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Etant grand fan de Lanzarote, cette petite île volcanique de l'archipel des Canaries, et pas forcément hermétique au style corrosif de Michel Houellebecq, dont j'avais beaucoup aimé « Sérotonine », j'ouvre ce petit ouvrage qui date du début des années 2000.

Je me retrouve d'ailleurs immédiatement fin 1999, en compagnie d'un auteur qui, anticipant un réveillon raté ainsi qu'un changement de millénaire surfait, se rend dans une agence de voyage à la recherche d'une destination quelconque. Il ne me faut que deux pages pour éclater de rire…allez hop, je poursuis l'aventure !

Me voilà donc en terrain connu, avec vue sur un paysage lunaire parsemé de cactus aux formes ambiguës, visitant le Parc de Timanfaya, le marché de Téguise et la plage de Papagayo, comme tout bon touriste de masse qui se respecte. J'y suis néanmoins en compagnie d'un auteur avec qui je ne pense pas vouloir partir en vacances, de peur de revenir totalement dépressif. Même si la plupart de ses réflexions sur la société moderne en général et sur les vacanciers en particulier font mouche, le garçon a la vilaine tendance à distribuer des uppercuts à tout ce qui bouge. le Français et son guide Michelin, BOUM, l'Anglais qui revient chaque année dans le même nid, BAM… et comme compagnie pour agrémenter son séjour, il se déniche un Belge dépressif et un couple de lesbiennes…allemandes, forcément !

C'est donc mal entouré que j'écoute le fond de pensée foncièrement sombre de cet auteur vacillant régulièrement vers le nombrilisme, ainsi que ses digressions inutiles concernant la secte Raélienne. Bizarrement, la banalité de ses propos ne me rebute pas, au contraire, son ton cynique a plutôt tendance à me séduire et son humour à me faire rire.

Alors certes, ce n'est pas son meilleur ouvrage, mais cela ne m'empêchera pas de retourner à Lanzarote !
Lien : https://brusselsboy.wordpres..
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Je partais en vacance aux Canaries, je changeais de poste, et j'aime faire de l'humour noir en salle café. C'était assez pour qu'on m'offre ce livre en cadeau de pot de départ. C'était la première fois que je touchais un Houellebecq, et sans masque de soudeur s'il vous plait. Mais comme chacun sait, c'est la première fois qui fait le plus mal…

Houellebecq, chacun en donne sa définition. Pour moi, c'est un homme qui ne voit pas l'intérêt de maintenir les valeurs chrétiennes de charité et de compassion s'il n'y a pas de dieu dans le ciel. En d'autres termes, il fait partie de la mince pléiade d'intellectuels suffisamment cultivés pour connaître les mécanismes de l'évolution, suffisamment intelligent pour avoir compris ce qu'ils impliquent quant à l'humanité, et suffisamment insouciant de son image pour l'assumer.

Peut-on parler du livre en parlant d'autre chose que de l'auteur ? Il n'a rien à raconter, et l'assume. Pour paraphraser Kessel, il serait faux de dire qu'il ne s'intéresse qu'à lui. Seulement, il juge les autres encore moins intéressant. S'infliger une semaine de vacances dans une station balnéaire pour touristes allemands, quand on possède une bibliothèque, c'est entre le masochisme et le mépris de soi-même. Il l'a fait, il s'y est amusé comme un rat disséqué vivant, il est revenu et il a écrit un livre pour le raconter, et pour dire à son lecteur qu'il était un imbécile de l'avoir acheté. Il a pimenté le tout de raeliens et d'un fantasme masturbatoire, qu'il met si peu de conviction à faire paraitre réelle qu'on dirait d'une marque de mépris supplémentaire pour ses lecteurs, et l'affaire est dans le sac.

