Le manoir de Chartwell

C'est le genre de récit autobiographique qui fait figure surtout de pansement pour son auteur Glenn Head. En effet, ce dernier raconte l'expérience de sa vie d'enfance dans un pensionnat où il fut abusé sexuellement au début des années 70 à savoir le fameux manoir de Chartwell. C'est une véritable thérapie dont il s'agit avec des blessures dont on ne peut guérir totalement mais il faut apprendre à vivre avec.

Une question légitime peut se poser. Avons-nous, en qualité de public, la volonté et le courage de partager ces moments de vie désagréables avec l'intimité d'un auteur ? La BD n'est pas que distraction. Elle peut emprunter d'autres voix...

Il est vrai qu'avec un tel titre, on peut penser qu'on lit une histoire féerique ou même horrifique se passant dans un manoir. La couverture assez enfantine est assez trompeuse sur l'objet et le sujet.

Bref, il s'agit d'être tout simplement en phase avant d'entamer cette lecture qui ne fera pas dans le réconfort. L'auteur est passé par des milieux assez glauques avant de terminer ce récit bouleversant.

Le manoir de Chartwell est un pensionnat pour garçons situé dans le New Jersey dirigé par un expatrié anglais voulant faire régner la discipline par une bonne fessée et un soi-disant code de l'honneur. Bref, il n'y a pas que les prêtres qui sont des pédophiles. On découvrira toute l'horreur d'un tel système scolaire.

Evidemment, on ne peut que compatir pour ce que ces jeunes garçons ont subi de la part d'un adulte obscène et pervers. le récit est sur un mode authentique et sincère. La crudité de certaines situations peut choquer surtout à l'heure où il y a une véritable chasse aux sorcières contre certains auteurs comme Bastien Vivès par exemple.

L'absence de dialogue concret entre la victime et ses parents qui auraient permis de débloquer la situation est absolument manifeste. Certes, cela se produira une fois que les faits seront passés mais la réponse de la mère ainsi que du père ne sera pas adéquate, bien au contraire. Comment peut-on fermer les yeux sur son passé et avancer comme si de rien n'était ? Faire avec ne suffit pas !

J'ai trouvé ce comics underground parfois un peu trop long surtout dans sa seconde partie. Pour autant, c'est une lecture qui constitue un témoignage poignant d'un phénomène de société hélas trop courant.

On en retire que beaucoup de vies peuvent être gâchées pour avoir subi de telles choses immondes lors de sa jeunesse et qu'il convient d'être particulièrement prudent afin de protéger les siens de tous ces prédateurs sexuels.

Voici mon retour de lecture sur le roman graphique le manoir de Chartwell de Glenn Head.
« Bienvenus au manoir de Chartwell jeunes gens ! Je vous rappelle que dorénavant vous m'appellerez Monsieur ! »
Lorsque Glenn, âgé d'une douzaine d'années écoute le discours de Mr Lynch, le directeur de l'école privée qu'il vient d'intégrer, il ne se doute pas que lui et les autres internes vont vivre un enfer qui détruira leur enfance et marquera aussi, par la suite, leur vie d'adulte.
L'auteur relace ici son effroyable passage au manoir de Chartwell dans son enfance. Il retrace tous les traumatismes subis lors de son adolescence et analyse comment cela a influencé ensuite le cours de sa vie.
C'est un témoignage puissant, qui est surement comme un pansement pour lui.
J'ai apprécié l'utilisation du noir et blanc ici, qui permet un certain recul contrairement à la couleur. Et ici, c'est nécessaire.
C'est un récit difficile à lire, touchant, que je ne regrette pas d'avoir lu même si ce n'est pas une lecture plaisir. Il est important de se détacher parfois, je ne l'ai pas lu d'une traite.
Cet ouvrage montre à quel point un adulte peut avoir une emprise forte sur les adolescents (et aussi, évidemment, les enfants). Ce qui est relaté ici a malheureusement été vécu par énormément d'enfants et d'ados.
Le manoir de Chartwell est un témoignage à lire, que je note quatre étoiles.

