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3,26

sur 185 notes
La plume talentueuse de Nancy Huston extrait 3 vies plus ou moins apparentées de leur banalité pour décortiquer à travers une caméra de cinéma leur lot de malheurs, d'ambitions, d'espoirs, de désillusions et parfois de résignations. Les personnages nous emmènent en Irlande au Canada et au Brésil.

L'un d'eux émerge de l'adolescence en pleine querelle d'indépendance entre l'Irlande et l'Angleterre pendant la Première Guerre mondiale, contexte historique très bien documenté et riche d'enseignement. Cette époque du récit nous permet également de (re)découvrir les poésies des fameux poètes irlandais Joyce et Yeats.

Élément de style surprenant, la plupart des dialogues sont rédigés en dialecte anglais, ce qui, passé le premier étonnement ne m'a pas posé problème puisque je lis les 2 langues, mais s'il s'était agi d'une langue différente de l'anglais j'aurais trouvé incongru d'être systématiquement renvoyé à la traduction en petit caractère en bas de page.

Enfin, en entrant dans la vie de l'Indienne Awinita et de Neil l'écrivain en recherche permanente d'inspiration, j'ai retrouvé des personnages qui avaient déjà été brossés de façon quasi identique dans le «Cantique des plaines» du même auteur.

L'alternance des trois histoires au fil des chapitres apporte un rythme soutenu au récit dont la qualité narrative en fait un roman réussi.

Février 2015
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L'histoire raconte celle de plusieurs personnages sur différentes époques et en divers lieux : Milo, Neil et Awinita, de 1914 à 2010, de Dublin à Montréal, en passant par New York. La construction du roman est assez inhabituelle, tout en gardant pourtant une organisation d'écriture très ordonnée. le livre est divisé en dix chapitres avec à chaque fois une section par personnage, toujours dans le même ordre. le récit nous retrace les différentes aventures de Milo, Neil et Awinita, dont les liens familiaux sont présentés en toute première page. Les débuts de lecture ont été un peu difficiles avec tout ces changements de lieu et d'époque, il m'a suffi de repérer ce schéma narratif pour une meilleure immersion...
Lien : http://ontheroadagain6.wordp..
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Livre complexe à mi-chemin entre le journal intime et le scénario cinématographique sur trois générations, on est happé par ces descriptions percutantes comme un rythme de capoiera à la lecture.

Beaucoup de texte en anglais (c'est pourquoi je le déconseille si vous avez du mal avec cette langue, car la traduction en québecois courant voire familier n'est guère compréhensible si vous n'avez jamais été sur place, même connaissant le québecois je comprenais mieux l'anglais que la traduction c'est dire), ce qui est plutôt inhabituel et plaisant si vous versez dans la langue de Shakespeare.

3 tranches de vie dans lesquelles on se plonge avec le narrateur (compagnon de Milo) qui suit le fil du "scénario" de la vie chaotique de celui-ci à travers celle de la jeunesse d'un grand-père adulé et d'une mère inconnue pour ainsi dire et l'enfance de Milo (jusqu'à sa vie adulte).

Un livre dur mais qui prend aux tripes. J'ai beaucoup aimé et je serais curieuse de voir une adaptation filmée de cette oeuvre et croyez-moi si vous ne l'avez pas lu, il y a tout ce qu'il faut pour en faire un grand film.
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Tout d'abord, j'aime beaucoup ce qu'écrit Nancy Huston donc forcément je ne vais pas être très objective...! Tout au moins, j'ai aimé tout ce que j'ai lu de cet écrivain !

Ensuite, j'aime les livres à plusieurs "narrateurs"(ou plusieurs destins qui se suivent en parallèle), ceux qui décrivent plusieurs époques, je suis toujours attirée par l'Histoire de l'Irlande et surtout au début du vingtième siècle, j'aime plutôt les livres ayant une atmosphère lourde ou tragique et ceux qui laissent réfléchir sur la place de l'homme au sein de la nature.......Quand j'ai dit tout cela, vous comprendrez que j'ai adoré "Danse noire" !! Et encore, ce roman est bien plus que tout cela...


L'histoire de Milo est fascinante - dès les premières pages, on est "accroché" - et tellement imbriquée dans celle de son grand-père qui l'aime et que lui respecte et celle de ses parents que pourtant il ne connait pas...

C'est un livre bercé de musique, de livres écrits et à venir (...), de poésie....Un très beau voyage ! Merci pour ce livre !
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Trois destins liés, trois histoires singulières, trois vies malmenées.
La noirceur de ces vies est bouleversante. Certaines situations sont outrageusement dures.