Si vous étiez Monsieur de Houellebecq, vous seriez un libertin ; avec de surcroit un beau visage peut-être Mozart aurait-il mis dans votre bouche « viva la liberta ! » Hélas, vous n'avez l'un ni l'autre.
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Beaucoup d'humour dans le texte "Lanzarote" pour évoquer finalement des questions peu amusantes comme l'extrémisme religieux, la pédophilie sous couvert d'innocente initiation, la dépression etc... Mais ce qui l'emporte c'est que finalement tout est drôle et rien n'est important. Mais Michel Houellebecq n'a pas le "je m'en fichisme" dans le sang à l'instar d'un écrivain latino américain comme Jaime Bayly par exemple, et il y a toujours un fond de noirceur obligée dans ces textes. Les autres récits ne sont pas amusants et ressemblent à des ébauches plus qu'autre chose. (simple opinion)
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Bon, ici, récit autobiographique , lisè-je .. ou ontologie, rêve saumâtre éveillé d'une carne qu'il vaut mieux tenir éloignée des enfants. on verra ça plus bas.

Flammarion en 2000 pour inaugurer le nouveau siècle nous offre ce magnifique coffret qui comporte un volet photos et en regard le pendant écrit, sorte de légende aux prouesses du photographe qui veille en Houellebecq, artiste qui se veut peut-être plus à l'époque protéiforme. Est-ce que Flammarion n'y va pas un peu fort en nous vendant ça comme un signe du destin d'un monde sans retour ? Oui, on a l'impression qu'elles pendent bien à l'époque en effet et le paradoxe alors qu'on s'attend à trouver dans le coffret en supplément un bouquin de cul dans l'autre, on n'y trouve que sécheresse et presque que ruine de l'âme. L'auteur est partagé à l'aune du siècle naissant, le sexe refait, voulant gouter à autre chose, mais ne sachant pas trop quoi, peut-être se remet-il laborieusement de ses expériences passées qui lui laissent un goût amer dans la bouche ?

Le volet photos est assez minéral dans le fond comme l'est ce Lanzarote que je ne connais nullement et qui ne me donne pas envie, et je pense que Houellebecq y recherche artistiquement une sorte de désert sidéral, noyé de soleil, sans âme qui vive qui vient à contrario et conséquent à son précédent long séjour en Irlande verte et animée .. Et donc cette partie ne va pas m'intéresser plus que ça. Passons à l'écrit ..

En lisant sa prose, j'ai le sentiment qu'il se parle à soi-même : un soliloque. Il entend même des voix.. et bien sûr cet appel du sexe qui le démange misérablement quand vient l'appel des vacances d'hiver au soleil : il semble être la clef du récit, le déterminant et l'auteur se rate à chaque coup et c'est heureux pour lui car il est complètement dedans comme un obsédé désincarné et s'en distancie à la fois avec un humour grinçant qu'il porte sur lui-même et ses semblables. Oui c'est le sexe désespéré qui vient le sauver à force de s'y prendre comme un manche. On ne peut pas dire qu'il n'assume pas puisque c'est sa franche destination et que c'est comme ça encore le mieux pour lui pour combler son manque érotique assez pitoyable dans l' environnement qu'il laisse derrière lui guère plus enviable que celui d'un échec cuisant, patenté au sein d'une société contemporaine sans aucune espèce d'humanité

