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sur 3920 notes
Et moi,et moi et moi…Sans fausse modestie, Michel Houellebecq construit un roman à l'architecture extrêmement savante, sa carte.
Construction dans laquelle s'inscrivent, par touches souvent cocasses ou faussement dérisoires, les éléments constitutifs d'un tableau de la société telle que l'auteur la voit, telle qu'il s'en moque, telle qu'il s'en désespère sans doute :
le règne de l'argent et de la vulgarité, les impostures médiatico-mercantiles en vogue...
Au long d'un fil narratif fermement tenu,derrière une intrigue drôlatique, il livre sa vision tourmentée du monde – donnant lieu à de vraies ouvertures métaphysiques –, où trouvent place ses intuitions, sur l'expérience humaine, sur la place de l'homme dans L Histoire, dans le temps et l'espace.
"La carte,c'est mieux que le territoire", la représentation du réel serait-elle mieux que le réel pour Jed?
Pour Houllebecq,un simple radiateur devient un roman, une leçon d'écriture...
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Un ouvrage de cet auteur, c'est toujours un peu… spécial ! Et celui-ci est encore bien différent des précédents. En effet, Houellebecq s'y met en scène, mais comme si le texte était écrit par un autre écrivain. Cela ne manque en tout cas pas d'originalité. En plus de l'histoire proprement dite, j'ai beaucoup apprécié les passages d'une sorte de « chronique mondaine » pleine d'un humour au 36ème degré. J'ai moins aimé les passages peu ragoûtants de l'enquête policière qui, tout à coup, s'immisce dans le livre.

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Scandée par les problèmes de chauffe-eau de son appartement, les dîners de fin d'année avec son père, architecte à la retraite en fin de vie, les relations féminines éphémères qu'il laissera échapper (notamment avec la belle russe Olga), la vie de l'artiste Jed Martin se déroule dans un état de solitude morne et apathique.
Seules ses oeuvres artistiques génèrent un semblant de socialisation et lui apportent célébrité et argent.
Si sa rencontre avec l'auteur Michel Houellebecq et plus tard la mort tragique de celui-ci, insufflent en Jed un peu d'intérêt et de dynamisme, il ne tarde pas à retomber dans sa solitude, à l'écart des gens et du monde.
Toute sa vie, Jed se sera mis à l'abri des passions.
Sans bonheur véritable et sans réelle peine, les jours s'égrèneront ainsi entre travail, silence et réflexion.

En se faisant plus consensuel, Michel Houellebecq a enfin réussi à rafler le Goncourt !
Au détriment cependant de ce qui le caractérisait comme auteur de premier plan, provocateur, sulfureux, critique cynique et acerbe d'une société ultra-libérale décadente.
Un écrivain qui irritait, agaçait, mais savait mettre le doigt là où ça fait mal par des analyses aussi embarrassantes que pertinentes.
Tout ceci semble faire défaut dans ce dernier texte.
Si l'on y retrouve les thèmes chers à l'auteur - la solitude, les réflexions existentielles, le sentiment de vacuité - le tout reste terne, à l'image du personnage principal, et comme voilé d'ennui.
La lecture est toujours agréable mais la provocation n'est pas au rendez-vous. Dommage...
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Je viens de finir "la carte et le territoire".

C'était mon premier Houellebecq : avant j'avais pas osé me lancer, étant restée à la première impression de l'image médiatique de Houellebecq.
Et bien bonne surprise! Bon ce n'est pas ce que je qualifierai de chef d'oeuvre, mais lecture agréable. ce roman est loin d'être sulfureux et à des années lumière du personnage que l'on voit dans les médias.
L'histoire? celle d'un artiste parisien de ses débuts jusqu'à sa mort (là effectivement un peu trash).
On peut ne pas aimer la mise en scène de l'auteur par l'auteur : mais prise au second degré, je me suis surprise à sourire... car le portrait est peu flatteur ( alcoolique, gros fumeur, silencieux, a-social....).
Il insère des éléments totalement inventés concernant des personnages vivants : par exemple l'homosexualité de Jean-Pierre Pernaud. Ici aussi, cela m'a plutôt fait sourire.... n'y voyons que le délire de l'artiste Wink
En fait dans ce livre tout ramène au médiatique : je suis assez d'accord sur ce point avec la "critique" de mon ancienne libraire ( http://leslivresdegeorgesandetmoi.wordpress.com/2010/10/06/la-carte-et-le-territoire-michel-houellebecq/)

Je connais très bien deux lieux très importants du livre : ceci a contribué à ce mélange de réalité-fiction, qui est la patte de Houellebecq, ici du moins puisque je n'ai pas lu les autres romans. Ou est le vrai du faux? Ou commence et s'arrête la fiction? Quelles sont les limites du roman?