Si la couverture fait penser à une énième version revisitée d'une école de sorciers, la réalité est tout autre. Parce que le Manoir de Chartwell est le récit autobiographique de Glen Head, qui raconte son séjour dans le pensionnat du même nom et les conséquences qu'auront sur sa vie les sévices qu'il va y subir.
Glen Head montre la réalité assez crue de ce qui lui est arrivé. Il ne diabolise personne et ne se raconte pas comme une victime, mais montre le type paumé qu'il est devenu après ce traumatisme. C'est parfois malaisant, mais jamais gore. Et il montre aussi que si tous les garçons ont subi la même choses, tous n'ont pas vécu la même trajectoire.
J'ai bien aimé le dessin, brut et plein de détails avec un trait un peu épais, mais sans la moindre couleur, sans doute influencé par l'expérience dans les journaux de l'auteur.
Une BD intéressante, prenante, mais à ne pas mettre entre toutes les mains.

Glenn est envoyé au manoir de Chartwell, une école privée dirigée par Monsieur Lynch. Il découvre sur place qu'il redouble sa cinquième. Mais surtout, il ne se doute pas que lui et de nombreux autres élèves vont subir d'atroces punitions et bien pire encore qui vont marquer à jamais leur vie.

L'auteur nous retrace les traumatismes vécus et subis lors de son adolescence et ce qu'ils ont engendré tout le long de sa vie.
Ce témoignage est très touchant car il explique bien qu'une vie peut être complètement détruite par des actes pédocriminels.
Nous comprenons aussi comment un adulte peut avoir une emprise sur les enfants et adolescents. En effet, très souvent, ces prédateurs ne sont pas dénoncés immédiatement.
Ce qui est arrivé à Glenn Head est hélas arrivé à de nombreux enfants. de plus, l'auteur n'a pas eu de soutien de la part de sa famille. D'ailleurs, c'est un autre aspect du témoignage : sa place dans sa famille. Glenn Head ne va pas se sentir aimer par ses parents. Des 5 enfants, c'est le seul à être envoyé en internat. Et quand il essaie d'aborder le sujet, notamment avec sa mère, cela se retourne contre lui.

J'ai été moins sensible au graphisme qui n'est pas le style auquel j'adhère. le noir et blanc marque bien l'ambiance malsaine dans laquelle l'auteur veut nous embarquer.

Cela reste toutefois un témoignage à lire.
Je remercie les éditions Delcourt et netgalley pour la découverte de ce comics.

Ce roman graphique est l'histoire d'une trentaine d'années de la vie de l'auteur.
Tout commence à treize ans , quand enfant probablement hyperactif qui ne trouve pas sa place à l'école, il est envoyé en pensionnat au Manoir de Chartwell, institution catholique, visant l'excellence. Mais c'est surtout le territoire et le terrain de chasse d'un pédophile, le proviseur « Monsieur » Lynch qui y fait régner châtiments corporels et violences sexuelles . Glenn ne dit rien à ses parents et cela va durer deux ans. Commence ensuite la longue descente aux enfers entre alcool, drogue et sexe.
Le jour de ses trente ans, c'est l'électrochoc. Qu'a-t-il fait de sa vie ? Peut-il continuer ainsi ? Il se rend aux alcooliques anonymes et commence le long chemin pour s'en sortir. Il veut alors régler ce problème avec ses parents qui ont toujours esquivé et continuent encore à refuser l'évidence. Mais la justice a rattrapé « Monsieur » Lynch. le manoir est fermé et il prend quatorze ans pour abus sexuels. Glenn va s'intéresser au procès et rencontrer quelques-uns de ses anciens amis pensionnaires. Il peut constater sur eux aussi les dégâts de leur passage à Chartwell. Pour essayer d'en terminer avec tout cela , il se sent enfin capable de mettre des dessins et des mots sur ce qui lui est arrivé à treize ans et qui le ronge depuis maintenant cinquante ans.
Mon avis :
Ce roman graphique de 235 pages, intégralement en noir et blanc est un récit de vie poignant, cruellement honnête et saisissant de sincérité. La narration est sobre et incisive pour cette introspection impitoyable. Les dessins aux détails très poussés traduisent la dramatique réalité de ce que fût le calvaire de Glenn Head.
L'auteur raconte les deux années traumatisantes passé au manoir de Chartwell sous la coupe de ce proviseur pédophile, mais il développe surtout les répercussions qui en découlent : l'alcoolisme, la drogue et les délits à caractère sexuel. Il montre le long chemin de la reconstruction quand cela est possible et dénonce également le comportement de sa famille qui savait mais ne l'a jamais soutenu et qui continue à la fin du récit à minimiser ce qui est arrivé.
Voici donc un roman graphique très intime que l'auteur a mis cinquante ans à « accoucher » et qui est pour lui le seul moyen d'exprimer l'indicible. Il faisait partie de la sélection du Festival de BD d'Angoulême 2023.