Né en 1971 à Taipei, fils aîné de
Hwang Chun-ming, dont
Actes Sud a publié
le Gong,
Huang Kuo-chun s'est suicidé en juin 2003, en laissant derrière lui cinq volumes, dont deux posthumes : trois recueils de nouvelles, un roman inachevé et un recueil de textes en prose.
Dans ce recueil, c'est toute une société de consommation qui est passée au crible. A travers une série de saynètes où transparait un humour chargé d'absurde et d'incongruité, on explore le Taipei moderne. Et on a droit à des mises en scène qui pourraient faire de bien bons petits téléfilms pour la télévision.
Entre un cafard amoureux, un mannequin en plastique qui prend vie, un micro-ondes doté de la parole, c'est tout un univers qui s'esquisse. On croirait filer dans le non-sens mais ce n'est qu'une ficelle permettant à l'écrivain de pointer les absurdités de la vie.
On sent l'auteur désabusé et réaliste sur les travers qu'engendre la superproduction des médias. Ce livre donne l'impression de toujours rester en amont pour voir de loin tous les vices de la société actuelle. C'est un melting-pot de mélancolie, de lucidité et le résultat est porteur : on vogue sur les eaux salées à la recherche d'horizons moins campés dans l'illusion.
Voilà qui est fort réjouissant pour ce roman tout droit échappé d'un Taïwan plongé dans une sorte d'univers kafkaïen. Il n'a l'air de rien ce livre car il n'a pas fait grand bruit mais moi j'ai envie de le mettre en lumière. Enjoy !