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3,6

sur 3949 notes
Evidemment, Houellebecq est si facile à critiquer : tout, chez cet auteur, rappelle la médiocrité de l'époque. le style est le plus plat possible, le récit est le plus glauque possible, l'esprit est le plus étriqué possible.
Même s'il s'avère que nous sommes capables de le lire au second degré, ou à d'autres niveaux de lecture d'ailleurs, il est préférable de se tourner vers les bons sociologues pour tenter de comprendre nos contemporains. Il n'est nul besoin de ce roman et de son abyssal médiocrité.
Le plus étrange dans toute cette histoire, si je puis dire, c'est d'ériger cet auteur en " plus grand écrivain français vivant"... C'est même ahurissant si l'on a pris la peine de s'infliger de lire la prose de ce pauvre Michel.
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Une particule élémentaire est une particule dont on ne connait pas la composition. Elle est l'alpha de la matière. On est dans l'infinitésimal de la nature. Est-ce la particule qui renferme la destinée d'un individu ?
Michel et Bruno sont demi frères. le premier est un brillant chercheur, quasiment autiste, insensible à l'amour et au monde qui l'entoure alors que le second est un masturbateur compulsif, toujours à la recherche des plaisirs charnels que peut lui offrir la gente féminine.
Michel Houellebecq raconte leur histoire, cette éternelle quête du bonheur qui finit inexorablement mal, sauf si la science crée l'être parfait, cloné un nombre premier de fois, constituant la société onaniste de demain. On n'est jamais si bien servi que par soi-même.
Comme souvent, Houellebecq est capable du meilleur : « Un monde composé de femmes serait à tout point de vue infiniment supérieur ; il évoluerait plus lentement, mais avec régularité, sans retour en arrière et sans remises en cause néfastes, vers un état de bonheur commun. »
Comme du meilleur : « Je sais bien que l'islam – de loin la plus bête, la plus fausse et la plus obscurantiste de toute les religions – semble actuellement gagner du terrain ; mais ce n'est qu'un phénomène superficiel et transitoire : à long terme l'islam est condamné, encore plus sûrement que le christianisme. »
Il y a certaines similitudes entre ce roman et « Plateforme » qu'il écrira trois ans plus tard.
On accuse l'auteur d'être sexiste, homophobe, machiste, islamophobe etc… C'est bien évidemment faux ! Il ne fait que raconter la société telle qu'elle est. Mais la vérité n'est souvent pas bonne à reconnaître. Et si les ouvrages de Houellebecq blessent quelques-uns, ils peuvent se rabattre sur « Martine à la ferme » ou « le club des cinq ».
Tout n'est pas forcément compréhensible dans les propos de Houellebecq ni dans son roman, mais il est indéniable qu'une fois de plus on passe un très agréable moment de lecture, partagé entre les idées intéressantes de l'auteur, ses situations loufoques et sa grande liberté de plume.
Editions J'ai Lu, 317 pages.
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Cynique, lubrique, pessimiste et dur.
Mais brillant.
J'ai adoré les particules élémentaires et la façon dont Houellebecq parvient à tenir la cohérence de son roman dans l'entremêlât des vies de ses protagonistes pour arriver à une fin splendide.
Mon second roman de cet auteur après « la carte et le territoire » je vais devoir faire une pose pour retrouver un peu de gaieté littéraire mais j'y reviendrai c'est certain !




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Après Lanzarote, Sérotonine et Soumission (abandonné au 2/3), c'est le quatrième texte de Houellebecq que je lis. Enthousiasmé par le premier, les deux suivants m'avaient paru être globalement la répétition d'une même formule littéraire que j'avais déjà trouvée dans Lanzarote (en somme, peu ou pas de créativité chez l'auteur).

Toutefois, même si l'ouvrage annonce l'ambiance récurrente de ceux qui suivront, Les Particules a lui une autre tenue: l'écriture est bien plus serrée et soutenue, les personnages ont beaucoup plus de consistance. L'ensemble ne donne pas cette impression mélancolico-flasque caractérisant désormais le style de l'auteur et qui avait fini par me lasser.

Si l'intelligentsia littéraire et le marketing éditorial n'avaient pas reconnu chez Houellebecq un (très) Grand Écrivain, je ne m'en serais pas aperçu... Mais il est vrai que je fais dans l'"hérésie", puisque aussi bien Flaubert que Proust et Roth sont à mes yeux des écrivains assommants. À chacun sa Contre-histoire de la littérature, non?

Ceci dit, j'ai commencé à lire la poésie de Houellebecq (La Poursuite du bonheur) et là je dois dire que j'accroche. Un recueil qui commence par "D'abord j'ai trébuché dans un congélateur" et finit par "Je m'efforcerai de te suivre", ça c'est sans doute pour moi. Mais Houellebecq ne se dit-il pas d'abord poète?...

