AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,71

sur 3868 notes

Critiques filtrées sur 1 étoiles  
N°482– Décembre 2010.
LA CARTE ET LE TERRITOIREMichel HOUELLEBECQ - Flammarion.
(Prix Goncourt 2010)

Tout commence un 15 décembre par la panne d'un chauffe-eau chez Jed Martin, peintre et ex-photographe. Son père, Jean-Luc Martin, ancien architecte et P.DG d'une entreprise de construction, veuf, vit actuellement dans une maison de retraite. le père et le fils qui ne sont pas vus depuis longtemps prennent ensemble un repas de Noël. Entre eux, il n'y a jamais eu que des relations distantes. Auparavant, à l'occasion des obsèques de sa grand-mère, dans la Creuse, Jed se prend de passion pour les cartes routières Michelin qu'il photographie. de plus, il rencontre une très belle femme d'origine russe, Olga, qui justement travaille dans cette entreprise. Naturellement, ils deviennent amants et elle le lance. Avec lui, la carte, Michelin, objet éminemment utilitaire, va entrer dans le monde de l'art avec une exposition de ses oeuvres intitulée « La carte est plus intéressante que le territoire ». le lecteur cherchera peut-être vainement la signification du titre de ce roman dans cette phrase. Il se souviendra opportunément que, sans faire de parallèle abusif, le génial Boris Vian a écrit une merveilleuse histoire qui, bien qu'elle s'intitule « L'automne à Pékin » ne se passe ni en automne ni à Pékin.

Jed s'intéresse ensuite aux « métiers simples », c'est à dire en voie de disparition avant de revenir à la peinture. Cela lui permet d'envisager une exposition dont il confie la rédaction du catalogue à Michel Houllebecq, soi-même ! Pourquoi ne pas admettre cette manière de mise en abyme originale ? Et ce d'autant qu'il lui propose de faire son portait ! Son exposition porte d'ailleurs sur des célébrités et cela fait de lui un véritable « artiste » international...mais surtout lui assure la richesse. Ce qu'il veut pourtant c'est être le témoin privilégié par sa peinture « des différents rouages qui concourent au fonctionnement d'une société ». Cette exposition est un véritable succès et après tout ce temps passé sans Olga, il la retrouve...

La fin de l'année est pour lui l'occasion du repas de Noël avec son père mais aussi de réfléchir sur le succès qui est fragile et éphémère et sur la mort, sur la déchéance physique qui sont inéluctables, sur la relation au père aussi. Tout cela se termine en Suisse dans une clinique spécialisée dans la mort assistée.

La troisième partie du livre s'ouvre, quelques années plus tard, sur la mort de l'écrivain, un meurtre particulièrement atroce et apparemment rituel. Houellebecq a été assassiné chez lui, son corps, en même temps que celui de son chien, décapité au laser, découpé en lanières reparties dans la pièce. Jed, que la police finira par retrouver à cause du portrait qu'il avait peint de l'écrivain, donnera un avis sur le meurtre et sur sa mise en scène, en faisant référence à l'oeuvre picturale de Jackson Pollock ! le lecteur appréciera l'épilogue de cette partie policière du roman. Je ne suis pas très sûr cependant qu'elle soit à la hauteur des attentes suscitées, même si elle est rattachée, peut-être un peu artificiellement, au fameux portrait que réalisa Jed de Houllebecq !

C'est l'occasion pour l'auteur de nous donner une photo du quotidien, à la fois dans le domaine de la télévision, de l'internet mais aussi de l'univers des people ou de la jet-set, en fait tout un monde superficiel, glamour et parisien. Il y glisse des images poétiques et, pèle-mêle, des aphorismes bien sentis autant que des remarques pertinentes, et même impertinentes sur les femmes, les artistes, les universitaires, les architectes, le droit pénal, la fortune, les banquiers, le vin, le monde rural, celui de l'art et de l'argent, la fatuité des puissants qui réclament leur portrait seulement pour passer à la postérité...

Sans qu'on comprenne bien pourquoi, un exil dans le Loiret, puis dans la Creuse le fait philosopher sur sa vie qui se termine. Il mène une réflexion sur l'art en général, sur l'utopie, sur le monde (« le monde est médiocre » dit finalement Jed »), sur la solitude et peut-être la vanité du succès, la fuite du temps, la mort, le suicide. La projection qu'il imagine, la France comme une sorte de paradis qui a survécu aux crises, me laisse un peu dubitatif.