Par contre, ce qui m'énerve chez Houellebecq ce sont les digressions : elles sont pénibles et n'apportent rien... si ce n'est d'alourdir le récit ; ceci est dommage car son style est léger et agréable.
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En suivant le parcours de Jed Martin, artiste plasticien, le narrateur –car il faut l'appeler ainsi puisque l'écrivain est devenu un personnage – s'interroge sur sa propre destinée et nous embarque dans tout ce qui peut constituer notre vie d'aujourd'hui : le quotidien banal devenu déclencheur de destin (une panne de chauffe-eau, la lecture d'une carte Michelin…), la gloire et l'argent, la notoriété, la France et son économie, le tourisme, la ruralité, la mort … autant de thèmes chers à l'auteur et qu'il varie à l'envi pour déboucher dans une troisième partie qui lorgne vers le polar et un épilogue aux accents d'anticipation.
Voilà un livre compact et tout y est traité de façon parfois pédagogique voire un peu démonstrative mais tellement nécessaire. Ainsi lorsque le narrateur parle d'un chien, il fait l'historique de sa race, s'il s'intéresse à un nouveau personnage, on a droit à sa fiche signalétique, son parcours professionnel, ses amours, amitiés rencontres… mais avec juste ce qu'il faut de vraisemblance et d'humour pour ne pas sombrer dans l'ennui. Tout cela relance la machine, nous aide à en comprendre les rouages. Bien sûr nous avons droit au Houellebecq qui cite les marques, se documente sur la photographie, le travail du policier mais ce qui reste fascinant c'est l'utilisation qu'il fait des personnes réelles transformées ici en personnages : les artistes Jeff Koons et Damien Hirst mis en abyme dans un tableau de Martin ainsi que Bill Gates associé sur la toile à Steve Jobs pour finir par se représenter lui-même « Michel Houellebecq, écrivain » sur une toile de cet artiste fictif, dans une série qu'il fait sur les métiers dont certains disparaissent au profit d'autres. On rencontre par ailleurs des personnes des médias (Jean-Pierre Pernaut ou Frédéric Beigbeder…)
Reste la mise en scène de l'écrivain lui-même. Il semblerait que ce soit assez la tendance – bien que Houellebecq y parvienne avec assez de talent, de détachement et d'humour – puisque Brett Easton Ellis, écrivain américain de la même génération que Houellebecq l'a fait dans Luna Park. Il est intéressant de constater que ces écrivains remettent à plat les rapports qu'entretient l'auteur et le narrateur qu'on nous interdit de confondre durant nos chères études, à juste titre d'ailleurs. Comment parler mieux de la mort en mettant en scène son propre enterrement? Comment mieux parler de soi en se mettant à distance géographique (Martin rencontre Houellebecq en Irlande), dans le regard des autres personnages et de soi-même et en devenant à son tour objet de fiction ? Tout est repensé.
Il y a dans ce roman plusieurs couches –comme dans un tableau d'ailleurs- où l'on retrouve le roman de l'ascension sociale à la Balzac (Jed Martin passe de l'anonymat à la gloire et la reconnaissance), une réflexion sur l'économie de notre pays, devenu un centre touristique mais où la ruralité change , de même que l'approche des autochtones ont vis-à-vis des étrangers – on parle ici de la Creuse –qui passe de paysans ancrés dans leur monde à de rurbains venus s'installer pour développer des entreprises ouvertes sur le monde via internet, les éternels rapports père-fils, ascendance/ continuité, la vie sociale et la vie solitaire, l'amour fugitif et magique …, c'est un peu les Galeries Lafayette de la littérature, avec une pensée parfois un peu conventionnelle du narrateur : sur le mouton-phrase qui m'a fait bondir !- alors que Martin lui rend visite en Irlande, le personnage Houellebecq qui a peur de se couper les doigts sur une tondeuse, justifie le mauvais entretien de sa pelouse ainsi :
"Je pourrais acheter un mouton, mais je ne les aime pas. Il n'y a pas plus con qu'un mouton." (138)
De même, cette haine des moutons fonctionne à mon sens avec l'amour du chien et l'admiration de Pernaut. C'est un portrait très compact du français moyen, non ?