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Les particules élémentaires/Michel Houellebecq (Prix Novembre 1998)
C'est un véritable OVNI de l'édition française que ce roman de Michel Houellebecq. Un OVNI savoureux. Un régal bien goûteux et délicieux. Certains ont été jusqu'à en être écoeurés : je les comprends en partie. On aime ou on n'aime pas Houellebecq et les plats qu'il nous sert.
Ce n'est certes pas de la littérature à la Flaubert ou Le Clezio. Mais MH n'a-t-il pas pour principe d'aller dans le sens de cette phrase de Schopenhauer : « La première et pratiquement seule condition d'un bon style, c'est d'avoir quelque chose à dire. »
Ainsi la langue est souvent crue, directe, provocatrice, sans circonlocutions, surprenante, riche de litotes et d'ellipses. Pas de recherche formelle, mais plutôt un style neutre avec quelques vagues cependant !! On ne s'ennuie pas et le passage du coq à l'âne qui déconcerte un temps finit par amuser. On saute allégrement sans transition aucune de la vulve flétrie des soixante huitardes attardées au paradoxe ERP et l'expérience d'Aspect sur la non localisation. Puis du becquetage indiscriminé des pigeons aux activités de substitution. du grand art ! Il y a même des passages romantiques qui traduisent bien la grande sensibilité de l'auteur.
Des descriptions au scalpel comme ont dit certains critiques, une écriture clinique, froide et impersonnelle, souvent technique, un humour grinçant et une caricature factuelle genre bande dessinée : et voilà les armes de MH pour nous tenir en haleine tout au long de ces 300 pages où les thèmes de la misère affective et sexuelle de l'homme occidental, sa solitude existentielle sont constamment sous-jacents. La profondeur de la pensée de l'auteur ne peut alors échapper au lecteur attentif.
« Une fois qu'on a divorcé, que le cadre familial a été brisé, les relations avec ses enfants perdent tout sens. L'enfant, c'est le piège qui s'est refermé, c'est l'ennemi qu'on va devoir continuer à entretenir et qui va vous survivre. » (Réflexion de Bruno)
Le début de ce roman fait état d'un certain nombre d'arbres généalogiques qu'il faudra bien retenir vu le nombre de personnages secondaires qui participent à la vie du récit. Et deuxième point particulier : il faudra s'habituer aux multiples digressions scientifiques ou autres (comme dans La Carte et le Territoire d'ailleurs), qui émaillent la narration. Parfois MH nous offre un véritable cours de sciences naturelles et de physique des particules.
Deux personnages, deux demi-frères pour tout dire, affronte la vie avec des fortunes diverses. Bruno, professeur agrégé qui a connu une enfance perturbée et qui l'âge venu mène une quête quasi permanente du plaisir, grand amateur d'échangisme, et Michel, chercheur en biologie quelque peu illuminé, aux frontières d'une douce folie, taciturne solitaire, asocial sans grande pulsion, sans désir, sans amour.
La misanthropie récurrente de MH ne fait pas défaut à cette histoire. Ses thèmes favoris sont bien là : le déclin de la civilisation dont il rédige une satire cinglante, la déliquescence progressive des valeurs morales, l'atomisation sociale dès les années 70, une analyse à la loupe sans concession et sans illusion, cruelle, cynique, implacable et réaliste de cette société, la dénonciation du libéralisme dans tous les domaines, un certain dégoût du monde dans le cadre d'une métaphysique pessimiste, l'obsolescence inéluctable des objets et des personnes. Les personnages sont obsédés par leur vieillissement et leur décrépitude, leur déclin physique et intellectuel avec « une baisse tendancielle du taux de plaisir », menant à une « entéléchie délétère ».
Plusieurs passages m'ont fait penser à L'étranger d'Albert Camus notamment dans les moments tragiques qui laissent une impression de détachement, d'absence de la part des personnages touchés par l'adversité. La solitude aussi quand l'on considère la vie de Michel : « Sa vie d'homme il l'avait vécue seul, dans un vide sidéral. Il avait contribué au progrès des connaissances : c'était sa vocation, c'était la manière dont il avait trouvé à exprimer ses dons naturels ; mais l'amour, il ne l'avait pas connu. »
Voilà donc un livre, comme disait un chroniqueur, qui donne matière à penser. L'influence qu'ont pu avoir Aldous et Julian Huxley est indéniable quand on considère la teneur de l'épilogue qui vient couronner ce bel édifice bien construit. Tout ce récit constitue en fait une historique du déclin d'une civilisation, celle des dernières décennies du XXé siècle, contée par un narrateur qui vit en l'an 2029, époque qui a vu l'avènement d'une « nouvelle espèce humaine asexuée et immortelle, ayant dépassé l'individualité, la séparation et le devenir » . Les travaux de Michel sur le codé génétique ont finalement abouti à l'homme génétiquement modifié. En effet la réplication d'un « code génétique sous une forme standard structurellement stable, inaccessible aux perturbations et aux mutations a permis l'apparition de cette nouvelle espèce dont toute cellule peut être dotée d'une capacité infinie de réplications successives. »
La conclusion est grandiose ; le débat gravit un échelon et le narrateur de déclarer : « L'histoire existe ; elle s'impose, elle domine, son empire est inéluctable. Mais au-delà du strict plan historique, l'ambition ultime de cet ouvrage est de saluer cette espèce infortunée et courageuse qui nous a créés. Cette espèce douloureuse et vile, à peine différente du singe, qui portait cependant en elle tant d'aspirations nobles. Cette espèce torturée, contradictoire, individualiste et querelleuse, d'un égoïsme illimité, parfois capable d'explosions de violences inouïes, mais qui ne cessa jamais pourtant de croire à la bonté et à l'amour. ….. » Sublime conclusion !
On ne sort pas indemne de cette lecture.

