendre le droit et l'intérêt commun. Nous sommes à quelques décennies de la naissance de Jésus Christ, et la république romaine, gangrénée par la corruption et les conflits de personnes, est à bout de souffle. Ses institutions ne sont plus adaptées à la gouvernance de territoires immenses conquis par les armes par des généraux ambitieux et prestigieux, tels que Pompée ou César. Vaincu, Cicéron mourut assassiné en même temps que la République.
Son histoire est racontée par Tiron, un esclave affranchi qui fut son secrétaire particulier, mais aussi son plus proche ami. Sous la plume de Robert Harris, ce Tiron parle d'abord de l'homme pris dans les tourbillons de l'histoire, avec ses moments de flamboyance et de fourberie, ses erreurs et ses intuitions géniales, ses hésitations, ses louvoiements, ses peurs et ses petites lâchetés. Il essaya de sauver l'essentiel dans ce cloaque qu'était la république finissante. Il finira par s'y perdre.
Drôle d'époque quand même où l'on défendait l'égalité des droits entourés de dizaine d'esclaves, où les implacables légions romaines allaient jusqu'aux confins du monde pour piller et anéantir des peuplades entières, où le sort d'une grande bataille pouvait dépendre d'un simple rêve ou des prévisions des auspices…
Un livre à lire, pour nous rafraichir la mémoire, et entendre les voix de ces hommes qui peuplent notre imaginaire.


Commenter  J’apprécie          1015
Le Times titre "Un thriller historique exceptionnel" et je ne peux que lui donner raison en achevant cette trilogie.

Robert Harris nous offre une biographie de Cicéron écrite par Tiron vraisemblable. Comme de coutume, les références historiques sont maîtrisées et ce dernier tome finit en apothéose. Cicéron est tantôt au plus bas, tantôt au plus haut, ballotté de l'un à l'autre au moment où la République sombre. Titré Dictator, il est bel et bien question des différentes dictatures romaines : la lutte du premier triumvirat qui aboutit à la dictature de César, sa mort, la vengeance des siens qui curieusement permet à Cicéron d'avoir des pouvoirs officieux similaires à celui de dictateur et pour finir sa fin tandis qu'un autre pouvoir personnel se profile à l'horizon.
Une trilogie merveilleuse avec un Cicéron imparfait mais tellement admirable malgré ses défauts. Défenseur de la République mais toujours avide de pouvoir, difficile de concilier les deux sans se brûler les ailes et faire des mécontents. Ses écrits, sa politique, son entourage, ses sentiments, tout cela nous est rapporté avec brio.
Le rythme de ce tome 3 est mené tambour battant, la fin est haletante bien qu'on la connaisse et par certains aspects très émouvante.

Une biographie romancée de Cicéron que je recommande indéniablement, par ce qu'elle nous apprend et par le plaisir que l'on a à la lire.

#ColdWinterChallenge
Challenge A travers l'histoire
Challenge Pavés
Challenge Multi-défis 2019
Challenge Séries
Challenge le tour du scrabble en 80 jours (7e éd)
Challenge Trivial Reading V
Challenge Mauvais Genres
Commenter  J’apprécie          180
L'histoire romaine dépoussiérée, avec un récit au style direct, vif et un héros très humain, Cicéron, avocat brillant, orateur et homme politique, pris dans les soubresauts de la fin de la République où le pouvoir militaire fait mentir l'adage "cedant arma togae"
Commenter  J’apprécie          170
J'ai eu un vrai coup de coeur pour cette trilogie romancée sur la vie de Marcus Tullius Cicero, dont je ne connaissais pas grand chose avant de la lire.

Il aura fallut douze ans à Robert Harris pour en venir à bout, et la liste de ses documentations est impressionnante. Son écriture est toujours aussi précise et directe, et je n'ai trouvé aucune longueur sur cette trilogie.

Ce dernier tome nous montre un Cicéron fatigué, brisé, avec des sursauts de vitalité, "tant qu'il y a de la vie, il y a de l'espoir", lorsqu'il s'agit de sauver la république et de pouvoir reprendre le pouvoir.
Il va lutter coûte que coûte, n'ayant pas peur des revirements, contre César, Crassus, Antoine et Octavien, ne se laissant que peu de répit, mais perdant quand même un peu de son âme au passage.
Il aura tout donné, jusqu'à son dernier souffle.

