AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782955859322
161 pages
AFNIL (02/08/2018)
4/5   1 notes
Résumé :
Il devait y avoir en Marie comme un réseau de douleurs. Des flaques à peine reliées entre elles, ensevelies et ressortissant peut-être d’une cause commune, un fil invisible sur lequel elles se fixent. Nous ne savons pas ce qu’est ce fil (...) Nous ne voulons pas le connaître. Mais que ces flaques viennent à se rejoindre,qu’une nouvelle se forme, qui fasse déborder l’ensemble, que ce réseau diffus trouve sa voie à former une rivière et c’est alors un torrent qui nous... >Voir plus
Acheter ce livre sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten
Que lire après La diva ou la théorie des flaquesVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
La théorie des flaques
Philippe Henry
176 pages
Sorti le 2/08/2018

Monsieur Henry, je vous remercie sincèrement de m'avoir permis de lire votre excellent roman et aussi pour votre patience.

Marie est une jeune actrice décédée à 31 ans. Mais de quoi est-elle morte ?
Pourtant, il semblerait avoir tout pour elle, l'argent, la gloire, la reconnaissance de son talent et des rôles à foison.
Mais que s'était-il vraiment passé ?

J'ai lu ce formidable roman en une seule soirée. J'étais tellement emporté par cette histoire d'une actrice décédée jeune et sans explication particulière, mais aussi par la manière donc l'auteur, nous fait connaître Marie, dans le regard de son entourage.

On suit une journaliste qui enquête sur sa mort en interviewant des personnes très proche d'elle et de sa vie professionnelle.

On va faire connaissance de Marie sur ses différents aspects pas à pas, ses forces et ses faiblesses font être mises à jour. Je pourrais dire que c'est une autopsie de sa vie.

La manière dont les autres pouvaient la voir, en fin de compte.
Plusieurs regards de Marie. Mais était-elle vraiment comme cela ? Ou alors jouait-elle aussi un rôle dans sa vraie vie ? Laissait-elle vrais les gens la connaître ?

J'ai vraiment adoré ce roman et surtout l'écriture de l'auteur qui est fluide, empreint de poésie et d'émotions, son écriture m'a fait vibrer de la tête aux pieds.

Je ne peux pas vous en dire plus sans vous dévoiler l'intrigue. J'ai vraiment, mais vraiment apprécié cette lecture qui sort des sentiers battus. He oui, quelques larmes sont venues au bord de mes yeux, j'étais bouleversée corps et âme par Marie.

À lire absolument.
Je vous dis que vous allez passer d'excellents moments de lecture.

Description

"Il devait y avoir en Marie comme un réseau de douleurs. Des flaques à peine reliées entre elles, ensevelies et ressortissant peut-être d'une cause commune, un fil invisible sur lequel elles se fixent. Nous ne savons pas ce qu'est ce fil (...) Nous ne voulons pas le connaître. Mais que ces flaques viennent à se rejoindre,qu'une nouvelle se forme, qui fasse déborder l'ensemble, que ce réseau diffus trouve sa voie à former une rivière et c'est alors un torrent qui nous emporte"
Ce roman vous livre l'enquête d'une journaliste suite à la mort d'une jeune actrice célèbre .Après un préambule illustrant le propos, se dessineront au fil des entretiens , les différents aspects de la personnalité de cette diva, et les failles qui peut être éclaireront sa mort pour la rendre acceptable
Commenter  J’apprécie          00
Critique fait sur monbestseller.com.
lectomane
Très belle histoire, bien écrite. Sujet prenant et tout à fait d'actualité. J'ai été prise par cette vie que l'on me racontait. J'ai eu envie d'en connaître la fin. Un peu déroutée par l'introduction, j' ai compris par la suite qu'elle était le symbole des difficultés que vivait cette femme, partagée entre la vision que son public avait d'elle et sa réalité intérieure. Et puis la théorie des flaques, ce n'est finalement pas si bête. Bravo
Publié le 20 Août 2018
Commenter  J’apprécie          00