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Si tout est question de particules, pourquoi l'effervescence de certaines et l'inactivité d'autres. Nous, particules, que faisons nous de cette liberté individuelle ? En fil rouge, notre auteur fait un parallèle entre, d'un côté, les découvertes bouillonnantes de la science, de la médecine et j'en passe durant les décennies passées, et de l'autre, nos activités d'humains ; nous, ces particules qui ont peur du temps et de l'espace. C'est de la science fiction, l'histoire de deux demi-frères : l'un est chercheur et ne voit que la fin de l'humain et son remplacement par un être parfait ; l'autre est obsédé par le sexe, preuve de la vie. Tout serait-il identiquement particule chez les gros, les maigres, les beaux, les laids, les hommes, les femmes ? Nos héros servent-ils de laboratoire d'observation ? Ils ont des vies amoureuses bien différentes, par exemple, encore que, la solitude en bout de course. Au passage, plein de sujets qui en prennent pour leur grade, des phrases provocantes. C'est jouissif. du pur Houellebecq, détricotant notre société, nos habitudes, la bien-pensance évidemment, notre vacuité aussi. Ça se lit, et se relit pour bien comprendre, par e que c'est pas toujours facile. C'est toute sa richesse et ce qui fait aussi qu'il fait grincer des dents : il ne voit pas le monde comme nous, ou peut-être ne le voit-il que trop bien, sans filtre ?! C'est l'avantage de n'avoir pas de chaînes, tout est possible dans la créativité littéraire : le cru côtoie la poésie.
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Les particules élémentaires' de Houellebecq met en parallèle de manière assez singulière la construction des vies de deux demi-frères depuis leur jeunesse jusqu'à leur mort.

Centré sur la quête de leur sexualité et de leurs rapports à autrui, le livre (parfois écrit de manière très directe) est représentatif du courant dépressioniste de son auteur.

Malheur, solitude et mort sont donc bien de la partie. La prose est plaisante et donne envie de suivre l'histoire de ses deux personnages principaux que tout oppose. Un conseil toutefois : être dans un bon état d'esprit en lisant le livre, notamment à l'approche de son épilogue !
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— Michel se consacre à son travail de chercheur en biologie et Bruno, son demi-frère, multiplie les rencontres amoureuses décevantes. Leur isolement et un profond déterminisme les empêchent d'être heureux. Alors que Bruno cherche l'amour dans un camping post-soixante-huitard, Michel finit par quitter son laboratoire pour trouver une réalité moins tissée d'apparences. Pour Houellebecq, l'économie libidinale entrave les individus car elle entretient l'idée que le désir est illimité. Ainsi, l'idéologie New Age qui en découle – une utopie de réunification de l'humanité – ne peut être qu'une illusion. le principe de non-séparabilité de la physique quantique ne serait pas applicable au niveau macroscopique.
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Ce fut une première rencontre avec ce célèbre auteur pour ma part. Je dois dire que je ne m'attendais pas cela. Son style d'écriture très atypique et très particulier m'a séduit dès les premières pages. Sombre, détaillé, cru, pervers, ... Quand Michel Houellebecq écrit, c'est un univers particulier qui s'ouvre. En prenant la peine d'y pénétrer, l'on vit une expérience à la fois enrichissante mais également troublante. Ce livre en est un parfait exemple !
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Une lecture qui provoque des réflexions et suscite l'intérêt, "Les Particules élémentaires" de Michel Houellebecq est une expérience unique et complexe.

Même si l'histoire est plutôt banale, la qualité de l'écriture est excellente, captivant mon attention de lectrice à chaque page.

Je pense que la force du livre réside dans sa capacité à provoquer des réflexions chez les lecteurs. Houellebecq utilise la science pour commenter la condition humaine, notamment en explorant les implications de la théorie de l'évolution pour la morale et la religion. Cette vision du monde, bien que sombre et cynique, offre une critique provocante des notions traditionnelles de la morale et de la religion.

Cependant, je dois admettre que la lecture n'était pas facile, et certains passages étaient difficiles à comprendre. Mais cela est probablement dû à la nature controversée et provocatrice des sujets abordés par Houellebecq. le contenu explicitement sexuel du livre peut également rendre la lecture inconfortable pour certains lecteurs.

Bien que la lecture puisse être difficile à certains moments, dans l'ensemble je recommande "Les Particules élémentaires" à tous ceux qui cherchent une lecture stimulante qui les fera réfléchir à la condition humaine.
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