Je reste admiratif de Houellebecq néanmoins car son roman n'est jamais ennuyeux et hautement créatif.
Un Goncourt mérité.
Sans rancune!
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C'est le deuxième roman que je lis de Houellebecq, après "Sérotonine". Achetés tous deux dans une ressourcerie pour un euro pièce. Je laisse le hasard et l'opportunité guider mes pas. Trouver le livre qu'on cherche trop facilement me désarme. Comme pour toute chose. Laisser aussi une oeuvre un peu refroidir, après que les critiques se soient tus depuis longtemps, laisse aussi plus de liberté devant le livre. Il m'a plu au début, puis irrité, et de nouveau enthousiasmé. J'ai été un peu allergique à la complaisance de l'auteur envers lui même, dans ce bouquin où il a décidé de se mettre en scène, en off, ainsi que d'autres personnages parisiens happy few notoires. Il m'a fallu un peu de temps pour saisir la volonté de l'auteur, de basculer volontairement vers des subterfuges grotesques pour représenter une réalité glauque et obscène, celle de la réussite bling bling très vaine, et de la destruction qui s'y attache. Peu à peu de ce gourbi surgit le fantôme de Perec, ce pataphysicien qui soignait sa névrose par un extraordinaire talent d'écrivain , s'appliquant avec forces détails et une grande érudition à construire ses livres comme un gamin construit des machines avec sa mallette de mécano ( quelqu'un sait il encore ce qu' étaient les boites de mecano, 1,2,3,4. ? Il y a en effet une grande application à représenter de façon exhaustive, ce que peut avoir été la carrière d'artiste de ce Jeg Martin, cette création littéraire. Un peintre en lisant le livre, en suivant les descriptions, les analyses des critiques inventées par Houellebec, pourrait très bien représenter les tableaux dont celui ci parle, après qu'il ait traité de la même façon ce parcours photographique original des cartes Michelin qui débute sa carrière. Un concept artistique pareil, certains le recherchent en vain. Les détails techniques apportés à l'ensemble surligne cet hyperréalisme de la démarche artistique, si bien que l'oeuvre devient d'une grande prégnance. Impressionnant. Oui, il y a là des relents de " la vie mode d'emploi" dans ce livre. de cette réussite et de l'énergie qu'elle nécessite, l'auteur nous prévient qu'elle n'a rien à voir avec la vraie vie, et que ceux qui s'y livre, le font faute de ne pas avoir cette énergie sociale, qui est rédemptrice. L'art au fond n'est qu'une illusion, un passe temps obsessionnel qui permet d'oublier pourquoi on vit. Au mieux. Au pire pour oublier de se suicider. On n'est pas obligé de prendre au mot. Une vision assez noire des rapports humains et de leurs possibilités de s'émanciper de l'ennui, et de la peur, tempéré par l'humour qui est tout de même une soupape aussi importante, que le clapet du chauffe eau, vieux et défaillant, que l'auteur ne changera pas. le chauffe eau survivra à deux décés.... Tant bien que mal. Il fait partie de ces vies minuscules qu'on invente, et de ces lumières qui nous permettent de continuer à flotter dans ce monde étrange, comme des compagnons de route. On le comprend. Les enfants ont leur doudou. E chacun a dans son garage un vieux vélo qui grince, mais dont on ne veut pas se séparer. Un ami qui nous enterrera et qu'on amènera en aucun cas à la déchèterie. A la rigueur à la ressourcerie. Pour nous réconcilier avec la mort.
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Je viens de relire "La carte et le territoire" de Michel Houellebecq.
Dix ans après je suis toujours aussi séduit par cet auteur. Je ne vais pas résumer le roman, d'autres l'ont très bien fait et ce serait une horrible répétition. Michel Houellebecq est malin, il se met en scène dans son propre livre et donne une image détestable, antipathique de lui-même. Tout ceci afin de protéger son intimité. Il aime à jouer le misanthrope. En fait le vrai Michel Houellebecq n'est pas celui qui porte son nom dans le roman, c'est le héros, Jed Martin qui a réussi, qui est riche et qui va vivre reclus, à l'écart des êtres humains.

