Quand j'ai découvert le résumé du Temps des sorcières, dans la sélection de la masse critique babelio de septembre, j'ai tout de suite été attirée par le roman.
Cette histoire de trois soeurs, sorcières, dans un monde à la fois passé et imaginaire, où la magie fut, mais a été combattue, où les femmes sont soumises à une société patriarcale à l'extrême…
Tout ça m'a fortement rappelé la série Soeurs sorcières, que j'ai découvert il y a deux ans et qui fut un coup de coeur (et que d'ailleurs, j'ai entrepris de relire cette année ! Je vous en reparlerai bientôt).
Bref, quand j'ai découvert ce roman, il était évident pour moi qu'il était fait pour moi, et que je le découvrirais sous peu. Merci donc énormément à Babelio et Hachette Heroes pour cet envoi !
Maintenant que je l'ai lu, je sais que
le Temps des Sorcières est finalement très différent des Soeurs Sorcières, mais que je les aime autant l'un que l'autre, chacun pour ses qualités !
Difficile de résumer ce roman, sans en dévoiler trop…
New Salem, 1893 : nous faisons la connaissance de Genièvre, la plus jeune des soeurs Eastwood. Recherchée pour le meurtre de son père (ou devrais-je dire, de son géniteur…), elle se retrouve par « hasard » sur le chemin de Bella et Agnes, ses deux soeurs ainées, qui ont quitté le foyer familial depuis bien des années, par besoin, pour leur survie.
Les trois soeurs réunies, l'histoire peut commencer…
Le Temps des sorcières, au-delà d'une histoire fantastique, c'est une ode à la sororité et à la solidarité féminine.
L'autrice mêle habilement histoire et magie. Elle part de l'Histoire pour construire son histoire ; et si lors des chasses aux sorcières du 17e, on avait brûlé de vraies sorcières ? Et si c'était la peur du pouvoir des femmes (mères, filles, épouses), la peur de leur savoir, la peur de ce qu'on ne comprend pas, de ce qu'on ne maîtrise pas ; la peur de ce qui est différent de soi, … qui débouchait sur ces massacres, pogroms et autres bûchers ?
Et si au fond, toute femme était un peu sorcière ?
La volonté des femmes de ne plus subir l'ordre des hommes est aussi bien représentée par le mouvement des suffragettes que par le retour de la sorcellerie. Comme dans la réalité historique, c'est un combat long, difficile, et jamais réellement terminé.
Les trois soeurs Eastwood ont bien entendu une place centrale dans ce combat. Tout au long du roman, on passe du point de vue de l'une à l'autre. Ce ne sont pas des héroïnes : ce sont seulement des femmes qui veulent survivre, et qui prennent peu à peu conscience qu'unies, on peut plus que seules. Leurs doutes, leurs espoirs, chacune les affronte à sa façon. Uniques, mais créant un tout, une unité qui leur donne leur force.
Je les ai toutes trois comprises, même si parfois on a envie de les secouer. C'est ce qui les rend réalistes, ce qui les rend femmes avant d'être sorcières. Je les beaucoup appréciées, chacune à leur tour.
Si je dois reprendre ma comparaison avec Soeurs sorcières, je dirais que
le Temps des sorcières est un roman beaucoup plus adulte, peut-être aussi plus difficile à aborder parfois, car très dense, mais tellement riche.
J'ai ressenti le besoin de prendre mon temps pour le lire, ce qui ne m'arrive pas si souvent. J'y revenais toujours avec un grand plaisir, et une immersion totale et rapide.
D'ici quelques temps, que je l'aurai « digéré », je pourrai décider s'il ne s'agit « que » d'une excellente lecture, ou si c'est un coup de coeur ; pour le moment, je n'en suis pas encore capable, car je suis encore trop imprégnée de ma lecture. Je ne suis pas tout à fait revenue de New Salem...
Le roman sort aujourd'hui en librairie : je vous conseille le voyage !