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sur 1854 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Décidément, le théâtre est un genre littéraire que j'affectionne ! Cette fois-ci, c'est Ruy Blas qui m'a conquise !

Victor Hugo, que j'avais déjà eu le plaisir de lire avec Claude Gueux, nous conte les aventures de Ruy Blas, un valet dont le destin va basculer lorsque son maître, Don Salluste, décide de se venger de la Reine d'Espagne, épouse délaissée de Charles II. Don Salluste demande à Ruy Blas, passionnément amoureux de la Reine, de séduire celle-ci afin de « préparer le terrain » pour la mise à exécution de son plan cruel…
C'est l'occasion pour Victor Hugo –caché derrière le personnage de Ruy Blas- de critiquer l'attitude égoïste et irréfléchie des dirigeants de son époque :

« Ô ministres intègres !
Conseillers vertueux ! Voilà votre façon
de servir, serviteurs qui pillez la maison !
Donc vous n'avez pas honte et vous choisissez l'heure,
l'heure sombre où l'Espagne agonisante pleure !
Donc vous n'avez pas ici d'autres intérêts
que remplir votre poche et vous enfuir après !
Soyez flétris, devant votre pays qui tombe,
fossoyeurs qui venez le voler dans sa tombe ! »

Dès les premiers vers, majestueusement écrits en alexandrins, j'ai été emportée par l'histoire si touchante de Ruy Blas, ce « ver de terre amoureux d'une étoile », et je me suis très vite attachée à ce personnage sincère, mais hélas tragique. J'ai également apprécié la Reine, paradoxe de la condition humaine, qui désire ce qu'elle ne possède plus, et ne souhaite –dans son existence morne- que quelques preuves d'amour de la part de son mari absent.

Bref, je ne peux que souligner le talent de Victor Hugo, qui est, et on ne cessera jamais de le répéter, un Grand maître de la littérature française.

A lire !
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J'avais lu de Hugo certains romans (Les Misérables, Notre Dame de Paris), certains recueils de poésie (Les Feuilles d'Automne, Les Rayons et les Ombres) mais ne m'était jamais encore attaqué aux pièces de théâtre. Et comme un vieil exemplaire (1945 quand même) de Ruy Blas traînait dans ma bibliothèque, je me suis dit pourquoi pas ?

Le résultat est plutôt réussi, du Shakespeare à la française oserais-je dire. Hugo le cite comme référence d'ailleurs de ce qu'il a essayé de faire, en conciliant la comédie de Molière et le drame de Corneille pour tenter d'atteindre le drame à la Shakespeare. Il joue les modestes en disant que ce ne sont que ses intentions et pas forcément ce à quoi il est arrivé, mais toutes proportions gardées, je trouve l'essai assez transformé.

Hugo garde la base du vers français qu'il maîtrise parfaitement, et en joue avec les interruptions des dialogues, allant parfois chercher la rime sur un simple "Oh" prononcé par un personnage. Il sait vraiment introduire le comique par des personnages loufoques ou simplement légers mais qui prennent toute leur place dans une intrigue pourtant assez tragique. Le contexte historique n'est pas occulté, et plutôt bien documenté si on en croit la notice. Il ne peut évidemment s'empêcher de glisser quelques piques politiques sur le rôle des puissants, sur les classes populaires parfois plus sensées que les élites. Et tout ça au service d'une histoire d'amour basique mais efficace et riche en rebondissements.

