CHAMBRE MEUBLEE
(...)
en suivant la lumière dorée
nous montons trois marches
on voit un carré de jardin
à travers la porte entrouverte
les feuilles respirent la lumière
les oiseaux soutiennent la douceur du jour
un monde irréel
chaud comme du pain
doré comme une pomme
les tentures défraîchies
les meubles non apprivoisés
la cataracte des miroirs aux murs
voici des intérieurs réels
dans ma chambre
celle des trois valises
le jour se dissout
dans la flaque du rêve
Peut-être ne vivais-je pas - ne faisant que durer - jeté malgré moi
dans quelque chose - qu'on ne peut maîtriser et qu'on ne saurait comprendre
Comme une ombre sur un mur
Ce n'était donc pas une vie
Une vie de plénitude
J'ai vécu écartelé entre le passé et l'instant présent
Plusieurs fois crucifié par les lieux et le temps
Heureux pourtant plein de confiance
que le sacrifice ne serait pas vain