Le texte se lit facilement, le style est précis avec un grand culte du détail, parfois technique, même s'il a été décrié et dénoncé comme un éventuel plagiat. Son humour à base d'apophtegmes m'a bien plu. J'ai même bien ri quand il se met lui-même en scène comme un marginal solitaire, maniaco-dépressif, alcoolique, misanthrope, agressif à l'occasion et détaché de toute contingence, c'est à dire comme quelqu'un de pas vraiment fréquentable. le fait de n'être pas très tendre avec lui-même, au moment où il convient de s'auto-encenser, correspond à ma manière de voir les choses. Se moquer de soi me parait être une valeur ajoutée intéressante ! On peut même penser qu'il existe une grande connotation entre Jed et Houllebecq, à la mesure sans doute de leurs relations, à la fois distantes et quasi-chaleureuses. Que l'un soit le double de l'autre me parait une évidence.
L'idée de cette fiction n'est pas mauvaise encore que son intérêt labyrinthique m'a un peu échappé.

Les deux précédents romans m'avaient laissé une impression plutôt mitigée et pour tout dire pas très bonne (La feuille Volante n° 354 et 358). Ce n'est pas parce que ce roman a obtenu le Prix Goncourt (Mon hypothétique lecteur peut constater en lisant cette chronique que je n'ai pas toujours partagé les choix des jurys en général et de celui-ci en particulier), là j'ai pris un certain plaisir à lire, sans trop savoir si cela était dû au style, à la mélancolie de la fin ...ou à ma curiosité !



©Hervé GAUTIER – Décembre 2010.http://hervegautier.e-monsite.com
Lien : http://hervegautier.e-monsit..
Commenter  J’apprécie          92
Le dernier Houellebecq, Goncourisé 2010, est une merde sans nom.
200 pages m'ont suffit !

Et je ne comprends toujours pas comment on peut me bassiner avec une soi-disant analyse sociologique de notre société, une vision juste de ce que nous sommes devenus...
Voire, un roman drôle ???

Mais de quoi parle ce roman à part de Houellebecq himself ?
Ce roman n'a rien de drôle, il est juste pathétique...

Bref, voilà un melting pot d'idées diverses, de considérations décousues et d'abrégés philosophiques, (parfois intéressants en eux-mêmes), mais qui sont insuffisant pour former un roman, faute d'intelligence dans l'écriture, faute de cohérence, faute de véritable *travail* tout simplement.

Vous cherchez un puissant somnifère ?
Lisez Houellebecq...
Commenter  J’apprécie          61
Houellebecq force et aseptise son style ravageur pour décrocher le Goncourt. Au diable donc la pornographie "nauséabonde" et les portraits au vitriol. Un roman calibré pour complaire aux vieux barbons de cette institution poussiéreuse. Quel besoin a eu l'écrivain le plus virulent de notre époque de se prosterner? Etant donné que l'ouvrage auréolé du Goncourt voit souvent ses ventes doublées, voire triplées, on s'explique mieux ce soudain fayotage, il s'agissait juste d'une affaire de gros sous.
Les fans, quant à eux, se sentent trahis, ce n'est simplement plus du Houellebecq mais juste un roman mondain dépourvu d'âme supplémentaire.
Commenter  J’apprécie          50
je suis rarement très critique mais là je dois dire que j'ai détesté ce livre (que j'ai lu intégralement il y a un certain temps- on ne critique que ce que l'on connaît, du moins cela devrait il toujours être ainsi !)
Commenter  J’apprécie          40
Je n'ai pas du tout accroché à ce roman. Pourtant j'avais bien aimé les autres. Je ne me suis pas attaché aux personnages, je me suis beaucoup ennuyé. L'auteur aborde différents sujets, moi qui aime les essais cela aurait dû me plaire mais j'ai surtout eu l'impression d'écouter des monologues pompés sur wikipédia. Encore une fois je me suis pas vraiment senti concerné, peut-être parce que les thèmes abordés ne m'ont pas intéressé plus que ça. Il faut dire aussi qu'il y a un gros manque de rythme ; ce n'est qu'à la fin que cela s'accélère, malheureusement pour tomber dans le grotesque. Ca n'est plus du tout crédible, on a juste l'impression de lire les divagations et les fantasmes d'un vieil auteur fatigué en manque d'inspiration.
Commenter  J’apprécie          40
Déception, déception… pour un ouvrage de 450 pages qui s'est vendu à 360 900 exemplaires en 2010 (chiffres Ipsos) ! Certes, Michel Houellebecq n'est pasDescartes, ni Kant et encore moins Hegel. Il n'est pas non plus André Gide, Samuel Beckett ou Mario Vargas Llosa… Est-ce pour cela que son petit bouquin s'est écoulé comme un tas de collants soldés ?
Commenter  J’apprécie          40
Un agglomérat de vide absolu, qui a suscité un engouement incompréhensible, avec une 3e partie et un épilogue qui partent dans un hors sujet COMPLET et mal foutu, notamment cet épilogue assez risible…