PS: Un épisode que j'avais occulté après ma première lecture, cette scène de violence inouïe avec la directrice du centre de retraite à Zurich dont je n'ai toujours pas compris le pourquoi.
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C'est certainement " grâce "à ce roman consensuel que Michel Houellebecq a obtenu le prix Goncourt ? ! ! !
Se serait-il rangé en abandonnant ses provocations idéologiques, ses positions antireligieuses , son vocabulaire et ses descriptions crues ?
C'est mal le connaitre, car avec la carte et le territoire : il va se livrer à une analyse et une critique socioculturelles des milieux de l'art, des célébrités, , des bobos parisiens et des ruraux mais surtout du capitalisme qui détruit l'artisanat !
La carte est le réel et, le territoire est la représentation de celle-ci !
Dans un première partie : son héros est Jed Martin qui a fait l'école des Beaux Arts et qui commence par peindre pour ensuite faire de la photographie en particulier, celle des cartes Michelin qu'il expose..son père est architecte mais il a du abandonner ses rêves pour devenir chef d'entreprise et gagner sa vie ! L'argent est un thème récurrent dans le roman...
Dans une 2 ° partie: Jed revient à la photo mais pour cibler particulièrement les célébrités.. avec son galeriste : ils veulent avoir la contribution écrite d'une d'entre elles en la personne de Michel Houellebecq ! Jed et l'auteur ont des points communs et échangent leurs opinions sur la vie contemporaine et ses travers...en quelque sorte, Jed est le double de Houellebecq..et ils s'accordent sur le fait que la fonction de l'artiste est de rechercher la grâce !
En dernière partie : dite "policière" , on apprend la mort violente de l'écrivain et, c'est le commissaire Jasselin qui arrivera 3 ans plus tard à dénouer l'affaire ..
Jed est devenu riche et célèbre ( comme Michel Houellebecq ) et va tout abandonner pour se retirer dans son village natal : c'est un retour aux sources comme l'avait fait Houellebecq en revenant dans sa maison du Loiret !
Mais si Michel Houellebecq a voulu " rendre compte du monde" en écrivant ce roman avec un style fluide agrémenté de références réelles et fictives : son" réalisme" est d'une grande platitude et fort éloigné de celui d'un Balzac ou d'un Tolstoï !
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Je voulais vérifier que La Carte et le territoire était bien mon Houellebecq préféré. D'où ma deuxième (mais pas dernière) lecture. Bon ben c'est clair, La Carte et le territoire est mon Houellebecq préféré. Je l'ai même préféré à la première fois que je l'ai lu. Dans la Carte et le territoire, pas de scène de cul hardcore qui ne sert à rien comme dans Sérotonine ou Soumission; dans la Carte et le territoire, pas d'incitation au suicide comme dans Extension du domaine de la lutte, La possibilité d'une île ou Sérotonine. La Carte et le territoire est une merveilleuse "leçon" (au sens noble) de géographie, notamment sur les transformations des espaces, de gastronomie française, d'art contemporain, d'artisanat, d'architecture, de sociologie; un hymne au travail bien fait, à la France, à la nature. C'est mélancolique mais pas déprimant (pour une fois). Et puis, le trait de génie de Houellebecq c'est de s'être mis lui-même en scène dans son propre rôle et avec une truculente auto-dérision. J'ai adoré adoré adoré. Et je revendique le droit de me proclamer plus grande fan de Houellebecq de France, allez d'Antony.
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Michel Houellebecq est un auteur qui ne laisse personne indifférent, qu'il soit encensé par une critique qui le porte aux nues ou vilipendé par ceux qui ne supportent pas son look à la Bukowski et ne prennent même pas la peine de lire attentivement ses livres.
Ce qui me parait surprenant c'est que son humour dévastateur n'est quasiment jamais signalé alors qu'il sait se montrer vraiment drôle dans la description satirique de ses contemporains, osant même dire tout haut avec irrévérence ce que beaucoup pensent , mais tout bas.
Avec la description du milieu artistique branché de l'art contemporain qui est le terrain d'évolution de son héros Jed Martin, on peut dire qu'il s'en donne à coeur joie et de même quand il se met en scène lui même , il dresse de sa personne un portrait sans concession d'une drôlerie irrésistible, mettant en scène ses travers supposés tels misanthropie ou alcoolisme comme s'il éprouvait un malin plaisir à donner du grain à moudre à ses détracteurs.
Le récit du réveillon de jour de l'an chez le journaliste Jean-Pierre Pernaut est à pleurer de rire, de même que le portrait de l'attachée de presse Maryline chargée de promouvoir la production de Jed Martin.
La mélancolie qui se dégage de la seconde moitié du roman tranche diamétralement avec le style du début et on se demande si ce changement de registre n'est pas destiné à guider le lecteur sur la voie de la finitude qui guette chacun d'entre nous. Mettant en scène sa fin, Houellebecq se fait grave et remet au centre de son propos l'echelle des valeurs que le monde de l'art précédemment décrit parait avoir diablement oublié.
Toujours est il que le texte est d'une élégance rare et que les mots en italique dont il est truffé ne font que renforcer l'ironie du propos.
Même si le déroulement du récit parait un peu surfait par la juxtaposition de deux orientations diamétralement différentes, j'ai beaucoup aimé ce livre et je ne saurais trop le recommander à tout lecteur désireux d'aborder cet auteur sans tomber dans la facilité de la description de pratiques sexuelles qui parsèment habituellement ses romans et ne leur apportent , à mon sens , aucun intérêt supplémentaire.


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