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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Me revoilà en pays Navajo à suivre les traces de mes deux flics préférés, Jim Chee et Joe Leaphorn. L'un se sent coupable de n'avoir pu aider un collègue abattu par un ivrogne et l'autre se remet difficilement de la mort de son épouse, emportée par la maladie.

Mais ni Chee ni Leaphorn n'ont l'occasion de s'appesantir sur leur problèmes, l'enquête en cours les accapare complètement. Pourtant, tout semblait simple et facile : un flic abattu par un vieil homme ivre qui se borne à répéter qu'il a honte. le présumé coupable ne se défend pas. Mais voilà, une ex-jolie collègue de Chee, devenue avocate et une prof d'université, proche du vieil homme, ne l'entendent pas de cette oreille, obligeant nos deux héros à revoir leur copie.

Comme toujours avec Hillerman, le lecteur se retrouve plongé dans la vie quotidienne de ces irréductibles qui persistent à vivre sur ces terres en apparence désolée, mais pleine de magie et de spiritualité.

Sans compter que l'auteur égratigne férocement le milieu universitaire et ses anthropologues, chercheurs et spécialistes chargés de récolter les mythes et légendes amérindiens. A l'en croire, il ne fait bon les fréquenter, ces personnages qui ne songent qu'à écrire l'article du siècle ou le super bouquin qui assoira leur notoriété, au détriment de leurs « sources », ces Navajos dont la mémoire est encore intacte.

C'est ainsi, qu'au fil des pistes poussiéreuses et cabossées, dans la chaleur implacable du désert et l'odeur du genévrier, on découvrira que Coyote vit en chacun de nous, que peindre en blanc un relief basaltique n'est pas que du vandalisme et que les fantômes de Butch Cassidy et le Kid n'ont pas fini de hanter le pays navajo. Un polar où poésie et nature se mêlent harmonieusement à une enquête moins simple qu'elle n'y parait. Un roman qui m'a bien plu, cela va sans dire.
Lien : https://labibliothequedefolf..
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Mon second Hillerman, après Les clowns sacrés. Ma seconde déception, à la hauteur de l'attente qui était la mienne.
À priori, tout était pourtant réuni pour un énorme coup de coeur...
Des héros attachants : John Leaphorn (le rigoriste) et Jim Chee (l'individualiste), tous deux membres de la police tribale navajo, qui suivent la même piste mais chacun de leur côté et en se croisant le moins possible.
Une intrigue prenante : un autre flic, Delbert Nez, est tué par balle et est retrouvé dans sa bagnole carbonisée, avec un coupable tout trouvé, Ashie Pinto, un vieil homme arrêté par Chee sur les lieux du crime avec, en sa possession, l'arme du crime et une bouteille de whisky hors de prix.
Des remords : ceux de Chee, qui se reproche d'avoir été absent par négligence lors de la mort de son collègue.
De la tristesse (et des sentiments) : celle (et ceux) de Leaphorn qui a perdu sa femme et tente mollement de nouer une relation avec une anthropologue joliment nommée Bourebonette.
Des relations ambiguës : celles entre Chee et Janet Pete, la charmante avocate de Pinto, qui oscillent entre amour et amitié.
Une écriture intelligente et efficace, teintée de poésie et d'humanisme, en un mot inattaquable.
Et, par dessus tout, le caractère ethnographique des polars de Hillerman, tous situés en territoire navajos avec des héros, Chee et Leaphorn, tiraillés entre coutumes ancestrales et modernité, entre spiritualité et réalisme.
Le problème, en ce qui me concerne, c'est que ce caractère ethnographique qui généralement me passionne tant (ce n'est pas pour rien que Olivier Truc, Ian Manook, Dana Stabenow, Craig Johnson ou Caryl Férey font partie de mes auteurs favoris...) est poussé à un paroxysme tel que je ne peux m'empêcher de décrocher. Trop documenté, trop didactique, trop universitaire pour moi (un glossaire que l'on est constamment obligé de consulter est même proposé en fin d'ouvrage, interrompant régulièrement la lecture)…