Citations et extraits (1) Ajouter une citation
(la journaliste qui enquête sur la diva a pu se procurer des correspondances d'elle, restées à son domicile sans être postées)

Correspondance 2

Depuis plusieurs mois, je me sens glisser. Tu sais, tu mets les mains sur le carreau, il pleut dehors, et lentement tu t’affaisses et tes mains glissent sur la vitre. Tu sens bien que tout s’échappe mais tu continues à laisser ton corps se replier. Tu le laisses aller. Je ne suis pas encore allongée à terre mais cela ne tardera pas. Je me dis que j’y serais peut-être mieux. Je ne comprends pas cette sensation. J’ai atteint je crois ce que je pouvais espérer de mieux. J’ai des césars. Bientôt peut-être un oscar. Les plus grands metteurs en scène veulent me faire tourner. On m’envoie des scénarii à la pelle. Mais ce tourbillon m’engloutit quand autrefois il aurait été mon rêve. Qu’est-ce qui fait que lorsqu’on a atteint le bonheur, ce n’est plus le bonheur ? Pire, je crois que je me débats dans un cauchemar. J’enchaîne les tournages. Quand je tourne, cela va. Tu sais c’est comme une famille un tournage. D’ailleurs, comme dans les réunions de famille justement, il y a des disputes, des problèmes d’ego. Mais quand même on est ensemble dans la même aventure. On ne voudrait pas qu’un membre de l’équipage tombe à l’eau. Alors on se soutient s’il y a un coup de mou. Et puis on se retrouve à la cantine, ou à l’hôtel. C’est presqu’une fête permanente. Après, la soirée est finie. On est dans sa chambre. On est seul. Mais on sait que cela recommence le lendemain. Et qu’il faudra être en forme. On est fatigué aussi. Alors même seule, cela va. On ne pense pas. Et puis au matin le tourbillon nous happe de nouveau. On travaille, on s’amuse, on rigole. Enfin un jour, le tournage est fini. On était ensemble depuis deux mois, parfois plus, et puis du jour au lendemain, il n’y a plus rien. Pour moi ce vide est immense. Surtout sa soudaineté. Sa brutalité pourrait-on dire. Pourtant on savait bien que le tournage allait se terminer. A un ou deux jours près, on connaissait la date. Et puis on le sentait venir dans l’équipe. Les regards… je ne sais pas. Mais je ne m’habitue pas à cette rupture totale. Chacun retourne vite dans son trou comme si on ne s’était jamais connus. Pourtant, on a beaucoup parlé aux uns et aux autres, dans les moments calmes entre les prises. Souvent on s’est ouvert. On ne passe pas son temps à se faire des confidences mais malgré tout on parle en confiance. On se connait pas mal à la fin du tournage. Mais non, on part chacun de son côté en courant. Tout ce qu’on a vécu ensemble depuis quelques semaines n’a finalement jamais existé. C’était du vent. Le groupe se décompose. Tout à coup, on est pressé. On a été loin de chez soi depuis longtemps et il faut se mettre à jour. « Salut, on se revoit pour la promo hein ? ». La bise aux techniciens, à quelques seconds rôles. Puis ce vide. On est chez soi, devant une pile de courrier que l’on n’a pas envie d’ouvrir. On se couche. On n’en peut plus. On laisse le téléphone sonner. On se dit que c’est normal. Après deux mois de tournage, on a quand même le droit de se reposer. Mais on ne se repose pas. On se cache.