Quel personnage !

Je pense continuer la découverte des romans de Robert Harris, avec Pompéi et Conclave, en espérant y retrouver le même intérêt et le même plaisir.
Commenter  J’apprécie          161
Une belle plongée dans l'Antiquité aux côtés de Cicéron, mais aussi Jules César. le texte est immersif et on se retrouve plongé dans la vie politique de la Rome républicaine. J'ai trouvé quelques longueurs mais au final une bonne lecture, instructive et entraînante.
Commenter  J’apprécie          150
Après Imperium et Conspirata, troisième tome de la vie romancée de Cicéron, homme politique romain, avocat, brillant orateur. Ce roman est écrit comme sortant de la plume de son secrétaire particulier Tiron, inventeur de la sténographie, esclave que Cicéron finit par libérer, mais dont il ne peut se passer.

Harris divise son livre en deux grandes parties qui se succèdent à compter de – 58 avant JC.

Dans la première, Cicéron enchaîne les exils et les retours au fur et à mesure de ses choix politiques et des victoires ou des défaites de ceux qu'il soutient.
Il doit d'abord quitter Rome, poursuivi par la vindicte de Clodius. Il s'exile en Grèce, craint pour sa vie et constate amèrement que, même s'il a prodigieusement réussi sa carrière politique en devenant un temps consul, ses ex-amis le fuient pour éviter de se compromettre avec lui.
Puis, en se rabibochant avec César, qui combat en Gaule, il finit par être autorisé à revenir à Rome. Retour triomphal et exaltant pour un homme qui ne peut s'imaginer hors des cercles du pouvoir (comme bien des hommes politiques d'aujourd'hui finalement). Il essaye de diviser le triumvirat César – Pompée – Crassus, en flattant les intérêts de l'un ou de l'autre en fonction du moment. Mais inévitablement ses changements d'opinion, qu'il dit dictés par l'intérêt de la République, finissent par lasser ces trois chefs. Comme l'aurait annoncé un augure, les trois deviennent deux, puis un, plus rien. le riche Crassus meurt dans sa campagne contre les Parthes. Cicéron continue de soutenir Pompée, meilleur gage selon lui de conserver la République.
Mais César finit par franchir le Rubicon. le chef militaire veut s'imposer. Pompée fuit en Grèce avec Cicéron et la plupart du Sénat dans son sillage. Là, César, meilleur stratège, écrase son ennemi à Pharsale. Cicéron s'est encore une fois trompé de favori et doit trouver refuge (luxueux) à la campagne pour écrire, alors que César triomphe… jusqu'aux Ides de mars.

La période troublée qui suit l'assassinat du dictateur, s'avère le retour en grâce du sénateur Cicéron (Redux), qui multiplie les manoeuvres et les rapprochements du moment pour maintenir un semblant d'institutions, alors que, petit à petit, Antoine (Marc Antoine) et Octavien (Auguste) aiguisent leurs ambitions.

Imperium était une magnifique leçon d'histoire romaine et détaillait la complexe vie politique de l'époque. Conspirata introduisait le trio César – Pompée – Crassus au début de leurs carrières. Dictator achève le récit et la route de Cicéron.

Le personnage devient moins sympathique. Il ne cesse d'invoquer la liberté garantie par les principes de la République, mais en fait cherche avant tout à rester au centre du jeu. Ses changements d'opinion et revirements montrent qu'il est capable d'adapter tous ses discours à ses intérêts. Son comportement vis à vis de ses proches est assez égotique.