En fait, Houellebecq a fait une sale blague, je crois.
Oui, ça peut être que ça. Il a dû se dire “Allez, je vais écrire une bonne grosse daube sans fond, sans intérêt, à la forme pompeuse pour le lecteur, juste pour voir si mon seul nom peut le faire vendre et me donner le Goncourt”.
Je crois qu'il a réussi le pari, là… Essayez de le voir comme ça, ça passera peut-être un peu mieux ^^

Bref, en un mot comme en cent, je définis ceci soit comme un exemple parfait de littérature de toilettes (à vous de voir ce que vous voulez y voir), soit comme un de ces ouvrages qui mériteraient l'autodafé.
Et si je l'avais encore sous la main, ça serait poubelle.
Lien : http://feathersheaven.unblog..
Commenter  J’apprécie          40
Roman ennuyeux et sans saveur sur la vie d'un personnage morne et sans intérêt. Narration monocorde, terne et distante avec de longs passages qui pourraient être directement tirés d'un dictionnaire ou d‘une notice d'instruction. Dans d'autres pages, l'auteur expose doctement ses points de vue éculés sur des aspects de notre société. A mis parcours, le livre verse dans le polar mais dans l'unique but d'assouvir le plaisir narcissique de l'auteur de mettre en scène son propre assassinat (particulièrement atroce) puis son enterrement. En effet, pas d'enquête, juste quelques pages explicatives en épilogue.
Commenter  J’apprécie          40
Bof beaucoup de bruit pour rien
Commenter  J’apprécie          31
Je ne jugerais pas la plume de Houellbecq sur ce roman puisque c'est le premier (et peut-être le dernier) que je lierais de lui. Cependant j'ai eu comme une impression de nombrilisme et d'ethnocentrisme surpuissant que l'on trouve chez très peu d'auteurs. A la limite Dostoïevski était un slavophile, très patriote, sauf que Dostoïevski écrivait bien. Houellbecq voudrait faire passer son manque de style pour une sorte d'écriture post-moderne/contemporaine à l'image des oeuvres décharnées que l'on trouve dans les galeries "Hype" parisiennes, mais en littérature on ne triche pas et c'est pour moi tout simplement un manque de savoir-faire littéraire comblé par une fausse morale sociale. Houellbecq invente des théories sociologiques, il prétend que le savoir c'est comprendre une page wikipédia et il anéantit toute démarche intellectuelle par des raccourcis sommaires. Il ne reflète pas une époque, ou alors oui celle des artistes fainéants qui pensent avoir tout inventé et tout compris et qui ne connaissent de leurs auteurs favoris que les commentaires pseudo-savants des critiques qui font la pluie et le beau temps sur l'art. Ce livre est fade, sans saveur, il n'apporte rien, on n'est même pas saisis par la trame, il ne se passe rien, les réflexions sont dignes d'une analyse d'un JT sur une chaîne de grande écoute. C'est pour moi se conforter dans la médiocrité.
Commenter  J’apprécie          30




Lecteurs (9118) Voir plus



Quiz Voir plus

Houellebecq et son territoire

Dans quelle île est né Michel Houellebecq ?

Martinique
île Maurice
La Réunion
Guadeloupe

10 questions
60 lecteurs ont répondu
Thème : Michel HouellebecqCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..