Quels ingrédients demander de plus à une oeuvre théâtrale ? En effet, on ne peut que comparer à l'oeuvre shakespearienne qui est une des seules oeuvres dramatiques capables de réunir tous ces ingrédients, là où le théâtre classique français se range dans des catégories bien précises et ne dépasse que rarement les frontières pré-établies. La comparaison est un peu élogieuse peut-être car on sent chez Hugo l'âme du touche-à-tout capable de s'adapter à tous les genres mais de ce fait peut être moins perfectionniste. L'intrigue a par exemple quelques invraisemblances que l'on excuse volontiers car elles facilitent le travail de l'auteur.
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Hugo sait faire vibrer, et ne fait jamais le chichiteux quand il s‘agit d'émouvoir, de faire rêver, aimer, détester – de nous faire du bien quoi !
Alors oui, j'ai un peu le béguin pour Ruy Blas ( – je l'imagine avec le joli minois de Gérard Philippe) Amoureux romantique, « qui porte avec effroi Sous l'habit d'un valet les passions d'un roi », franchissant chaque jour les murs hérissés de pointes de fer d'un parc pour déposer des fleurs sur le banc de sa Belle, prêt à tout pour sauver l'honneur de sa bien-aimée – je suis sans doute fleur bleue, mais je marche à fond!
Et qu'il ferait un bon souverain notre laquais ! c'est bon de le voir remettre à leur place  les puissants corrompus qui, méprisant l'intérêt général, ne pensent qu'à s'enrichir.
Autre personnage séduisant et attachant, César est comme une bouffée d'oxygène, léger et libre de toute pesanteur bourgeoise, sans une once de mesquinerie, drôle et sympathique, joyeux, généreux. L'amitié-fraternité qui le lie à Ruy Blas, datant d'un « heureux temps de joie et de misère » où notre héros était poète et vagabond, plein de rêves et d'espoir, est belle et chaleureuse.
Et puis pour épicer la pièce et nous faire frémir il y a les affreuses manigances de l'infâme Salluste...
J'aime l'élan lumineux, généreux, entraînant, de l'écriture de cette pièce, même si je suis moins emballée par le dénouement, comme s'il y avait là quelque chose dans le mélange des genres qui pour moi ne fonctionne pas complètement.
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Quand un auteur est convaincu de l'enjeu politique et social de la littérature, il est inévitablement porté à s'intéresser au théâtre, art bien plus populaire que celui de la littérature, surtout au XIXe siècle, quand le théâtre était le seul moyen de transmettre une oeuvre écrite inaccessible à la majorité analphabète d'une population.
Victor Hugo étant un auteur ayant toujours cherché à créer pour ceux qui n'en n'ont pas les moyens et en ont le plus besoin, il était logique qu'il lance définitivement sa carrière littéraire par le théâtre, et pas n'importe quel théâtre, un théâtre débarrassé des restrictions classiques, un théâtre romantique, exalté, lyrique et emporté, cherchant à satisfaire autant l'intellectuel porté sur l'exactitude historique et le caractère des personnages que le sentimental adepte des intenses peintures des passions.
Lancé par "Cromwell" et surtout par "Hernani" , le drame romantique hugolien atteint son apogée avec "Ruy Blas". Bien que ce texte puisse heurter, et même faire sourire, les professionnels de notre théâtre contemporain, il n'en garde pas moins une grande fraîcheur par la beauté et la vigueur de ses vers, la force de ses images et son indéniable caractère populaire. Il est vrai qu'aujourd'hui, les auteurs cherchent avant tout à ne pas être populaire et à créer, non pas pour tous, mais pour certains. le théâtre perd ainsi (peut-être au profit de la télévision et du cinéma ?) ce qui fit sa grandeur et lui donnait tout son sens : être l'élément déclencheur d'un engouement populaire, être créateur de lien social. Ce que Victor Hugo réussit à faire par son théâtre, par ce fameux drame éminemment politique d'un valet épris de la reine d'Espagne, d'un homme du peuple ayant des velléités d'insoumission, d'égalité et de liberté, dans un temps où les incompétences de l'aristocratie commençait à faire de l'ombre aux nouvelles forces et aux volontés aiguisées d'une classe bourgeoise désirant tenir, elle aussi, les rênes de son destin.
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J'ai passé un très bon moment de lecture avec cette pièce de jeunesse (relativement à l'âge qu'il a atteint) de Victor Hugo, dans laquelle on retrouve la verve, la passion et les convictions de l'auteur! Sur ce point, les notes apposées dans cette édition (Livre de poche) apportent des informations intéressantes sur le contexte ainsi que sur les sous-entendus de certains propos qui se veulent critiques des inégalités sociales.
Les vers de Victor Hugo débordent d'énergie et de passion jusque dans leur forme. Cette exubérance dans la parole, que certains lui reprochent, me plaisent énormément à moi, j'aime ces envolées tragico-lyriques qui donnent au personnage toute sa nature humaine!
On n'est pas sans penser à Shakespeare en lisant cette pièce et l'utilisation du quiproquo comme matrice du récit, les identités s'échangeant, n'est pas nouvelle, c'est ce qu'on peut reprocher à cette pièce qui manque d'originalité sur ce point-là et même si Victor Hugo, en tant que poète, maitrise parfaitement la forme des vers, ce n'est sans doute pas dans le théâtre qu'il excelle contrairement à d'autres grands dramaturges, mais faire un tour du côté du théâtre me rappelle à chaque fois que je délaisse trop cette forme d'expression.



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Au coeur de la cour d'Espagne, le marquis Don Salluste fomente une vengeance. Après avoir été disgracié par la Reine, Il sollicite le concours de son cousin, le comte Don César, qui refuse de lui venir en aide. Il ordonne alors à son laquais, Ruy Blas, un jeune rebelle issu du peuple, d'usurper l'identité de Don César et de séduire la Reine.

Mais cela est sans compter sur la sensibilité et l'intégrité de Ruy Blas, qui tombe réellement amoureux de la Reine et obtient ses faveurs jusqu'à devenir son Premier Ministre. Il n'hésite pas à s'attaquer aux membres corrompus de la cour, en demeurant fidèle à ses convictions et en faisant passer le salut du peuple avant tout, au risque de s'attirer les foudres de ses adversaires politiques.