« Il y a la montagne que nous voyons là-bas, à côté de Grants, celle que les billigaana appellent mont Taylor. Ça, c'est la forme externe. Et en plus on raconte qu'il y a la forme interne, la montagne Turquoise sacrée qui était là avec le Peuple Sacré dans le Premier Monde, le Monde Sombre des premiers temps. Et Premier Homme l'a amenée du Troisième Monde, l'a érigée sur son vêtement magique et l'a décorée de turquoise. Et ensuite il y a le yucca. Nous voyons la forme externe tout autour de nous, mais c'est la forme interne du yucca à laquelle nous faisons l'offrande de la plume de prière quand nous creusons pour en prendre les racines afin de faire du savon pour nous laver. »

Malgré la grande attirance que j'ai pour le genre ainsi que pour les Amérindiens, j'ai bien peur que, à mon grand regret, ce polar d'Hillerman ne soit le dernier en ce qui me concerne.
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Tony Hillerman est l'homme d'un univers romanesque, cette culture indienne qu'il n'en finit plus de sonder d'un ouvrage l'autre, anthropologue au service d'un monde où terre et ciel se rejoignent, où d'étonnants sorciers croisent des fantômes, où des flics cherchent à percer les mystères criminels tout autant que ceux de la mémoire d'un peuple.
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Evidemment, cette passion indienne ne doit rien au hasard.
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Tony Hillerman est né le 27 mai 1925 à Sacred Heart, petite bourgade catholique de cet Oklahoma où furent déplacés nombre d'indiens dans la première partie du XIXe siècle. Tony est le deuxième fils (sur trois enfants) d'August, un fermier qui tient également une épicerie, et de Lucy Grove. A l'école Sainte-Marie et au collège Konawa, il fréquente de nombreux enfants Séminoles et Pottawanies.
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Mais le jeune Tony rêve surtout de s'extraire de ce milieu rural. Après la mort de son père, il n'hésite pas à s'engager dans l'armée en 1943.
Durant la seconde guerre mondiale, il combat en France (en Alsace).
En 1945, il est gravement blessé, rapatrié, et décoré (Silver Star, Bronze Star et Purple Heart).
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Un journaliste, qui est tombé sur les lettres qu'il envoyait à sa mère, le pousse à se lancer dans l'écriture.
Après avoir décroché son diplôme de journalisme et s'être marié, il occupe de 1948 à 1962, différents postes dans divers journaux ou à l'agence United Press.
Il rejoint ensuite l'université du Nouveau Mexique, comme assistant du président puis professeur de journalisme. Mais le démon de l'écriture le rattrape.
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Une expérience, en août 1945, l'a profondément marqué. En visite pour la première fois sur le territoire de la grande réserve navajo, il assiste à un cérémonial destiné à aider les marines Navajos de retour du Pacifique à retrouver l'harmonie avec le monde qui les entoure.
Le rite s'appelle « Enemy Way », la voie de l'ennemi.
*
Vingt ans plus tard, quand il cherche à situer l'action de sa première histoire criminelle, l'image lui revient. La Voie de l'ennemi sort en 1970, avec comme héros le lieutenant de police navajo Joe Leaphorn, et c'est un succès immédiat.
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D'emblée, le projet d'Hillerman est posé : ausculter la culture indienne, ses valeurs traditionnelles flottant dans le monde moderne.
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Après trois aventures avec Joe Leaphorn (dont la deuxième,Là où dansent les morts,
obtient l'Edgar 1973 aux Etats-Unis,
et le Grand prix de littérature policière en France en 1987),
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Hillerman décide de créer un nouveau personnage « plus traditionnel et moins imprégné par la culture des Blancs ».
Naît ainsi dans Peuple de l'ombre (1980) Jim Chee, sergent de la police tribale navajo de Crownpoint, près d'Albuquerque, plus instinctif et ouvert aux pratiques religieuses que son aîné.
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Les deux hommes se retrouvent à partir de Porteurs de peau en 1986.
Les relations qu'ils établissent enrichissent l'oeuvre d'Hillerman qui ne se passe alors plus de son tandem, sauf en 1995 avec Moon, un roman sur fond de guerre du Vietnam.
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Considéré aux Etats-Unis comme un des maîtres du polar, Hillerman est également en France la locomotive (avec Ellroy) de la collection Rivages/Noir. Il vit aujourd'hui avec sa femme Marie Unzner (avec qui il eut 6 enfants) à Albuquerque, au Nouveau Mexique.