Je parlais de paradoxe plus haut, oui paradoxe en ce sens qu'on peut se demander comment peut-on lui vendre du rêve érotique à Lanzarote qui revêt tous les attributs d'une pierre sèche au milieu de l'océan ? Il s'attarde un peu trop sur le physique de l'hôtesse qu'il n'arrête pas de mater qui lui vend le billet, et voilà ce que ça donne : un ratage presqu'inconscient. C'en est cocasse et jamais ennuyeux !
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Le passage du millénaire n'inspirait rien à Michel Houellebecq qui voyait l'arrivée du réveillon de Noël 1999 d'un oeil morne et blasé. Une visite à l'agence de voyage le convainc d'un séjour, en janvier, sur l'île de Lanzarote dans l'archipel des Canaries. Une destination originale, source de découvertes et de rencontres, et de possibles bains de mer sur la foi de témoignages confiés à l'agente.
Rudi, un flic belge morose et deux Allemandes lesbiennes décomplexées tiendront compagnie à l'écrivain dans un paysage volcanique rocailleux à la végétation rare.
On retrouve donc la plume acérée et ironique de Houellebecq dans ce court récit qui m'a fait sourire. L'homme se félicite tout de même, en cette nouvelle ère, du confort apporté par les avancées du XXe siècle : « Un minibus Toyota, c'était quand même autre chose qu'une diligence. » Ses réflexions sont livrées sur ce ton cynique qu'on lui reconnaît. Il dit tout haut ce qui souvent se pense tout bas, crûment et sans fioritures. Ces idées et ces formes littéraires, on les retrouvera plus tard dans son oeuvre romanesque.
Un ouvrage qui peut constituer une parenthèse brève entre deux lectures plus exigeantes.
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En 1999, Michel Houellebecq part à Lanzarote, une île de l'archipel des Canaries. Il a le projet d'écrire et de filmer « l'humanité moyenne » à dos de chameau, sur les bords de la piscine, devant le buffet de desserts. le film, je ne l'ai pas vu. En revanche, le livre, c'est du Houellebecq pur jus. Il est à 3 euros, en Librio, je vous le conseille.
Imaginant à l 'avance un réveillon raté, le narrateur se rend dans une agence de voyages. le Sud marocain, lui propose-t-on. Un pays arabe… Pas très emballant... Il finit par opter pour Lanzarote, une île des Canaries où il n'y a rien à visiter.
Mais c'est pas cher, alors il y va. On y trouve quelques retraités anglo-saxons et « quelques fantomatiques touristes norvégiens » qui vont à Lanzarote « parce qu'ils sont déjà venus l'an dernier ». Les Anglais, c'est autre chose : ils ne sont pas « animés d'un vif appétit de découverte… Ils ne s'intéressent ni à l'architecture, ni aux paysages ni à quoi que ce soit. » Pour eux, Lanzarote, c'est le top du top. « L'Anglais se rend dans un lieu de vacances uniquement parce qu'il est certain d'y rencontrer d'autres Anglais. »
Là-bas, on peut photographier des cactus, certains ont la forme de couilles. C'est rigolo.
À Lanzarote, la roche volcanique produit d'impressionnantes fissures dans la terre. Ça aussi, les touristes aiment. Et puis, il y a les balades à dos de chameau.
Le contenu du minibar permet de passer une douce soirée. Deux Allemandes ouvertes à tout et un ex-flic belge tiendront compagnie au narrateur qui finalement ne s'ennuie pas tant que ça (surtout grâce aux Allemandes ouvertes à tout.)
Du Houellebecq pur jus donc.
Du petit lait.
Un auteur qui résiste à l'air du temps, aux conventions, aux clichés, aux modes débiles, aux systèmes, aux courants de pensée dominants, au politiquement correct simplement parce qu'il est désabusé, sans illusions et libre.
Je le vois comme le dernier écrivain romantique pour qui l'amour est peut-être la seule bouée de sauvetage, encore faut-il arriver à la choper si d'aventure elle se présentait.
Il me touche beaucoup.
Lien : http://lireaulit.blogspot.fr/
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Le personnage, ou l'auteur, aime provoquer, déranger et parfois ses propos ou sentences seraient susceptibles de l'envoyer devant un tribunal.
En tout cas, il s'en donne à coeur joie pour railler le tourisme de masse ou les autochtones tout en nous proposant une balade très contrastée , très " hot" à très froide, à Lanzarote.
Tout le monde semble prévisible et subit une sorte de torpeur, passivité, qui semblent inscrites en chacun.
Mais Houellebecq parvient à surprendre le lecteur, que je suis, à chaque page grâce à son style très direct.
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Une page, deux pages, trois pages... Puis HOP! Me voilà happée à travers une histoire mêlant voyage, rencontres, expériences et photographies.

Lanzarote, c'est le récit d'un auteur, Michel Houellebecq, et c'est aussi le nom de l'île espagnole où l'auteur se rend en excursion. Aussi sèche et aride que l'île, le langage de l'auteur-narrateur rend compte d'un voyage à la fois torride (à travers les rencontres...), artistique (à travers les photographies et le regard de l'auteur) et plutôt bref (on a aussi vite fait le tour de l'île que du livre). Une excursion racontée sans trop d'enthousiasme et qui m'a franchement donné chaud à certains moments (d'où l'intérêt de le lire les jours de grand froid).