Nancy Huston s'avère une fois de plus brillante. Elle mène de main de maître une trame originale, parvient à m'indigner, à m'interroger, à m'émouvoir.
J'imagine un travail d'écriture de titan. Respect.

Seul bémol : mon anglais étant loin d'être exemplaire, les traductions en bas de page beaucoup trop envahissantes rompent le rythme et l'attention. En effet, les allers-retours sont périlleux et rendent la lecture difficile.
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C'est avec plaisir que j'ai retrouvé Nancy Huston, avec ce roman construit, il me semble, selon le même modèle que l'excellent "Lignes de faille".
Sur fond musical de Capoiera, trois personnages, à trois époques, de l'Irlande à Montréal en passant par le Brésil et New York: Neil Kerrigan alias Neil Noirlac qu'on découvre en Irlande au début du siècle. Il est le père de Declan Noirlac, que l'on suit à Montréal dans les années 1950, lui même père de Milo, dont on écoute la voix, alors qu'il se meurt du Sida en 2010. C'est sur son lit de mort, à l'hôpital, que Milo devenu scénariste de talent, transmet ses souvenirs à son amant, Paul Schwartz, élaborant ainsi le film de sa vie.
J'ai une nouvelle fois été emportée, sans retenue, par le récit de ces vies et surtout par le destin de Milo: une belle personne qui conquiert son destin et sa liberté avec classe et courage, démontrant qu'il n'y a pas de fatalité.
Mon préféré, s'il en faut, reste "Dolce Agonia", mais c'est un bon cru.
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Roman très structuré qui présentent 3 personnages sur trois périodes:
Neil, le grand-père irlandais exilé au Québec, poète écrivain inabouti
Awinita, la mère prostituée indienne qui choisit de ne pas garder son bébé
Milo, l'enfant balloté de familles d'accueil en familles d'accueil, recueilli plus tard par son grand-père.
Il faut rentrer dans le roman, s'habituer à l'alternance des langues, découvrir d'autres personnages pour découvrir la vie de Milo.Je me suis laissée entrainer par tout cela. Seul un détail de la fin m'a gênée. Bonne lecture.
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Commençons par le futile : le livre est beau. le format d'Actes Sud est plaisant, les couleurs de la couverture engageantes.

La lecture commence. Premier bonheur avec Danse noire, je suis happé dès les premiers mots. Un style vivant, qui enveloppe et fait oublier le monde extérieur.

Un style cinématographique aussi, puisque le narrateur, réalisateur de son état, imagine le film basé sur et s'adressant à son (très bon) ami comateux, Milo. Et franchement, un style comme celui-là pour un cinéphile, c'est tout simplement l'idéal.
Ça peut paraître froid, trop descriptif (bref un scénario quoi) mais ce style scénaristique guide les images qui viennent en tête durant la lecture. Et comme je suis quelqu'un d'obéissant, lorsque Nancy Huston écrit "Gros plan sur le caniveau", je vois un caniveau un gros plan. Avec en prime la pensée, "Hmmm, bien vu le gros plan !"

Ce style oral, familier que j'ai mentionné cohabite harmonieusement, d'autant que le narrateur/réalisateur agrémente le récit de remarques, suggestions et récriminations à Milo. Excellent lien entre passé et présent, et l'occasion également de founir une distanciation constante et bien pensée.

C'est là tout l'attrait de ce style ; d'un côté on est immergé jusqu'à la racine des cheveux (pas plus haut, faut pas exagérer)-tellement-que-c'est-bien-écrit et de l'autre on est constamment rappelé à la "réalité", avec tact et humour.

Autre élément incontournable de Danse noire ; les dialogues sont en anglais. Ça peut gêner comme ça peut amplifier l'immersion. Un coup d'oeil sur les traductions en note de bas de page de temps à autre, mais les dialogues restent globalement compréhensibles. Bref, ça aussi, j'adore. (oui la critique manque totalement de nuances, mais m'en fiche, j'avais pas ressenti cette joie à la lecture depuis… disons Cent ans de Herbjørg Wassmo, pour prendre un équivalent de genre). J'adore d'autant plus que ce n'est pas de l'anglais à la "Brian is in the kitchen with the umbrella", non, c'est de l'anglais parlé, réel. Et quand ce n'est pas l'anglais, c'est le québécois. C'est écrit comme c'est parlé, c'est vivant.