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Noms des héros Joe Leaphorn et Jim Chee
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Signes particuliers
Joe Leaphorn: lieutenant de la police tribale navajo à la retraite. Son épouse est décédée.
Il partage sa maison avec Louisa, professeur d'ethnologie.
Mais d'un commun accord, ils ne confondent pas amitié et sentiments.
Cette légende vivante saute sur la moindre occasion pour enquêter car il s'ennuie dans sa vie de retraité.
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Jim Chee: sergent dans la police tribale navajo.
Leaphorn a été son supérieur et, bien qu'il souhaite voler de ses propres ailes, il ne refuse pas un coup de main ponctuel de son ancien collègue.
A été amoureux à plusieurs reprises mais aujourd'hui, il s'apprête à épouser Bernadette Manuelito, policière de la réserve.
Jim Chee est un «chanteur» navajo, responsable des rites guérisseurs.
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Qualités Parfaitement intègres et respectueux de la nature et des rites indiens.
Grande connaissance du terrain puisqu'ils savent tout sur les traditions indiennes. Patients, ils tirent parti du moindre détail pour résoudre une enquête.
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Défauts Ils répugnent tous deux à travailler avec le pouvoir blanc et le FBI et pensent savoir, mieux que quiconque, résoudre les problèmes internes de leur peuple.
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Vision du monde Plus que de dénoncer les coupables, ce qui intéresse Jim Chee et Joe Leaphorn, c'est de savoir pourquoi un crime a eu lieu et en quoi il peut mettre en danger la société indienne. Ils respectent et vénèrent les traditions, la composition des clans et se défient de la civilisation américaine.
Ces deux personnages sont des âmes pures, qui veulent protéger un monde qu'ils savent en danger.
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Meilleure enquête Là où dansent les morts (Rivages).
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Actualité En 1956, un avion de la TWA percute un DC 7 au-dessus du Grand Canyon. Tous les passagers meurent dans l'accident.
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Cinquante ans plus tard, un diamant ayant appartenu à l'une des victimes, John Clarke, réapparaît en ville, entre les mains d'un jeune Indien qui voudrait bien le revendre.
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A priori, un «shaman» le lui aurait donné.
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Joanna, la fille non reconnue de John Clarke, voit soudain la possibilité d'effectuer un test ADN sur le cadavre: elle toucherait ainsi l'héritage qui lui revient.
Jim Chee et Joe Leaphorn doivent démêler le vrai du faux et faire face à une fondation qui préférerait qu'on oublie toute cette histoire pour ne rien avoir à payer.
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Face à une Amérique blanche qui ne pense qu'à l'argent, Tony Hillerman oppose la tradition et la révérence aux anciens. La mythologie tribale est particulièrement à l'honneur dans ce roman où Jim Chee et Bernadette ont décidé de faire cause commune
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Un policier navajo est assassiné.
Dans un dernier message, il informait son collègue Jim Chee qu'il allait appréhender le vandale s'amusant à peindre en blanc une partie de la montagne de la réserve.
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Non loin du lieu du meurtre, on retrouve le coupable, ivre et tenant dans sa main l'arme du crime.
Il s'agit du vieux chaman Ashie Pinto, "un homme-qui-lit-dans-le-cristal " que de nombreux universitaires ont l'habitude de consulter pour étudier la sorcellerie chez les Navajos.
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Le vieil Indien est emprisonné par le FBI. Mais le lieutenant Joe Leaphorn décide de l'aider car plusieurs faits étranges l'intriguent.
Que faisait Pinto dans ce coin du désert à 300 kilomètres de chez lui ? Comment y était-il arrivé ? Où avait-il trouvé une arme ?
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Ce nouvel épisode consacré aux policiers navajos Joe Leaphorn et Jim Chee compte parmi les réussites de l'auteur. L'intrigue est fort bien conçue, les enquêteurs attachants et la culture navajo authentiquement présente. "Coyote", c'est-à-dire le destin, réserve bien des surprises
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