Retour à une pièce classique, ses vers d'alexandrins
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Bien que je reconnaisse sans détours le talent de cet écrivain, je préfère le romancier et le poète au dramaturge.
Une pièce intéressante mais qui ne m'a pas envoûtée comme l'ont pu faire L'homme qui rit ou Les contemplations.
Je l'ai lue en pensant sans cesse à La folie des grandeurs et au jeu de Louis de Funès et d'Yves Montand...
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Drame romantique situé dans l'Espagne de Charles II.
Une histoire de vengeance.
Un grand d'Espagne Don Salluste, repoussé par la reine qui l'exile décide avant de partir de placer dans son entourage un jeune homme qui aura pour mission de la rendre amoureuse. Il pressent son neveu qui refuse. Celui-ci sera vendu aux esclavagistes qui sévissent en méditerranée et remplacé par un domestique de Don Salluste, Ruy Blas qui se voit catapulté grand d'Espagne. Mais Ruy Blas est déjà amoureux de la reine et de plus c'est un coeur noble qui contrairement aux autres serviteurs de l'État s'efforce de moraliser les finances et non d'assurer son propre enrichissement (tirade « Bon appétit messieurs »). Ce faisant il grandit dans l'estime de la reine qui a déjà reconnu en lui un admirateur anonyme qui lui envoyait des fleurs.
Des rebondissements comme le retour du neveu, du drame et de la comédie, on ne s'ennuie pas à la lecture de cette pièce de théâtre.
C'est une variation sur l'amour rendu impossible par la divergence des conditions sociales quelle que soit l'union des âmes.
Du roi Charles II, il est peu question sauf pour dire qu'il chasse. Il ne semble remplir son rôle ni comme homme d'État, ni comme époux.
Je suppose que les spectateurs de 1838 y trouvaient matière à réflexion sur la politique de leur époque.
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Lu dans un contexte scolaire.

Soyons francs : en ouvrant ce livre, je m'attendais encore à une pièce de théâtre ennuyeuse, loufoque ou incompréhensible. Alors, soit j'ai grandi dans ma petite tête, soit cette pièce ne correspond tout bonnement à aucun de ces adjectifs. Je pencherais plutôt pour la seconde option.

L'histoire est simple : un valet, Ruy Blas, qui est amoureux de la reine. Histoire d'amour impossible due à la barrière des catégories sociales. Mais par une machination diabolique menée par un maître vengeur, Ruy Blas va se faire remarquer par la reine et cette dernière va à son tour en tomber amoureuse. C'est sans compter le retour de Don Salluste, homme arriviste prêt à tout pour se venger de la reine qui l'a exilé.

L'histoire est simple, certes, mais je l'ai trouvée assez subtile voire philosophique à certains moments (« Aujourd'hui, je suis reine. Autrefois, j'étais libre ! »). J'ai été agréablement surprise par le style de Victor Hugo ; dans ma tête (n'ayant pas beaucoup d'expérience hugolienne, le temps me le pardonnera), son style d'écriture devait être ampoulé, riche de métaphores incompréhensibles. Et en fait, non, pas du tout ! N'importe qui d'une quinzaine d'années ou plus peut le lire sans problème. Son aisance à faire des rimes, qui paraissent couler naturellement, m'a subjugué. J'ai beaucoup aimé le personnage comique de Don César. Dans ma vie, je n'ai pas lu une grande quantité de pièces de théâtre, mais celle-ci, je la retiendrai !
Une fin prévisible (comme toute pièce de théâtre) qui m'a cependant plu. Pour la première fois de ma courte existence, j'ai apprécié ma lecture (théâtrale, j'entends par là) sans compter les pages qui me restaient à lire, c'est peu dire...

Bref, pour moi chapeau bas. C'est une bonne façon de s'initier à la lecture de pièces de théâtre et dorénavant, je serai plus encline à lire du Victor Hugo (bien que toutes ses oeuvres ne soient pas aussi légères que cette pièce, c'est certain). Je ressors de ce livre... "agréablement surprise", seul terme me venant à l'esprit. Pour cela, c'est un 4/5 Totor !
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"noir c'est noir, il n'y a plus d'espoir" : c'est la chanson qui me trotte dans la tête à la fin de cette lecture.
Par le jeu ignoble d'un esprit vengeur, trois personnages sont occis sans qu'aucun espoir ne soit possible....
Je ne suis pas fan de happy end, mais j'aime bien pouvoir me dire que peut être, il aurait été possible, qu'il y a une solution.....Mais là : rien de tout ça.
Et comme à chaque lecture d'une pièce de théâtre je me demande ce que cela peut produire sur scène. Les didascalies sont très détaillées et j'ai pu avoir une bonne représentation visuelle de la pièce, mais j'ai été un peu gênée par les nombreux dialogues en aparté...
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