Cela me fait du bien de te parler. En dehors des tournages, je vois peu de monde. Au début, je veux dire quand j’ai commencé d’être connue, ce n’était pas comme cela. Je sortais et les gens se retournaient sur mon passage. On me parlait. On m’abordait. Toujours gentiment d’ailleurs. Je n’avais pas encore atteint la vraie célébrité. Simplement, on reconnaissait mon visage. Les gens m’identifiaient à mes rôles. Le hasard a voulu que j’aie souvent joué des rôles de femmes attirant la sympathie ou l’émotion. Même encore maintenant d’ailleurs. J’aimerais bien pourtant être enfin une peste, une teigneuse. Je ne le suis pas dans la vie, franchement. Un rôle comme cela, ce serait bien. Je suis actrice. Au fond, mon métier c’est d’endosser des rôles, pas d’être naturelle. Mais bon, cela s’est fait autrement jusqu’à présent. Je suis une fille gentille et je le reste. Du coup les gens m’appellent du nom de la dernière héroïne que j’ai incarnée. C’est elle qu’ils aiment je crois. C’est curieux quand même. Ils ne me voient pas moi. Ils voient mon personnage. Ils n’ont pas l’air d’imaginer que je pourrais ressentir des sentiments, avoir une vie distincte. C’est amusant au début. Après, on se pose quand même des questions. Ma vie à moi, elle n’est pas sur écran. Elle est bien réelle. Est-ce que j’existe pour quelqu’un ?

Un jour, un copain m’a expliqué. Il parait qu’à présent je suis inaccessible. Pas par ma faute. Je ne suis pas devenue hautaine, ou même simplement fière. Non, ce sont les gens qui s’imaginent que je n’ai pas besoin d’eux. Que je suis au-dessus de l’amour qu’ils pourraient me porter. On ne veut pas me déranger. Je suis sans doute déjà entourée par tant de monde… Tant de monde ! S’ils savaient. A partir du moment où j’ai vraiment atteint la célébrité, je peux compter sur les doigts d’une seule main le nombre d’aventures que j’ai eues. Trois ou quatre en cinq ou six ans. Ce n’est pas beaucoup. Et puis autant de chagrins. Cela ne dure jamais. Les aventures comme le chagrin. Après, la solitude revient, et la panique à l’idée que c’était peut-être la dernière fois. Et puis il y eu Jean, tu sais bien. Il a été une belle parenthèse dans ma vie. Il en fait encore partie en fait. Finalement, d’une manière ou d’une autre, il aura duré beaucoup plus que les autres hommes que j’ai pu connaitre. Pas tant que cela d’ailleurs ! Il a su s’y prendre, m’apporter le réconfort dont j’avais besoin. Il m’a traité comme une femme. Il a vu mes faiblesses. Du coup, je n’ai pas ressenti le besoin de cacher certaines choses que j’éprouvais. Les autres, si je leur étais apparue ainsi, ils n’auraient pas compris ou m’auraient trahie. Pas lui. Depuis que je l’ai quitté, je me demande pourquoi j’ai pris cette décision. Qu’avais-je besoin de m’éloigner ? Rentrer dans ma coquille ? Couronner l’échec de ma vie par cet ultime aveu d’impuissance au bonheur ? A présent je regrette ma décision. Mais de toutes manières, à quoi bon. Cela n’aurait pas duré. Un an ensemble, c’est déjà très beau dans la profession. Je ne devrais pas me plaindre.

Aujourd’hui je reste avec ce vide. Je n’ai plus envie de le combler. C’est pour cela que je t’écris. En moi il y a à la fois ce vide insupportable et ce laisser-aller qui me fait accepter ce néant sans me battre. Etre seule en l’ayant décidé et en même temps en souffrir…Comment suis-je faite ?
Commenter  J’apprécie          00

Lire un extrait
autres livres classés : romanVoir plus
Acheter ce livre sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten


Lecteurs (2) Voir plus



Quiz Voir plus

Retrouvez le bon adjectif dans le titre - (5 - essais )

Roland Barthes : "Fragments d'un discours **** "

amoureux
positiviste
philosophique

20 questions
849 lecteurs ont répondu
Thèmes : essai , essai de société , essai philosophique , essai documentCréer un quiz sur ce livre

{* *}