Une fois encore, Michel Houellebecq est arrivé entre mes mains sans que je le choisisse véritablement de mon plein gré. En effet, le premier livre que j'ai lu de cet auteur, La carte et le territoire, était un cadeau. Quant à ce deuxième opus, c'est une certaine Curiosité qui m'a poussé à le prendre: pendant que je butinais dans les rayons de ma bibliothèque un livre se démarqua des autres de part sa forme (plus grand et se présentant comme une boîte avec d'une part le récit et d'autre part les photographies prises par l'auteur même au cours de son excursion à Lanzarote).

Même si le titre et le nom de l'auteur ne me motivèrent pas grandement sur le moment, je crois que c'est les photographies qui m'ont amené par la suite à découvrir le récit qui en découlait. Des photographies magnifiques? je ne saurai dire, en tout cas aussi dérangeantes que son récit et qui permettent au lecteur deux types de regard sur le voyage: le premier concret avec les photographies, le lecteur se crée sa propre image de Lanzarote. le deuxième plus abstrait avec le récit de l'auteur lequel ne manque pas d'apporter un regard artistique sur son excursion.

Tout du reste, même si l'univers de l'auteur est aux antipodes du mien, si l'ambiance gluante et torride qui transpire de son livre ne m'est pas franchement très agréable et si le thème abordé ne m'emballait pas tant que ça... Il m'a bien plu!

Je crois que d'une façon générale, Michel Houellebecq me plaît bien.

Evidemment, je ne parle ici que de sa verve littéraire et rien d'autre (que ce soit clair, n'est-ce pas). Dans ses romans il titille ma curiosité à tel point que le lire en deviendrait presque un plaisir. je crois également que sa personnalité et son regard artistique sur ce qui l'entoure (les choses comme les personnes) donnent à ses oeuvres une aura particulièrement... attirante.

Plus qu'un auteur "à lire", Michel Houellebecq est un auteur "à expérimenter". Ainsi, je vous le conseille vivement que l'on aime ou pas, de mon point de vue il en vaut le détour.


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Pour écrire, il faut lire. J'ai commencé à écrire le troisième livre et j'ai besoin de lire et relire mes auteurs préférés.

Je viens de lire une nouvelle de Michel Houellebecq, Lanzarote. Ce n'est pas son meilleur ouvrage, mais j'y ai retrouvé l'essentiel :

- Son humour, quitte à déplaire.
- Sa grande sensibilité, le sexe n'est qu'un prétexte à la tendresse, comme pour bien des célibataires.
- Ses registres de langue variés, étant capable d'être littéraire et vulgaire, Houellebecq est universel.
- Ses réflexions judicieuses sur la société moderne.

Ses livres ne me dépriment jamais. Au contraire. Les livres qui me dépriment sont les mièvres, ceux qui étalent les pique-niques au bord du lac.

Le prochain : Pierre Lemaitre.
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À travers toutes les littératures, et particulièrement celle de Lanzarote de Michel Houellebecq, il évoque l'aventure et une recherche; qu'il s'agisse d'un trésor ou d'une simple connaissance concrète liée au hasard des rencontres, ou, des événements journaliers lors des voyages organisés. Mais au fond cette recherche n'est qu'une fuite de soi toujours insatisfaite, un rêve de trophées, un tabou orienté sur des discutions sans grands intérêts, et surtout sans grandes conséquences aux détournements que l'on espère mesurés! d'un séjour ou la libido se libère sous le soleil, déjà mise au rebu à la descente de l'avion qui nous ramène au train train quotidien, les obligations, et il faut bien l'avouer un certain ennui. Les voyageurs et les couples se dispersent pour se retrouver à leur domicile avec pour seul argument l'exemplarité disciplinaire au regard de la dîte société.
Michel Houellebecq raille avec justesse les affres d'une société de consommation où les voyages organisés sont les derniers bastions de nos rêves avortés.
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