Sur la forme, Dictator souffre d'une certaine lenteur. Harris est précis et détaille chaque décision politique. du coup, le lecteur a largement le temps de s'imaginer à Rome, alors que le Forum gronde, au bord de la côte napolitaine dans les belles villas d'été des sénateurs et des patriciens, ou accompagnant les exils d'un Cicéron qui reste quand même un privilégié. le voyage dans le temps fonctionne bien.
Cette trilogie est vraiment un excellent cours d'histoire et de civilisation romaine.
Commenter  J’apprécie          140
Après « Imperium » (2006) et « Conspirata » (2009) Robert Harris clôt sa trilogie sur Cicéron avec ce roman « Dictator » (2015) qui en constitue l'achèvement, et en même temps stigmatise la fin d'une époque (celle de la République) et la préparation d'une autre (l'Empire).
L'Histoire n'est pas juste un curseur qui se déplace sur la ligne du Temps. Chaque avancée implique des conséquences personnelles et publiques qui vont au-delà de sa propre personne : la biographie de Cicéron écrite par son secrétaire Tiron, en est un exemple éclatant : on y voit l'évolution d'un homme au milieu de l'évolution d'une nation, l'un influant sur l'autre et vice versa. C'est le propre des grands personnages historiques. Pour évoquer cette période on cite souvent les noms de César et de Pompée, un peu moins celui de Crassus, et on ne mesure pas assez le rôle (important) qu'a joué Cicéron dans ce drame politique qui va mener à l'Empire.
Le récit de « Dictator » s'articule en deux parties : l'exil de Cicéron (58 avant J.C. – 47 avant J.C) et le retour à Rome où il sera exécuté (47 avant .J.C. – 43 avant J.C). Tous les hommes politiques vous le diront ou plus exactement ils le feront tout en vous disant le contraire), l'essentiel est de perdurer, et pour perdurer, il n'y a que des alliances, plus ou moins solides, plus ou moins sincères, réversibles à tout moment, qui peuvent vous aider à rester dans le coup. Cicéron l'apprend à ses dépens, il cherche toujours le bon cheval sur qui miser, mais ce n'est jamais le bon, et quand c'est le bon cheval, ce n'est pas le bon moment !
En 60 av J.C., César, Crassus et Pompée forment un premier triumvirat. César propose à Cicéron un poste de prestige (commissaire pour l'attribution de terres en Campanie), mais notre avocat décline l'invitation, se fâchant ainsi l'ami Jules. Il est même poussé à l'exil par Clodius son ennemi de toujours (lui-même manipulé par ledit Jules). Pour l'instant Jules César est en train de conquérir la Gaule (à l'exception d'un petit village peuplé d'irréductibles Gaulois qui résistent encore et toujours à l'envahisseur, vous êtes au courant), c'est à Pompée qu'il revient de mettre de l'ordre dans Rome, où les partisans de Clodius et ceux de Cicéron se livrent une guerre sans merci. Il s'en acquitte tant bien que mal et Cicéron peut revenir, mais il n'a plus rien, ni maison, ni fortune C'est au tribunal, grâce une fois de plus à son art oratoire qu'il parvient à retrouver ses biens et à être indemnisé, malgré les manoeuvres dilatoires de Clodius. Cicéron continue à soutenir Pompée, mais César revient en triomphateur. A force de vouloir plaire à tout le monde, on finit par ne plaire à personne. Crassus meurt chez les Parthes. César franchit le Rubicon (comme on dit à Toulous quand on parle du ballon ovale), Pompée et Cicéron et la majeure partie des sénateurs fuient en Grèce, où César les poursuit. A Pharsale Pompée est battu. César est maître du terrain. Cicéron se retire à la campagne pour écrire. Puis c'est au tour de César à quitter la piste : les ides de Mars laissent la République sans chef : Marc-Antoine et Octave se disputent l'héritage. Cicéron, au lieu de se tenir tranquille prend fait et cause pour Octave et invective Marc-Antoine dans ses « Philippiques ». Celui-ci n'apprécie que modérément le talent littéraire de l'orateur, le cite à la proscription et le fait assassiner.