Honnêtement, je me suis questionné, au début sur l'utilité de cette non-traduction. Et puis avec le voyage entre Irlande et Canada, l'apprentissage du français pour Neil, bref le mélange des cultures, l'évidence apparaît. Une Danse noire bilingue qui oscille entre deux cultures, deux langues, c'est comme regarder, disons… Alabama Monroe en VO, c'est normal. Quitte à être dans l'emphase, je dirais que tous ces passages en VO ne sont pas seulement normaux, ils sont rendus nécessaires par le contexte.

Passons à l'histoire. Passé la super idée du film imaginé, du discours au malade, ce sont trois histoires qui se mélangent, trois générations, une famille, de l'Irlande au Canada, du début à la fin du XXe. Bref, du voyage géographique et culturel, du récit riche, de la grande fresque familiale comme je les aime. L'idée n'est pas nouvelle, mais lorsqu'on écrit comme Nancy Huston, who cares ?

Et pour finir sur une note totalement égocentrique, un livre (aussi bien écrit, aussi bien pensé, mais sur ce point je pense avoir été assez clair, non ?) qui parle de cinéma, d'Irlande et de Canada. Qui me dira que Nancy Huston n'a pas pensé à moi ?

Bref, merci aux Matchs de la rentrée Littéraire de Price Minister pour ce coup de coeur de la rentrée 2013. Et comme l'opération nécessite de donner une note, ce sera pour moi un 19/20 à Danse noire. (Le -1 point c'est parce qu'il m'a quand même fallu aller dans les notes de bas de page. Et que le livre est trop court).
Lien : http://blogameni.wordpress.c..
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Il faut bien dire que les premières pages ont été difficiles pour moi car je ne m'attendais pas à cette écriture. Tout d'abord ce roman est en français et en anglais canadien (la traduction en québecois), bref le changement de langue fréquemment dans ce livre m'a perturbée. Et puis le rythme du livre est, à mon avis, unique. Ce livre est écrit comme un film. C'est un scénario qui nous est raconté. Ce roman est avant tout une preuve d'un amour immense.

Paul est l'amant de Milo qui vit les derniers instants de sa vie, il meurt peu à peu du sida et comme un dernier hommage à l'homme qu'il a tant aimé, Paul nous raconte la vie de son amant.

On traverse les époques, en suivant 3 personnages : Neil, le grand père de Milo ; Awinita, sa mère et Milo lui même. Ce roman nous fait également voyager géographiquement puisqu'on traverse l'Irlande, le Québec, l'Amérique du Sud.

Ce livre a du rythme et je me suis rendue compte que plus ma lecture avançait et plus j'étais éprise de l'histoire. Plus les pages se tournaient et plus j'avais envie de comprendre qui était Milo, d'où il venait, ses origines. Ce roman est la dernière danse de Milo, le dernier projet d'une vie, le film de la vie qui passe devant les yeux quand la dernière heure a sonnée.

Pour moi ce roman est une belle découverte et une belle surprise. Une fois passé les premières difficultés pour rentrer dans cet univers si singulier, j'ai pris un réel plaisir à lire ce roman.

Lien : http://luniversdemathilde.wo..
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Milo s'éteint sur un lit d'hôpital, assisté de Paul Schwartz, amant et réalisateur new-yorkais, qui veut poursuivre, avec lui, l'écriture du scenario d'un film qui retrace sa vie. Car Milo est un fruit lourd en héritage. Une mère prostituée indienne, Awinita, et un père Irlandais marginal de sa famille, un grand-père Neil Kerrigan alias Noirlac, avocat raté mais rebelle lettré passionné, des adoptions en chaîne, la prison, le Canada, le Brésil, du début du XXème siècle à nos jours, des histoires d'amour et de violence, de renoncements et de puissance.


Un roman assez virtuose, qui mêle le récit et le film. le scenario d'une vie, le récit d'une écriture. Avec cette politesse rare de l'auteur qui présente l'arbre généalogique des protagonistes en début d'ouvrage, Nancy Huston nous entraîne dans les destins mêlés de différents personnages à travers plusieurs générations.

Elle mêle aussi les langages. de nombreuses pages voire des chapitres sont en anglais, pour mon grand bonheur. Et puis le langage technique des scenario est aussi présent, avec ses didascalies, ses claps, ses noirs, ses zooms et ses "coupez". le narrateur s'interroge sur la forme à adopter, les scènes à privilégier.

(...................)
Lien : http://chezlorraine.blogspot..
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