Paul Muadib a rejoint le désert. La saga de Dune se poursuit donc à travers le parcours des jumeaux Leto II et Ghanima, sous la régence d'Alia, soeur de Muadib. Franck Herbert ne nous ménage pas dans le premier tiers du livre tant ses réflexions politiques, philosophiques ou religieuses sont nombreuses et parfois trop ardues, en tout cas pour moi. La traversée du désert que je redoutais à l'entame du tome 2 a finalement eu lieu ici.
Certes, il réintroduit l'univers de Dune et poursuit les thèmes abordés, mais cela reste long avant que l'action se précise et que le livre prenne un autre rythme.
Il reste que l'écriture de Frank Herbert m'a permis de passer le cap. J'apprécie sa façon de nous asseoir à côté de ses personnages. Il peut nous les rendre à la fois attachants et effrayants comme Leto II, nous inspirer du mépris et de la compassion pour Alia et de la pitié pour Muadib encensé dans le tome précédent. On partagera ainsi les peurs de nos 3 pré-nés de devenir une abomination et on suivra comment chacun gère leurs multitudes de vies intérieures. On s'interrogeait dans le tome précédent sur l'humanité résiduelle du ghola Duncan idaho, la réponse est apportée.
Aussi, Dune a changé. La végétalisation de la planète, la division des Fremens entre traditions et modernisme, l'extrémisme du gouvernement d'Alia sont autant de réflexions amenées par l'auteur sur le déclin de la planète.
Que dire de la situation des jumeaux Atréides, enfants de 9 ans avec une expérience de milliers d'années qui semblent être les seuls à pouvoir sauver Dune mais
Frank Herbert nous surprend.
Autant j'ai trouvé le début un peu long, poussif, autant la fin est tonitruante et nous laisse forcément l'eau à la bouche pour découvrir la suite. Tout l'art de Frank Herbert.