D'un roman à l'autre on a pu constater l'évolution de la personnalité de Cicéron : dans ce dernier tome, Cicéron montre bien que la politique a peu à peu éteint les bons côtés de son caractère : il n'a plus cette vision optimiste de l'avenir, les compromissions de toutes sortes et les changements de pieds intempestifs ont jeté un voile d'amertume sur sa pensée, on le sent tiraillé entre un idéal de stoïcisme à l'ancienne, avec en tête une démocratie romaine comme celle des origines, et un réalisme politique où tous les coups sont permis. C'est que Rome a changé : on ne gère pas un territoire aussi grand comme une simple province. Et il n'y a plus de géants comme César ou Pompée. La République romaine, en quelque sorte, est morte avec Cicéron. C'est le message que Robert Harris nous délivre dans cette somptueuse trilogie, indispensable à tous ceux que cette période charnière passionne ou à tout le moins intéresse.
Commenter  J’apprécie          80
Troisième volet de cette trilogie sur la vie romancée de Cicéron et contre toute attente les trois livres m'ont passionnée. Les intrigues, concessions, alliances et mésalliances ne sont pas sans nous rappeler notre époque. En moins violent certes, mais à bien y regarder nous n'en sommes pas très loin.
De l'ascension de Cicéron jusqu'aux hautes marches du pouvoir où son éloquence le fit briller maintes fois. Nous le suivons jusqu'à sa disgrâce puis sa mort.
C'est l'esclave Tiron, son fidèle secrétaire, qui nous raconte la vie de son maitre et nous livre en même temps une description de l'époque romaine où nous croisons César, Pompée, Brutus et tant d'autres.
Robert Harris sous une forme romancée nous transporte en s'appuyant sur des faits historiques avérés. Pas un instant, je me suis ennuyée et j'ai une vision plus claire de cette période. Je vous le recommande.
Commenter  J’apprécie          60
Après Imperium et Conspirata, Dictator conclut une captivante série de romans historiques sur Marcus Tullius Cicéron. Robert Harris est un auteur que j'affectionne particulièrement pour son souci d'exactitude et son écriture efficace et évocatrice. Dans ce dernier volet, il dépeint l'apogée et la fin de la carrière de cet homme politique apprécié de ses concitoyens et soucieux de laisser des écrits pour la postérité. Aidé dans l'ombre par son fidèle Tiron, serviteur et scribe, qu'il affranchira de son statut d'esclave, Cicéron, la cinquantaine venue, tentera de créer des ponts entre les dirigeants du triumvirat (Pompée, César et Crassus) et à la mort de Jules César, entreprendra de freiner les ardeurs de Marc-Antoine et d'Octavien (futur Auguste), tous deux tentés par le rôle de dictateur. La mort de Cicéron fut tragique et cruelle, tout comme s'exerçait la politique dans l'empire romain.
Commenter  J’apprécie          60
c'est un roman qui m'a vraiment beaucoup informé sur l'empire romain d'abord sous le règne du triumvirat (cesar, pompée et marcus crassus) puis celle de jules cesar qui prétendait etre un dieu et dont les romains et la population souffrirent le martyre sous sa dictature
le personnage que je detestait dans ce livre c'est celle de clodius qui apparaissait comme un mercenaire au service de ceux qui l'engager: premierement au service de jules cesar qui l'utilisait pour chasser Cicéron en exil et apres il etait au service de crassus contre pompée
on voit tres bien que ciceron manipuler tres bien les gens et savait bien returner les situations en sa faveur et combien il etait un bon orateur et imminent avocat utilisant tout les ruses du metier, homme politique qui se declare partisan de la liberté malgres qu'il a tres peur de l'affrontement qu'exige un combat manquant cepandant de courage
au cours de l'histoire on voit bien ou l'ambition de crassus la mener: jusqu'a utiliser toute sa fortune qui depasser celle de cesar et de pompée pour etablir une base militaire en syrie pour sa compagne contre l'empire parthe mais on voit bien que cela le mene a sa propre mort et a celle de ces legionnaires sauf ceux qui vecurent pour raconter sa defaite
dans ce livre on a la certitude que la politique d'autrefois ressemblait a celle d'aujourd'hui sur le fait qu'elle n'est autre que de l'hypocrisie et cela s'accompagne par des tribunaux qui ne veillent pas a la justice mais aux reglements de comptes.
Commenter  J’apprécie          60




Lecteurs (397) Voir plus



Quiz Voir plus

Fatherland

Comment est surnommé le fils du personnage principal, March ?

Pip
Pilou
Pili
Pirou

10 questions
31 lecteurs ont répondu
Thème : Fatherland de Robert HarrisCréer un quiz sur ce livre

{* *}